Le Couple et l Enfant
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Le Couple et l'Enfant , livre ebook

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Description

" Avec une première naissance, une femme devient naturellement mère, un homme devient en principe père. Le couple n'est plus tout à fait un couple, et il lui faudra déployer un certain art et une bonne dose d'énergie pour continuer d'exister en tant que tel. Il accueillera chacun de ses enfants suivants comme s'il n'en avait jamais eu auparavant, avec des gestes toujours neufs. Famille. Histoire. Histoire de familles. Dans toutes les sociétés humaines, la venue au monde d'un enfant est une occasion de fête. Ce n'est pas seulement la vie qui se poursuit et se prolonge. C'est l'histoire qui jette son dévolu sur un être et le convoque à l'un des ses innombrables rendez-vous. Le couple, lui, poursuivra sur un ton nouveau son dialogue indéfini. " Aldo Naouri Aldo Naouri est pédiatre, spécialiste renommé des relations intrafamiliales.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 1995
Nombre de lectures 0
EAN13 9782738178961
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE COUPLE ET L ENFANT

DU M ME AUTEUR chez Odile Jacob


De l inceste, avec Fran oise H ritier et Boris Cyrulnik, 1994.
Les Filles et leurs m res, 1998, Poches Odile Jacob , 2000.
Questions d enfants, avec Brigitte Th venot, 1999, Poches Odile Jacob , 2001.
R ponses de p diatre, avec Michelle de Wilde, 2000, Poches Odile Jacob , 2004.
Les P res et les M res, 2004, Poches Odile Jacob , 2005.
Les M res juives n existent pas..., avec Sylvie Angel et Philippe Gutton, 2005.
Adult res, 2007.
duquer ses enfants, l urgence aujourd hui, 2008.
Parier sur l enfant, 2010.
L enfant bien portant, les fondamentaux, 2010.
Les Belles-M res, Les beaux-p res, leurs brus et leurs gendres, 2011.



ALDO NAOURI

LE COUPLE ET L ENFANT



© ODILE JACOB, 1995 15, rue Soufflot, 75005 Paris

ISBN : 978-2-7381-7896-1

www.odilejacob.fr

Le Code de la propri t intellectuelle n autorisant, aux termes de l article L. 122-5, 2 et 3 a, d une part, que les copies ou reproductions strictement r serv es l usage priv du copiste et non destin es une utilisation collective et, d autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d exemple et d illustration, toute repr sentation ou reproduction int grale ou partielle faite sans le consentement de l auteur ou de ses ayants droits ou ayants cause est illicite (art. L. 122-4). Cette repr sentation ou reproduction, par quelque proc d que ce soit, constituerait donc une contrefa on sanctionn e par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propri t intellectuelle.

ma famille restreinte et largie. Autrement dit la m moire de mes parents et de mes fr res et s urs disparus. En hommage, ensuite, mon fr re et mes s urs, ainsi qu leurs enfants et alli s.

mon pouse, mes enfants et leurs conjoints, mes petits-enfants, enfin.

Mais mes patients, aussi.

Les premiers, ceux que je reconnais mon origine et dans mon environnement de toujours, m ont enseign l essentiel de ce que je sais.

Les suivants, en compagnie de qui j ai choisi de traverser la vie, m ont permis de mettre l preuve, de confirmer ou d infirmer la pertinence de ce savoir.

Les derniers, enfin, par la confiance qu ils m ont manifest e en me faisant p n trer dans leurs histoires toujours singuli res, m ont donn le courage de cette entreprise destin e, en tout premier lieu, fournir quelque l ment de r ponse aux multiples et difficiles questions qu ils ont r guli rement soulev es tout au long de notre fr quentation.

Je voudrais, en outre, remercier G rard Jorland, pour les encouragements qu il m a prodigu s tout au long de ce travail auquel il a cru si fort. Et, tout particuli rement, mon pouse Jeanne, qui, comme l accoutum e, a tenu sans le trahir le r le de lectrice exigeante et impartiale de mon manuscrit.



