L imaginaire et l organisation
212 pages
Français

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L'imaginaire et l'organisation , livre ebook

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Description

L'imaginaire joue un rôle important dans le fonctionnement des organisations. S'il contribue à stimuler la créativité et à mettre en place des stratégies, il peut aussi être considéré comme un péril que les managers doivent apprendre à gérer. La gestion de l'imaginaire organisationnel est un enjeu de pouvoir. La lutte pour la domination sur les marchés ou en politique passe par le contrôle d'imaginaires en permanentes mutations.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2014
Nombre de lectures 18
EAN13 9782336363707
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Logiques sociales
Logiques sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
Dernières parutions
Claude GIRAUD, Qu’est-ce qui fait société ? , 2014.
Nicole ROELENS, Manifeste pour la décolonisation de l’humanité femelle. Tome 4 : poussées d’émancipation et violences colonisatrices , 2014.
Khosro MALEKI, Introduction à la sociologie du mécontentement social , 2014.
Jean PENEFF, Howard S. Becker. Sociologue et musicien dans l’école de Chicago , 2014.
Jean-Michel BESSETTE , Être socio-anthropologue aujourd’hui ?, 2014.
Alexandre DAFFLON , Il faut bien que jeunesse se fasse ! Ethnographie d’une société de jeunesse campagnarde, 2014.
Jean PENEFF, Howard S. Becker. Sociologue et musicien dans l’école de Chicago , 2014.
Dominique MARTIN, Relations de travail et changement social, 2014.
Thomas PIERRE, L’action en force et les forces en action. Sociologie pragmatique des forces , 2014.
Jean FERRETTE (dir.), Souffrances hiérarchiques au travail. L’exemple du secteur public , 2014.
Sous la direction de Sandrine GAYMARD et Angel EGIDO, Mobilités et transports durables : des enjeux sécuritaires et de santé, 2014.
Simon TABET , Le projet sociologique de Zygmunt Bauman. Vers une approche critique de la postmodernité, 2014.
Pascale MARCOTTE et Olivier THEVENIN (dir.), Sociabilités et transmissions dans les expériences de loisir , 2014.
Guillaume BRIE, Des pédophiles derrière les barreaux. Comment traiter un crime absolu ?, 2014.
Titre

Thomas Michaud





L’IMAGINAIRE ET L’ORGANISATION

La stimulation de l’innovation technoscientifique par la science-fiction
Copyright

Du même auteur

Un virus martien , Edilivre, 2013 (roman)
Prospective et science-fiction , L’Harmattan, 2010
La stratégie comme discours : la science-fiction dans les centres de Recherche et Développement , L’Harmattan, 2010
Cosmoweb , Editions Memoriae, 2009 (roman)
La zombification du monde , Editions Memoriae, 2009
Le marsisme , Editions Memoriae, 2008 Télécommunications et science-fiction , Editions Memoriae, 2008
La rêvolution satanique , Editions Memoriae, 2008
Science fiction and Innovation , Editions Memoriae, 2008










