La restauration informelle en Afrique Subsaharienne
169 pages
Français

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La restauration informelle en Afrique Subsaharienne , livre ebook

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Description

Se restaurer dans la rue est une habitude chez les ouvriers au Gabon : à midi, ils se dirigent vers des unités de restauration installées à la périphéries des entreprises et tenues principalement par des femmes. Certaines d'entre elles viennent vendre leurs plats, d'autres préparent sur place. Ce commerce s'inscrit dans le secteur informel de l'alimentation et prend une dimension particulière puisqu'il offre aux ouvriers des aliments prêts à être consommés et peu chers, ainsi que la possibilité de s'ouvrir aux autres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 353
EAN13 9782296697072
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La restauration informelle
en Afrique subsaharienne
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions


SENIO WARABA-DAH-DJI, C ôte d’Ivoire , il faut sauver « le soldat FESCI »
Pierre-Kashadile BUKASA-MUTEBA, Le tribalisme. Analyse des faits et comportements en République démocratique du Congo , 2010.
Mahmoud BEN SAÏD, La Transition préméditée , 2010.
El Hadji Séga GUEYE, La Précarité du travail au Sénégal. L’expérience des employés de la Sococim et des ICS , 2010.
Esther T. N. TALLAH, Guide pratique de lutte contre le paludisme , 2010.
Ernest MENYOMO, Descartes et les Africains , 2010.
Noël DOSSOU-YOVO, Et pourquoi l’Afrique refuserait-elle le développement ! , 2010.
Mahamadou ISSOUFOU TIADO, Le Niger : une société en démolition , 2010.
Gaston M’BEMBA-NDOUMBA, La folie dans la pensée Kongo , 2010.
Joséphine ZIBI, L’ingénierie sociale du développement. À l’école de l’eau , 2010.
Danielle DIBLÉ, Amadou Hampâté Bâ. L’espace initiatique , 2010.
Adon GNANGUI, Droit des déchets en Afrique , le cas de la Côte d’ivoire , 2010.
Toumany MENDY, Aménagement du territoire et intégration sous-régionale ouest-africaine , 2010.
Fweley DIANGITUKWA, La Thèse du complot contre l’Afrique. Pourquoi l’Afrique ne se développe pas , 2010.
Essè AMOUZOU, Le mythe du développement durable en Afrique noire , 2010.
Berthe Florence YMELE NOUAZI, Travail social et Sida en Afrique. Au cœur des souffrances , 2010.
Cyriaque Geoffroy EBISSIENINE, La problématique de la santé et de la maladie dans la pensée biomédicale. Essai sur la normalité chez Georges Canguilhem , 2010.
Jean-Émery Étoughé-Éfé


La restauration informelle
en Afrique subsaharienne

Sociologie d’une dépendance
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11572-9
EAN : 9782296115729

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A Christiana…
A Madleen…
En un temps où tous les systèmes économico-politiques se saturent, il est bon de revenir à ce concret le plus extrême qu’est la vie de tous les jours.
Ainsi, ai-je prêté mes mots et ma plume à ceux-là qui n’ont que leur bouche, mais pas assez de voix pour raconter leur propre histoire.

L’auteur

Mais alors, pourquoi la rue ?
Parce que la rue est là. C’est la présence obscène (ce qui se place devant la scène) de nos métropoles. Dès qu’on franchit la porte de la maison, de la boutique, du commerce ; dès qu’on descend du trottoir, on y est. La rue est face à nous ; elle compose l’arrière fond du théâtre urbain. Elle est le sine qua non de l’urbain. Le support de tout ce dont est composée la ville.

