Les migrants mexicains, créateurs d entreprises
163 pages
Français

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Les migrants mexicains, créateurs d'entreprises , livre ebook

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Description

La forte croissance de la population active mexicaine, conséquence de l'essor démographique amorcé depuis les années 1950, engendre des tensions de plus en plus vives sur le marché du travail. Cet ouvrage, issu d'une enquête menée par plusieurs Instituts entre 2005 et 2008, analyse le processus de désalarisation - ou création de travailleurs indépendants (micro-entrepreneurs) - qui se développe dans le milieu urbain et ses relations avec la migration internationale et les transferts monétaires ("remesas") qui en sont la contrepartie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 187
EAN13 9782296698543
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les migrants mexicains,
créateurs d’entreprises


Processus de désalarisation des migrants internationaux
Questions Contemporaines
C ollection dirigée par J.-P . C HAGNOLLAUD,
B. P ÉQUIGNOT et D . R OLLAND

Série « Globalisation et sciences sociales »,
dirigée par Bernard H OURS

La série « Globalisation et sciences sociales » a pour objectif d’aborder les phénomènes désignés sous le nom de globalisation en postulant de leur spécificité et de leur nouveauté relatives. Elle s’adresse aux auteurs, dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, susceptibles d’éclairer ces mutations ou évolutions à travers des enquêtes et des objets originaux alimentant les avancées théoriques à réaliser et les reconfigurations disciplinaires consécutives.


Ouvrages parus

Laurent B AZIN, Eveline B AUMANN, Pepita O ULD- A HMED, Pascale P HELINAS, Monique S ELIM, Richard S OBEL (eds), Anthropologues et économistes face à la globalisation , 2008.
Laurent B AZIN, Eveline B AUMANN, Pepita O ULD- A HMED, Pascale P HELINAS, Monique S ELIM, Richard S OBEL (eds), L’argent des anthropologues, la monnaie des économistes , 2008.
Laurent B AZIN, Eveline B AUMANN, Pepita O ULD- A HMED, Pascale P HELINAS, Monique S ELIM, Richard S OBEL (eds), La mondialisation au risque des travailleurs , 2007.
Valeria H ERNANDEZ, Pepita O ULD- A HMED, Jean P APAIL, Pascale P HELINAS (sous la dir.), Turbulences monétaires et sociales , 2007.
Valeria H ERNANDEZ, Pepita O ULD- A HMED, Jean P APAIL, Pascale P HELINAS (sous la dir.), L’action collective à l’épreuve de la globalisation , 2007.
Niagalé B AGAYAKO- P ENONE, Bernard H OURS (eds), États, ONG et production des normes sécuritaires dans les pays du Sud , 2005.
Jean P APAIL, Jesús A RROYO A LEJANDRE, Les dollars de la migration mexicaine , 2004.
Bernard H OURS, Monique S ELIM, Solidarités et compétences, pratiques et idéologies , 2003.
Jean Papail
Jesús Arroyo Alejandre


Les migrants mexicains,
créateurs d’entreprises


Processus de désalarisation des migrants internationaux


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-11800-3
EAN : 9782296118003

