Travail et précarité
270 pages
Français

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Travail et précarité , livre ebook

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Description

Depuis la fin des trente glorieuses, la pauvreté s'accroît, la pauvreté des enfants, des familles monoparentales, des personnes âgées. Plus récemment la pauvreté a pris un nouveau visage, celui des "working poor", ces salariés qui ont un emploi, mais qui ne parviennent pas à vivre du fruit de leur travail. Comment expliquer ce phénomène ? Quelles aides proposer aux salariés pauvres ? Le SMIG est-il efficace ? L'emploi est-il la meilleure protection contre la pauvreté ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 112
EAN13 9782296459359
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TRAVAIL ET PRECARITE
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

Bénédicte BERTHE, Le sentiment de culpabilité et les sciences économiques : les promesses d’une nouvelle relation, Tome 2 , 2011.
Bénédicte BERTHE, Le sentiment de culpabilité et les sciences humaines : la richesse d’une ancienne relation, Tome 1 , 2011.
Anne COVA, Féminismes et néo-malthusianismes sous la III e République : "La liberté de la maternité" , 2011.
H. LETHIERRY, Sauve qui peut la ville. Études lefebvriennes , 2011.
A. AJZENBERG, H. LETHIERRY, L. BAZINEK, Maintenant Henri Lefebvre. Renaissance de la pensée critique , 2011.
Alexandru GUSSI, La Roumanie face à son passé communiste , 2011.
Cédric FRETIGNE, Exclusion, insertion et formation en questions , 2011.
Frédérique SICARD, Agencements identitaires. Comment des enfants issus de l’immigration maghrébine grandissent en France , 2011.
Rahma BOURQIA, Culture politique au Maroc, A l’épreuve des mutations , 2011.
Louis MOREAU DE BELLAING, Claude Lefort et l’idée de société démocratique , 2011.
Elisabetta RUSPINI (sous la dir. de), Monoparentalité, homoparentalité, transparentalité en France et en Italie. Tendances, défis et nouvelles exigences , 2010.
T. DJEBALI, B. RAOULX, Marginalité et politiques sociales , 2010.
Thomas MIHCAUD, La stratégie comme discours , 2010.
Thomas MICHAUD, Prospective et science-fiction , 2010.
André PETITAT (dir.), La pluralité interprétative. Aspects théoriques et empiriques , 2010.
Claude GIRAUD, De la trahison, Contribution à une sociologie de l’engagement , 2010.
Sabrina WEYMIENS, Les militants UMP du 16 e arrondissement de Paris , 2010.
Sous la direction de
Brigitte Lestrade


TRAVAIL ET PRECARITE

Les « working poor » en Europe


Centre de Recherche Civilisations et Identités Culturelles Comparées des
sociétés européennes et occidentales (CICC)
Equipe d’accueil 2529


Avec le soutien de la Fondation Friedrich Ebert




L’Harmattan
Du même auteur
aux éditions L’Harmattan


EMPLOI ET IMMIGRATION Vers une convergence des pratiques en Europe ?, 2009.

CULTURES CROISÉES JAPON – FRANCE. Un regard sur les défis actuels de notre société, (dir.), 2008.

L’EMPLOI DES SENIORS Les sociétés européennes face au vieillissement de la population active, (dir), 2006.

LE TRAVAIL DES FEMMES. Axes d’émancipation, (en collaboration), 2004.

TRAVAIL TEMPORAIRE : LA FIN DE L’EXCEPTION ALLEMANDE ?, 1999.

LES MUTATIONS DU TRAVAIL EN EUROPE, (dir.), 2000.


© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54423-9
EAN : 9782296544239

Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
PREFACE Travailleurs pauvres : le retour !
Hubert BOUCHET
Membre du Conseil Economique, Social et Environnemental
Membre de la Commission Nationale Informatique et Libertés

Jusqu’à l’orée du 20° siècle, pour le grand nombre dans l’activité agricole, les travailleurs pauvres étaient légion dans le monde du travail. La résorption de leurs effectifs a résulté de la croissance de l’activité productive avide de bras, jusqu’à récemment. Au cours de la croissance, la loi du marché a joué pour rémunérer la rareté, constructrice d’un rapport de forces équilibré entre les parties au contrat de travail. Par l’action syndicale, l’organisation collective renforça le pouvoir des travailleurs salariés.

