Archives pour l'histoire de la formation des adultes

Madeleine Maillebouis, Viviane Glikman, Christiane Eteve

Description

La formation des adultes s'est développée en France au sein de structures tant publiques que privées et a généré de nombreux documents qui ont permis et permettront aux chercheurs d'analyser, interpréter et écrire son histoire. Les seize contributions qui composent cet ouvrage proviennent d'auteurs concernés à divers titres par la formation des adultes et par les questions liées à ses archives, documentalistes,bibliothécaires...

Sujets

• Formation
• Éducation

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 avril 2012
• Nombre de lectures: 82
• EAN13: 9782296489059
• Langue: Français

Extrait

Des archives pour l’histoire de la formation des adultes
Histoire et mémoire de la formation

Collection créée par Jacky Beillerot (1939-2004) et Michel Gault,
co-dirigée par Dominique Fablet, Françoise F. Laot, Michel Gault.

Cette collection constitue un instrument de référence, d’information et de réflexion, pour les formateurs et les chercheurs concernés par ce domaine d’activités et de pratiques. L’éducation ou la formation des adultes, au sens où nous l’entendons aujourd’hui, s’est développée à partir de la Révolution de 1789 avec pour premier objectif de pallier l’absence ou les insuffisances de la formation initiale. Elle a connu d’importants changements avec la formation professionnelle des adultes, le développement de l’enseignement technique, la montée de l’éducation populaire… jusqu’à devenir véritablement un fait social à partir de la loi fondatrice de 1971 qui en assure le développement. Au sens large du terme, la formation des adultes est théorisée dès l’Antiquité et apparaît plus actuelle que jamais avec des notions comme celle de l’école de la deuxième chance, de l’éducation permanente et de l’éducation tout au long de la vie, ou encore de la formation de soi.
La collection a pour but de publier tout texte qui porte sur l’histoire de l’éducation et de la formation des adultes, des travaux d’historiens ou de chercheurs en sciences humaines et sociales portant sur la formation un regard historique, ainsi que des récits de mémoire par des acteurs impliqués portant sur leur parcours ou sur les actions qu’ils ont conduites une analyse rétrospective. La collection se donne également comme objectif de mettre à la disposition des chercheurs des sources et ressources susceptibles de faciliter le travail d’histoire sur ce thème. Elle pourra donc également être amenée à rééditer des ouvrages épuisés, à publier des textes introuvables et des guides de sources historiques.

Déjà parus

J.-C. FORQUIN, Les composantes doctrinales de l’idée d’éducation permanente , 2002.
B. PASQUIER, Voyage dans l’apprentissage. Chroniques 1965-2002 , 2003.
J. MAISONNEUVE, Psychologie et formation. 30 ans de formation relationnelle en groupe , 2004
E. de LESCURE (Coord.), La coordination du système français de formation professionnelle continue , 2004.
J.-F. CONDETTE, Histoire de la formation des enseignants en France (XIX e - XX e s.) , 2007.
F. F. LAOT, E. de LESCURE (dir.), Pour une histoire de la formation , 2008.
R. VATIER, Ouvrir l’école aux adultes. Une mission originale à l’éducation nationale (1970-1974) , 2008.
G. BRUCY, F. F. LAOT, E. de LESCURE (dir.), Mouvement ouvrier et formation , 2009.
D. BIGET, L’enseignement professionnel des pêches maritimes en France (1895-2007) , 2009.
F. F. LAOT (dir.), L’image dans l’histoire de la formation des adultes , 2010.
Sous direction de
Madeleine Maillebouis, Christiane Étéve
et Viviane Glikman

Des archives pour l’histoire de la formation des adultes

Groupe d'étude - Histoire
de la formation des adultes

Avec les contributions de :
Véronique Bonello, Xavier Breuil, Françoise Burg,
Marie-Thérèse Coenem, Sylvie Dessolin-Baumann,
Christiane Étévé, Claire Étienne, Gilberte Genevois,
Viviane Glikman, Damien Hamard, David Hamelin, Ivan Kharaba,
Françoise F. Laot, Charlotte Maday, Madeleine Maillebouis,
Stéphanie Méchine, Anne Montenot-André, Guillaume Nahon,
Stéphane Paquelin, Tatiana Sagatni, Sabrine Souillard,
Gaëtan Sourice, Martine Tapie.


