Les limites du libéralisme latino-américain
193 pages
Français

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Les limites du libéralisme latino-américain , livre ebook

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Description

L'interrogation qui sous-tend cet ouvrage se situe non tant dans une critique du fonctionnement du capitalisme que dans celle de la doctrine qui définit ses fondements : le libéralisme. Partant du constat que le libéralisme s'est naturalisé dans les champs économique, politique et surtout dans l'esprit de la plupart des Occidentaux, l'auteur appelle à la "dénaturalisation" du libéralisme en mettant en lumière son discours et ses limites idéologiques. Il s'agit de déconstruire la "société de marché" afin d'édifier "une société des droits" composées de citoyens égaux et différents.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 285
EAN13 9782296689640
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les limites du libéralisme
latino-américain
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10644-4
EAN : 9782296106444

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Rodrigo C ONTRERAS O SORIO


Les limites du libéralisme
latino-américain
Horizons Amériques latines
Collection dirigée par Denis Rolland et Joëlle Chassin

La collection Horizons Amériques latines publie des synthèses thématiques sur l’espace s’étendant du Mexique à la Terre de feu. Les meilleurs spécialistes mettent à la disposition d’un large public des connaissances jusqu’alors souvent réduites, sur ce sous-continent, à quelques stéréotypes.

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A. BERTAGNINI, J. FORTEZA, D. LÓPEZ, F. PEÑA, F. PINOT de VILLECHENON, C. QUENAN, J. WALTER, L’Argentine , terre d’investissement ? , 2008.
HOWLET-MARTIN Patrick, Le Brésil du Nord-Est. Richesses culturelles et disparités sociales , 2008.
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TREUILLER-SCHLACHTER Xavier, David Alfaro Siqueiros , 2006.
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GAY-SYLVESTRE D., Être femme à Cuba : des premières militantes féministes aux militantes révolutionnaires , 2006.
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DURAND A. et PINET N. (éditeurs), L’Amérique en perspective. Chroniques et Analyses , 2005.
CHASSIN J. et ROLLAND D. (coord.), Pour comprendre le Brésil de Lula , 2004.
DURAND A., éditeur et PINET N. (éditeurs), Amériques latines. Chroniques 2004 , 2004.
KONDER COMPARATO Bruno, L’action politique des Sans-Terre au Brésil , 2004.
TEITELBOIM Volodia, Gabriela Mistral , 2003.
Au moment de publier ce livre, je réalise que l’on peut toucher les étoiles et que las vacas vueian. Ce constat, je le dois à l’appui inconditionnel et à ta confiance que m’ont toujours témoigné trois grands Messieurs : Alain Touraine, Daniel Bertaux et Didier Brack.
Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d’une possible fièvre
Partir où personne ne part
Aimer jusqu’à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D’atteindre l’inaccessible étoile
Telle est ma quête,
Suivre l’étoile
Peu m’importent mes chances
Peu m’importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos…

Jacques Brel


Diviser sa propre vie en deux, une partie consacrée au métier, assumé sans amour, et l’autre réservée à la satisfaction de besoins plus profonds, est inacceptable lorsque le travail choisi est intellectuel. C’est pourquoi je suis heureux de vous présenter ici ce que j’aime.

Lucien Febvre
Introduction
À la fin des années 2000, le monde entier est touché par une crise du capitalisme sans précédent depuis les années trente. Les causes de son origine ont marqué le débat dans toutes nos sociétés. Il s’agit d’un essai de remise en question des fondements du capitalisme ; les plus optimistes ont déclaré sa fin à moyen terme, les plus réalistes demandent une nécessaire remise en question du système, en faisant appel à la moralisation de ses fondements. Car cette crise a mis en forte évidence les dégâts d’un mode d’organisation de l’économie et d’une manière d’agir des acteurs économiques qui est déterminée par une volonté d’enrichissement sans contraintes ni limites. Mais ce n’est pas la crise du capitalisme en tant que discours idéologique et comme système d’organisation économique, mais de la crise du capitalisme financier, c’est-à-dire de la stratégie d’accumulation capitaliste qui s’impose dès les années quatre-vingt dans le monde grâce à l’administration de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher. C’est la crise du néolibéralisme, c’est la crise d’une idéologie devenue hégémonique à la fin de la Guerre froide et qui prônait le fonctionnement du marché sans contrainte, comme représentation principale de la liberté, et qui souhaite en même temps la fin de la politique, voire de l’État.
C’est la politique qui peut empêcher, selon le discours néolibéral, aux forces du marché de se déployer spontanément, c’est-à-dire de réguler la libre circulation du capital en mettant des limites à la libéralisation totale du marché du travail, à la déstructuration de l’État, et à l’enrichissement sans limites grâce à la spéculation. Je me réfère à une conception idéologique qui définit, entre autres, l’entreprise comme le modèle idéal d’organisation sociale et l’entrepreneur comme le plus légitime et le plus important acteur social – grâce à l’« effort de travail » et au niveau de consommation qu’il représente. Son objectif était d’arriver à un type idéal de société axée sur l’intérêt individuel ; mais il s’agissait dans les faits d’instaurer une morale définie pour une conception de réussite individuelle associée à la possession, d’un vouloir – poussé jusqu’aux limites – de s’enrichir pour soi, rapidement et de manière facile. C’est ainsi que la crise de cette fin de décennie a mis en évidence la morale bourgeoise comme jamais auparavant, en exposant ses logiques, son mode de fonctionnement et ses dégâts – surtout quand elle devient le vecteur hégémonique pour définir la vie en société.
Dans ce contexte de crise et de remise en question des normes de fonctionnement du capitalisme, on peut constater que les pays latino-américains ont résisté à la débâcle financière et que les dégâts dans l’économie de ces pays n’ont pas eu la même ampleur et les mêmes conséquences qu’en Europe et aux États-Unis. Au contraire les indicateurs macro-économiques nous montrent que les différentes économies de la région ont résisté tant bien que mal et que, par conséquent, cette crise n’aura pas les mêmes conséquences et complications qui ont suivi, par exemple, la crise asiatique de 1997. Plus encore, cette crise-ci n’aura pas les conséquences refondatrices du système économique et politique qui ont résulté de la crise de la dette en 1982 et encore moins si l’on établit comme point de référence la crise de 1929 ; crise qui a profondément modifié la structure sociale de chaque pays dans la région, et qui a défini le système économique et politique pendant plus de cinquante ans.
Si l’impact de la crise actuelle est moindre en Amérique latine, il ne faut pas en chercher les raisons dans un « imaginaire » bon fonctionnement de ses institutions économiques et politiques, et non plus dans un certain apprentissage des dernières crises, car le néolibéralisme était déjà entré en crise dans la région dès la fin de la décennie précédente ; le meilleur exemple en est la crise argentine de l’année 2001. Le néolibéralisme, présenté par le biais du « Consensus de Washington » comme la recette la plus efficace par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International pour sortir l’Amérique latine de la récession, à la suite de la crise de la dette en 1982, est devenu, dans les faits, une stratégie d’accumulation vorace, en désarticulant le peu d’État-providence dont les différents pays ont pu se doter après la crise de 1929, en laissant entrer des capitaux spéculatifs qui ont dominé les économies locales jus-qu’à leur épuisement, tout en affaiblissant les institutions d’in-tégration sociale et en augmentant la précarité sociale et celle du travail. Avec le néolibéralisme l’Amérique latine a connu un capitalisme sauvage qui a produit plus de pauvreté qu’aucune stratégie d’accumulation capitaliste ne l’avait fait auparavant

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