Le Monopole public de l éducation
218 pages
Français

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Le Monopole public de l'éducation , livre ebook

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Description

Une réflexion sur la démocratie, appliquée à l'école, à la lumière de l'économique. Comment, en supprimant la concurrence au profit des règles du jeu politico-bureaucratique, aboutit-on à l'abaissement de l'école?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 avril 2011
Nombre de lectures 4
EAN13 9782760522237
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE MONOPOLE PUBLIC DE L ‘ÉDUCATION
JEAN-LUC MIGUÉ
RICHARD MARCEAU
LE MONOPOLE PUBLIC DE L’ÉDUCATIONL’ÉCONOMIE POLITIQUE DE LA MÉDIOCRITÉ
1989 Presses de l’Université du Québec Case postale 250, Sillery, Québec G1T 2R1
ISBN 2-7605-0554-5
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés ©1989 Presses de l’Université du Québec
e Dépôt légal — 4 trimestre 1989Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Imprimé au Canada
Remerciements
Tout au cours de nos recherches, nous avons été sensibilisés aux pré-occupations des milieux qui portaient intérêt à nos travaux. Mis en présence d’interrogations soumises par le Mouvement pour l’enseignement privé, nous avons découvert qu’en poussant plus avant nos explorations, nous apportions des réponses à quelques-unes des questions soulevées. C’est en particulier grâce à ces échanges que nous avons pu clarifier la dynamique propre au mode actuel de financement et de réglementation. Nous avons ainsi pu comprendre en quoi « la subvention » accordée à l’école privée, loin d’exercer une ponction sur le Trésor public, donne plutôt lieu à une économie fiscale substantielle, parce qu’elle repose sur la double imposition des parents. Combiné à la réglementation extrême en matière d’ouverture d’écoles, de financement et d’organisation, le régime en vigueur explique la coexistence d’une préférence marquée du public pour l’école privée et un niveau d’ins-criptions anormalement bas. Autre aspect éminemment présent à l’esprit des gens du milieu : les sources pas toujours évidentes d’excellence scolaire.
Sensibles aux perspectives souvent non conventionnelles que nous avons pu ouvrir sur ces questions et d’autres aussi, trois associations se sont jointes au MEP pour apporter leur soutien financier au présent travail : l’Association des collèges du Québec (collégial privé),
VIII
REMERCIEMENTS
l’Association des institutions d’enseignement secondaire (secondaire privé) et l’Association des établissements scolaires privés. Nous tenons à remercier l’École nationale d’administration publique pour nous avoir offert le contexte intellectuel et matériel indispensable à la préparation de cet ouvrage. Deux ressources s’avèrent en effet précieuses dans la réalisation d’un écrit : le temps et les services de secrétariat. Pour le traitement soigné et diligent des multiples versions qui ont abouti au produit final,Nicole Dubois, de l’ENAP, mérite une mention spéciale de notre part.
Préface
« Que la loi ait le devoir d’établir des règles pour l’éducation et la rendre commune, cela n’est pas douteux. Mais il ne faut pas passer sous silence quelle est la nature de l’éducation et de quelle façon elle doit être dispensée. » (Aristote, Politique) Il y a 200 ans, Saint-Just disait : « Le bonheur est une idée neuve en Europe ». J’ignore si l’idée de bonheur a grandi. (Je voulais écrire : profité, au sens où l’on disait dans mon village qu’un enfant profite, c’est-d-dire qu’il grandit.) Mais on peut dire que la démocratie est encore une idée neuve, au sens où l’on dit qu’une auto est neuve quand elle n’a pas roulé beaucoup. L’ouvrage de Migué et Marceau est une réflexion sur la démocratie, appliquée à l’école, à la lumière de l’économique. Les auteurs démontrent que la suppression de la concurrence au profit des règles du jeu politico-bureaucratique aboutit à l’abaissement de l’école. La comparaison qu’ils établissent longuement entre l’école privée et l’école publique n’est pas tant une « deffence et illustration » de l’école privée, qu’un plaidoyer contre la centralisation. Voyons les choses d’un peu plus près, mais en avertissant le lecteur au préalable qu’il s’agit ici d’un ouvrage austère. Le monopole public, mis en place par la réforme scolaire, fait que tous les décideurs, définisseurs de la chose publique et autres
X
PRÉFACE
protecteurs du bien commun ont intérêt à être inefficaces. Telle est la thèse centrale de l’ouvrage. Efficacité doit s’entendre ici selon l’acception de ce terme en économique, qui ne s’éloigne d’ailleurs pas tant que ça du sens populaire et familier.
Le monopole privé, c’est un trust, un cartel. Les trusts ont connu leur e e période faste à la fin du XIX siècle et jusqu’au milieu de XX siècle. Les États, ensuite, ont légiféré pour les démanteler, les contraindre, les contrôler. De toute façon, les trusts n’ont jamais eu la cote d’amour des intellectuels ni non plus des citoyens. Il leur a toujours manqué l’auréole de la légitimité, le prestige moral de la « vertu ».
Un monopole public, par contre, se déploie dans une atmosphère de légitimité, de désintéressement, de vertu civique. Et, comme un gaz, il tend à occuper tout l’espace. Un monopole privé cherche le profit. Un monopole public cherche le bien. Et le bien s’appelle, tout ensemble : égalité, accessibilité, justice. Et « économie d’échelle », par-dessus le marché, c’est le cas de le dire.
En ce qui a trait au financement, les auteurs démontrent que le coût par élève est plus élevé pour les écoles publiques que pour les écoles privées. Au point que, malgré toutes les misères administratives que le gouvernement lui fait, l’existence d’un petit reste d’écoles privées permet au gouvernement d économiser, chaque année, plusieurs dizaines de millions de dollars. Ce résultat s’explique par trois raisons. a) Les parents qui inscrivent leurs enfants dans les écoles privées sont soumis à une double imposition : ils commencent par payer 100 cennes dans la piastre pour le financement du système public. Ensuite, ils payent les droits de scolarité exigés par les écoles privées. b)Àcause de l’histoire scolaire du Québec, la plupart des écoles privées sont partiellement soutenues par les communautés religieuses ou le clergé diocésain. c) Les hommes prennent naturellement plus de soin de ce qui leur appartient qu’ils n’en prennent de la propriété anonyme et publique.
Que l’entreprise privée soit plus « efficace » que l’entreprise publique, il n’y a plus grand monde qui conteste la chose. De ce strict point de vue, la déroute des systèmes totalitaires et des économies centralisées et bureaucratisées confirme ce que l’on sait depuis longtemps.
Les auteurs entreprennent de démonter les postulats dont découle le monopole d’État en éducation. Je dis : démonter, ce qui veut dire : « jeter quelqu’un à bas de sa monture ». Il s’agit, bien sûr, de la monture bureaucratique. Ces postulats ne sont jamais interpellés, au sens
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