Le Salaire des ouvriers des mines en France
85 pages
Français

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Le Salaire des ouvriers des mines en France , livre ebook

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Description

LA STATISTIQUE DE L’INDUSTRIE MINÉRALELes sources où il est possible de puiser des renseignements sur le salaire des ouvriers des mines de charbon en France sont multiples et diverses. Devons-nous les utiliser toutes ? Devons-nous en préférer telle ou telle ? Pour fonder cette appréciation et ce choix, il nous faut prendre d’abord une notion sommaire de la matière de l’étude et déterminer les besoins et le but de la connaissance que nous souhaitons d’en avoir.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782346076574
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
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Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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François Simiand
Le Salaire des ouvriers des mines en France
CHAPITRE PREMIER
LES NOTIONS ET LES SOURCES
LA STATISTIQUE DE L’INDUSTRIE MINÉRALE
 
Les sources où il est possible de puiser des renseignements sur le salaire des ouvriers des mines de charbon en France sont multiples et diverses. Devons-nous les utiliser toutes ? Devons-nous en préférer telle ou telle ? Pour fonder cette appréciation et ce choix, il nous faut prendre d’abord une notion sommaire de la matière de l’étude et déterminer les besoins et le but de la connaissance que nous souhaitons d’en avoir.
I
Le personnel ouvrier d’une mine. — Les modes de rémunération
Le personnel ouvrier d’une mine est un ensemble complexe. Il se divise en deux grandes sections bien distinctes : ouvriers du fond travaillant à l’intérieur de la mine, ouvriers du jour travaillant à la surface du sol. Le personnel du jour comprend, d’une part, les ouvriers employés à la conduite des machines et diverses catégories d’ouvriers d’état (ajusteurs, forgerons, charpentiers, etc.), employés a des travaux de réparation ou d’entretien ; d’autre part, diverses sortes de manœuvres, hommes, femmes, enfants, employés aux différentes manutentions que subit la matière extraite. Le personnel du fond est encore plus différencié ; il comprend : les mineurs proprement dits, piqueurs, haveurs, mineurs à la veine, dont le travail (abatage du charbon, percement des galeries en veine) exige une habileté et une pratique spéciales ; les bowetteurs, perceurs de galeries (au rocher), coupeurs de voie, cantonniers, maçons, ouvriers d’about, chargeurs à l’accrochage, boiseurs, remblayeurs, raucheurs et autres catégories d’ouvriers dont le travail demande aussi une formation professionnelle et constitue encore un travail qualifié ; enfin, plusieurs catégories de manœuvres, aides-mineurs, herscheurs, rouleurs, conducteurs de chevaux — hommes ou jeunes ouvriers — employés aux travaux accessoires et aux manutentions et transports divers qui s’effectuent à l’intérieur de la mine 1 . Toutes ces spécialités ne sont pas distinguées ni tous ces noms employés à la fois partout, ni ne l’ont été toujours. En tout cas, les ouvriers d’une exploitation minière se divisent en un assez grand nombre de catégories ou même de professions pour nous donner aussitôt à penser que les conditions de la rémunération doivent, des uns aux autres, différer notablement.
Le mode d’établissement du salaire n’est pas non plus le même pour tout le personnel. Pour une part, le salaire est fixé à la journée ; c’est le cas, d’ordinaire, pour la plupart des manœuvres du fond et du jour, pour certaines catégories d’ouvriers qualifiés, ouvriers des machines, ouvriers d’état, etc. Pour d’autres catégories d’ouvriers, au contraire, le salaire est un salaire aux pièces. Pour les mineurs proprement dits, mineurs à la veine ou mineurs au rocher, le salaire aux pièces est même établi de façon assez particulière. Ces ouvriers travaillent par petits groupes (de trois, quatre ou cinq), « équipes » ou « chantiers » 2  ; chaque équipe reçoit et se partage, à la paie, une somme proportionnelle au nombre de berlines ou wagonnets (demi-tonnes environ) de charbon extrait par elle, ou bien au nombre de mètres d’avancement de la galerie sur le front de taille 3  ; mais le prix unitaire de la tonne extraite ou du mètre d’avancement est fort variable dans la même exploitation et pour une même équipe ; il