Pour une nouvelle industrialisation des régions françaises

Pierre Grou, Katia Radja, Dominique Mertens-Santamaria, Patrick Schembri

Description

Depuis la fin du XXe siècle, la plupart des anciens pays industrialisés sont entrés dans une phase d'appauvrissement. Aux Etats-Unis comme en Europe augmentent la pauvreté, le chômage, l'endettement, les déséquilibres de balance commerciale. Le diagnostic porté ici est celui d'un processus de désindustrialisation survenu au même moment. Des remèdes sont ici proposés, à l'échelle des régions françaises, visant à une nouvelle industrialisation.

Sujets

• Économie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mai 2012
• Nombre de lectures: 12
• EAN13: 9782296491557
• Langue: Français

Extrait

Pour une nouvelle industrialisation des régions françaises
Questions Contemporaines
Collection dirigée par B. Péquignot etD. Rolland
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Derniers ouvrages parus
Jean-Marc ROYER, La science, creuset de l’inhumanité, 2012.
Stéphane Scrive, L’Europe au temps des Neuf ou la fin des illusions, 2012.
Marie Saiget, L’ONU face aux violences sexuelles de son personnel, 2012.
Vanessa Fargnoli, Viol(s) comme arme de guerre, 2012.
Jean-Jacques LEDOS, Petite contribution à l’histoire de la radio, 2012.
Jean-Jacques LEDOS, Petite contribution à l’histoire de la télévision, 2012.
Julien DENIEUIL, Concentration éditoriale et bibliodiversité, 2011.
Roland GUILLON, La Méditerranée à l’épreuve de la globalisation, 2012.
Esther RESTA La société patriarcale face à la résistance des femmes, 2012.
Esther RESTA, Du matriarcat au patriarcat, 2012.
Saïd KOUTANI, Le devenir du métier d’ingénieur, 2012.
Bernard GOURMELEN, Handicap, projet et réinsertion. Analyse des processus identitaires pour les travailleurs handicapés, 2012.
Eric SARTORI, Le socialisme d’Auguste, 2012.
Jean-Christophe TORRES, Du narcissisme. Individualisme et amour de soi à l’ère postmoderne, 2012.
Pierre Grou, Dominique Mertens-Santamaria, Katia Radja, Patrick Schembri
Pour une nouvelle industrialisation des régions françaises
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-96713-7
EAN : 9782296967137
Nous remercions Louis Job pour sa collaboration à la conception de cet ouvrage, ainsi que Vesselin Siarov pour la réalisation de la carte des regroupements des régions.
Les auteurs :
– Pierre Grou, économiste et sociologue, est professeur de Sciences économiques à l’université de Versailles-Saint- Quentin-en-Yvelines. Il est l’auteur de L’Aventure Économique (L’Harmattan, 1995) et de L’Argent, Obscurantisme du XXI siècle (Bruno Leprince. 2010).
– Dominique Mertens-Santamaria est maître de conférences en Sciences économiques à l’université de Versailles-Saint- Quentin-en-Yvelines. Elle est l’auteur d’Entreprises européennes et mondialisation (La Documentation française. 1997). Et en collaboration avec P. Grou, J. Cicchini et G. Hamard : Pour un redécoupage des régions françaises. (L’Harmatan. 2007).
– Katia Radja est maître de conférences en Sciences économiques à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en- Yvelines. Elle a publié en 2011, collaboration avec Jérôme Ballet et Augendra Bhukuth, Re-Thinking Access to Education Through the Capability Approach: The Case of Street Children in M. Biggeri, J. Ballet and F. Comim (Editors), Children and the Capability Approach, (Palgrave Macmillan Publishers )
– Patrick Schembri est maître de conférences en Sciences économiques à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en- Yvelines. Il a récemment coédité l’ouvrage Diversité des politiques de développement durable : temporalités et durabilités en conflit à Madagascar, au Mali et au Mexique, (Karthala).
INTRODUCTION
Le thème de la désindustrialisation est de plus en plus d’actualité dans les années 2010, en Europe et particulièrement en France. Une réponse satisfaisante à ce problème est en effet cruciale pour l’avenir de certains pays anciennement industrialisés comme la France. Précisons qu’on entend par « industrie » le champ constitué des biens d’équipement, des biens intermédiaires et des biens de consommation.
La démarche effectuée ici se développera en deux étapes. D’abord, dans une première partie, un constat du processus de désindustrialisation sera établi, au niveau national français, ainsi que dans chaque région du pays. À partir de ces informations, une série de diagnostics relatifs à un appauvrissement de l’espace économique national et des régions françaises sera établie.
