Les Pouvoirs de l esprit sur le corps
172 pages
Français

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Les Pouvoirs de l'esprit sur le corps , livre ebook

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Description

 Comment se fait-il qu’une personne guérisse et qu’une autre pas ? Comment se fait-il que l’une survive vingt ans à un cancer alors que l’autre est emportée en quelques mois ? Quel est cet élan coordinateur qui rassemble les ressources de notre organisme pour que s’opère la guérison ? C’est tout l’objet de ce livre : explorer le pouvoir de l’esprit sur le corps. Les expériences du passé, les guérisons miraculeuses et l’éclairage des découvertes les plus récentes permettent de mieux comprendre le rôle des puissants facteurs psychiques qui peuvent agir sur le corps. Une plongée passionnante, guidée par un médecin psychiatre, au cœur des phénomènes étranges de guérison. Un plaidoyer pour une médecine plus ouverte qui prenne en compte cette dimension inexplorée de la guérison : la force vitale de l’être humain. Patrick Clervoy est médecin psychiatre, professeur agrégé du Val-de-Grâce. Il fut engagé sur plusieurs théâtres d’opérations militaires importants. Il est l’auteur d’ouvrages sur les phénomènes de traumatisme psychique et de mécanismes inconscients de violences collectives.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 avril 2018
Nombre de lectures 6
EAN13 9782738143471
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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© O DILE J ACOB, AVRIL 2018 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-4347-1
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
À Mireille Clervoy.
Préambule

« Il y a des choses que l’intelligence seule est capable de chercher, mais que, par elle-même, elle ne trouvera jamais. Ces choses, l’instinct seul les trouverait ; mais il ne les cherchera jamais. »
Henri B ERGSON , L’Évolution créatrice (1907).

