La lecture à portée de main
129
pages
Français
Ebooks
2006
Écrit par
Roger Eisenberg
Publié par
Odile Jacob
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Ebook
2006
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Publié par
Date de parution
16 mars 2006
Nombre de lectures
2
EAN13
9782738188854
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
16 mars 2006
Nombre de lectures
2
EAN13
9782738188854
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
© O DILE J ACOB , MARS 2006
15, rue Soufflot, 75005 Paris
www.odilejacob.fr
EAN 978-2-7381-8885-4
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
À toutes les Julies À tous les Jules, mes frères Ce sont eux qui ont écrit ce livre.
L’Animal fait l’amour pour se reproduire.
L’Homme et la Femme, Jules et Julie, font l’amour pour se reproduire mais aussi, mais surtout pour le plaisir.
C’est cela que l’on appelle la Sexualité.
Dans tous les domaines les débuts sont compliqués, puis tout devient de plus en plus simple.
Sauf en amour où c’est le contraire.
Mais le monde est et sera toujours divisé en deux parties : les Jules et les Julies.
Alors ce livre, je l’ai écrit pour les aider à se comprendre et à se rapprocher, pour mieux s’aimer…
Introduction
Un lion dont la faim est assouvie peut s’abreuver aux côtés de la plus appétissante gazelle, il ne découvrira pas un croc, et elle, qui le sait, tranquillement continue de boire. De même, le plus voyou des matous devant la chatte la plus craquante, si ce n’est pas le bon moment pour la reproduction, son olfaction le lui dira et il va s’éloigner lentement, la queue à la verticale, dépité, blasé, désintéressé. Nous pas. Force ? Faiblesse ? Même apaisés, comblés, nous pouvons rencontrer la tentation, celle qui nous met l’eau à la bouche et trouver, selon notre décision, satisfaction ou frustration. Mais attention, danger ! Car je ne parle pas ici de gourmandise mais de sexualité. Dans ce domaine, ce qui peut n’être d’abord qu’une simple attirance, une inclination passagère, peut devenir, dans son exacerbation, une passion… et rimer avec destruction. Tiens, j’ai l’impression de vous entendre : « Danger, pourquoi danger ? On ne vit qu’une fois. » C’est votre choix.
Chaque âge a ses désirs. Jusqu’à un âge avancé, nous sommes, inégalement comme pour tout le reste, occupés, préoccupés, parfois même obsédés par la sexualité. Aux deux extrémités de la vie, notre éducation nous imprègne de légendes, de contes de fées, comme cette notion de l’innocence des bambins, à rapprocher du sexe des anges, c’est-à-dire de l’absence de sexe des anges ou, à l’autre extrémité de notre vie, de la sagesse des vieillards, de leur sérénité, simple acceptation de l’effacement de leur puissance… Ces notions sociétales, comme dirait un de mes amis, nous servent à protéger les premiers, nos enfants, et à consoler les autres, notre inéluctable devenir.
L’endocrinologue que je suis est amené à recevoir et à écouter, aux différents âges de la vie, les multiples aspects de notre comédie humaine, les difficultés des adolescents, la difficile relation mère-fille, les ambiguïtés de la puberté, l’initiation sexuelle aussi bien chez les jeunes filles que chez les garçons, la problématique amoureuse dans les couples, la perte de leur harmonie, la tentation du divorce, le démon de midi, la survenue de la ménopause chez la femme de 50 ans qui va nourrir sa peur de vieillir, et, parallèlement, la diminution de la vigueur sexuelle chez l’homme vieillissant et sa peur de mourir… Toutes ces craintes, ces angoisses vont provoquer des troubles physiques et parfois de véritables entités morbides. Je reçois tous les jours les différentes formes de ce que j’appelle les caprices de la thyroïde chez des femmes bien sûr prédisposées, parce que n’importe qui ne fait pas n’importe quoi, mais dont la thyroïde n’est pas la coupable, mais la victime de leur contexte. Sans parler des kilos en trop qui, survenus apparemment très injustement, seront une fréquente cause de consultation. Mais, vous le savez bien, si ce qui pourrit si souvent la vie des femmes, c’est le poids, ce qui complique terriblement la vie des hommes comme des femmes, c’est la sexualité. Il n’est pas toujours facile de parler de sa sexualité, j’ai eu l’idée de demander à mes patients de me lancer très spontanément, à la manière psychanalytique de Jung, les cinq mots clés de leur sexualité. Vous serez étonnés par leur pouvoir révélateur.
Nous ne sommes pas faits pour vivre seuls et pourtant le monde sera toujours divisé en deux parties : les hommes et les femmes, les Jules et les Julies, avec toutes leurs différences. J’ai écrit ce livre pour que Jules comprenne mieux sa Julie et que Julie comprenne mieux son Jules. Pour les aider à se rapprocher, à moins s’opposer, à mieux s’aimer.
