Le Japon résigné
368 pages
Français

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Le Japon résigné , livre ebook

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Description

Le Japon est menacé de l'intérieur par la disparition de la moitié de sa population, le réchauffement climatique, la décroissance économique. L'éducation et les moeurs se dégradent, provoquant un sentiment d'insécurité. De nouvelles formes de suicides apparaissent, la cellule familiale se disloque et les Japonais devront travailler toute leur vie. Un nouveau grand défi oblige le Japon à faire preuve d'initiatives pour un grand changement.

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2009
Nombre de lectures 270
EAN13 9782296928688
Langue Français
Poids de l'ouvrage 17 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE JAPON RÉSIGNÉ
Points sur l’Asie
Collection dirigée par Philippe Delalande


Dernières parutions

Alain LAMBALLE, L’eau en Asie du Sud : confrontation ou coopération ? , 2009.
Stephen DUSO-BAUDUIN, Sociostratégie de la Chine : dragon, panda ou qilin ? , 2009.
Michel POUSSE, L’Inde et le monde contemporain, histoire des relations internationales de 1947 à nos jours , 2009.
Claude HELPER, Corée : réunification, mission impossible ? Quid de l’après Kim_Jong-il ? , 2008.
LIN Chi-Fan, Le Tourisme des Chinois taiwanais en France , 2008.
Jacques DUPOUEY, Passeport pour le Japon des Affaires , 2008.
Agnès ANDRESY, Le Président chinois HU Jintao, sa politique et se réseaux. Who’s Hu ? 2008
Christine LE BONTE, Le Cambodge contemporain. Quelles perspectives de développement compte tenu de la situation politique et économique actuelle ? , 2007.
Philippe DELALANDE, Vietnam, dragon en puissance. Facteurs politiques, économiques, sociaux , 2007.
Esmeralda LLADSER, Instantanés chinois, dans le nid du dragon , 2007.
Antony TAO, Dieu et le Tao , 2007.
Nilsy DESAINT, Mort du père et place de la femme au Japon , 2006.
Asie 21 – Futuribles, La Chine à l’horizon 2020, 2006.
PROCHEAS, Cambodge : Population et société d’aujourd’hui , 2005.
Lucas DOMERGUE, La Chine, puissance nucléaire , 2005
Dominique LUKEN-ROZE, Cambodge : vers de nouvelles tragédies ? Actualité du génocide , 2005.
Hervé COU RAYE, L’alliance nippo-américaine à l’épreuve du 11 septembre 2001 , 2005.
Chris REYNS, Images du Japon en France et ailleurs : entre japonisme et multiculturalisme , 2005.
J.P. BEAUDOUIN, Zen, le torrent immobile , 2005.
Marc D ELPLANQUE


