Les clés de l avenir
224 pages
Français

Les clés de l'avenir , livre ebook

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224 pages
Français

Description

Mondialisation, course au profit, destruction d'emploi, dégâts environnementaux : les pays traditionnellement industrialisés sont à la peine et doutent de leur liberté de manœuvre face aux grandes multinationales qui dominent l'économie et la finance mondiales. Est-il possible de reprendre en main les clés de nos futurs développements et de notre avenir sans une Ambition industrielle forte ? Quel sens donner alors à une politique industrielle ? Comment la définir et la conduire ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 6
EAN13 9782296496828
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES CLÉS DE L]AVENIR
L]Ambition industrielle
© L’HARMATTAN, 2012 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairiéharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96106-7 EAN : 9782296961067
Jean-Michel TREILLE
LES CLÉS DE L]AVENIR
L]Ambition industrielle
Préface de Bernard ESAMBERT
Du même auteur
9Léconomie mondiale de lordinateur,Editions du Seuil, 1973 9Progrès techniques et stratégie industrielle,Editions Economie et humanisme, 1973 9Pour définir une stratégie industrielle,Documentation française, 1975 9Les instruments de stratégies économiques et industrielles, Documentation française, 1978 9Le pilotage opérationnel de lentreprise. Comment déployer la stratégie sur le terrain ?Editions dorganisation, 2004
Contact auteur : treille.jm@wanadoo.fr
« A ceux qui voient loin, il n’est rien d’impossible.»
PREFACE
Que peut signifier une politique industrielleservant les ambitions d’un pays en ce début de siècle, écrit lauteur dans sa préface, renouant ainsi avec un concept quavait magnifié le second président de la ème V République ? La question est dautant plus pertinente pour notre pays, comme lauteur le démontre au travers de son ouvrage grâce à un fantastique gisement dinformations de toute nature, que nous souffrons dun grave déficit de compétitivité qui se conjugue avec une désindustrialisation spectaculaire. Et la récente dégradation de la note de la France démontre à lévidence que le sujet ne peut plus être esquivé. Le débat ne relève hélas pas de la sinistrose tant ses termes sont réels et influencent la vie des français par le honteux chômage des jeunes et par la réapparition de poches de pauvreté que lon croyait avoir réduites.
Lindustrie est la principale cause du phénomène. Pour ne prendre quun chiffre,on en trouvera bien dautres dans les pages qui suivent, le secteur industriel représente 22,4% de la valeur ajoutée de la zone euro, mais seulement 16% en France. Si lon y ajoute les externalisations de toute nature, et limagination des gestionnaires a fait merveille en la matière, il est probable que lindustrie au sens large représente encore aujourdhui près de la moitié de la richesse des nations européennes. Raison de plus, si lon tient compte de son effet dentraînement, pour sinterroger sur les raisons dune telle régression en France.
Il y a en fait deux causes tout à fait distinctes : nous ne parvenons à rivaliser ni avec les pays qui produisent moins cher,lAsie, le Maghreb, lEurope de lEst, ni avec ceux qui produisent mieux, lAllemagne. Si lindustrie française a perdu 800 000 emplois de ses salariés en dix ans, soit 20% de ses effectifs, cest pour lessentiel en raison de sa perte de compétitivité au sein du groupe des pays développés, et pas seulement de lAllemagne. Notre pays représentait il y a vingt ans près de 6% des exportations mondiales, il nen capte plus que 3,3% aujourdhui. Les exportations industrielles françaises ne pèsent plus que 12,6% de celles de la zone euro contre 16,8% en 1998. Notre déficit commercial qui aura approché 70 milliards deuros en 2011 correspond à la perte de presque 700 000 ème emplois, soit près du 5 du niveau de chômage actuel. Notre secteur manufacturier au sens large ne représente plus que 13% de la valeur ajoutée marchande de la zone euro européenne en 2011 contre près de 35% la même année enAllemagne.
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Comment en est-on arrivé là ? En ne respectant pas les règles de comportement édictées par « Les clés de lavenir ».
Du côté des grandes entreprises, nous avons, depuis lépoque gaullo-pompidolienne, réussi à construire un faisceau de champions dune grande qualité, mais celui-ci, entraîné par une dynamique poussée à lextrême, perd progressivement ses références nationales : la base arrière où se situaient les emplois de haut niveau dans la gestion, la recherche-développement ou certaines externalisations, samenuise, à la différence de ce qui se passe en Allemagne, et la recherche de sous-traitants « mieux disant » dans le monde entier, terrain de chasse de nos champions, néglige la proximité singulièrement technologique qui permet de maintenir la connaissance intime des produits, des métiers, des technologies et de leur évolution.Ce contrôle stratégique cher à Jean-Michel Treille est en train de disparaître.
Si lon ajoute que le taux de recherche-développement de nombreux groupes français a baissé ces dernières années, traduisant ainsi laccent mis sur le court terme au détriment du temps long qui seul permet de juger les performances réelles de lentrepriseet il est navrant de constater que les nôtres ont cédé plus facilement que nombre dautres à la pression des analystes financierson touche du doigt une première raison de notre déclin industriel.
La faiblesse de notre appareil de PMEet surtout de grosses PMEqui constituent outre-Rhin le Mittelstand est une seconde explication. Nous avons deux fois moins de PMEexportatrices quenAllemagne et très peu de celles qui, véritables petites multinationales de quelques centaines demployés, constituent le fer de lance des entreprises allemandes.Et leffort de recherche-développement de nos PMEest plus timide que dans les autres pays développés.
Alors que, comme le préconise lauteur, les grandes entreprises allemandes chassent en réseau et même « en meute » sur le marché mondial en y emmenant leurs PME, le cloisonnement subsiste en France. Mais cest une chose de dire quil faut doubler le nombre de PMEexportatrices et une autre dy arriver, si lon en juge par les innombrables mesures prises depuis trente ans pour remédier à cette insuffisance notoire, structurelle et ancienne. Mesures qui, de toute évidence, nont pas porté leurs fruits parce que prises par unEtat non stratège.
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