Une Région dans la turbulence
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Une Région dans la turbulence , livre ebook

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Description

Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le Saguenay à l'été 1996 laissent derrière elles, outre les 3000 résidences endommagées, les 426 maisons détruites et les 1850 entreprises sérieusement touchées, des traumatismes que seul le temps nous permettra de mesurer. Dans cet ouvrage collectif, plusieurs spécialistes contribuent à une meilleure compréhension des différentes facettes de ce drame en analysant le cour de la turbulence et la réaction du milieu; ils soulèvent plusieurs questions en matière de gestion des catastrophes. Un livre dont la pertinence sociale et scientifique est sans équivoque.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 septembre 1998
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760516144
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une région dans la turbulence
DANS LA COLLECTION SCIENCE RÉGIONALE
Le phénomène régional au Québec Sous la direction de Marc-Urbain Proulx Les défis et les options de la relance de Montréal Sous la direction de Luc-Normand Tellier Territoires d'avenir Bruno jean
PRESSES DE L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC 2875, boul. Laurier, Sainte-Foy (Québec) GIV 2M3 Téléphone : (418) 657-4399Télécopieur : (418) 657-2096 Courriel : secretariat@puq.uquebec.ca Catalogue sur Internet : http://www.uquebec.ca/puq Distribution CANADA et autres pays BELGIQUE DISTRIBUTIONDELIVRESUNIVERSS.E.N.C.S.A.DIFFUSION-PROMOTION-INFORMATION845,rueMarie-Victorin,Saint-NicolasDépartementlaNouvelleDiffusion(Québec) G7A 3S8 24, rue de Bosnie, 1060 Bruxelles, Belgique Téléphone : (418) 831-7474/1-800-859-7474 Téléphone : 02 538 8846 Télécopieur: (418) 831-4021 Télécopieur: 02 538 8842 FRANCE SUISSE LIBRAIRIEDUQUÉBEC À PARISS AD I F F U S I O N G M 30, rue Gay-Lussac, 75005 Paris, France Rue d'Etraz 2, CH-1027 Lonay, Suisse Téléphone: 33 1 43 54 49 02 Télpéhone : 021 803 26 26 Télécopieur: 33 1 43 54 39 15 Télécopieur: 021 803 26 29
LaLoi sur le droit d'auteurinterdit la reproduction des oeuvres sans autorisation des titulaires de droits. Or, la photocopie non autorisée - le « photocopillage » - s'est généralisée, provoquant une baisse des ventes de livres et compromettant la rédaction et la production de nouveaux ouvrages par des professionnels. L'objet du logo apparaissant ci-contre est d'alerter le lecteur sur la menace que représente pour l'avenir de l'écrit le développement massif du « photocopillage ».
Une région dans la turbulence
Sous la direction de Marc-Urbain Proulx
Préface Roger Nicolet
Postface Jules Dufour
1998
Presses de l'Université du Québec 2875, boul. Laurier, Sainte-Foy (Québec) G1V 2M3
Données de catalogage avant publication (Canada) Vedette principale au titre Une région dans la turbulence (Science régionale) Comprend des réf. bibliogr. ISBN 2-7605-1003-4 1. Inondations - Québec (Province) - Saguenay-Lac-Saint-Jean. 2. Aménagement du territoire - Québec (Province) - Saguenay-Lac-Saint-Jean. 3. Bassins hydrographiques - Québec (Province) - Saguenay-Lac-Saint-Jean - Gestion. 4. Inondations - Aspect social - Québec (Province) - Saguenay-Lac-Saint-Jean. 5. Gestion de la crise - Québec (Province) - Saguenay-Lac-Saint-Jean. I. Proulx, Marc-Urbain. II. Collection.
GB1399.5.C3R44 1998
363.34'93'0971414
C98-940891-4
Les Presses de l'Université du Québec remercient le Conseil des arts du Canada et le Programme d'aide au développement de l'industrie de l'édition du Patrimoine canadien pour l'aide accordée à leur programme de publication.
Couverture Illustration :DANIELLE GERMAINConception graphique :RICHARD HODGSON
Composition typographique :CARACTÉRA PRODUCTION GRAPHIQUE INC.
