L Abécédaire d Amour d une mère
58 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Abécédaire d'Amour d'une mère , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
58 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

« De bon matin, avec ma jardinière de lys blancs dans les bras, j'éveille la curiosité des travailleurs dans cette gare du Nord bondée. Au milieu des couleurs grisâtres et des odeurs douceâtres, les lys blancs tout pimpants retiennent l'attention et leur odeur puissante m'ouvre la foule. Antoine m'attend et ce rendez-vous où c'est moi qui lui apporte des fleurs fait redoubler mes pas. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 septembre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342012095
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Abécédaire d'Amour d'une mère
Agnès Colders
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
L'Abécédaire d'Amour d'une mère
 
 
 
À Aude et Claire
 
 
 
« Le disparu, si l’on vénère sa mémoire, est plus précieux et plus puissant que le vivant. »
Antoine de Saint-Exupéry
 
 
 
« Vous ne pouvez empêcher les oiseaux de chagrin de survoler vos têtes, mais vous pouvez les empêcher d’y construire leur nid. »
Proverbe chinois
 
 
 
 
 
 
Les mots s’entrechoquent…
Qu’ils se cassent, qu’ils se disloquent
Devant la catastrophe,
Qu’ils me laissent en paix
Pour penser à lui,
Pour panser mes plaies
Un mois pour moi,
Pour lui pour le laisser en vie,
Qu’il ne soit pas un souvenir
Comme si j’oubliais ses rires.
Les mots tourbillonnent,
Bouillonnent dans un gouffre,
Les mots disparates sans tact
Ouvrent des tiroirs,
Miroirs mouroirs
De ta vie volée,
De mon présent désolé…
Septembre 2012
 
 
 
 
Aube
 
 
 
« Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends »…
 
Ce poème, je le connais par cœur depuis toujours. Depuis toujours, je le récite à mes enfants.
Je le dis avec respect voire crainte face à ce désespoir silencieux, à cette agonie acceptée, à ce voyage dans un au-delà inconnu jusqu’à aujourd’hui.
Dans cette aube d’un samedi de septembre, dans la voiture pour Lille pour le rejoindre, je passe progressivement de l’autre côté du miroir.
Ce trajet pour me faire accepter ce qui va arriver au bout des derniers vers, à la fin du poème et de ma vie.
 
« J’irai par la forêt, j’irai par la montagne »…
Le silence est total, le paysage sans enveloppe réelle.
 
Je sais que l’aube durera maintenant tous les jours.
 
 
 
Bonheur
 
 
 
« Vingt-quatre ans de bonheur,
Angoisse, fierté et joie mêlées.
 
Angoisse de sa naissance. Grand prématuré puis grand asthmatique enfant.
Antoine fait toujours tout en grand !
Tu seras un homme, mon fils !
Grâce aux sports à Polytechnique, il a pris une largeur d’épaules et j’ai dû changer ses chemises.
 
Fierté de ses études. Troisième aux Olympiades nationales de physiques avec son ami J.-M. en terminale. Polytechnicien à vingt ans pour son anniversaire. Et jamais, jamais la grosse tête !
 
Et surtout, joie d’avoir un fils gentil, disponible, loyal, ouvert aux autres et curieux du monde, m’offrant la semaine dernière des lys blancs. Aujourd’hui mon Antoine, je te les rends au centuple. »
 
Comment une mère peut-elle jeter ce cri intime dans une église bondée, faire résonner cette voix nue pour que son amour immense prenne tout l’espace ?
Cette force puisée pour être à la hauteur de ce bonheur perdu, pour dire que ce bonheur elle en a profité chaque jour qui passait comme si ces vingt-quatre ans avaient compté le double, le triple. Ce bonheur fragile depuis la naissance, ce bonheur miracle mais les miracles ne passent qu’une fois dans une vie.
Ce bonheur, elle l’a reconstruit après le divorce, car elle a compris tout de suite que c’était elle qui avait la joie de les garder, de rester ensemble, d’avoir la meilleure part.
 
 
 
Coïncidences
 
 
 
Que de coïncidences autour de toi, Antoine, durant ta vie et pendant cette période douloureuse du deuil !
Coïncidence même avant ta naissance, car nous avions choisi ton nom avant de connaître l’hôpital où tu naîtrais, l’hôpital Saint-Antoine à Paris.
Prématuré de 32 semaines, tu es né le 29 juin 1988 et ta sœur est née deux ans juste après toi, le 30 juin, pour me redonner le sourire, à huit mois cependant. Pendant toute la grossesse, le médecin me répétait : « Madame, il faut tenir jusqu’au 30 juin pour qu’elle ne soit pas elle aussi prématurée… »
Petit enfant, tu étais aussi fragile qu’intelligent, toujours les extrêmes… Tu as eu de nombreuses crises d’asthme pendant ton enfance et la plus grave t’a obligé à retourner à l’hôpital Trousseau pendant plusieurs semaines, au rez-de-chaussée du même bâtiment où tu étais grand prématuré au dernier étage !
 
Tu étais aussi « tête en l’air » dans la vie quotidienne que concentré dans le travail ou plus tard dans les sports dangereux que tu ...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents