Grammaire du kilega/lega (D:25)
264 pages
Français

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Description

Cette grammaire présente d’abord le peuple lega dans les aspects historiques, géolinguistiques et socioculturels. Elle analyse ensuite la langue lega du point de vue orthographique, phonétique, phonologique, morphologique et syntaxique.
Ce faisant, elle s’adresse prioritairement aux étudiants en linguistique, aux linguistes, aux sociolinguistes ainsi qu’aux chercheurs et aux différentes personnes soucieuses d’en apprendre davantage sur cette langue bantoue.
Enfin, les Balega du terroir, ceux de la diaspora ainsi que les jeunes Balega épris de l’essence et de la quintessence de leur langue y trouveront à coup sûr, chacun de leur côté, un crédit culturel indéniable, dans la noble optique de pérenniser cette langue.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 mai 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414332656
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-33266-3

© Edilivre, 2019
Dédicace
À toi, Maryse DeRoeck, ma belle-sœur très bien aimée,
À toi, Georges Nyakatolo, mon beau-frère très bien aimé,
Et à vous, Dominique Jean Nyakatolo et Laurent Nyakatolo, mes neveux très bien aimés,
Que cette grammaire vous aide à aimer davantage vos racines africaines, conglaises et, surtout, bantoues lega !
Introduction
C’est pour moi un honneur d’écrire ce livre dont les bases ont été jetées quand je faisais mes études de graduat au premier cycle à l’Université nationale du Zaïre (de la RD Congo aujourd’hui), précisément à l’Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu, Isp en sigle, entre 1976 et 1979. C’est à cette époque que j’ai entrepris des recherches en linguistique sur ma langue maternelle, le kilega ou le lega. Ces recherches ont abouti à la réalisation de mon travail de fin de cycle ou mémoire intitulé Esquisse grammaticale du lega (D : 25) : phonologie et morphologie .
Le présent livre prolonge ce travail et en constitue un heureux aboutissement. Le kilega est ma langue maternelle, celle de mes parents, mes frères, mes sœurs, mes cousins, mes cousines, mes neveux, mes nièces, mes oncles, mes tantes, mon village, mon clan, ma tribu et mon ethnie. Cependant, avant de parler des éléments grammaticaux de cette langue, qui risque de disparaitre un jour si rien n’est fait pour la maintenir, il semble de bon ton d’évoquer d’abord certains aspects historiques, géolinguistiques et culturels des Balega et de leur langue, le kilega.
En écrivant ce livre qui porte sur les éléments de la grammaire de cette langue, je m’exerce donc à pérenniser, d’une manière ou d’une autre, cette langue orale. Ce livre s’adresse aux professeurs linguistes, aux étudiantes et étudiants en linguistique, aux jeunes chercheurs linguistes, aux jeunes locuteurs et locutrices de cette langue, aux africanistes ainsi qu’à tous ceux et celles qui s’intéressent à la linguistique en général, aux langues menacées de disparition et à cette langue en particulier.
Que toutes et tous trouvent formulé, à travers ce livre, mon vœu le plus ardent de lutter contre la disparition tacite ou le génocide silencieux des langues dans le monde actuellement. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que beaucoup de langues disparaissent aujourd’hui à cause de leur domination par d’autres appelées, à tort ou à raison, les « grandes langues du monde » dans la logique absurde de la colonisation et du néocolonialisme, sous le couvert éhonté des Nations Unies. Il ne fait pas, non plus, l’ombre d’aucun doute que les échanges économico-commerciaux semblent aujourd’hui déséquilibrés et profitent beaucoup plus aux pays forts qu’aux faibles, aux pays développés qu’aux sous-développés, toujours sous le couvert éhonté et effréné de la mondialisation planétaire.
Ce livre constitue donc à la fois une codification écrite d’une langue orale et une bouée de sauvetage, ne serait-ce que sur papiers, pour cette langue menacée de disparition comme beaucoup d’autres sur la Terre. Nous regrettons cependant d’avoir écrit les mots lega de ce livre sans y avoir mis les accents liés à la tonalité, cet aspect de la prosodie de cette langue. Cette lacune passagère sera comblée dans les éditions ultérieures.
Il est impossible de terminer la rédaction de ce livre sans remercier toutes les personnes qui y ont contribué de près ou de loin. Nous pensons d’emblée à nos informateurs, décédés depuis lors, qui nous ont fourni le matériel analysé en 1979. Ce matériel nous a permis d’élaborer l’esquisse grammaticale du kilega présentée et défendue comme travail de fin de cycle cette année-là. Ce travail, assurément mené à l’époque sous forme d’ébauche, aboutit aujourd’hui à la production d’une grammaire beaucoup plus fouillée et approfondie.
Nous pensons aussi à nos informatrices actuelles, notamment à ma belle-mère, la vénérable Joséphine Élisabeth Nyakandolo et à ma chère épouse, Honorine Sabine Kukwenga Witha, ma compagne de route.
Nous pensons encore à la professeure titulaire, Sylvia Kasparian, au département de linguistique de la Faculté des Arts et des Sciences sociales de l’Université de Moncton. Cette professeure m’a offert multiples occasions de parachever et de peaufiner ce livre. Au fait, elle m’invite chaque année, depuis mars 2010, à présenter ma langue maternelle, le kilega, dans son cours sur « Les langues du monde ». De fructueux échanges ainsi que diverses et riches questions suscitées chez les étudiants de chaque promotion ont énormémnet contribué à l’élaboration efficiente de cette grammaire telle qu’elle se présente aujourd’hui.
