Relations salariés-employeurs
228 pages
Français

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Relations salariés-employeurs , livre ebook

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Description

La valeur travail est-elle réellement en crise en, France ? Les conflits rencontrés au travail ne sont-ils pas plutôt dus au mauvais dialogue hiérarchique et aux conceptions du travail qu'il renvoie ? Ce livre traite principalement des valeurs au travail et non de la valeur du travail, même s'il est parfois difficile de dissocier les deux concepts tellement leur imbrication est grande.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 446
EAN13 9782296250208
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES RELATIONS
SALARIÉS-EMPLOYEURS
Du même auteur


Jean-Michel Sahut et Fredj JAWADI, Inefficience et dynamique des marchés financiers , Paris, Editions L’Harmattan, mars 2009.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’EcoIe polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11295-7
EAN : 9782296112957

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Sous la direction de
Jean-Michel S AHUT


LES RELATIONS
SALARIÉS-EMPLOYEURS
Quel partage des valeurs ?
Collection « Recherche en Sciences de Gestion »
Dirigée par Luc Marco


Apprentissages, stratégies et compétitivité sur la longue durée. L’étonnante histoire d’Eurocopter , Marc-Daniel Seiffert. Préface de Jean-Claude Tarondeau, 2008.

Les courants actuels de recherche en marketing. Synthèses et Perspectives , sous la direction de Jean-Marc Décaudin, Jean-François Lemoine, Jean-François Trinquecoste, 2006.

Les coûts des maisons de retraite , Hien Bui Quang, Miyako Bui Quang, 2008.

Design et marketing. Fondements et méthodes , sous la direction de Jean-Pierre Mathieu, 2007.

L’entrepreneur français, modèle pour le XXI e siècle , Karine Goglio-Primard, 2007.

Histoire managériale du Bazar Bonne Nouvelle, galeries marchandes de Paris, 1835-1863 , Luc Marco, 2009

Inefficience et dynamique des marchés financiers , Fred Jawadi, Jean-Michel Sahut, 2009.

Le management de la Diversité. Enjeux, fondements et pratiques , sous la direction d’Isabelle Barth et de Christophe Falcoz, 2007.

Méthodes thématiques pour la gestion des risques , ORIANE 2, sous la direction de Bernard Guillon, 2008.

Morale industrielle et calcul économique dans le premier XIX e siècle. L’économie industrielle de Claude-Lucien Bergery (1787-1863) , François Vatin, 2007.
A Michelle, Sofia & Lubica


Jean-Michel SAHUT
INTRODUCTION GENERALE
Les transformations économiques, sociales et culturelles associées à la phase actuelle de la mondialisation du capitalisme et les bouleversements rapides entraînés par les technologies de l’information et de la communication provoquent un débat intense parmi les théoriciens sur la place du travail et son avenir, mais déconcertant par ses conclusions contradictoires, tandis qu’ils suscitent une forte inquiétude au sein des populations, qui voient leur statut et leurs conditions de vie se dégrader avec l’accroissement du chômage et de la précarité, ainsi que la recrudescence de la pauvreté au sein même des pays riches.

Les mécanismes de socialisation à l’œuvre depuis la révolution industrielle sont aujourd’hui mis en échec. La crise de société que nous traversons empêche, par le biais du chômage, de l’exclusion ou tout simplement d’un travail mécanisé, que les individus trouvent facilement une identité sociale grâce au travail salarié. Les situations d’exclusion deviennent de plus en plus dramatiques, parce que plusieurs millions de personnes sont durement touchées et parce qu’aucune amélioration ne semble en vue.

Ces évolutions remettent en cause le rôle intégrateur du travail dans nos sociétés et plus généralement la valeur travail. Les nombreux ouvrages sur la question témoignent de cette dynamique depuis plus de vingt ans : Métamorphose du travail, quête du sens (Gorz, 1988) ; Le Travail, une valeur en voie de disparition (Méda, 1998) ; Travail, valeur et prix (Faccarello, 1999) ; Eloge de la valeur travail , (Vassileff, 2005) ; Le travail et ses valeurs (Vatin, 2008).