Ensuite, dans une seconde partie, un ensemble cohérent de remèdes nécessaires à la mise en place d’une nouvelle industrialisation sera proposé, applicable dans chaque région française. Pourquoi les remèdes seront-ils situés à l’échelle des régions ? Parce qu’il nous est apparu que dans la nouvelle configuration d’espaces économiques de fin de XX e siècle et de début de XXI e siècle, à savoir un ensemble d’échelles de nature mondiale, continentale, nationale, et régionale, l’échelle régionale était un lieu d’intervention important. Le terme de « brique élémentaire », a été proposé, pour qualifier l’échelle régionale au sein de l’articulation des quatre catégories d’espaces économiques générées par l’émergence de la mondialisation économique \ Rappelons ici que l’expression « mondialisation économique » est utilisée en début de XXI siècle, dans une signification très vague, proche de « libre échange entre pays acteurs du commerce international ». Pour nous, la naissance de la « mondialisation économique » est un phénomène très précis, apparu vers 1970 dans les pays industrialisés. À ce moment, pour les entreprises industrielles, un besoin de débouchés plus élevé qu’auparavant a été manifeste, suite à une révolution technologique, – entre autre celle des technologies de l’information – commandant plus d’investissements, donc plus de débouchés pour rentabiliser l’accroissement de capital nécessaire. De là est apparue une plus grande nécessité d’exportations. Cette nouvelle contrainte d’un besoin plus élevé de ventes hors du territoire national a fait qu’il est devenu souvent plus rentable pour les entreprises de s’installer à l’étranger pour y produire. Ce phénomène s’est traduit par l’émergence de la multinationalisation des entreprises, lequel, pour des raisons de simplification, a été appelée ensuite « mondialisation économique » 2 . Et, en début de XXI e siècle, la transformation de la définition a engendré un appauvrissement de celle-ci, néfaste pour la compréhension du phénomène.
Dans cette perspective d’une analyse complète et satisfaisante, il convient également de rappeler que tout processus évolutif, quelle que soit la discipline à laquelle il appartient, s’exprime souvent par un accroissement de complexité, au sens d’une augmentation du nombre d’échelles et de leurs liens, engendrant un degré d’organisation supérieur. Et, cette dynamique, qui produit de nouvelles échelles, installe celles-ci dans une relation où aucune ne possède plus d’importance que les autres. C’est le cas dans le processus de « mondialisation économique », où, on l’a vu, est apparu, à partir des années 1970, un ensemble d’échelles de quatre nouveaux types : mondial, continental, national, et régional. Le choix effectué ici de privilégier l’échelle régionale ne signifie pas qu’il faille négliger les autres échelles et leur accorder une importance moindre, car dans la structuration énoncée, répétons-le, chaque échelle possède sa propre importance. Mais dans la présente démarche, c’est l’échelle régionale qui nous paraît la plus appropriée pour une action spécifique.
Ajoutons enfin, pour préciser comment est apparu le phénomène de désindustrialisation, que le processus de multinationalisation des firmes industrielles s’est déroulé en deux étapes. On a énoncé que la multinationalisation est devenue la règle, lorsque vers 1970, suite à un nouveau besoin de débouchés, il devenu plus rentable pour beaucoup de firmes de s’installer à l’étranger plutôt que d’y exporter. Il s’agit d’une première étape, qui s’est donc traduite par l’essor de filiales produisant uniquement pour se substituer aux exportations. Mais, dans le courant des années 1980, la nouvelle pratique des firmes des pays industriels, consistant à s’installer dans plusieurs pays hors du territoire national, a coïncidé avec une nouvelle donnée, celle de l’émergence de nouveaux pays industriels. Ces pays sont caractérisés, entre autres, par des niveaux de salaires beaucoup plus bas que ceux des anciens pays industriels. Les stratégies internes des firmes multinationales sont alors devenues plus globales ; les implantations dans les pays à bas salaires offrant des économies de