Première partie
L’éducation de Julie
ou « Comment l’esprit vient aux Julies »
Chapitre 1
En attendant le prince charmant
Où vous faites la connaissance des jeunes Julies qui frappent déjà à la porte de l’endocrinologue : Julie embrumée par sa puberté, Julie spasmophile et une Julie pressée de manger sa glace. Ce sera Julie spasmophile qui, dans ce chapitre, mènera la danse. Mais je vous expliquerai le mécanisme de vos cycles, le syndrome prémenstruel et vous parlerai contraception…
Petite Julie peut dater sa puberté. C’est le premier jour de ses premières règles. C’est le jour à partir duquel de fille elle peut devenir mère. Regardons de plus près les causes hormonales et les conséquences physiques et psychologiques de ce bouleversement.
Les complexes de Julie
Les petites Julies grandissent et se complexent. Se complexent parce qu’elles se comparent. D’abord à leur mère, puis à la jolie copine, quand ce n’est pas à la fille de la télé-réalité, l’idéal absolu… La litanie de leurs complexes pourrait ainsi s’entendre : « Je suis trop grosse… Je suis trop maigre… J’ai des lunettes… J’ai des boutons… J’ai de grosses jambes… Mes pieds sont trop grands… Et mes seins beaucoup trop petits… Bou-hou… Je n’ai pas de seins du tout… » Je suis trop moche, je vais pleurer, apportez le chocolat !
À propos, savez-vous quel est le seul organe féminin qui est joli quand il est grand ? Réponse : l’œil. Au contraire des oreilles, de la bouche, des dents, des mains et surtout des pieds qu’il faut avoir petits (voyez Cendrillon…), par contre vous direz « de grands beaux yeux ». Si feue la princesse Diana avait une telle réputation de beauté, ses grands yeux brillants y étaient pour beaucoup.
Dans ce théâtre de la vie, les trois coups ont retenti, vous êtes attendues, petites Julies
Une jeune Julie rêve de romances pour ses vacances.
« Serez-vous sage ? (Ma question est d’ordre alimentaire)
— Je suis toujours sage… (soupir). Trop sage… (Pas sa réponse…) »
Jeune Julie est embrumée par sa puberté, mais sait lancer des messages. Mincit avec moi, irrégulièrement, elle a 15 ans. Encore une enfant, déjà une femme… Vous suivez ? Vous saisissez la différence ? Une enfant est motivée par la gourmandise, une femme par la coquetterie. En cette période charnière, les Julies traversent des zones de turbulence. Jeune Julie vient consulter toujours accompagnée par un père aimant et très embarrassé, qui ne sait plus par quel bout la prendre :
Papa Jules : « En ce moment, elle ne fait pas son régime. Elle ne travaille pas, elle s’enferme dans sa chambre et ne nous parle pas. »
Étincelle de colère dans les yeux de Jeune Julie. Elle se contrôle et murmure : « La crise de l’adolescence, ça existe… »
Oui, Julie, la crise de l’adolescence, ça existe et c’est bien que ce soit toi qui lances le message.
— Moi : Que lis-tu en ce moment, Julie ?
— Jeune Julie : e = mc 2 .
— Intéressant. Tu sais ce que cela veut dire, Julie ?
— Non… Si… C’est une formule, non ? De… (elle hésite).
— Oui, Julie, c’est une formule. Une formule d’Einstein. C’est la formule de la relativité.
— Qu’est-ce que ça veut dire relatif ? (Papa Jules ne dit rien, mais il écoute, intensément.)
— À 5 ans, 10 ans, 15 ans, par exemple, tu ne vois pas les choses de la même façon.
— Ah… »
Je lui explique l’arrivée des hormones à la puberté. Julie est intéressée, son père est rassuré, la crise est évitée. Difficile, très difficile d’être parents, ces jours-ci. Comme le disait déjà Sigmund, ils auront toujours tort.
Hormones et puberté
La puberté, c’est l’apparition de vos premières règles. Vos ovaires se sont réveillés et pendant environ trente-cinq années vont sécréter, cycle après cycle, l’œstradiol pour faire pousser votre muqueuse utérine, le lit d’une possible grossesse et, à partir de l’ovulation, la progestérone pour la protéger. À 12-13 ans, votre croissance n’est pas terminée, une grossesse risquerait d’être catastrophique, de détruire votre corps, aussi la nature vous protège et vos premières règles sont anovulatoires. De même, en miroir, vers la ménopause disparaît d’abord la progestérone, signant la fin des maternités. Votre corps pourtant vous les rendrait faciles mais maintenant ce sont vos ovules qui ont vieilli. Dame Nature à la puberté, protège la mère, vers la ménopause, elle va protéger bébé.
Les œstrogènes sont comme le coton, hydrophiles, ils retiennent l’eau. Bien sûr, c’est une image, ce n’est pas de l’eau. Il existe alors un déséquilibre entre trop d’œstradiol, l’hormone de la femme qui apporte la formation des seins et les rondeurs des hanches et trop peu de progestérone, l’hormone de la mère. C’est ce décalage qui, à la puberté, perturbe Jeune Julie, lui embrume l’esprit, la rend rêveuse et fantasque, et qui plus tard se traduira, chez vous Julie, par le syndrome prémenstruel. Tous les mois, avant les règles comme le mot l’indique, il fera gonfler les seins et le ventre des femmes, leur faisant facilement bloquer deux kilos.