Il y a plusieurs années, alors que j’étais jeune médecin, une mission en Guyane me conduisit à vivre pendant une assez longue période dans un camp de réfugiés à la frontière du Surinam. Les réfugiés appartenaient à la communauté Saramaca. Un soir, ils organisèrent une cérémonie traditionnelle. Ce rite de danses et de chants visait à marquer l’émancipation des jeunes. Tard dans la nuit, les festivités se prolongèrent dans un apparent désordre. Les jeunes hommes s’étaient enivrés. Intrépides, ils se disputaient à grands cris pour marcher sur les braises des feux qui avaient été dressés pour l’occasion. Je m’étais avancé. Dans une posture de défi, l’un d’entre eux s’approcha de moi, une bouteille vide à la main. Il la brisa d’un coup sec et mordit à pleines dents le tesson qu’il avait porté à sa bouche. Il y eut des cris dans la foule. Des anciens vinrent à lui pour enlever de ses lèvres les morceaux de verre qu’il commençait à avaler. Un autre jeune s’approcha de moi et, imitant le premier, fit de même et avala le verre qu’il brisait entre ses dents. Je me retirai, conscient que ma présence amplifiait le désordre et préoccupé par les plaies que ces comportements allaient générer. J’étais sûr d’avoir le lendemain, dès l’ouverture de l’infirmerie, une foule de blessés à soigner. À ma grande surprise, personne ne se présenta. Je posai des questions aux anciens sur l’état de santé des jeunes observés la veille. Pas un n’avait été brûlé par les braises, pas un n’avait été coupé par le verre cassé. Dans leur ivresse, ces jeunes avaient voulu me montrer qu’ils étaient invulnérables ; leur état mental et leur conviction les avaient effectivement rendus invulnérables.
Lors d’une conversation avec une enseignante, professeur d’histoire, mon interlocutrice me raconta qu’il lui était déjà arrivé d’être malade, avec de la fièvre, mais qu’elle refusait de faire manquer un seul cours à ses élèves. Ainsi, dès qu’elle entrait en classe, les maux de tête, les frissons et la sensation de faiblesse disparaissaient. Elle oubliait complètement qu’elle était malade, et ce n’est qu’à la sortie du cours que les symptômes réapparaissaient.
Un cadre à la retraite, très actif, m’a raconté que, lorsqu’il était enfant, interne dans un collège, il manquait régulièrement une à deux semaines de classe qu’il passait au lit, à l’infirmerie, à se faire choyer par les infirmières. Plus tard, au cours de sa longue carrière qui l’amena à des responsabilités très importantes, il ne fut plus jamais malade. Aujourd’hui, il est âgé et jouit d’une belle santé.
Nous observons, parmi les hommes politiques, des personnages ambitieux, hyperactifs, qui n’économisent aucun effort, enchaînent les mandats les plus élevés. Ils dorment peu, voyagent sans cesse, manifestent une vigilance de tous les instants pour être au-devant de la scène publique, plaire à la foule, répondre aux sollicitations des journalistes ; nul dans leur entourage ne les a vus s’arrêter pour cause de fatigue ou de maladie.
Inversement, on raconte que des enfants qui s’étaient amusés à porter plusieurs jours un bandeau sur leurs yeux pour jouer à être aveugles, sont effectivement restés aveugles. Les ophtalmologistes connaissent ce phénomène sous le nom d’amblyopie à bascule. On voit des personnes en bonne santé, sur l’instant d’une forte émotion, déclencher une détresse respiratoire qui met leur vie en danger. Pendant la Seconde Guerre mondiale, lors du siège de Stalingrad, on a décrit chez des soldats allemands, jeunes et en bonne santé, des décès massifs par infarctus ; à l’autopsie leurs artères coronaires étaient saines. Le stress les avait tués d’un coup. On voit des personnes déprimées déclencher à nouveau un état cancéreux jusqu’alors en rémission…
Pour ceux qui s’intéressent à ces phénomènes liés à la santé, ces différents exemples conduisent à une même question : qu’est-ce qui donne aux uns cette apparence d’invulnérabilité et aux autres cette fragilité ?
Nous pouvons supposer qu’il existe une énergie, laquelle, présente ou absente, préside à notre santé. À partir de ce constat, il y a deux postures possibles. Il y a ceux qui acceptent les suppositions et ceux qui les refusent. Les suppositions sont des explications plausibles mais dont on ne peut pas encore démontrer si elles sont vraies ou fausses. Les suppositions rendent la science vivante et il faut accepter les débats qui agitent les spécialistes. On dira que cette science s’anime autour de chimères. Peut-être ! Mais, au moins, ces chimères-là la font bouger. Elles bousculent ses limites. Elles en éclairent les espaces obscurs et l’enrichissent de perspectives nouvelles.
Sans théorie, la science reste comme une chose morte. Personne ne pourra la contredire, mais elle fera du surplace. Sans supposition, les observations sont stériles. Louis Pasteur expliquait que les découvertes ne se faisaient pas par hasard et que l’opportunité de découvrir un phénomène jusque-là inconnu n’arrivait que chez ceux qui s’y étaient préparés. Suivons les recommandations de Pasteur. Pour cela, restons curieux et imaginatifs.
Il y a tout ce que l’on voit et tout ce que l’on sait. Sur ces éléments vérifiables, nous sommes en général d’accord. Et il y a ce que l’on ne voit pas et que l’on ne sait pas. Le champ de ce qui nous est inconnu est sans limite. Nous sommes comme le conducteur d’une voiture qui roule de nuit en pleine forêt. Il ne voit que ce qui est éclairé par les phares de son véhicule. Dans la lumière des projecteurs, une portion de route apparaît et, dans ce rond de lumière, ce chauffeur reconnaît les objets éclairés. Mais, en dehors de ce rond de lumière, que sait-il des arbres et des animaux autour de lui ? Il imagine un peu et il ignore beaucoup. C’est la même chose pour nous. Ce rond de lumière, c’est notre champ de connaissance : ce que l’on peut évaluer, décrire et nommer. Mais, pour ce nombre limité d’objets éclairés, connus et classés, les espaces invisibles et inconnus sont immenses. Ce sont ces espaces inexplorés qui vont retenir notre attention dans les pages qui suivent.
Pour le malade, comme pour son médecin, la guérison est une surprise. Elle était espérée. Elle était calculée. Mais elle a toujours un aspect inattendu, presque incroyable.
Lorsque l’on observe les phénomènes à l’œuvre dans une guérison, si on enlève ce que font les machines et les médicaments, il reste une part inexplicable, une part de mystère. Ces phénomènes dérangent la médecine occidentale parce que la science ne peut pas les expliquer. Ils sont au cœur des médecines alternatives, et le monde se divise entre ceux qui y croient et ceux qui n’y croient pas. La science regarde la guérison comme un phénomène passif, comme quelque chose que le corps reçoit sous l’effet du médicament ou de l’opération chirurgicale. Or nous pouvons considérer cela de façon inverse : la guérison est intervenue parce que, dans le corps, des forces actives y ont concouru. Les médicaments ou l’opération chirurgicale n’ont fait que libérer ces forces vitales internes que la maladie contrariait. Mais quelles sont ces forces vitales et d’où viennent-elles ?
Il y a, chez tous les êtres vivants, un instinct très fort qui tend à maintenir la vie dans l’organisme qui la porte. Sans ces forces internes, la guérison ne s’opérerait pas. La langue anglaise distingue deux termes : to cure qui veut dire traiter et to heal qui signifie guérir. La médecine moderne se concentre sur le premier terme : le traitement. Sur ce plan, elle est puissante et précise. Les progrès techniques mettent à la disposition du médecin des instruments ultra-perfectionnés. Le médecin s’occupe d’apporter les éléments nécessaires pour éradiquer le mal. Mais le processus de guérison n’est pas de lui. Prenons l’exemple d’une plaie par coupure. Celui qui suture, le chirurgien, fait l’opération mécanique de rapprocher les deux bords de la plaie. Mais c’est de l’organisme lui-même que naîtra ensuite le bourgeonnement tissulaire qui va combler le vide et ressouder les deux bords.
Le père de la chirurgie Ambroise Paré disait avec modestie : « Je le pansai, Dieu le guérit. » Avec cette belle phrase, il soulignait la séparation entre soigner – l’acte du thérapeute – et guérir – le phénomène supplémentaire qui se produit chez son patient. Pour que le phénomène de guérison se produise, il faut cette conjugaison des deux types de facteurs, ceux qui viennent du médecin et ceux qui viennent du patient lui-même, son énergie vitale. Et ce sont ces phénomènes, ceux qui viennent du patient lui-même que nous cherchons à identifier dans ce livre.

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