© L’HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-71381-6
Introduction
L’imaginaire contribue autant à l’innovation et à la compétitivité des organisations qu’il peut être considéré comme nuisible. Il est parfois traqué et condamné pour sa dimension subversive. Il est accusé par exemple de provoquer de l’impiété et d’induire les individus en erreur. Alors que la religion est omniprésente et toute puissante dans la société, il n’est pas concevable, dans certains cas, d’accepter l’émergence d’imaginaires concurrents et potentiellement déstabilisateurs de l’ordre social. Nous avons souvent l’image d’un passé, médiéval par exemple, dans lequel l’imaginaire n’était pas aussi présent qu’à l’ère industrielle. Pourtant, certains chercheurs ont montré que le Moyen Age et l’Antiquité étaient aussi très riches en imaginaires, voire même plus que les sociétés contemporaines 1 . En effet, l’imaginaire pouvait se développer allègrement dans des systèmes politiques qui plaçaient souvent la religion et la spiritualité au cœur de la société. Jacques Le Goff rappelle dans L’imaginaire médiéval que les institutions religieuses avaient tendance à considérer l’imaginaire d’une manière ambivalente. Il pouvait aussi bien révéler la volonté de Dieu qu’être manipulé par Satan.
Lire les livres de Jacques Le Goff sur l’imaginaire médiéval permet de mieux intégrer l’imaginaire industriel dans une dimension historique. Lors d’une interview accordée au magazine Lire , ce grand historien français expliquait qu’il concevait le Moyen Age comme une période très riche en imaginaire, tout en rappelant que les cadres de la pensée demeuraient chrétiens, ce qui limitait les risques de « dérive idéologique ». Voici un extrait de son interview, dans lequel il répond à une question sur la résurgence de l’imaginaire médiéval dans les sociétés contemporaines :
« Comment expliquez-vous que ces représentations d’un imaginaire disparu réapparaissent avec tant de force actuellement ?
Jacques Le Goff : Parce que nous en manquons, tout simplement ! C’est en ce sens que nous avons besoin de Moyen Age. Nous avons perdu tout un domaine de l’imaginaire, qui n’a pas été remplacé. Notre époque a créé, au XX e siècle, un nouveau domaine de l’imaginaire : la science-fiction. Mais la science-fiction ne répond pas à tous les besoins actuels de l’imaginaire de l’humanité. Loin de là. C’est pourquoi nous avons repêché, si je puis dire, des représentants éminents de l’imaginaire médiéval, que je pense être la période la plus féconde de l’histoire en production imaginaire. Notre époque a besoin de héros, d’images et de valeurs. Or ce sont ceux et celles nés aux Moyen Age qui lui correspondent le mieux. En ce sens, il ne s’agit pas d’un “retour” au Moyen Age mais plutôt d’une nostalgie de ce Moyen Age 2 . »
L’étude de la culture geek montre effectivement un succès grandissant de l’imaginaire médiéval dans les romans, jeux vidéo et jeux de rôle. La science-fiction est certes un imaginaire très populaire, mais insuffisant pour subvenir aux besoins d’une nouvelle classe sociale constituée d’individus passionnés par les nouvelles technologies, mais aussi par des références imaginaires issues du Moyen Age. L’époque contemporaine permet l’expression de multiples imaginaires et croyances en raison de ses cadres démocratiques.
C’est dans ce contexte de mutations idéologiques et économiques que l’imaginaire technique fut progressivement libéré. La science-fiction apparut au début du dix-neuvième siècle et témoigna de l’esprit scientifique fondateur de la révolution industrielle. De grands auteurs comme Shelley, Wells ou Verne, représentaient des mondes dans lesquels la science et la technique jouaient un rôle croissant dans la vie quotidienne des individus. L’imaginaire technique se développa considérablement à partir de la fin du dix-neuvième siècle, avant d’exploser en Occident après la seconde guerre mondiale, et plus spécifiquement aux Etats-Unis. Ce pays neuf, faisant figure d’utopie à réaliser pour des centaines de millions d’humains, se mit en effet à générer des récits imaginaires mettant en scène les progrès et périls que l’on pouvait attendre de la révolution industrielle et de l’innovation technologique.
Dans le même temps, le capitalisme se développa et on assista à l’émergence de grandes organisations assurant la production de biens commercialisés à grande échelle. La division et l’organisation scientifique du travail contribuèrent à l’émergence de groupes humains en concurrence et en interdépendance. L’innovation devint progressivement un impératif pour la survie des entreprises dans un système capitaliste qui demandait toujours plus d’imagination pour se démarquer et proposer les meilleurs produits aux marchés de consommateurs. Les entrepreneurs sont incités par le système à développer leur créativité, grâce notamment au travail de centres de Recherche et Développement (R&D).
Schématiquement, on peut considérer que l’imitation était une valeur dominante avant le dix-neuvième siècle et les grandes révolutions. Avec la révolution industrielle apparut l’ère des inventions. CR

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