Bien être / Etre bien ?
238 pages
Français

Bien être / Etre bien ? , livre ebook

-

238 pages
Français

Description

Les techniques de méditation bouddhistes d'Extrême-Orient, font l'objet d'une appropriation culturelle de grande ampleur dans le monde occidental. Ces "techniques de soi" ont influencé indirectement diverses pratiques de "bien-être" développées en Occident : relaxation, automédication, expression corporelle et psychothérapies alternatives… Méditation, qi gong, tai ji ou judo constituent de véritables "techniques de conscience du corps" et viennent nourrir des valeurs de bien être et de bien vivre .

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 132
EAN13 9782296490178
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bien-être / Être bien ?
Mouvement des savoirs Collection dirigée par Bernard Andrieu  L’enjeu de la collection est de décrire la mobilité des Savoirs entre des sciences exactes et des sciences humaines. Cette sorte de mobilogie épistémologique privilégie plus particulièrement les déplacements de disciplines originelles vers de nouvelles disciplines. L’effet de ce déplacement produit de nouvelles synthèses. Au déplacement des savoirs correspond une nouvelle description. Mais le thème de cette révolution épistémologique présente aussi l’avantage de décrire à la fois la continuité et la discontinuité des savoirs : un modèle scientifique n’est ni fixé à l’intérieur de la science qui l’a constitué, ni définitivement fixé dans l’histoire des modèles, ni sans modifications par rapport aux effets des modèles par rapport aux autres disciplines (comme la réception critique, ou encore la concurrence des modèles). La révolution épistémologique a instauré une dynamique des savoirs. La collection accueille des travaux d’histoire des idées et des sciences présentant les modes de communication et de constitution des savoirs innovants. Déjà parus Matthieu QUIDU (dir.),Les Sciences du sport en mouvement, Innovations et traditions théoriques en STAPS, 2012. Isabelle JOLY,Le corps sans représentation. De Jean-Paul Sartre à Shaun Gallagher, 2011. Yannick VANPOULLE, Epistémologie du corps en STAPS, 2011. M. G. IGUALADA,Anarchisme, traduit et préfacé par Guillaume DEMANGE, 2010, Denis LELARGE,L’Encyclopédie sociale d’Otto Neurath, 2009. Henri VIEILLE-GROSJEAN,De la transmission à l’apprentis-sage : contribution à une modélisation de la relation pédagogique, 2009. Gérard FATH,Laïcité et pédagogie, 2009. Antoine ZAPATA,Pratiques enseignantes : Agir au service de valeurs, 2009. Monique MANOHA et Alexandre KLEIN (dir.),Objet, bijou et corps. In-corporer, 2008.
6RXV OD GLUHFWLRQ GHBenoit Grison Bien-être / Être bien ? Les techniques de conscience du corps entre Orient et Occident PRÉFACE DEJEAN-PAULRESWEBERL’HARMATTAN
© L'HARM ATTAN, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96221-7 EAN : 9782296962217
PREFACE Ce livre, publié sous la direction de Benoit Grison, enseignant-chercheur à l’Université d’Orléans, s’adresse aussi bien aux chercheurs en anthropologie et sciences cognitives travaillant sur la « cognition incarnée » qu’aux professeurs d’EPS, travailleurs sociaux ou éducateurs et, plus largement, aux personnes qui s’intéressent aux techniques d’« entretien » de soi, comme le sont la relaxation, l’automédication, l’expression corporelle et les pratiques rituelles d’activités physiques (B. Andrieu), aux pratiques du Taijiquan (E. Caulier), à celles de la méditation bouddhiste (A. Hamard), de la méditation tibétaine (B. Grison) et du Qi Gong (M. Chenault), enfin, aux sports de combat, comme les arts martiaux (Thi Bich-Ngoc Doan) et, plus spécifiquement, le judo (M. Hilpron). 5
L’ensemble de ces contributions s’inscrit dans le champ d’une conception globale de lasantéqui, considérée sous ses aspects physique, psychique et collectif, s’affirme dans une logique de normativitébiologique et sociale, à l’encontre de la logique de normalisation imposée par les lois de l’environnement ou par les contraintes de la collectivité (A. Klein).  Quelles que soient les pratiques analysées, elles sont ici traitées comme autant de «techniques deconscience du corps». En éveillant l’attention indispensable à l’observation « intérieure » des gestes, en sollicitant le jeu conjugué de la concentration et de la détente, elles permettent, d’une part, à l’esprit d’habiter le corps qui le relie au soi, aux autres et au cosmos et, d’autre part, au corps d’abriter le souffle de l’esprit vivant qui l’anime. Grâce à elles, le corps se réfléchit dans l’esprit et l’esprit se réfléchit dans le corps. On comprend dès lors qu’elles se coulent avec bonheur dans le modèle des techniques et des pratiques de soi qui, selon Foucault, vont de l’écriture à la gymnastique, en passant par la lecture, la conversation, l’examen de soi, la musique et la danse. C’est par la médiation de ces activités que le soi, toujours en décalé de soi-même, se déroule en s’incurvant, à l’image du ruban de Moebius, en vue de s’approprier le rapport d’objectivation qu’il entretient avec lui-même et avec les autres. Ainsi, le souci de soi est-il inséparable du souci pour l’autre, puisqu’il s’accomplit dans le gouvernement de soi par soi, de soi par autrui et d’autrui par soi.  