Travail et organisation
263 pages
Français

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Travail et organisation , livre ebook

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Description

A partir d'une quarantaine de recherches portant sur les principales problématiques contemporaines du travail, ce livre retrace les principales voies de changement empruntées par le travail et son organisation et tente d'en saisir l'ampleur et les effets. La réalité du travail et son organisation est trop complexe, le croisement des regards sociologiques trop riche de nuances pour qu'ils soient ramenés à une seule perspective aussi pertinente soit-elle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 306
EAN13 9782296699922
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Travail et organisation
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions


Olivier MAZADE, La reconversion des hommes et des territoires. Le cas Metaleurop , 2010.
Mustafa POYRAZ, Loïc GANDAIS, Sükrü ASLAN, Les quartiers populaires et la ville : les varoş et les banlieues parisiennes , 2010.
Steve GADET, La fusion de la culture hip-hop et du mouvement rastafari , 2010.
Jean-Olivier MAJASTRE, La culture en archipel. Pratiques culturelles et mode de vie chez les jeunes en situation d’apprentissage précaire , 2010.
Lucie JOUVET, Socio-anthropologie de l’erreur judiciaire , 2010.
Eric GALLIBOUR et Yves RAIBAUD, Transitions professionnelles dans le monde associatif et l’animation , 2010.
Stéphanie VINCENT, L’action publique face à la mobilité , 2010.
Marie-Christine ZÉLEM, Politiques de maîtrise et de la demande d’énergie et résistances au changement , 2010.
ZHENG Lihua, YANG Xiaomin, La confiance et les relations sino-européennes , 2010.
Hugues-Olivier HUBERT, Céline NIEUWENHUYS, L’aide alimentaire au cœur des inégalités , 2010.
Paul DUCOURNAU, Mettre en banque l’ADN. Enquête sur une biopolitique du consentement , 2010.
Jean-Pierre SIRONNEAU, Lien social et mythe au fil de l’histoire , 2009.
Josette COENEN-HUTHER, L’égalité professionnelle entre hommes et femmes : une gageure , 2009.
Mahir KONUK, Jeunes originaires de Turquie entre l’école et la communauté , 2009.
Eguzki URTEAGA, Andoni EIZAGIRRE, Perceptions sociales sur la science et la technologie en Pays basque , 2009.
Evelyne PERRIN, Identité nationale, amer ministère. Ce qu’en pensent de jeune franciliens , 2009.
Marcel FAULKNER


Travail et organisation


Regards croisés sur
la recherche sociologique
Du même auteur


L’organisation du travail et de l’entreprise.
Théories et recherches sociologiques, L’Harmattan, 2008.


© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-11990-1
EAN : 9782296119901

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
INTRODUCTION
On convient facilement que la productivité des salariés et la performance des entreprises dépendent des paramètres de l’organisation du travail. Or, depuis quelques décennies, on ne compte plus les restructurations organisationnelles et les rationalisations du travail qui ont été effectuées au sein des entreprises pendant que de nouveaux régimes de mobilisation se mettaient en place. On ne produit plus comme au temps de l’âge d’or du taylorisme, et les systèmes de production comme les nouveaux dispositifs organisationnels, tant dans les secteurs privés que publics, ne sont pas sollicités de la même manière. Du côté du travail humain, on ne demande plus aux salariés d’être simplement efficaces, mais aussi d’être impliqués ; et la qualité de leur travail dépend autant du niveau de leur engagement que de celui de leur compétence. Si les caractéristiques du travail et les effets des modes d’organisation sur les salariés peuvent être analysés au niveau local, c’est au niveau structurel ou global qu’il faut porter le regard pour en comprendre les logiques et saisir les facteurs qui les déterminent.

