Clés d'un moniteur d'atelier débutant

Denis Koch

Description

L'auteur étudiant à l'AFPA / IRTS de Nancy session du TMA 2020 compulse dans cet ouvrage ses cours de moniteur d'atelier et ses écrits de travaux intersession (décembre, janvier, février en présentiel / mars, avril par FAOD).

Dans une philosophie de transmission de connaissances, cet ouvrage a pour vertu d'être utile aux moniteurs d'ateliers débutants notamment.

De la connaissance du handicap, l'histoire du handicap, le cadre législatif, la procédure d'accueil d'un usager, la question de l'hygiène et de la sécurité, l'accompagnement au sein d'une équipe pluridisciplinaire, la gestion des aléas,...

L'auteur poursuit avec la présentation de sa structure: l'Esat "le village" d'Altviller, propose un projet d'organisation d'une séance éducative de films d'Esat par le CNASM de Lorquin et conclut avec une mini bibliographie et son CV.

Sujets

• Sciences humaines et sociales
• Psychology
• Sciences humaines

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 07 août 2020
• Nombre de lectures: 5
• EAN13: 9782414491773
• Langue: Français

Extrait

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intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-49216-9

© Edilivre, 2020
Du même auteur
1. Confer dixit du bonheur (2014)
2. Âmes Amies (2015)
3. Réflexions & Actions (2016)
4. Passerelles (2018)
5. « Les mots du moniteur » (2018)
6. Parcours vers le travail social (2019)
7. Haro sur le chômage ! (2019)
Les étoiles, le jour : (2020)
8. Volume 1 : Pour une société nouvelle
9. Volume2 : Vers une belle Humanité
10. Volume global : Pour une société nouvelle vers une belle Humanité
Avant-propos
J’avais besoin de situer un état des lieux de mon apprentissage du Titre de Moniteur d’Atelier session 2020.
Avec 3 années d’expérience, je me considère tout de même encore comme débutant dans le métier.
Pourquoi parler de clés ? Ce qui m’a frappé au début de ma carrière, c’était l’importance des clés dans le métier :
Les clés du camion. Les clés du gerbeur. La clé du grenier. Les clés de l’infirmerie. Les clés des tracteurs. Les clés du portail. Les clés de l’établissement.
Comme une progression au sens de l’intégration dans l’équipe. Et puis ces clés perdues ou volées à ma collègue, ça m’avait marqué au début de ma carrière à l’ESAT.
Ces clés partagées. Ces clés dans la poche. Un moniteur d’atelier est maître des clés. Comme il est maître des horloges lorsque le chantier est hors les murs notamment.
Voici quelques clés dans ce livre pour moniteur d’atelier débutant. Si elles pouvaient aider certains de mes pairs à trouver des repères et leur permettre d’ouvrir des portes au seuil de chemins d’aventures humaines dans le métier de moniteur d’atelier, j’aurais accompli ma mission.
Mission de vulgariser un savoir acquis en cette session 2020 qui, de par ce printemps exceptionnel, nous donne un sas pour faire le point dans mes travaux intersessions et mes notes de cours d’apprenant à l’AFPA/IRTS de Nancy.
Dans ce livre, je retrace les, déjà, nombreux écrits effectués depuis le début de la session en décembre 2019. D’où le sous-titre : à mi TMA.
Si tu ralentis, ils s’arrêtent.
Si tu t’assois, ils se couchent.
Si tu faiblis, ils flanchent.
Si tu doutes, ils désespèrent.
Si tu hésites, ils reculent.
Si tu marches, ils courent…
Si tu cours, ils volent.
Si tu donnes la main, ils te retiendront et t’aideront.
Si tu les prends en charge, ils te porteront !
(P. Monier)
Préface de mon tuteur de formation : Dominique DUCHANOY
Depuis juillet 2018, je suis tuteur de Denis dans le cadre du CUI CAE PEC de son contrat de travail et depuis décembre 2019, tuteur pour sa formation TMA.
Titulaire du CQFMA, session 2010/2011, je l’ai précédé sur les bases de cette formation de moniteur d’atelier.
J’ai pu voir évoluer mon filleul. De l’observateur attentiste au moniteur directif qu’il est désormais.
M’ayant demandé une préface contenant des instructions utiles à tout moniteur débutant, je peux te donner cette liste :
— Ne pas un travailleur sur un chantier pour en commencer un autre dans le même temps.
— Notre objectif est d’amener les usagers vers l’autonomie.
— Le travail doit être simplifié par le moniteur. Simplification des tâches. Découpage des tâches. Celui qui la commence, la finit.
— Les travailleurs reflètent leur moniteur.
— Les caractéristiques du moniteur sont reprises par les travailleurs.
— C’est au moniteur d’apporter la confiance.
— Il faut savoir dire quand c’est bien et quand ce n’est pas bien.
— C’est un métier vaste. Multifacettes. On sonde la psychologie des personnes. C’est un travail basé sur l’humain.
— Il faut être empathique.
— Par le bonjour du matin, on sonde si ça va ou si ça ne va pas.
— On est responsable de la sécurité.
— Il faut anticiper ce qui peut arriver.
— Notre rôle est d’être prudent et attentif.
— Notre métier est prenant. Cependant il ne faut pas y penser le soir. On ne sait pas comment sera demain. Il peut y avoir tellement d’aléas. Des ordres, des contre ordres. Demain suffira à lui-même.
— Il faut rester humble.
— Tu apprends tous les jours, humainement.
— Il faut être juste avec chacun.
— Les usagers sont des travailleurs. Ils s’accomplissent par le travail. Il leur faut du travail.
— On est là pour les encadrer.
C’est un travail qui nous apporte beaucoup, humainement !