Révision linguistique :GISLAINE BARRETTE
123456789 PUQ 1998 987654321
Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés ©1998 Presses de l'Université du Québec Dépôt légal - 3e trimestre 1998 Bibliothèque nationale du Québec / Bibliothèque nationale du Canada Imprimé au Canada
1. LE CONTEXTE
PréfaceQuelques réflexions en marge de la Commission
Roger Nicolet Commission scientifique et technique sur la gestion des barrages
Les médias, et particulièrement la télévision, ont permis à tout le Québec de suivre d'heure en heure le déroulement des crues de juillet 1996. C'est ainsi qu'un immense courant de solidarité est né de cette participation - à distance - aux événements dramatiques causés par les précipitations extraordinaires qu'ont connues le Saguenay-Lac-Saint-jean, la Haute-Côte-Nord, Charlevoix etla Mauricie. Toutefois, quiconque n'a pas traversé, sur place, cette épreuve d'une ampleur inimaginable jusque-là ne peut véritablement mesurer l'impact qu'elle aura eu sur le sinistré, sur l'individu. C'est donc, je crois, une évidence que d'affirmer que c'est aux régions elles-mêmes qu'il appartient ultimement de démystifier l'enchaînement des événements. Dans ce processus, la reconstruction revêt une importance particulière. Il ne peut en effet y avoir discussion de partis d'aménagement sans rappel d'un patrimoine, d'une histoire, effacés, détruits par le sinistre. La relation entre toute démarche de reconstruction et un rappel de l'héritage du passé prévaut, que l'échelle du projet soit celle d'une collectivité, d'un quartier ou d'une famille... Le choix d'options de reconfiguration d'une trame urbaine, de reconstruction d'une résidence, voire d'un chalet, ne peut se faire sansrevivre la catastrophe, sans comprendre l'implacable logique
VIIIr é g i o n n e  U d a n s l a t u r b u l e n c e
qui en a multiplié les séquelles. Tout comme le processus d'évaluation d'un aménagement ne peut se concevoir sans une grille de référence que l'his- toire de la collectivité impose.
La réflexion, l'analyse des options et le débat public qui en découle constituent un préambule à des choix collectifs qui orienteront la vie de la société régionale pour les générations suivantes.
Reconstruire est un pari sur l'avenir. Mais cela ne peut se faire qu'après avoir tourné la page sur les événements de juillet 1996, avec l'assurance que les correctifs nécessaires ont été ou seront apportés.
Ce livre est donc doublement important. D'une part, il est résolument l'apanage de la société régionale. C'est l'Université du Québec à Chicoutimi qui prend avec détermination la direction d'une démarche qui concerne son milieu. D'autre part, il permet d'approfondir la réflexion et d'analyser un ensemble de facteurs et de considérations qui ont dû être subordonnés aux impératifs de certaines interventions urgentes sur le terrain.
Dans une perspective essentiellement personnelle, je tiens à souligner que j'apprécie vivement l'occasion que m'offrent les auteurs de ce livre d'élaborer certaines réflexions qui n'ont malheureusement pas vraiment pu être approfondies dans le cadre du rapport de la Commission que j'ai eu l'honneur de présider. Principalement parce qu'il aurait fallu faire des digressions importantes sur le thème de son mandat, mais aussi parce que l'étendue des questionstraiter aurait amené, pour leur faire justice, à l'élaboration d'un programme d'étude irréalisable dans les délais impartis.
2. L E S D O M M A G E S E N V I R O N N E M E N T A U X L'impact environnemental des crues de juillet 1996 est probablement l'aspect du sinistre qui est le plus difficile à évaluer, à mesurer, à quantifier. Ce n'est qu'en matière de pollution du Saint-Laurent et du Saguenay que l'équipe d'INRS-Océanologie, dirigée par le professeur Émilien Pelletier, a pu faire un constat encourageant: aucune trace de polluants. Parcontre, les témoins entendus par la Commission qui ont abordé la question des dommages environnementaux l'ont fait avec circonspection, par recoupe-ment avec d'autres considérations traitées dans leur présentation, et cela de façon qualitative seulement. Il ne faut pas s'en étonner. Ce ne sera qu'après plusieurs années d'observations minutieuses qu'il sera possible de tirer des conclusions fondées sur du concret, du tangible.
Plusieurs organismes et porte-parole de regroupements de pêcheurs ont, par ailleurs, décrié les effets négatifs sur les frayères de certaines espèces q u ' o n t e n t r a î n é s l e s p o l i t i q u e s d e g e s t i o n d e s n i v e a u x d ' e a u d e s
PréfaceIX
bassins placés sous la garde du MEF. Tout en reconnaissant le bien-fondé de plusieurs observations en ce sens, la Commission n'a pas jugé primordial, donc opportun, de mettre l'accent sur cette dimension de la gestion des barrages. En effet, l'ensemble des orientations à retenir pour assurer la sécurité publique nous semblait prioritaire. Il ne faut pas pour autant conclure que, dans l'éventuelbilan environnemental des rivières et bassins endommagés par le sinistre, il ne soit pas nécessaire de revoir cet aspect.
 Plus globalement, ce sont les écosystèmes que sont ces rivières et bassins endommagés par les crues de juillet 1996 qui devront être étudiéssur plusieurs années. Pour ne parler que des cas les plus frappants, rapportons quelques exemples concrets.