En effet, l’environnement des entreprises caractérisé par l’ouverture des frontières, la déréglementation des marchés, et la montée en puissance d’un actionnariat désireux de rendements élevés à court terme, influence le fonctionnement des organisations et affecte la dynamique relationnelle des acteurs. Autant les services fonctionnels que les échelons hiérarchiques subissent la pression de ces nouvelles contraintes macro-économiques dont les effets les plus critiques sont directement répercutés aux niveaux inférieurs des organisations. Les modes de collaboration entre les équipes de la production ou entre les différents services fonctionnels qui se sont développés au fil des expériences partagées ou sur la base de la complémentarité des expertises sont remis en cause aujourd’hui par ces contraintes structurelles qui imposent aux entreprises de nouveaux impératifs d’efficience et d’efficacité productive. Les retours attendus sur les investissements assignent aussi aux organisations de nouveaux objectifs de rendement qui bousculent les anciens modes de coordination et imposent de nouvelles règles organisationnelles.

Dans les services, la demande du client commande la chaîne des interventions, alors que dans l’industrie, hier encore à l’abri de ses structures organisationnelles, la logique du marché pénètre son organisation et décloisonne ses services. L’automatisation et l’informatisation des processus productifs, autant dans les services que dans l’industrie, accélèrent la circulation des informations et permettent de décentraliser les processus décisionnels. Parce qu’elles accroissent les responsabilités confiées aux travailleurs, elles augmentent leur autonomie et favorisent le développement de nouvelles pratiques de collaboration. Dans les industries de production en série, par exemple, les entreprises divisent les anciennes chaînes de production en îlots de productivité plus ou moins autonomes, et les ouvriers cèdent leur place à de nouveaux opérateurs qui conduisent en coresponsabilité les installations automatisées. Mais si ces systèmes sont performants, ils sont aussi contraignants par les exigences de rythme et de délais qu’ils imposent et l’attention qu’ils requièrent. Bref, l’automatisation n’automatise pas tout, et les faiblesses techniques des systèmes productifs comme les déficiences des organisations dans lesquelles ils s’insèrent obligent les opérateurs à anticiper leurs aléas et à rétablir le bon fonctionnement des organisations.

Contraintes organisationnelles et nécessités techniques, flexibilité productive et mobilité de la main-d’œuvre, engagement personnel et évaluation des performances individuelles, sont au menu organisationnel des entreprises qui, confrontées à la diversification des marchés et aux impératifs des investisseurs, doivent accroître leur rendement et lutter pour leur survie dans un contexte de concurrence exacerbée. La pression des grandes institutions financières qui n’hésitent pas à livrer à la spéculation boursière les titres de propriété qu’elles détiennent, explique en grande partie la sous-traitance qui se généralise, tant au plan local qu’au niveau international. Les exigences des bailleurs de fonds sont aussi à l’origine de l’intensification du travail abondamment documentée par la littérature scientifique. C’est donc sous la pression du capitalisme financier que les entreprises rationalisent l’organisation du travail et que l’implication des salariés au travail est exigée.

Freyssinet (2004) résume parfaitement l’ambivalence de la situation des entreprises qui sont souvent aux prises avec des exigences contradictoires. Premièrement, elles doivent constamment maximiser l’usage de la force de travail en intensifiant son utilisation, tout en lui assurant un minimum de stabilité et d’autonomie afin qu’elle puisse fiabiliser les processus productifs qui lui sont confiés. D’un autre côté, elles doivent réduire sa valeur d’échange par la compression des coûts salariaux, la déqualification du travail et la précarisation de la relation d’emploi. Deuxièmement, l’organisation du travail et la gestion de la main-d’œuvre doivent assurer aux entreprises le maximum de flexibilité organisationnelle et opérationnelle pour leur permettre d’atteindre les niveaux d’efficacité et de rendement que les actionnaires attendent d’elles. En même temps, les entreprises doivent assurer les conditions de leur reproduction, tout en opérant dans un environnement dont la configuration normative et réglementaire ainsi que le niveau de concurrence leur sont moins favorables qu’auparavant.

Plusieurs des transformations qui seront esquissées dans cet ouvrage divergent des modalités traditionnelles du taylorisme, mais elles n’en remettent pas toujours en cause les principes fondamentaux. Par exemple, si les relations entre les trava

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