Le management humaniste
116 pages
Français

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Le management humaniste , livre ebook

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Description

On a pensé un temps que le monde vivait une crise. Et puis nous nous sommes rendu compte qu'il avait simplement changé. Ce qui nous tient debout, ce qui nous fait vivre, a pris les sentiers de l'émotion et de la réalisation de soi. Nos valeurs ne sont plus les mêmes et l'entreprise où nous exerçons ne fonctionne plus de la même manière. L'humain est son cœur et donc manager est devenu humaniste par pragmatisme. Cet ouvrage nous amène à comprendre les raisons de cette métamorphose de l'entreprise et du management.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2017
Nombre de lectures 26
EAN13 9782336789828
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dynamiques d’Entreprises Collection dirigée par Michael Ballé Lieu de travail et lieu de vie, l’entreprise est au cœur de la société. Pourtant, beaucoup de ses aspects restent mal connus. Les évolutions technologiques et sociales sont à la source de nombreuses mutations organisationnelles. Les professions continuent d’évoluer en se divisant toujours davantage sur un plus grand nombre de spécialités. Les frontières elles-mêmes des entreprises s’estompent alors que les modes de travail se redéfinissent. Les entreprises deviennent des objets d’étude à multiples facettes dont les dynamiques sont de plus en plus complexes et souvent surprenantes. Au-delà des grandes lignes des logiques de “management” d’une part et des théories sociologiques de l’autre, nombre de ces facettes restent dans l’ombre : dimensions ignorées, métiers méconnus ou dynamiques contre-intuitives. La collectionDynamiques d’Entreprisesa pour vocation de diffuser les études réalisées sur ces points d’ombre, souvent techniques, de la nature des entreprises. Allant au-delà des “essais de management”, la collection regroupe des textes de recherche ou d’expérience sur le terrain qui éclairent les nombreux aspects ignorés des entreprises modernes.
Dernières parutions
e Robert JOURDA, La personnalité professionnelle, Tome 1 – 2édition, Identification par l’A2P et mesure par l’IT2P, 2016. Amina OMRANE,Rôle des compétences sociales et du capital social de l’entrepreneur et accès aux ressources externers en création d’entreprise, 2014. Robert JOURDA,La personnalité professionnelle Tome III, 2013. Alain COULOMBEL,L’entreprise et le temps. Figures d’hier et d’aujourd’hui, 2011. Michel MONTEAU,L’organisation délétère. La S.S.T au prisme de l’organisation, 2010. Jean-Philippe TOUTUT,Organisation, management et éthique, 2010. Gérard PAVY,La parité : enjeux et pièges. La dynamique des sexes au travail, 2010.
Jean-Marc Sauret Management humaniste Les raisons de la métamorphose
Puplications du même auteur Chroniques pour un management humaniste – Vers l’autonomie fertile.Collection « Logiques Sociales ». L’Harmattan, 2014 Le Management Post-Moderne. Comprendre, concevoir, communiquer, Collection « Dynamiques d’Organisation ». L’Harmattan, 2003 Des postiers et des centres de tri, un management complexe, Collection « Logiques Sociales ». L’Harmattan, 2003
Autres uplications
Il y a du bon dans le coaching. InHumanisme et Entreprises,Revue du management, 2005 Perspective d’une trialectique de la réalité. InSociétés, Revue des Sciences Humaines et Sociales, 2003 Et demain, un Observatoire du Management…Les cahiers de l’ in ENSPTT, n° 12 “Pierre d’attente”, 2001 La fonction de l’imaginaire dans la conduite des hommes. inSociétés, Revue des Sciences Humaines et Sociales, n° 67Socialité contemporaine, 2000 Le rituel de la réunion à La Poste, un outil de management in la revueInformation Sociale consacrée aux rites, fêtes et commémorations, 1998 La Poste, le management d’une entreprise en mutation : Réalité du rite et analyse par la confiance inLes Cahiers de Sociologie Economique et Culturelle n° 28, revue internationale de l’Institut Havrais de Sociologie, 1997 © L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