LE JAPON RÉSIGNÉ


La non-résistance au changement
fait sa force


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09461-1
EAN : 9782296094611

Fabrication numérique : Socprest, 2012

AVANT-PROPOS
En 2007, les Japonais avaient choisi le kanji, 偽 "gi", qui signifiait "faux" à cause des fraudes et dissimulations de toute nature dans le domaine des affaires, et que l’on ne savait plus à qui ni à quoi, faire confiance.
Pour les Japonais, 2008 est marquée par le 変 "hen", élu "kanji de l’année". Chaque 12 décembre, l’Association d’examen de connaissance des kanji, agréée par le ministère de l’Éducation, annonce le "kanji de l’année". Celui-ci est choisi en fonction de l’actualité dominante par plus de 111.208 votants en 2008. Dans le temple de Kiyomizu de Kyoto, un moine calligraphie le "kanji de l’année" sur une grande affiche, lors d’une cérémonie. Le kanji, "hen", a été choisi par 6031 votes (5,45 % de la totalité des votes). Le kanji 金 "kin" (argent), en seconde place, à cause de la baisse du pouvoir d’achat, n’a obtenu que 3211 votes (2,89 %). Le kanji 落 "raku" qui signifie la "chute" a obtenu la troisième place pour marquer le retour de la crise économique et financière.
Le "hen" {1} signifie d’une part, "changement" ou "changer" ; et dans un autre sens, quelque chose qui n’est pas "futsu", c’est-à-dire, quelque chose de "bizarre" (qui n’est pas normale). Le "hen" s’est manifesté de la façon suivante :
- Sur le plan politique : c’est d’une part, le changement de premier ministre au Japon et d’autre part, le changement de Président et de politique des États-Unis.
- Sur le plan économique : au début 2008, on annonçait que le retour de la croissance se poursuivrait malgré la crise des "subprimes" en 2007. Puis la crise financière de l’été 2008 a stoppé net la reprise économique.
- Ensuite, on constate une multiplicité des crises : crise de la sécurité alimentaire, crise de l’énergie, crise du pouvoir d’achat, et une hausse de la criminalité.
- Par ailleurs, le changement climatique mondial s’intensifie et crée une augmentation des catastrophes naturelles et leur gravité s’intensifie. Certains Japonais ont opté pour le kanji, "hen", parce qu’ils souhaitent un changement positif et en douceur pour l’avenir, tandis que d’autres pensent que c’est une année bien étrange.
Enfin, ce livre fait le bilan de la situation économique du Japon jusqu’à la fin de l’année 2008. La récession économique mondiale continuant de s’aggraver, les données statistiques pour 2009 ne sont que des prévisions sans doute déjà dépassées par les événements.
INTRODUCTION
SE RÉSIGNER AU CHANGEMENT
De tout temps, le Japon a surtout subi le changement, attendant qu’il vienne de l’extérieur du pays pour s’imposer à lui. Car son peuple est dans l’incapacité de prendre l’initiative de faire la révolution. Il est résigné et fataliste par nature. Il doit son industrialisation à des pressions venant de l’extérieur ("gaïatsu", "gaï" comme "extérieur" et "atsu" comme "pression"), lesquelles lui ont enseigné comment devenir riche. Par résignation, il s’est donc adapté à l’économie de marché imposée par une force extérieure. Après avoir été vaincu, il est devenu la seconde puissance industrielle du monde grâce à son esprit de soumission aux lois de l’économie de marché. Subissant les envahisseurs venus d’Occident, il en est devenu le meilleur élève, puis le meilleur partenaire. La résignation est un état d’esprit qui permet aux Japonais de garder leur dignité et d’agir avec ruse en toute circonstance. Dans leur conception, perdre, c’est gagner ("makeru ga kachi"), c’est-à-dire, qu’on cède la victoire à l’adversaire, mais qu’en conséquence, on devient gagnant. Ainsi en 1864, lorsque le Japon a cédé aux exigences des Américains pour ouvrir le pays au commerce, il a évité une guerre perdue d’avance et également la colonisation. Puis, grâce au développement du commerce et de l’industrie, le Japon est devenu un pays moderne. D’autre part, en capitulant sans condition, lors de la Seconde Guerre mondiale, il a ainsi encore évité l’occupation de son territoire par l’Union Soviétique et un partage éventuel en deux blocs avec les Américains. Leur défaite leur a permis de devenir une grande puissance économique.
Aujourd’hui, comme tous les grands pays industrialisés, le Japon est victime du changement, de son industrialisation et de la financiarisation de son économie. Il subit ce qu’il a semé, comme toutes les autres grandes nations. Mais les catastrophes naturelles, les crises de toutes natures sont devenues mondiales et ne connaissent donc pas les frontières tracées par les États. Cependant, victime de ces changements, dont on est tous responsables, mais que l’on ne peut réellement maitriser ou stopper, le Japon attend toujours que des solutions arrivent de l’extérieur du pays. Il veut le changement, mais il se sent impuissant à en créer les conditions.
Finalement, le Japon, dans son histoire, s’est toujours soumis au changement venant d’ailleurs. Mais aujourd’hui, pour affronter les crises mondiales, aucune force venant de l’étranger ne vient plus lui dire ce qu’il faut faire. Abandonné à lui-même, le Japon doit désormais apprendre à se débrouiller, à prendre ses propres responsabilités et son propre destin en main, sans attendre une aide de l’extérieur ni celle de son père, les États-Unis d’Amérique.
En outre, le Japon, c’est aussi l’inverse de l’Occident : à gauche ou à droite ? Dès qu’on débarque de l’avion à l’aéroport de Narita, on ne se rend pas tout de suite compte que sur l’escalateur automatique, il faut se placer du côté gauche pour laisser le côté droit libre pour ceux qui sont pressés. Les voitures roulent à gauche et les piétons aussi se placent automatiquement du côté gauche lorsqu’ils croisent d’autres piétons venant en sens inverse. En Europe, on se place plutôt à droite pour se laisser doubler par quelqu’un à pieds ou bien arrivant en sens inverse. Marcher toujours à gauche est une habitude difficile à prendre pour un Occidental, mais qu’il faut rapidement assimiler, car il arrive que l

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