Pour une économie centrée sur l'Homme en Afrique

Damien Mekpo

Description

L'auteur récuse l'idée que le sous-développement soit un héritage exclusif aux peuples d'Afrique noire. Il part de la place centrale de l'homme au coeur de l'économie dans la perspective spécifique de l'homme parfait : Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme. Cet horizon christologique lui permet ensuite de suggérer comme acteur idéal du développement en Afrique le sujet éthique doté de foi, d'espérance et de charité.

Sujets

• Économie
• Développement
• Religión
• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 novembre 2009
• Nombre de lectures: 148
• EAN13: 9782336255453
• Langue: Français

Extrait

Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa

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Pour une économie centrée sur l'Homme en Afrique

Damien Mekpo
Sommaire
Etudes Africaines Page de titre Page de Copyright AVANT-PROPOS INTRODUCTION PREMIERE PARTIE - LE SUJET ETHIQUE DE L’ECONOMIE : LA CONTRIBUTION DE ARTHUR RICH CHAPITRE I - L’ÉCONOMIE ET SES FINALITES
A. L’homme à l’épicentre de l’économie B. La dimension éthique de l’économie
CHAPITRE II - L’HOMME ACTEUR DE L’ÉCONOMIE ET SUJET THEOLOGAL
A. L’économie comme participation responsable et devoir de création de l’homme: Relecture de quelques textes bibliques B. Le Christ et l’économie C. Foi, Espérance et Amour : éléments constitutifs du sujet économique D. Le sujet économique dans son orientation eschatologique
DEUXIEME PARTIE - LE SOUS-DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE L’AFRIQUE: ANALYSE ETHIQUE ET PERSPECTIVES PASTORALES
INTRODUCTION CHAPITRE I - STRUCTURES DE SOUS-DEVELOPPEMENT ET RESPONSABILITES HUMAINES CHAPITRE II - LA CONVERSION : FACTEUR NECESSAIRE POUR LA TRANSFORMATION SOCIALE DE L’AFRIQUE AU SUD DU SAHARA
CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com [e-mail] harmattan 1 @wanadoo.fr
9782296101227
EAN : 9782296101227
AVANT-PROPOS
Pourquoi vouloir réfléchir théologiquement à la question du sous développement de l’Afrique en cette veille du deuxième synode des Evêques pour l’Afrique ? Pourquoi interroger théologiquement l’économie du développement qui relève a priori d’un autre domaine ? Deux raisons ont motivé le choix de ce thème.
La première c’est que je suis Africain. Et comme tel, j’ai été très tôt confronté à la dure réalité du sous-développement, et il m’est apparu dès les premiers moments de confession de ma foi chrétienne comme foi réfléchie, que la Bonne nouvelle de l’Evangile n’est pertinente, crédible et recevable que si elle prend en compte la situation, les détresses de ceux et celles à qui elle s’adresse. Pour le dire autrement, l’Evangile n’est Bonne nouvelle pour ceux qui manquent du minimum nécessaire que s’il est promesse de vie pour aujourd’hui et pour demain, s’il vise l’amélioration et le développement des conditions concrètes de leur vie.
La deuxième raison qui se greffe sur la précédente : c’est que l’africain que je suis est également un Fils de l’Eglise, et que ce m’est une responsabilité ecclésiale de contribuer à l’intelligibilité de la foi dans le contexte du sous-développement qui est le mien, un devoir d’Eglise de réfléchir précisément à ce que peut être l’implication de la foi dans la transformation sociale et économique de l’Afrique noire, oui, c’est finalement une mission du chrétien africain que je suis, de pouvoir faire une lecture théologique du sous-développement dans une perspective d’humanisation.
C’est donc ces deux motifs qui ont donné lieu à ce thème « Approche théologique... du sous-développement » qui voudrait de fait, relier deux domaines différents, le domaine socio-économique et le domaine de la foi. Mais comment s’y prendre et quelle question ou ensemble d’interrogations se déploie à travers ce thème ? Et quel problème ou enjeu fait-il apparaître ? Bref, comment faire acte théologique à partir de ce thème ?
Sachant que tout discours théologique obéit aux règles générales de la rédaction- à savoir : Introduction, développement, conclusion-, j’ai d’abord cherché à souligner dans une introduction générale l’intérêt et l’ampleur internationale de la question du sous-développement de l’Afrique en même temps que le paradoxe que cela constitue : Paradoxe que ce continent aux immenses ressources économiques soit sous-développé, soit le plus peuplé de pauvres.
Le décryptage de ce paradoxe a ensuite, dans le développement, servi de fil conducteur au traitement théologique du thème parce que la théologie est toujours un essai de réponse à un problème, le déploiement d’une problématique à partir de laquelle j’ai pu décliner les principales divisions de mon argumentation théologique et construire progressivement un plan.
Cherchant donc à résoudre ce paradoxe d’un continent à la fois économiquement riche et économiquement sous-développé, l’hypothèse qui m’a paru la plus pertinente, était le diagnostic de Jean Paul II stipulant que le problème du sous-développement de l’Afrique est plus de l’ordre humain que de l’ordre économique. Ce point de départ va d’embler polariser mon attention sur la centralité humaine et la dimension fondamentalement anthropologique de l’économie. D’où le second versant du titre : « ...dans la perspective d’une économie centrée sur l’homme ». Mais au-delà d’une simple perspective anthropologique de l’économie, c’est la possibilité même d’une lecture théologique de l’économie à partir de l’humain qui m’était ainsi ouverte, « la théologie étant toujours une théologie des anthropologies et des interprétations que l’homme donne de lui-même» 1 et de ses réalités existentielles. J’étais donc désormais acquis pour consacrer toute la première partie du travail au sujet éthique de l’économie, d’abord en soulignant que l’homme est l’acteur, le but et la finalité première de l’économie et dans un second temps, en relevant le sens théologal de la présence humaine au coeur de l’économie.
Une fois que ces contours anthropologiques sont posés et que les bases théologiques sont précisées avec Arthur RICH, qui est l’une des grandes figures théologiques spécialisées en éthique économique, j’ai pu, dans une deuxième grande partie, amorcer l’analyse de la thématique du sous-développement proprement dit en empruntant un schéma plutôt typologique et progressif afin de prendre en compte les multiples aspects du problème particulièrement complexe de l’économie, ce qui a nécessité le dialogue avec d’autres sciences, particulièrement les sciences de l’histoire et de la sociologie. D’où la décomposition de ma thématique en plusieurs étapes : d’abord une présentation d’ordre historique des structures du sous-développement, suivie d’une approche sociologique des mêmes structures, qui ont de fait permis d’établir une analogie entre les structures du sous-développement et le péché structurel et d’élucider les responsabilités humaines impliquées, puis de proposer