htt://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Eup : 978-2-336-78982-8
INTRODUCTION La vision guide mes pas
Pourquoi cet ouvrage avec comme axe de fond que « l a vision guide mes pas » ? Parce qu’il me semble que ce qui est réel dans nos comportements physiques est tout aussi vrai dans notre conduite psychique. Il me sou vient cette histoire d’un moniteur de pilotage moto demandant à ses stagiaires, pourquoi une voiture, sur une route toute droite avec un seul arbre sur son bord, sortit de l a route et percuta l’arbre. La solution était : « parce que le conducteur regardait l’arbre » ! Nous savons que ceci, tellement vrai au physique, l’est tout autant au psychologique. Le vertige, qui prend certaines personnes dans certaines conditions, produit une sensation d’ aspiration vers le vide, et les personnes tombent. La personne qui est sûre de perdre son match le perd. La personne qui est sûre de gagner sa négociation, la gagne. Elle n’est pas sûre parce que tous les éléments et conditions sont réunis mais elle gagne parce qu’elle le croit. On se souvient de l’adage rapporté par Antoine de Saint-Exupéry et plus avant par Mark Twain : « Ils l’ont fait parce qu’ils ne savaient pas que c’était impossible ». D’ailleurs, quand nous avons appris à faire du vélo, nous regardions la roue avant dans l’espoir d’en avoir la maîtrise. Alors notre « ense ignant-adulte-expérimenté » nous a invités à regarder loin devant, vers là où nous vou lions aller. Il nous a suffi de changer notre regard pour changer notre posture, ajuster no s comportements et trouver notre équilibre. Il me souvient de cette personne me disant « J’étais sure que j’allais me faire avoir » et de compléter, m’indiquant cette affaire, « On ne pe ut pas discuter avec ces gens-là et d’ailleurs ils ne discutent pas ». Je me demande ju ste si c’est de la prémonition, de la connaissance, ou plutôt de l’induction. L’expérience me force à penser que la troisième hypothèse est la plus probable. Il se trouve que nous avons des comportements récur rents que nous avons aussi érigés en maximes « Je crois ce que je vois », que l’on peut tout aussi aisément retourner en « Je vois ce que je crois », car nous savons fortement projeter nos préoccupations et nos idées sur le réel de nos vies. En attendant, je me rends compte tous les jours, à l’instar de l’approche de Jacobson (Palo Alto) sur la communication, que je vois ce qui me préoccupe. Ainsi, quand mon épouse attendait notre premier enfant, subitement, il y avait plein de femmes enceintes et des landaus dans notre ville. Avant, je vous le jure, il n’y en avait pas… Mais je sais aussi que les deux premières assertions, « Je crois ce que je vois » et « Je vois ce que je crois », ne s’auto-excluent pas. Ain si, ma pensée a une action déterminante sur ma façon d’agir et mon expérience sur ma pensée avec des phénomènes de renforcement ou de correction. Alors donc, pourquoi ne pas en prendre son parti ? Comme pour les phénomènes de mémoire, dont un Moyen Age (à l’usage modeste de l’écriture car techniquement complexe) était devenu expert, accrochons nos intentions aux maisons et monuments sur notre passage. Accrochons nos intentions dans le livre de nos vies et regardons venir les réalisations. C’est ça, le processus ! Plus que la prophétie auto-réalisatrice de Merton montrant la contributio n pratique du sujet au déroulé des actions dans le sens de sa propre conviction, la prophétie auto-réalisante de Watzlawick montre combien ce que je crois produit les postures déterminantes chez les acteurs dans la réalisation des événements. Ainsi ce que je pense de l’autre l’invite fortement, en ma présence, à le devenir.