dépend, en effet, des facilités plus ou moins grandes de l’abatage ou du percement, de l’épaisseur, de la position, de la qualité de la veine, de la dureté ou de la consistance de la roche. En principe — principe admis généralement par les deux parties, exploitants et ouvriers — le prix doit être tel, dans chaque cas, qu’il permette à un ouvrier moyen, travaillant normalement, de gagner par jour un certain salaire considéré comme type 4 . Mais, en fait, ou bien, à diverses reprises et en diverses exploitations, ce prix s’est trouvé fixé par un marchandage avec les diverses équipes en présence, par une adjudication au moins demandant pour une coupe donnée 5  ; ou bien, généralement, surtout aujourd’hui, il est fixé dans chaque cas, et pour une quinzaine, par un débat entre l’équique et l’ingénieur (ou d’abord le porion) ; il est sujet à revision, les désaccords ou les litiges, s’il y en a, étant tranchés en dernier ressort par l’ingénieur en chef 6 . On voit qu’en tout cas les éléments divers de cette appréciation sans cesse renouvelée donnent à la détermination de ce salaire un caractère très spécial.
Pour fixer les idées par des. exemples précis, nous croyons utile de reproduire ici deux des observations faites sur diverses exploitations minières par l’enquête de l’Office du travail sur les salaires 7 . Elles donneront un aperçu des différences de niveau entre les divers taux de salaires, des proportions respectives des diverses catégories d’ouvriers ; des inégalités entre les divers ouvriers d’une même catégorie (salaire minimum et salaire maximum), des différences dans le mode d’établissement du salaire et enfin des diversités d’organisation et de classification qu’on rencontre d’une entreprise à une autre ( Tableau I , p. 8-9).
II
Conditions d’une connaissance valable du salaire dans l’industrie minérale
Le personnel ouvrier n’est donc pas homogène, les travaux ni les rémunérations ne sont identiques et les bases de la rémunération sont assez particulières. De ces indications, que résulte-t-il pour la connaissance du salaire que peut souhaiter l’étude économique ? 1° Les données individuelles peuvent être dès maintenant déclarées à peu près sans valeur. Le « salaire d’un ouvrier des mines », s’il n’est pas spécifié que c’est une moyenne ou une certaine l’onction d’un ensemble d’observations, et qu’il s’agit d’une catégorie définie ou d’un groupe constitué, est une notion qui ne peut avoir aucun sens précis et, par suite, ne comporte aucune utilisation légitime. 2° Les données sur telle ou telle catégorie d’ouvriers, et notamment sur la plus importante et la plus caractéristique d’entre elles, sur celle du mineur proprement dit, sont sujettes à caution. Il faut prendre garde que la catégorie soit bien définie et que l’observasion ne porte pas sur des cas exceptionnels ou arbitrairement choisis. Pour le mineur proprement dit, un salaire à la journée ou au temps, qu’il soit observé sur un, sur dix ou sur cent individus, ou qu’il soit une constatation de « commune renommée », ou qu’il soit même relevé sur un ensemble constitué, n’a pas le sens ni la valeur qu’aurait, par exemple, dans les cas correspondants, un salaire à la journée ou à l’heure de l’ouvrier maçon ou de l’ouvrier menuisier ; il n’y a pas pour le mineur un tarif de l’heure ou de la journée expressible de façon simple et aisément observable ; les cas d’espèces ne sont pas commodément réductibles à un type commun, et il n’est pas non plus vraisemblable qu’ils soient en un rapport constant avec lui ; le gain effectif obtenu par jour dépend de circonstances multiples et changeantes, de la qualité de l’ouvrier, de la nature plus ou moins favorable de l’ouvrage, du prix unitaire plus ou moins avantageux, de l’effort plus ou moins grand fait par l’ouvrier (effort qui, par l’absence pratique de surveillance efficace, peut varier beaucoup plus que dans d’autres métiers). Ou bien la constatation restera vague (« le salaire du mineur va de 5 à 7 fr. » ou « de 4 à 6 fr. », etc.). Ou bien elle sera arbitraire et se référera à des notions difficiles à identifier (« le salaire d’un bon mineur s’élève à tant » ; mais qu’est-ce qu’un « bon mineur » ? et qui sont les bons mineurs qui ont été observés et comment leurs gains ont-ils été distingués et notés à part ?). Ou bien elle devra, pour être d’un sens défini et d’une utilisation

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