 La rivière Ha! Ha! est un cours d'eau fondamentalement modifié aujourd'hui. Les crues ont creusé un nouveau lit qui, en plusieurs secteurs, n'est pas stabilisé. Selon les simulations d'INRS-Eau, ce sont plus de 9 000 000 mètres cubes de sédiments qui ont été charriés en juillet 1996.Il s'agitde quantités transportées en quelques heures, qui correspondent à des phénomènes d'érosion qui se mesurent à une échelle de temps géologique. Ces volumes de sédiments se retrouvent maintenant en proportion importante dans l'exutoire de la rivière, soit dans le Saguenay.
Tant bien que mal, on a creusé un passage pour la crue de la fonte des neiges du printemps 1997. On a évité le pire sans aucun doute. Par contre, qu'en est-il de la stabilisation du lit de la rivière, de la sécurité des nouvelles berges ? Par voie de conséquence, quelles incidences peut-on prévoir surl'habitat faunique, sur la flore ? Quel peut être l'impact à moyen terme de telles reconfigurations de rivières et de leurs embouchures sur les salmonidés de la rivière à Mars, pour ne mentionner que celle-là ?
L'érosion du lit de la rivière revêt également une ampleur considérable. De plus, la passe à saumons a été complètement emportée. Toutefois, les biologistes d'INRS-Océanologie affichent un certain optimisme. Ils parlent de l'aptitude des saumons à retrouver la chimie des eaux et ils envisagent le rétablissement d'un nouvel équilibre biologique dans l'espace de quelques années. Avons-nous des précédents qui permettraient de conforter ces espoirs?Les fondements scientifiques permettent-ils de tirer des conclusions dans un cas aussi extraordinaire que le sinistre de juillet 1996 ?
Cette interrogation pourrait se poursuivre rivière par rivière, bassin parbassin. Il faut toutefois se garder d'en sous-estimer l'importance pour toute la région. Le rapport de la Commission n'a consacré à ce chapitre qu'une recommandation qui a pu passer inaperçue (section 5.9, p. 11.11). Elle vise essentiellement à inviter le ministère de l'Environnement et de laFaune à mettre sur pied un groupe de travail ad hoc, pour poursuivre l'étude de l'ensemble des phénomènes reliés au saccage environnemental causé par
X U n e l a t u rb u l e n c er é g i o n d a n s
la crue et de proposer les correctifs nécessaires. Le concept même de développement durable de reconstruction doit être redéfini dans une telle perspective.
3. LA GESTION DU DOMAINE BÂTI  Le travail réalisé par la Commission en automne 1996 a mis en évidence un constat qui oriente toute l'analyse de la gestion du domaine bâti en aval des ouvrages de retenue des eaux. Elle note, en effet, que des événements extraordinaires comme les crues de juillet 1996 ont un taux de récurrence extrêmement faible, qui s'établit en milliers d'années. Pour saisir la compréhension publique de phénomènes extrêmement rares, il faut se rappeler comment l'individu acquiert une perception du risque et des circonstances qui l'occasionnent.
 L'expérience vécue par les populations affectées par des sinistres se définit et se mesure selon une tout autre échelle de temps. La perception humaine ne dépasse guère l'espace d'une vie ou, dans certains cas, des quelques générations précédentes qui ont transmis leur compréhension des problèmes virtuels. Les risques associés aux incidents météorologiques extrêmes ne sont donc souvent que des abstractions : des données rapidementécartées que l'on évacue parce qu'elles ne sont pas jugées considérations significatives et ne sont donc pas pertinentes. Les probabilités, même infimes, constituent toutefois une réalité qui ne peut être ignorée.
 En outre, dans le cas des ouvrages de retenue des eaux, cette lecture biaisée des phénomènes physiques est encore renforcée par une caractéristique qui leur est propre. Il n'est, en effet, pas possible d'expliquer autrement le désordre de l'aménagement du bassin Kénogami. Et cet exemple n'est utilisé que pour rendre l'exposé plus concret. À preuve, s'il était nécessaire d'en présenter, le témoignage d'un responsable des barrages du réservoir Kénogami qui, devant la Commission, s'enorgueillissait d'avoir, au fil des ans, réussi à réduire progressivement le volume maximal des crues annuelles évacuées par les deux rivières concernées. Comme quoi, lorsqu'un problème est mal posé, il ne faut pas s'attendre à obtenir de bonnes réponses !
Tout réservoir qui n'est pas strictement et exclusivement géré en fonction d'un objectif de contrôle des crues en aval ne peut être considéré comme un mécanisme infaillible dans le réseau de protection d'une vallée; il se compare plutôt à un fusible qui ne fonctionnerait que dans une marge limitée. Dans la mesure où des niveaux d'eau élevés sont maintenus dans le butd ' a s s u r e r l ' a l i m e n t a t i o n d ' é q u i p e m e n t s i n d u s t r i e l s p o u r l e s p é r i o d e s d'étiage anticipées, le réservoir perd son plein potentiel de stockage. Lors
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