Pr sentation

L insertion d un enfant dans l univers familial qui sera le sien ne concerne pas cet enfant seul. Il tombe sous le sens qu elle concerne au moins tout autant chacun de ses deux parents, ensemble et s par ment.
Avec une naissance, une femme devient naturellement m re, un homme devient en principe p re. Le couple cesse d finitivement de n tre plus que cela, et il se v rifie r guli rement qu il lui faudra d ployer un certain art et une bonne dose d nergie pour continuer d exister tout de m me en tant que tel. Nous serons appel s voir que ce ne sera pas aussi facile qu on serait port le croire, mais que l effort m rite d tre soutenu, dans la mesure o c est de son r sultat que d pendent l avenir de l enfant et celui de chacun des protagonistes, autrement dit celui de la cellule familiale tout enti re.
Ce sch ma, qui para t clair et devoir s imposer directement comme tel pour un premier enfant, demeure videmment valable lorsqu il s agit d un second, d un troisi me ou d un ni me. Une m re devra l accueillir au milieu des autres, le d couvrant comme si elle n en avait jamais eu avant lui, apprenant trouver des gestes toujours neufs en se d battant avec un emploi du temps compl tement boulevers par sa venue. Un p re sentira s alourdir sa fiert , sa t che et sa charge.
Le couple poursuivra, sur un ton nouveau, son dialogue ind fini.
La famille largie accueille elle aussi d une fa on toujours singuli re un enfant nouveau. Dans toutes les soci t s humaines, c est une occasion de f te. Ce n est pas seulement la vie qui se poursuit et se prolonge. C est l histoire qui jette son d volu sur un tre et le convoque un de ses innombrables rendez-vous. Le choix d un pr nom n est-il pas un tonnant condens du destin auquel est appel l enfant ?
Famille. Histoire. Histoire de familles...
Ces notions peuvent-elles tre disjointes quand la famille, jusqu ces derni res d cennies, a toujours t reconnue comme l unit l mentaire des corps sociaux et le point d ancrage de la m moire de chacun ? L histoire d un individu peut-elle tre r ellement coup e de celle de son groupe familial ? Cessons une fois pour toutes de nous bercer du fantasme de cette ventualit , dont on sait qu il masque mal une mani re de l chet verrouill e par un narcissisme d mesur . L int r t pour la g n alogie semble, heureusement, n avoir pas faibli, si l on en juge du moins la fortune des serveurs du Minitel...
Ce n est bien s r pas sans raison.
tre de langage avant tout, l humain s prouve comme vivant dans l change, auquel il montre, d s son plus jeune ge, un go t prononc . L change s instaure en premier lieu avec ces personnages parentaux qui se trouvent port e de main avant de s largir la masse des autres. Comment est-il possible de ne pas leur garder une reconnaissance qui d fie le temps et qui en fait, quand ils ont disparu, ces in narrables h ros dont chacun se r clame ?
Ce n est donc pas pour rien qu il incombe, l enfant nouveau venu, la charge de reconduire la part d histoire qui lui choit. Plac gale distance de ses deux parents, il va vivre un dilemme : de laquelle de leurs deux histoires sera-t-il le vecteur ? Lui est-il possible de passer de l une l autre sans trahir chaque fois celle qu il abandonne, m me pour un moment ? Et comment parvient-il vivre tous les jours ces petits bouts de revendication d all geance tromp e ? Lui est-il possible de prendre de chacune ce dont il a besoin sans avoir le sentiment de grever son avenir d une dette qui lui sera impossible apurer ?
Et comment peut-il op rer un choix clair et tenter de se constituer en sujet libre quand les pressions qui s exercent sur lui s av rent composites, fonci rement diff rentes et par essence asym triques ?
Le travail requis par l ducation d un enfant prend ses racines des profondeurs que l on est loin de soup onner. Ce qui explique que les recettes ou les mod les les plus achev s qui aient t con us n aient jamais connu et ne puissent conna tre la fortune laquelle ils pr tendent.
Inscrite dans un contexte auquel elle ne peut rester indiff rente et qui la sollicite et l influence de mille fa ons, la famille volue au milieu de messages sans nombre dont elle ne peut pas toujours discerner la port e. Ouverte au progr s ou repli e sur elle-m me, elle joue la carte de la vari t , trompant, par les visages qu elle a pris au cours des si cles et au fil des latitudes, l obstination de ceux qui veulent l enfermer dans une classification. Par e de toutes les vertus ou d nonc e souhait, elle demeure ce lieu o se produit l incompr hensible alchimie qui donne naissance des individus.
Ces forces obscures qui y sont l uvre et qui travaillent chaque geste, chaque discours, chaque d cision, comment s en approcher ? Comment le faire sans se heurter au cas d esp ce, l exception ou l anecdote ? Peut-il y avoir en la mati re de meilleur profit que celui que l on retire d un examen distanci des choses, quand on prend suffisamment de hauteur pour ne les interroger que dans leurs plus grandes lignes ?
N est-ce pas encore la meilleure fa on de permettre chacun d interroger son d sir ? C est en tout cas cette option et pas une autre qui a t prise ici.
Je me suis souvent demand si je n ai pas fait preuve d incons quence, de courage ou de pr tention, le jour o j ai d cid de me lancer dans la r daction de ce travail.
Je n ai pas pu r pondre cette question. Je sais seulement que j ai senti mes m choires se serrer et mon estomac se nouer chaque fois que j allumais mon ordinateur et que je reprenais mon texte.
Pour quelle raison ?
M tais-je mis remuer sans cesse des pens es qui devaient m tre p nibles ? p n trer dans un espace obscur et forc ment terrifiant ? profaner r p titivement un territoire interdit ? Avais-je con u, sans trop le savoir, l inavouable projet de forcer le secret, de figer le fuyant ou de r genter l imma trisable ? De quelle coupable ambition la mati re que je maniais se faisait-elle, mon seul gr , le servant ? tais-je en train de d velopper mon insu de v ritables talents d illusionniste, en m obstinant articuler, comme je le faisais, de la biologie avec de la parole, des concepts avec de l histoire, du corps avec de la pens e, des m urs avec de la politique, de la vie, en un mot, avec la mort, qui uniformise tout sous son manteau de rien ?
Et si tout cela, si toutes ces choses taient la fois vraies... et fausses ? Comment m en sortir ? N aurais-je pas mieux fait d aller reprendre une tranche d analyse pour mettre un peu d ordre dans ce que la pr c dente aurait, semble-t-il, laiss en friche ? L id e en elle-m me n aurait pas t mauvaise puisque Freud conseillait de le faire tous les cinq ans. Je ne crois cependant pas que ma n gligence en ce point pr cis pouvait expliquer, elle seule, le malaise que j ai dit avoir ressenti. Tout me semble, a posteriori , tre venu d ailleurs et relever principalement de mon mode singulier d exercice dont j admets qu il me faille, au moins succinctement, m expliquer.
Je suis, je demeure et je resterai certainement jusqu la retraite dont j approche, m decin et surtout p diatre. Si j insiste d embl e sur ce dern

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