Mon pouvoir est donc de rendre réelle l’idée qui me plaît ! Ma vision guide bien mes pas, et les pas de ma vie. Je ne devine pas à quel point ! L’idée que je me fais de la situation, de l’événement à vivre, façonne le réel. L’astronome Trinh Xuan Thuan a montré combien l’œil de l’observateur influence le résultat observé. Des expériences en biologie ont montré que l’intention de l’observateur influence le comportement des cellules et bactéries. Nous comprenons alors que l’influence n’est pas que mécanique… Ainsi, penser serait-il aussi agir pleinement ? Alors, bougez ! Agissez ! Nous passons trop de temps à attendre que quelque chose nous arr ive… mais quoi ? Le penser, l’imaginer est donc déjà un pas réel et concret vers une bonne issue de la problématique, vers l’avènement de la solution, de l’événement attendu. Mais poussons le bouchon plus loin encore… Si l’on considère que ce qui me préoccupe détermine ma communication, et si, comme le disait Lacan, quand je parle, je ne parle que de moi, alors l’autre n’est donc que le miroir de ce que je pense de moi, ce que je juge, reproche, espère. C’est comme ça que je vois cet autre et c’est avec ce personnage-là que j’entre en relation. Quand, comme le dit Paul Watzlawick, mon intention et ma considérat ion font « prophétie réalisante », j’imagine le niveau de reconstruction et d’intrusion que je fais chez l’autre. Alors donc, j’aurais tout intérêt à bien connaitre, voire maîtriser ma pensée, mes impulsions, mes sentiments, si je veux orienter le résultat vers les meilleures fins. Comme le pilote, ne regarde pas l’obstacle au risque d’accident, mais regarde là où tu veux aller, le passage… Si je développe une pensée ouverte et p ositive, je suis déjà un acteur du succès. Si j’ai le regard posté sur les problèmes, je guide mes pas à leur rencontre. Mais allons encore un peu plus loin. Il est donc po ssible que l’artiste qui imagine une œuvre, accomplisse et travaille à sa création. Mich el Ange disait qu’il avait « dégagé David de la pierre », comme si l’œuvre préexistait à son travail, lequel ne serait alors qu’une révélation, une mise à nu du réel de l’œuvre . Sa pensée l’avait déjà réalisé, soit mise au réel. Je peux dire alors que, quand je reto urne à l’imagination, je reviens à moi créateur. La meilleure pensée de succès serait donc : « Tout est parfait ! Je veux juste découvrir à quel point c’est parfait… », un point c ’est tout. Cela m’apparaît comme si la phase de réalisation n’était déjà que celle indiquant la finalité de la contemplation. Le musicien bluesman et guitariste Eric Clapton dis ait dans une interview que la musique le traversait, comme si elle venait d’aille urs. Qu’il se ressentait comme un « passeur » de cette musique, un transmetteur, une antenne. Rimbaud écrivait cette lettre célèbre à Paul Demeny autour de cette phrase marqua nte et définitive : « Je est un autre » et il décrit comment il se regarde créer, i l se constate traversé par l’œuvre qu’il rédige. Tout est alors comme si la pensée de l’œuvre précède l’action de l’artiste, lequel ne serait alors qu’un médium entre la conscience et l’objet réel. Ces artistes-là parlent de la création comme d’une médiumnité. Nous sommes alors là à un carrefour où se rencontrent l’hypothèse que la pensée crée le réel et celle que le réel est une pensée à révéler, à « réaliser ». Ces deux hypothèses se posent comme les deux faces d’une même pièce de réalité. La raison ne nous laisse pas le recevoir, mais l’intuition et la pratique nous y invitent. Alors peut-être devrions nous formuler une troisième hypothèse qui poserait que le réel existerait d’abord en pensée, en conscience. C’est une des déductions de la physique quantique, laquelle bouscule notre rationalité. Il y a quelques éléments qui troublent le chercheur mais pas le musicien : à travers le monde, la gamme musicale pentatonique est la plus répandue. Elle est universellement répandue. On lui trouve des origines diverses. Mais partout dans le monde, elle a la même structure et fonctionne de la même manière. L’ ethnologue Bruno Etienne,