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Remerciements
Ce livre est l’aboutissement d’un projet de recherche intitulé « Le processus d’auto-emploi et la création de micro-entreprises dans les aires urbaines de la région du Centre-Ouest mexicain », mené de 2005 à 2008 et issu d’une collaboration entre le Département d’études régionales-Institut d’études économiques et régionales (DER-INESER) du Centre universitaire de sciences économiques et administrative (CUCEA) de l’Université de Guadalajara (Mexique) et l’institut de recherche pour le développement (IRD).
Financé principalement par le Conseil national mexicain de la science et la technologie (CONACYT), ce projet a mobilisé, outre les auteurs, de nombreuses compétences au sein du CUCEA. Nous tenons tout particulièrement à remercier Salvador Berumen Sandoval, Isabel Corvera Valenzuela et Fermina Robles Sotelo, enseignants-chercheurs du CUCEA, qui prirent part à l’élaboration du questionnaire d’enquête, dirigèrent une partie de l’enquête elle-même dans les villes concernées, contrôlèrent la capture informatique des données recueillies et participèrent à leur exploitation et à leur analyse.
Adriana Ceseña Rodríguez, María Imelda Murillo Sánchez, Teresa Arce Mojica, Daniela Barba González, Giovanna Zerecero Valderrama, Juan Enrique Gonzalez Saray et Juan Manuel Vázquez Flores collaborèrent aux travaux d’enquête, à la capture informatique des données et à divers travaux d’analyse. Le CONACYT a également permis, par l’octroi de bourses associées à ce projet, à Brent Villanueva Escobedo, Silvia Aguirre Pulido, Carolina González Veloz, Adrián Hernández Pineda, Pedro Israel Cisneros Gonzalez, Rodrigo González Ramírez et Luis Fernando Sánchez Pérez, étudiants du CUCEA, de participer aux travaux de terrain et, en analysant une partie des données, de rédiger des mémoires de licence et de maîtrise.
Alma Francisca Martínez, Patricia López Velasco, David Rodríguez Álvarez et Gabriela Sanchez ont relu et corrigé le manuscrit d’origine, lui apportant d’indéniables améliorations.
Introduction
Les histoires démographique et économique du Mexique ont connu des évolutions totalement inattendues durant les dernières décennies, produisant dans leurs interactions de nouveaux espaces de mobilité humaine et des transformations dans les formes d’emploi. La transition démographique du pays, en voie d’achèvement durant la décennie 2000 avec des indicateurs de fécondité et de mortalité {1} proches de ceux des principaux pays industrialisés, permet un accroissement modéré de la population. En effet, le rythme de la croissance démographique, en augmentation depuis les années 1940 atteignait un niveau très élevé – + 3,3 % par an – durant les années 1960 et 1970, avant de diminuer très rapidement à un niveau annuel de 1 % durant le quinquennat 2000-2005. Malgré ce net ralentissement, l’effectif des générations atteignant 15 ans, qui s’établissait autour de 1 150 000 individus au début des années 1960, s’est élevé à environ 2 100 000 individus durant la période 1990-2005. Cet accroissement de la population potentiellement active fut loin d’être compensé par les sorties dues aux cessations d’activité de générations nettement moins nombreuses (autour de 430 000 au début des années 2000), même si le volume de ces dernières est en constante augmentation en particulier du fait des gains d’espérance de vie. L’inertie démographique des dernières décennies a mené aux âges productifs des générations de plus en plus nombreuses qui se sont confrontées à une activité économique beaucoup moins dynamique que durant les décennies antérieures. La population économiquement active est passée de 14,8 millions d’individus en 1970 à 28,3 millions en 1988 puis à 45,6 millions en 2007. À l’accroissement de l’effectif des générations arrivant sur le marché du travail, s’est ajoutée l’incorporation progressive des femmes aux activités rémunérées {2} , impulsée par la baisse de leur fécondité, l’élévation de leur niveau d’éducation et les nécessités des ménages souvent confrontés, durant les trente dernières années, à des crises économiques récurrentes.
Parallèlement, l’accroissement du produit intérieur brut du pays, très élevé durant la période 1940-1970 (6,2 % par an en moyenne) – sous le régime d’industrialisation par substitution d’importations – s’est sensiblement réduit durant les années postérieures (3,9 % annuel entre 1970 et 2000). À partir du début des années 1980, avec l’ouverture commerciale, les programmes de privatisations, la dérégulation de divers secteurs de l’économie, le modèle de croissance s’est progressivement orienté vers l’extérieur, dépendant de plus en plus du secteur exportateur, et particulièrement de la demande de l’économie nord-américaine, principal débouché de la production mexicaine. Cette forte dépendance rend l’économie mexicaine très sensible aux cycles économiques de son voisin et aux fluctuations du prix du pétrole qui constitue encore une rubrique importante de ses exportations. Depuis le début des années 2000, le PIB mexicain n’a cru qu’à un rythme annuel moyen de 2 % (2000-07), ce qui ne permet pas d’absorber la demande croissante d’emplois des nouvelles générations qui arrivent sur le marché du travail {3} . L’ajustement s’est donc opéré d’une part par l’émigration massive - essentiellement vers les États-Unis -et d’autre part par l’expansion du secteur non structuré, et en particulier par le développement de l’auto-emploi.
L’expansion des flux migratoires vers les États-Unis se reflète dans l’évolution de la population née au Mexique et recensée ou enquêtée dans le pays voisin. Elle s’élevait à 879 000 en 1970, à 4 409 000 en 1990 et à 11 391 000 en 2006. À cette dernière date, environ 10 % de la population totale née au Mexique résidait aux États-Unis où elle y représentait près de 4 % de la population totale. Selon l’American Community Survey réalisée en 2006 aux États-Unis, la population d’origine mexicaine (les immigrants et leurs descendants de 2 e et 3 e g&

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