Jeanne Brody, La rue , Toulouse, PUM, 2005, p. 11.
Remerciements
Il m’agrée de remercier celles et ceux qui, au plus fort de mes expériences malheureuses, de mes remises en question, de mes doutes et interrogations, m’ont tendu la main. Que chacune des personnes qui se reconnaîtront en ces lignes y trouve l’expression de ma profonde gratitude.
Mes dettes personnelles pour la réalisation de cet ouvrage sont nombreuses.
Je tiens particulièrement à remercier le Professeur Ludovic Emane Obiang pour m’avoir permis de bénéficier d’une année sabbatique en 2009. Période au cours de laquelle j’ai pu mettre en cohérence les idées qui font ce livre.
Mes remerciements vont également au Professeur Georice Berthin Madébé qui m’a encadré dans l’écriture de ce livre, pour sa patience et pour les aspects techniques.
Ma reconnaissance va à l’endroit des responsables du Centre nantais de sociologie (Cens), pour avoir mis à ma disposition toutes les structures du laboratoire, ainsi qu’à celui de Philippe-Jean Hesse, Professeur honoraire à l’Université de Nantes et à Bachir Mohamed Doucouré, Maître de Conférences à l’Université de Toulouse-Le-Mirail dont les remarques et suggestions ont contribué à l’amélioration du contenu de cet ouvrage.
Introduction
Depuis quelques décennies, un nouveau mode d’alimentation se développe dans les capitales africaines. Il s’agit de la prise de repas de la mi-journée sur les lieux de travail. Historiquement, ce n’est pas un phénomène nouveau car, semble-t-il, il existait déjà dans les premières concentrations industrielles d’Europe. Il se traduisait par des formes de ravitaillement alimentaire qui étaient mises en place au cours de cette période. Il s’agissait notamment de la pratique du ramassage des femmes d’ouvriers qui apportaient la nourriture à leur mari, quand ces derniers n’apportaient pas eux-mêmes leur gamelle sur le lieu de travail.
A première vue, se restaurer sur le lieu de travail servait à se remplir l’estomac et regagner les forces nécessaires aux dépenses physiques des ouvriers. Par ailleurs, les différents lieux de restauration, de cette époque ont aussi permis aux ouvriers d’y trouver des espaces de détente et ainsi oublier, pour un temps, les affres du monde du travail.
En abordant la question au niveau des pays en voie de développement, il apparaît que la restauration hors domicile peut être le résultat aussi bien d’une urbanisation galopante que d’un développement des activités industrielles. Dans la plupart des pays, des études sont menées afin d’analyser ce phénomène qui prend des proportions considérables dans des domaines du commerce informel et de la sécurité alimentaire.
La question relative à la restauration de la rue fait l’objet d’une attention particulière dans les pays africains. Toutefois, les enquêtes de consommation alimentaire sont abordées avec un objectif plus économique que nutritionnel. C’est un mode d’alimentation qui devient irremplaçable dans le système alimentaire urbain. Toutes les études qui ont documenté la consommation des aliments de rue en Afrique ont mis en évidence l’importance de ce nouveau mode de consommation en milieu urbain {1} .
Partant de ce constat et tenant compte des études déjà menées sur le sujet, il nous a semblé opportun d’aborder un autre aspect de la question, mais cette fois-ci en interaction avec le monde professionnel. Car, nous semble-t-il, le sujet n’est pas épuisé tant tous les champs liés à sa problématique ne sont pas totalement explorés. D’une manière générale, l’alimentation de rue fait partie des loisirs que les populations urbaines s’achètent dans de nombreuses villes africaines, au même titre que la fréquentation des bars et des dancings {2} .
Dans la plupart des villes d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, un nombre croissant de personnes ont recours, pour leur alimentation quotidienne, à des aliments préparés, vendus et souvent consommés dans la rue. Parmi les définitions utilisées, nous retiendrons celle donnée par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Selon cet organisme « ce sont des aliments et des boissons prêts à être consommés, préparés ou vendus par des vendeurs et des marchands ambulants, spécialement dans les rues et autres lieux publics » {3} . Cette définition fait penser que la rue africaine se définit plus par le recouvrement de ses usages privatifs et publics que par ses limites et sa linéarité visuelle {4} . Le développement des petites activités commerciales et artisanales urbaines appartenant à ce que l’on a pris coutume d’appeler l’informel s’accompagne le plus souvent d’une importante occupation de la rue, sous diverses formes : ambulantes, sédentaires, temporaires ou permanentes {5} .
Ce commerce qui a gagné du terrain dans la plupart des villes africaines au sud du Sahara s’inscrit, bien sûr, dans ce que nous qualifions de secteur informel de l’alimentation. Celui-ci prend cependant une dimension toute particulière dans les centres urbains africains où les conditions de travail et les difficultés économiques et sociales favorisent le développement d’une clientèle qui se caractérise par des niveaux de revenus relativement bas. Pendant la journée, les restaurants de la rue offrent aux citadins des aliments prêts à être consommés, au goût populaire et à des coûts acceptables pour la plupart des clients.

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