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
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ISBN : 978-2-296-96721-2
EAN : 9782296967212
AVANT-PROPOS
Plusieurs textes de cet ouvrage reprennent, enrichies et complétées, des contributions présentées à la journée d’étude sur « Les archives de la formation des adultes » qui s’est tenue aux Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, à Bobigny, le 14 janvier 2011. Les avant-propos qui suivent replacent cette journée et cet ouvrage dans leurs contextes scientifique et institutionnel. Quelques autres textes, qui s’intéressent à ce même thème, sont issus d’un appel à contributions complémentaire.
Les archives de la formation des adultes, de quoi parle-t-on ?
Françoise F. Laot*

Le Groupe d’étude - Histoire de la formation des adultes (Gehfa), en se déclarant, en 1999, association selon la loi 1901, s’était donné comme premier but de contribuer au recensement des archives, à leur préservation et à leur mise à disposition des utilisateurs.
Avant d’en venir aux modalités de mise en œuvre de cet objectif, il est nécessaire d’apporter des précisions sur la formation des adultes, telle que l’entend le Gehfa, et sur son histoire telle qu’il souhaite la promouvoir.
L’expression « formation des adultes » a été choisie car elle est, aujourd’hui, la plus englobante pour désigner une réalité multi-forme. C’est une expression relativement récente, car le mot « formation » accolé à « adultes » ne sera vraiment utilisé dans le sens que nous lui donnons aujourd’hui qu’à partir du milieu des années 1960.
Selon les entrées privilégiées (publics, institutions, politiques, pratiques pédagogiques), cet objet de recherche, dont les contours restent flous, se trouve parfois construit à l’intersection d’autres objets comme notamment l’éducation (tout court), la socialisation, la formation professionnelle initiale, l’organisation du travail et les stratégies des entreprises.
Les difficultés à définir précisément les contours de la formation des adultes s’accroissent encore lorsqu’il s’agit de l’étudier dans l’histoire, que ce soit après la Seconde Guerre mondiale (ce qui était le projet initial du Gehfa) ou au XIX e siècle, car les frontières institutionnelles et les catégories sociales (par exemple celle « d’adultes ») ont bougé au fil des ans.
C’est pourquoi le Gehfa a choisi, de s’en tenir à une conception très large d’une éducation-formation post-scolaire, générale, culturelle, sociale et professionnelle.
La formation des adultes s’inscrit, de fait, dans le domaine du culturel : c’est une activité basée sur l’échange, qui vise un développement de savoirs et de compétences à mettre en œuvre dans la vie quotidienne ou dans la vie de travail. L’histoire de la formation des adultes a donc pour projet de décrire les comportements collectifs qui s’y rapportent, les représentations qui la sous-tendent, les savoirs qui y sont produits, échangés, acquis, les personnes qui en bénéficient…
Mais, du fait de son émergence (sous une certaine forme) et de son développement simultané avec celui de l’industrialisation, la formation des adultes s’inscrit d’emblée dans le domaine économique et social, lequel ne peut se comprendre qu’en lien avec le politique. La formation des adultes peut aussi s’entendre comme la résultante de différentes politiques. En ce sens, elle a souvent été comprise comme une variable d’ajustement dans la régulation des tensions entre capital et travail.
La formation des adultes fait aussi partie de l’univers de la lutte sociale. En tant que démarche d’émancipation intellectuelle et/ou politique, des groupes activistes se la sont appropriée pour en faire l’un des moyens de l’action (éducation ouvrière, formation syndicale, « éducation-conscientisation », etc.). À travers elle se développe un certain capital militant.
Faire l’histoire de la formation des adultes ne peut donc se can-tonner à un domaine spécifique de l’histoire : la découper en tranches sans faire jouer entre elles les communications inévitables, l’influence des modèles ou, au contraire, les différences essentielles qui permettent une comparaison, n’a pas de sens.
Elle ne peut pas se résumer à la seule histoire de la formation professionnelle. En effet, éducation générale, sociale et professionnelle seront longtemps mêlées. La véritable fracture entre ces différents domaines de formation est apparue très récemment, dans la deuxième partie du XX e siècle, et s’est accentuée à la suite de la loi de 1971 portant organisation de la formation professionnelle continue dans le cadre de lR