C’est ainsi que le salaire versé en contre-partie du travail éloigna qui s’y adonnait de la pauvreté. Durant plusieurs décennies, il fut naturel de considérer que celui qui effectuait un travail et exerçait un métier serait durablement, sinon définitivement, à l’abri du besoin vital. L’éventuelle interruption d’emploi ne renvoyait plus à la pauvreté grâce à l’assurance chômage, créée aux alentours des années 60 du 20ème siècle. De surcroît, des mécanismes généraux de solidarité mettaient les inaptes au travail à l’abri du besoin vital.

C’est la rupture entre l’offre et la demande de travail, et la métamorphose de ce dernier qui explique, en premier, le retour des travailleurs pauvres et la résurgence de cette catégorie un temps estompée. Cette rupture est l’effet direct et collatéral de la diffusion généralisée de la « technique » dans l’activité productive. En même temps qu’elle raréfie le travail, la « technique » le modifie substantiellement et exclue ceux qui ne disposent pas des capacités qu’exige son maniement.

Une illustration des plus éclatantes des effets de la diffusion généralisée de la « technique » se lit, par exemple, dans les bouleversements du travail nécessaire à la satisfaction du besoin de se nourrir. C’est ainsi que les effectifs de la population active agricole nécessaire à la production de nourriture ont été divisés par plus de 40 entre 1900 et nos jours. Désormais, c’est moins de 2% de la population active qui produit plus que le nécessaire à l’alimentation de tous les Français. Ces 2% disposent d’une expertise aux antipodes de celle qui était exigée antérieurement.
Au détail près, le mouvement de réduction drastique des effectifs nécessaires à l’agriculture, pour nourrir les humains, a connu son équivalent dans les activités destinées à satisfaire les autres besoins fondamentaux de se vêtir, se loger, se déplacer, protéger, soigner, défendre… C’est l’effet du déploiement des techniques dont nul n’est capable d’interrompre le cours, parce que la technique est sans patrie et nomade. Le cas des OGM montre bien que ce qui est proscrit en Europe prospère largement ailleurs.

Emblématique du nouvel ordre productif, le robot exécute de plus en plus de tâches antérieurement dévolues aux humains. Ces derniers sont alors invités à (ou contraints de !) céder la place à l’automate dont l’efficacité est proportionnelle à « l’intelligence » de sa programmation.

Très longtemps, les exclus des activités automatisées ne sont pas devenus des travailleurs pauvres parce que, par « déversement », les actifs du secteur primaire devenu pléthorique, rejoignaient les secteurs secondaire et tertiaire, puis quaternaire, alors en croissance. Ceux qui ne pouvaient rejoindre les nouveaux secteurs se retrouvaient dans des « no man’s land » regroupant des gens de situations et de statuts les plus divers. Peu ou prou, la focale était l’emploi.

Il était alors plausible de parler de plein emploi, et de créditer tout emploi des vertus nécessaires à permettre à son occupant de s’accomplir, dans la durée. Le développement des carrières obéissait à une force centripète. Nombreuses et visibles, les carrières démarrées de « zéro » et achevées au zénith nourrissaient l’espoir tout au long de la vie. Pour les carrières plus étales, l’accroissement rythmé de la rémunération assurait que l’ordinaire de chaque année serait meilleur que celui de l’année précédente.

Le déploiement ininterrompu de la « technique » a brisé la dynamique en raréfiant les postes de travail. Il a aussi conditionné l’accès aux emplois productifs à la disposition de l’expertise exigée pour superviser des processus complexes.

Subrepticement, la construction du travail autour de l’expertise a conduit à la substitution progressive des capacités intellectuelles à la puissance physique dans lR

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