Histoire du Handicap
Jusqu’à la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées (Loi n° 2005-102 du 11 février 2005, Journal Officiel du 12-02-2005), le milieu protégé intégrait les centres d’aide par le travail (CAT) et les ateliers protégés (AP). Aujourd’hui, les centres d’aide par le travail, devenus établissements et services d’aide par le travail (ESAT), sont les seules structures à faire partie du milieu protégé. Les ateliers protégés transformés en entreprises adaptées. (EA) ont fait leur entrée dans le milieu ordinaire de travail. On évoque le milieu adapté de travail des personnes handicapées.
Les centres d’aide par le travail et les ateliers protégés sont nés du décret du 2 septembre 1954 relatif aux « établissements d’assistance par le travail » avec pour ambition de permettre à des personnes handicapées d’accéder à un travail. « Initialement, il s’agissait de « centres de réentrainement au travail » annexés aux ateliers protégés ». Dixit M. Jaeger, Guide du secteur social et médico-social, Dunod, 9 e édition, 2014.
La logique était celle de « protection, plus occupationnelle, avec pour mission de rassurer les parents ». (ANESM, « Introduction historique » du « Document d’appui pour la recommandation de bonnes pratiques professionnelles sur l’adaptation de l’accompagnement aux attentes et besoins des travailleurs handicapés en ESAT », avril 2013, p.6.)
Les termes « centres d’aide par le travail » et « ateliers protégés » sont ensuite consacrés par une loi du 23 novembre 1957 sur le reclassement des travailleurs handicapés. (Loi n° 57-1223 du 23 novembre 1957, Journal Officiel du 24-11-1957.)
L’article 20 de cette loi énonce que « des emplois à mi-temps et des emplois dits « légers » sont attribués après avis de la commission départementale d’orientation des infirmes aux travailleurs handicapés qui ne peuvent être employés en raison de leur état physique ou mental, soit à un rythme normal, soit à temps complet ». L’article 21 poursuit ensuite en indiquant que « les travailleurs handicapés dont la diminution physique ou mentale est telle que leur placement dans un milieu normal de travail s’avère impossible peuvent être admis selon leurs capacités de travail, soit dans un centre d’aide par le travail […], soit dans un atelier protégé où ils exerceront une activité correspondant à leurs possibilités professionnelles suivant un rythme de travail approprié.
La vocation des centres d’aide par le travail est ensuite précisée par la loi d’orientation en faveur des personnes handicapées du 30 juin 1975, puis par un décret du 31 décembre 1977 et une circulaire 60 AS du 8 décembre 1978. Celle-ci souligne la double finalité des centres d’aide par le travail : « Faire accéder, grâce à une structure et des conditions de travail aménagés, à une vie sociale et professionnelle des personnes handicapées momentanément ou durablement incapables d’exercer une activité professionnelle dans le secteur ordinaire de production ; permettre à celles d’entre ces personnes qui ont manifesté par la suite des capacités suffisantes de quitter le centre et d’accéder au milieu ordinaire de travail ou à un atelier protégé ».
Ainsi, les CAT constituent « une structure de mise au travail mais également une structure médico-sociale dispensant les soutiens requis par l’intéressé et qui conditionnent, pour lui, toute activité professionnelle.
Caractérisés à l’article R.323-60 du code du travail de l’époque, les ateliers protégés et les centres de distribution de travail à domicile mentionnés à l’article L. 323-31 constituent des unités économiques de production qui mettent les travailleurs handicapés à même d’exercer une activité professionnelle salariée dans des conditions adaptées à leurs possibilités. Ils doivent en outre favoriser la promotion des travailleurs handicapés et leur accession à des emplois dans le milieu ordinaire de travail.
La loi du 10 juillet 1987 (Loi n°87-517 du 10 juillet 1987, Journal Officiel du 12-07-1987) fait obligation aux établissements de 20 salariés d’employer des travailleurs handicapés dans la proportion de 6 % de leurs effectifs, soit par l’emploi direct de personnes handicapées, soit par le biais d’autres modalités. Il est notamment possible aux établissements concernés de conclure des contrats de sous-traitance avec des ateliers protégés, des centres de distribution de travail à domicile ou des centres d’aide par le travail. A défaut de remplir ce quota, les structures doivent s’acquitter de cette obligation en versant une contribution financière à l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph).
(cf – ASH – Mars 2015- l’emploi des personnes handicapées en milieu protégé et adapté)
Cette évolution inclusive ou intégrative débutée dans les années cinquante par des politiques sociales mettant la personne en situation de handicap et non coupable de son handicap, de son infirmité, de sa maladie. Nous sommes alors loin des temps anciens.
D’après Jérôme Jouret : « Ovide, né en 43 avant J-C à Sulmone dans le centre de l’Italie, au cœur de l’Empire Romain, écrit « le traité sur les monstres », parce que le rapport entre l’humain et la bête, l’animal sont extrêmement importants. Que fait-on de ceux qui s’écartent de la norme imposée par la majorité des « bien pensants » ? Les « m