spécialiste des religions anciennes, indiquait qu’à travers le monde la religion la plus répandue n’est pas parmi celles du livre et leurs d iverses déclinaisons, mais le chamanisme, ou animisme. Il avait constaté que des rituels étaient parfaitement identiques, aux mots près, dans des populations élo ignées de plusieurs milliers de kilomètres et qui ne s’étaient jamais rencontrées. Y aurait-il une pensée concrète ou consciente du réel qui le fonderait ? Le réel serait-il d’abord conscience ? Ce monde métaphysique serait-i l l’ordre des choses ? Notre pensée, notre imaginaire, notre croyance serait l’émanation de cette conscience, la partie personnelle d’une conscience universelle. C’est bie n ce qu’imaginait Carl Gustav Jung dans sa conception d’un inconscient collectif. Il p ensait même que les grands mythes sociaux, ceux identifiés par la mythologie grecque ancienne, revenaient dans la vie sociétale, comme des lames de fond, colorer, organi ser la vie et la pensée sociale, jusqu’à « régir » les comportements sociaux. Déduite de cette démarche, alors émerge l’hypothèse que, quand nous tombons malades, ce sont nos actions qui ne sont plus en ad équation avec nos intentions, qu’il y aurait un conflit intérieur, une distorsion entre la pensée et sa mise en œuvre et non pas une simple agression extérieure. L’idée d’archétypes sociaux nous renvoie à l’hypothèse que le monde, l’univers, ne sont pas régis par la raison, par une logique déductive, mais par des modèles, sortes de stéréotypes qui se répéteraient à l’infini, comme entre deux miroirs opposés. C’est aussi là une image produite par la réflexion autour de la physique quantique. La réalité du monde nous précéderait dans sa conscience… Certains en font des déductions qui nous surprennen t. Un peu comme le ferait la psychanalyse, quand elle aide les gens en leur permettant de se réaligner avec leur vision du monde, retrouvant un équilibre. Il s’agit de réa ligner leurs visions non seulement du monde, mais des choses, des événements qu’ils vivent ou ont vécu, avec eux-mêmes, ce dans quoi ils s’inscrivent. Ainsi, dirait-on : je ne peux pas aider les gens si je n’ai pas fait le chemin… Il faut donc commencer par accepter ce qui se passe, et de ne pas savoir. La question du désir est ainsi reposée : ce que je cherche en fait, c’est ma complétude, pas les choses qui me donneraient l’illusion de l’a tteindre, illusion de l’accomplissement de soi par l’objet de consommation, alors que ce qui tend mon désir est seulement l’état que cet objet serait censé produire : sérénité et complétude. Nous retrouvons là les voies de sagesses orientales, comme le bouddhisme par exemple. Pour être heureux il ne faut pas avoir envie d’avoir raison… Il nous faut seulem ent incarner le changement que l’on veut voir dans le monde, ou chez ses amis. C’est ici une réflexion du Mahatma Gandhi. Mais ouvrons encore un peu notre regard jusqu’à des modes marginaux. Il me semble qu’il y a ailleurs encore d’autres petites choses à remarquer. Une petite expérience va nous donner à voir que nous vivons en permanence av ec deux niveaux de vision : une vision intérieure les yeux fermés et une vision ext érieure les yeux ouverts. Nous imaginons habituellement qu’en fermant les yeux, en éteignant la lumière, nous n’allons plus rien voir, que du noir, et dans ce noir nous nous mettons à (penser que l’on va) voir quelque chose que les yeux ne voient pas. Ainsi, on voit la pièce comme on la connaît mais avec des éléments qui habitent notre imaginaire. Par exemple, je suis dans ma chambre et j’éteins la lumière. Je vois dans le noir les meubles de la pièce comme si je les voyais vraiment. Je sais où ils sont, où je suis, et donc je sais ce qu’il y a là tout autour d e moi. Seulement je me rends compte aussi que, si j’allume la lumière, je ne vais pas voir exactement ce que je voyais dans le noir… comme si, dans le noir, je voyais tout autour de l’objet dans une lumière égale, depuis une place « idéale » dans la pièce (une place « absolue » comme si en ouvrant les yeux je ne voyais que depuis une place « relative »). Eh bien, il me semble que la réalité,
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