Je reviens chez nous
192 pages
Français

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Je reviens chez nous , livre ebook

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Description

De retour à Saint-Gravel après plusieurs années d’absence, Thomas retrouve le village où il a grandi en centre jeunesse. Accueilli par Hugo, son meilleur ami d’enfance et désormais propriétaire de la ferme de son défunt père, il accepte de séjourner chez lui, le temps de se trouver un logis...


Soulagé qu’après toutes ces années, sa complicité avec Hugo soit intacte, Thomas n’en est pas moins sous le choc lorsqu’il apprend l’homosexualité de son ami. Cela risque-t-il de transformer leur relation ? Non ! Après tout, il n’a jamais eu de désir de cet ordre, avant.


Mais ça, c’était avant...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 décembre 2014
Nombre de lectures 102
EAN13 9789522735188
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sara Agn s L.
JE REVIENS CHEZ NOUS
Romance M/M



2014 Sara Agn s L. Tous droits r serv s

Publi en d cembre 2014 par :

Atramenta
www.atramenta.net

Design de la couverture : Angie Oz
*
Pour Val rie.
01 Je reviens chez nous
Apr s deux ans de recherches inutiles et trois interminables ann es d tudes, je reviens chez moi. Enfin disons plut t le seul chez-moi que je connaisse : Saint-Gravel, une petite ville agricole o tout le monde se conna t. Apr s avoir fr quent l orphelinat et une cole dont je garde de tr s mauvais souvenirs, c est ici que j ai atterri. Au Centre jeunesse. l ge de neuf ans. Malgr les villes que j ai sillonn es et les tas de gens que j ai rencontr s, un seul endroit r sonnait dans mon esprit lorsque les gens me demandaient d o je venais. Chez moi, c tait ici. trange comme un lieu vous marque. Surtout qu l poque, j tais persuad de ne jamais y revenir.
l arr t de bus, je descends, trangement mu de retrouver le centre-ville o rien n a chang . Enfin presque rien. Il y a bien quelques nouvelles boutiques et le garage a chang de nom, mais a ressemble toujours l endroit de mon souvenir. Chez Joe, de l autre c t de la rue, c est l o j allais piquer des bonbons chaque fois qu on me demandait d aller faire des courses. Et le Snack, en face, c est le restaurant o j ai bu mon premier milk-shake.
- Thomas !
Je me retourne et je reconnais aussit t celui qui s avance pour m accueillir. Hugo. a me fait un choc de le revoir. Mon ancien meilleur ami est aujourd hui devenu un homme, mais je pr sume qu il se dit la m me chose mon sujet. Sauf que lui, c est une sacr e pi ce d homme, d sormais ! S rement un avantage de travailler la ferme : a muscle ! Une fois devant moi, il pose ses mains sur mes paules et clate de rire.
- a alors, t es vraiment l . Quand j ai re u ta lettre, j ai cru que c tait une blague ! s exclame-t-il.
- H non ! Comme tu vois, je suis de retour, annonc -je, mais tu n tais pas oblig de venir me chercher : je comptais m installer chez Flo, le temps de me trouver une chambre quelque part.
- Qu est-ce que tu racontes ? Tu ne vas pas aller chez Flo alors que la maison est grande ! La chambre d amis est d j pr te !
M me si sa gentillesse me touche, je suis un peu g n . Hugo agit comme si j tais toujours son meilleur pote alors que je suis parti pendant plus de cinq ans sans jamais lui donner la moindre nouvelle. La fatigue de mon voyage pesant lourd, je proteste un peu mollement :
- Nah ! C est gentil, mais je ne veux pas d ranger. Je suis s r que c est plus simple si je prends une chambre.
Son rire r sonne encore, puis, d termin , il r cup re mon norme sac dos et l installe sur son paule avant de trancher :
- Tu viens la maison. C est un ordre. Ma m re me tuerait si elle apprenait que je ne t ai pas h berg ! T es pratiquement de la famille !
En me rem morant Mme Thibert, je souris comme un idiot. Peut- tre que j ai tout laiss derri re moi en quittant Saint-Gravel, mais maintenant que je suis ici, ce sont les bons souvenirs qui me reviennent en t te.
Alors que je m installe dans son 4 4, je demande :
- Comment elle va, ta m re ?
- Elle va mieux. Elle a eu un coup dur, il y a trois ans.
- Ah ? m enquiers-je, intrigu .
- Ouais. Mon p re est euh il est d c d . D une crise cardiaque.
L information me sid re. M. Thibert, mort ? a me para t irr el. Lui aussi, c tait une sacr e pi ce d homme ! D j , l poque, il me paraissait invincible. Et dire qu il n tait jamais malade ! Bon sang, mais qu est-ce que j esp rais ? Retrouver tout le monde, comme si le temps s tait arr t ? Oui, je crois que c est le cas. Saint-Gravel, rien ne changeait jamais ou presque, me fallait-il admettre.
Le c ur serr , je dis :
- Pardon, je ne savais pas. Toutes mes condol ances, Hugo.
Les yeux riv s sur la route, il pince les l vres et hausse les paules.
- a t un sacr choc, tu t en doutes. On a d tout revoir : la maison, le domaine, la ferme. Ma m re ne voulait plus y vivre sans lui, alors elle s est install e en ville. Elle a un appartement qui ne demande pas d entretien. Ma s ur voulait se marier Du coup, c est moi qui ai h rit de l endroit.