Nous pensons encore à monsieur Maxime Lugano, directeur de l’École primaire catholique Divin Maitre de Shabunda-Centre qui, en dépit de ses multiples occupations, a librement accepté de collaborer à ce travail en m’envoyant chaque fois des éléments de la culture lega depuis son milieu de vie naturelle où le kilega semble encore vibrer à plein régime dans sa quintessence linguistique originelle.
Nous pensons enfin à Monsieur Jadot Kantakwa, le poète lega, dont les poèmes sont publiés en annexe de cette grammaire, ce qui va permettre de susciter davantage l’inventitvité des jeunes lega et d’autres africanistes de tous les horizons à vouloir écrire en kilega et publier des textes dans cette langue bantoue congolaise.
Que toutes ces personnes trouvent formulés, à travers cette grammaire, nos sentiments de profonde gratitude pour leur contribution scientifique à cette grammaire. Certes, cette œuvre est la nôtre, mais elle est également la leur.
Pour des raisons de lisibilité et de clarté, cette grammaire se divise, en plus de l’introduction, en deux chapitres suivis d’une conlcusion. Le premier chapitre présente le peuple lega afin de permettre au lecteur de mieux comprendre ce peuple, son histoire, sa géogrpahie, sa langue et sa culture.
Le deuxième chapitre se focalise, à proprement parler, sur la grammaire du kilega. Ce chapitre parle des éléments grammaticaux de cette langue d’abord dans ses aspects orthographiques, phonétiques et phonologiques. Il évoque ensuite les éléments morphologiques auxquels s’ajoutent une analyse du genre et du nombre grammaticaux en kilega ainsi que celle du numéral, du possessif et de l’adjectif qualificatif. Le même chapitre analyse le quantitatif, l’interrogatif, le démonstratif et l’adverbe en kilega.
Enfin, ce chapitre présente la coordination et la subordination ainsi que l’interjection, l’exclamatif, l’onomatopée, les différentes formules du savoir-vivre et la syntaxe de cette langue bantoue congolaise.
Chapitre premier : Les Balega
Ce chapitre s’ouvre sur un peu d’histoire concernant l’origine des Balega, leur situation géolinguistique, quelques aspects de leur culture dont la religion, la vie sociopolitique, la monnaie traditionnelle, l’art, la musique et la danse.
1.1. Un peu d’histoire des Balega
Plusieurs sources parlent différemment des origines des Balega. Dans son blog, Ntanyoma (sd) croit que les Balega forment l’une des communautés ethniques de la Province du Sud-Kivu. Pour lui, ils peuvent en constituer l’une des grandes communautés en termes numériques. Selon ce blogeur, les Balega ne constitueraient pas, de façon unanime, un groupe ethnique homogène. Pour s’installer dans le Kivu, les Balega seraient venus de Bunyoro, dans l’actuel Ouganda, en traversant le massif de Ruwenzori. Ce blogeur s’appuie sur les travaux de Moeller (1936 : 42) et Stanley M. H. (sd) qui, selon lui, précisent qu’ «  on désigne communément sous le nom de Balega ou Balegga la fraction méridionale des Wallendu, au Sud-Est du lac Albert  ».
Évoquant l’origine et la migration des Balega, Moeller (1936 : 10) estime, pour sa part, que
«  La dernière dispersion des Warega s’est faite, à en croire leurs traditions, en partant de la région de Matumba (basse Ulindi), mais la route antérieure de leur migration pourrait bien être marquée par les îlots warega qui subsistent tout le long des Grands Lacs et qui doivent peut-être leur faire rattacher le fond commun des populations que vinrent recouvrir par la suite les vagues plus récentes des migrations originaires du Bunyoro  ».
Toujours selon le blogeur Ntanyoma (sd), la migration des Balega aurait connu différentes étapes temporelles dont la dernière dispersion se serait effectuée dans les régions aux environs de la zone que les Balega occupent actuellement. Ce peuple aurait mis assez de temps avant d’arriver à sa localisation actuelle. Ainsi, l’établissement des Balega dans le Kivu, serait placé, selon la tradition de ce peuple, dans les années au cours desquelles la plupart des groupes ethniques seraient arrivés dans le Kivu. Moeller (1936 : 29-30) place le mouvement Balega en ces termes :
«  Si l’on place au début du XVI e siècle la poussée migratoire , qui met en mouvement les Bantous de l’Entre-Albert-Victoria, c’est à cette époque au moins que remonte la pénétration par la trouée du Ruwenzori (entre l’Albert et l’Edouard) des Mabudu-Baniari, des Warega ou Balegga, des Walengola et des Bakumu-Babira  ».
Le début du périple des Balega et d’autres communautés remonterait alors après les années 1500, ce qui suppose que les premiers Balega seraient arrivés au Kivu après plus d’un siècle parce que, dans le contexte de leur migration en conquérants, les Basikalangwa auraient fui les Balega en 1650.
Par ailleurs, Moeller (1936 : 43) pense que l’ethnonyme ou l’origine des Balega se situerait, d’après d’autres sources, dans les montagnes de l’Ethiopie  :
«  Je me contenterai de vous entretenir d’un détail inédit, qui a, je crois, échappé jusqu’ici aux recherches des autres et qui co

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