Mais pour discuter sereinement de la valeur travail, au-delà des conceptions partisanes, il est tout d’abord nécessaire de comprendre l’évolution historique de ce concept.

Dans nos sociétés, le concept de valeur-travail a principalement deux acceptations : l’une morale remontant à l’antiquité et au développement des religions, l’autre économique, émergeant au XVIII e siècle avec Adam Smith. Le travail est alors appréhendé comme fondement et mesure de la valeur.

Historiquement, la première conception de la valeur travail est morale. En effet, malgré ses différentes évolutions en fonction des cultures et du temps, le travail s’est affirmé progressivement comme une valeur positive depuis l’antiquité.

Dans la Grèce antique, la valeur travail est quelque fois louée au travers du travail agricole. Il s’agit là d’une première reconnaissance consolidée par la Bible, même si la croyance populaire associe souvent le travail au péché originel, et en fait une valeur négative. En effet, selon la Bible, le travail ne résulte pas d’un châtiment divin intervenu pour punir les hommes. Le travail existait dès le départ puisque Dieu avait confié à Adam le soin de cultiver et garder le jardin d’Eden. Le travail est devenu pénible uniquement à la suite du péché originel. « Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point ! Le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, […] C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris » (Genèse, III, 17-23).

De même, « dans la culture hébraïque, le commerce et le travail ne sont pas méprisés. Au contraire, dans les civilisations hellénique et romaine le travail est dévalorisé tout au long du Moyen Âge chrétien […] à la même époque, cette représentation n’existait pas dans la culture arabo-musulmane. Le travail est considéré comme une valeur sacrée au même titre que la prière et le jeûne » (Touba, 2006, p.15).

En parallèle de cette vision morale s’est développée, à partir du XVIII e siècle, une acceptation économique du travail qui devient alors fondement et mesure de la valeur.

Dans Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations , Smith établit le travail comme la source de la richesse et de la valeur. Il définit la valeur d’échange d’un bien par rapport au coût du travail nécessaire pour le produire, et non à son utilité :
« C’est du travail d’autrui qu’il lui faut attendre la plus grande partie de toutes ces jouissances ; ainsi, il sera riche ou pauvre, selon la quantité de travail qu’il pourra commander ou qu’il sera en état d’acheter. […] Le travail est donc la mesure réelle de la valeur échangeable de toute marchandise » (Smith, 1776).
De plus, cette valeur est invariante : « Des quantités égales de travail doivent être, dans tous les temps et dans tous les lieux, d’une valeur égale pour le travailleur. […] Ainsi, le travail, ne variant jamais dans sa valeur propre, est la seule mesure réelle et définitive qui puisse servir, dans tous les temps et dans tous les lieux, à apprécier et à comparer la valeur de toutes les marchandises. Il est leur prix réel ; l’argent n’est que leur prix nominal » (Smith, 1776).

Mais cette valeur du travail, fondement de la valeur des biens, oublie le mécanisme principal de l’échange, la loi de l’offre et la demande qui détermine l’équilibre du marché et donc les prix.

En fait, la théorie de Smith dégage une vision optimiste du travail et de sa division car elle a émergé dans un environnement économique en constant progrès, le début de la révolution industrielle. Elle marque la rupture avec les courants de pensée des mercantiles, lesquels défendaient l’accumulation de métaux précieux comme source de la richesse, et des physiocrates qui ne reconnaissaient que l’agriculture comme productive.

Un siècle plus tard, la révolution industrielle a abouti à l’avènement du capitalisme triomphant, l’émergence d’une classe ouvrière, et aux premières luttes sociales. C’est dans ce contexte que Marx, que l’on oppose généralement à Smith, élabore sa théorie de la valeur.

Selon Marx (1867), les prix de marché des marchandises ne reflètent pas correctement les quantités de travail, car chaque apporteur de capital cherche à s’approprier une partie de la valeur créée par la force de travail. En effet, il précise que si le propriétaire terrien est rémunéré par une rente et le propriétaire du capital par un profit, c’est que tous les deux ont prélevé sur la valeur générée par le travail. Ce qui souleva à l’époque, des contestations provenant du monde économique. La théorie de la valeur-travail devint alors pour certaines

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