Pendant que le v hicule roule et sort de la ville, je laisse un silence passer entre nous. Je suis triste. J aurais d me douter que des tas de choses seraient diff rentes depuis le temps, mais je voulais croire que tout resterait intact, que tout m attendait pour reprendre son cours. Lentement, mes yeux retournent observer ce paysage magnifique, o les maisons sont loign es les unes des autres. C est tellement diff rent des villes que j ai visit es ces derni res ann es tonnamment, a m a manqu .
- Sur une note plus joyeuse, ma s ur s est mari e, ajoute-t-il, comme pour chasser le malaise qui subsiste entre nous. a fera bient t deux ans. Avec Jo l, tu sais, le fils de Paul ?
- Le gars qui est tomb dans la rivi re et qui a cass ses lunettes pendant la f te de Steeve ?
- Celui-l , oui, confirme-t-il en riant. Et ils ont eu une petite fille, Chlo . Elle a quatre mois. Elle est super, tu vas voir.
Je souris. Claudia s tait mari e ? D j ? Bon sang ! Que de changements !
- Et pour ma m re, c est g nial, poursuit-il, parce qu elle adore jouer les grands-m res. a lui permet de se changer les id es. Enfin t auras l occasion de les voir, dimanche prochain. On fait toujours nos repas de famille.
Il sourit sans jamais tourner la t te dans ma direction et je reste l , les yeux riv s sur sa petite barbe discr te, comme pour tenter de r aliser qu Hugo, l ami de mon souvenir, est r ellement devenu un homme. C est toujours lui, mais en diff rent.
- Et toi ? T es mari aussi ? demand -je.
- Hein ? Euh non.
Son visage se contracte, et il se met pianoter sur le volant avec ses doigts. croire que j ai pos la mauvaise question, mais je ne vois pas pourquoi. Dans le coin, les gens se marient relativement jeunes, l instar de sa s ur. Ou alors, ils partent d ici et s installent en ville. Un peu comme moi, quoi.
- Une fianc e ? Une copine ? insist -je.
- Non. Je suis seul.
Son pouce pianote le volant un peu plus vite, puis il me lance un regard en biais.
- Et toi ?
- Euh non. Si j avais quelqu un, je pr sume que je ne serais pas l .
Il hausse les paules, puis demande, moqueur :
- Pas de fille qui t attend quelque part ?
- Que non ! Tu parles ! Elles sont toutes enfin tu vois ce que je veux dire
Il pince les l vres avant de r pondre.
- Pas vraiment, non.
- Mais si ! dis-je en rigolant. Elles s accrochent toi, s attendent ce que tu les appelles dix fois par jour pour leur parler d amour, te font la gueule quand tu sors avec des potes
Sa bouche forme une moue sceptique, mais il ne dit rien. croire que je dis n importe quoi. Bah ! Possible qu il ait eu des relations moins compliqu es que les miennes Il faut dire que je suis loin d tre un expert sur la question.
Au bout du chemin, j aper ois le domaine. Aussi beau que dans mon souvenir. Un vrai coin de paradis. Je remarque que la grange, verte l poque, est devenue rouge, et que la maison a t l g rement modifi e. La fa ade est plus moderne et la terrasse sur le devant a t agrandie.
- Wow ! Qu est-ce a a chang !
- Bah, ouais Quand j ai d cid de reprendre le domaine, j ai fait quelques r novations.
Je reste l , les yeux riv s sur cet endroit qui lui appartient d sormais. Je me revois, sur mon vieux v lo pourri, rouler jusqu ici pour venir le rejoindre. Son terrain est vaste, bord d une for t dans laquelle il y a une petite rivi re o l on allait p cher, et d un lac, un peu plus haut, o l on allait se baigner. C est fou ! Il y a tellement de souvenirs en ce lieu Quand il se stationne dans l immense all e toute neuve, je peine croire tout ce qui a chang . Une partie du terrain a t pav , mais ce n est pas ce qui attire mon attention. D une main, je lui montre l enclos devant la r sidence.
- Depuis quand vous avez des chevaux ?
- Depuis que je suis propri taire, dit-il en souriant. J ai m me un sentier adapt qui fait tout le tour du domaine.
Avec sa main, il fait une sorte de cercle autour de nous. Et moi, je ne retiens pas le regard bahi que je porte sur lui.
- Wow. T en as fait des choses !
- Bah, ce n tait pas si compliqu . T ach tes deux ou trois bonnes b tes, tu les l ves et tu les revends. Ce n est pas aussi exp ditif que les vaches, mais disons que c est mon petit dada.
Son petit dada ? Je reporte mon attention en direction de l enclos. Je me souviens quel point j adorais aller flatter les chevaux de Mme Grimault, l poque. Je gardais toujours un bout de mon d jeuner pour aller leur refiler en douce.
- Dans mon souvenir, t aimais bien les chevaux, ajoute-t-il avec une voix moqueuse.
- Hein ? Euh oui, mais en fait je me rends compte que je n en ai jamais mont .
Je me sens tout b te de le lui avouer, d ailleurs, mais cela semble le faire rire.
- Eh bien, je te montrerai, c est tout ! C est simple, tu vas voir. Et Daisy, le cheval noir, l -bas, est une bonne jument. Je sens que vous allez bien vous entendre, tous les deux.
Je ris comme un idiot, la fois sceptique et ravi de son offre.
- Wow, bien ce serait cool, merci.
Il descend de son 4 4, et je l imite. Il fait un signe de la main un type qui avance dans notre direction. Avec son nez un peu long et ses cheveux en bataille, je le reconnais aussit t : Yvan. Lui aussi, il tait au Centre jeunesse avec moi, Je me souviens qu il voulait devenir agriculteur. De toute vidence, il travaille ici, maintenant. Nous discutons avec lui pendant cinq bonnes minutes. J apprends qu il s est mari avec une fille dont le nom m est familier, mais de laquelle je ne me souviens gu re. Et m me si j

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