Cette mobilisation du souci de soi au service de la promotion de la santé engage des actions rituelles de soin qui ont pour but de procurer le bien-être. On a coutume d’identifier, en se référant au vocabulaire latin, le souci et le soin (cura).Prendre soin, c’est se soucier de la personne ou de l’objet dont on prend soin. Mais, entre le 6
souci et le soin, il y a un écart signifiant : le souci implique attente, inquiétude, insatisfaction et oblige à un soin infini qui trompe cette attente, apaise cette inquiétudeet réduisecette insatisfaction. Si l’on tient compte de cette corrélation thérapeutique ou, plus exactement, « thérapique », qui unit le souci et le soin, on peut dire que les techniques de conscience du corps sont des moyens de réparer, de maintenir ou d’optimiser le potentiel d’une santé en devenir, habilitée à faire le lit du bien-être.  Certes, les mots sont ambigus, comme l’indique l’intitulé de l’ouvrage. Parler debien-être peut être interprété en termes de satisfaction des besoins, de repli sur soi, de culte d’un « soi naturiste » ou « écologique ». On peut, pour éviter ce malentendu, penser, à l’inverse de ladoxa, que le bien qualifie l’être et que le bien-être consiste àbienêtre et àbienvivre, c’est-à-dire à être Soi. Les pratiques ici décrites se situent au carrefour de techniques éprouvées et de jugements esthétiques qui ne peuvent garantir le bien-être, sauf à l’accomplir dans un bien-faire mesuré à l’aune de valeurs, telles que l’estime et la maîtrise de soi, la convivialité, la prévenance et le respect d’autrui. Elles se déroulent dans un champ où l’éthique fait, entre la technique et l’esthétique, le trait d’union entre le bien et l’être.  Laconscience du corps se fonde sur une conception globale et dynamique du corps que ne dénierait pas Spinoza, lequel nous a enseigné que l’âme est l’idée du corps, que les corps s’affectent les uns les autres et que chaque corps se mesure à la puissance duconatus qu’il déploie. Mais il faut ajouter que la conscience du corps comporte des limites fécondes et que ces pratiques développent et renforcent un préconscient et un inconscient, qui tissent la chair du corps, part méconnue et immergée du soi où gisent les sensations soustraites à la perception, les émotions primaires et les énergies qui lui 7
viennent de sonancrage dans un milieu, dans une histoire et dans le cosmos. Mais les auteurs de ce livre recourent aussi volontiers à d’autres catégories, tellescelles duschéma corporel, du corps propre et de l’imagocorporelle et s’emploient à décliner avec subtilité les diverses postures qui modalisent et scénarisent la jointure énigmatique de l’esprit et du corps. Le lecteur découvrira dans ce recueil les éléments fondamentaux d’une anthropologie du geste, qui se présente comme une écriture ou, pour reprendre un terme appliqué au Qi Gong, comme une « calligraphie » du corps.  Enfin, chacun des auteurs se pose la question fondamentale de l’appropriation de ces techniques du corps ou, plus précisément, celle du transfert de ces dernières de la culture orientale à la culture occidentale. Si B. Grison et A. Hamard abordent le questionnement de front, les autres le font, de façon oblique, en analysant les conditions expérimentales de leur possible réception. Quand bien même ces techniques, qui sont des « arts » (tecknai), risquent d’être récupérées et travesties par l’idéologie scientiste ou par l’idéologie consumériste de la modernité occidentale, elles restent néanmoins susceptibles d’être pratiquées et enseignées avec profit dans les pays occidentaux. Elles revendiquent, en effet, une schématisation du corps qui ne nous est nullement étrangère et qui peut nous amener à corriger notre vision statique et segmentaire du corps, en insistant plus sur la respiration du désir que sur son accomplissement différé, plus sur la relation que sur les termes, plus sur le tout que sur les parties, plus sur la complémentarité que sur l’opposition. Mais elles sont surtout en mesure de subvertir une vision du monde trop centrée sur la satisfaction des besoins de l’individu et détournant la performance de ses finalités. C’est à une éthique du bien-être qu’elles nous ramènent : à l’art de mener, pour 8
reprendre Aristote, une vie bonne, pour soi et avec les autres. Jean Paul Resweber professeur émérite de l’Université de Lorraine (Nancy-Metz)
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents