Petit Traité de la Diabétique Accomplie

Marie-Pierre Jungas

Description

Parce qu'on ne va pas se laisser abattre par cette satanée maladie, pas vrai ?

Atteinte de diabète depuis l'âge de huit ans, cette infirmière travaille dans un service hospitalier qui apprend aux diabétiques à gérer leur traitement et leur quotidien. Elle participe également dans le cadre de son travail à éduquer ceux qui souhaitent avoir une pompe à insuline. Traité avec humour et sérieux, ce Petit traité de la diabétique accomplie n'a qu'un objectif : aider les diabétiques et leur entourage à mieux vivre cette pathologie chaque jour. Vous y trouverez des conseils utiles ainsi que des anecdotes parfois amusantes qu'a vécu l'auteur au fil des années.

Parce qu'on ne va pas se laisser abattre par cette satanée maladie, pas vra

Sujets

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• Diabète
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Informations

• Publié par: Nombre7 Editions
• Date de parution: 23 mars 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782368326633
• Langue: Français

Extrait

Petit traité de la diabétique accomplie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Marie-Pierre Jungas
 
 
 
 
 
Petit traité de la diabétique accomplie
 
 
 
 
 
 


 
 
 
Je suis diabétique
Tu es diabétique
Il (elle) est diabétique
Nous sommes diabétiques
Vous êtes diabétiques
Ils (elles) sont diabétiques.
 
Nous sommes soit diabétiques, soit des diabétiques potentiels...
 
Ben oui, c'est la vie…
 
Pour tous mes patients, sur lesquels j'ai veillé pendant des années lors de leurs nuits d'hospitalisation et qui m'ont souvent accueillie avec le sourire lorsque je faisais mon premier tour des chambres dont j'avais la responsabilité, à partir de vingt-deux heures...
Quelques rappels pour bien se comprendre...
Il faut bien réexpliquer ce qu'est le diabète, même si beaucoup de ceux qui liront ce livre, qu'ils soient atteints de cette pathologie chronique ou qu'ils en connaissent qui le sont dans leur famille ou leur entourage savent déjà ce dont il s'agit puisqu'ils le vivent au quotidien.
« Le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas ne produit pas assez d'insuline ou lorsque l'organisme n'est pas capable d'utiliser efficacement l'insuline qu'il produit. Il en résulte une concentration accrue de glucose dans le sang (hyperglycémie) ».
(Définition de L'OMS à laquelle j'ajouterai qu'il n'y a plus de production d'insuline dans le cas du type 1 quelques mois après sa découverte).
Il existe plusieurs types de diabètes :
 
Le diabète de type 1
Autrefois appelé diabète maigre ou insulino-dépendant, il touche plutôt des sujets jeunes mais pas seulement. Il s'agit d'une maladie auto-immune, à savoir que des anticorps de notre organisme vont détruire les Îlots de Langerhans, cellules situées dans le pancréas qui fabriquent l'insuline. Pour pouvoir vivre, il faudra s'injecter de l'insuline plusieurs fois par jour pendant toute sa vie afin de pallier à l'absence de cette hormone qui permet aux glucides ingérés de nourrir nos cellules.
 
Le diabète de type 2
Longtemps appelé diabète gras ou non insulino-dépendant, il se déclare dans la majorité des cas chez des personnes plus âgées que précédemment, approximativement après quarante ans bien que notre alimentation de plus en plus riche le déclenche parfois chez des individus qui ne les ont pas encore atteints. Plusieurs facteurs le favorisent comme l'hérédité, (les enfants de diabétiques de type 2 y sont particulièrement exposés), des repas trop gras et sucrés, l'obésité et le manque d'activité physique au quotidien.
Un traitement par comprimés parfois associé à une piqûre quotidienne ou hebdomadaire d’analogues de GPL-1 (Glucagon-Like-Peptid 1) va longtemps être indiqué, car le pancréas fabrique toujours de l'insuline mais elle est devenue moins efficace. A plus ou moins long terme, il risque de s'épuiser et il faudra recourir aux injections d’insuline surtout si le patient n'a pas modifié ses habitudes de vie.
 
Le diabète gestationnel
Dû à un problème de tolérance aux glucides causé chez certaines femmes par la grossesse, il survient au troisième trimestre et si le respect de règles diététiques peut souvent suffire à le gérer, certaines futures mamans devront parfois terminer leur grossesse sous injections d'insuline afin d'éviter à leur bébé de naître trop gros et fragile et aussi de devenir diabétique de type 2 une fois adulte, car c'est un risque réel pour eux.
Le diabète MODY
Son nom lui vient de l'abréviation de «  Maturity-Onset Diabetes of the Young  » qui peut se traduire par « Diabète de l'adulte chez le jeune ». Relativement rare, il touche des sujets jeunes, pendant l'enfance ou l'adolescence et est causé par une anomalie d'origine génétique de la sécrétion d'insuline. En résumé, ces malades ne fabriquent pas l'insuline de manière adaptée à leur alimentation et cela provoque des hyperglycémies modérées ou parfois trop importantes qui peuvent nécessiter un traitement, souvent par comprimés voire même, parfois, de l'insuline. Le diagnostic est confirmé par une prise de sang.
Voilà, pour ne citer que les plus connus, mais il en existe d'autres, comme le diabète néo-natal, dès la naissance, heureusement très rare, et celui induit par une pathologie déjà très lourde de conséquences : la mucoviscidose. Il faut souvent dans ce cas, se traiter à l'insuline, une contrainte supplémentaire pour une maladie déjà bien chargée dans ce domaine. Je n'ai, en plus de trente-cinq ans de carrière, que rarement eu l'occasion de m'occuper de personnes qui en étaient victimes mais je me souviens de l'une de ces patientes, une jeune femme très agréable d'une vingtaine d'années. Après son hospitalisation, elle nous a envoyé une jolie carte pour nous remercier de nos soins et de notre gentillesse et à laquelle j'ai répondu, (j'y tenais) avec la photo d'un tigre en liberté, de la part de toute l'équipe. C'était il y a longtemps et j'espère que sa santé ne s'est pas détériorée.
Alors, puisque nous le pouvons, ce qui n'est malheureusement pas le cas dans tous les pays, donnons-nous les moyens de vivre longtemps et bien avec le diabète.
 
Les traitements
Ils diffèrent et parfois se complètent en fonction du type de diabète. Selon que l'on soit atteinte d'un diabète gestationnel (où il vaut mieux respecter scrupuleusement les indications données pour éviter bien des problèmes potentiels pour le bébé qui va naître), d'un diabète de type 2 où on est très souvent en surpoids, et où la diététique associée au traitement, comprimés voire injections d'insuline, ainsi qu'à l'activité physique permettent d'améliorer considérablement le diabète et son équilibre, le plus compliqué reste pour les diabétiques de type 1.
Pour eux, la difficulté demeure dans la gestion quotidienne des glycémies dont les variations peuvent parfois vite venir leur compliquer la tâche. En effet, ils doivent tenir compte de leurs glycémies, leurs repas ainsi que de leur activité physique pour adapter leurs doses d'insuline et de nombreux facteurs peuvent perturber ces données.
Prenons l'exemple (encore une fois !) de l'alimentation. Manger une certaine quantité de glucides peut paraître simple mais selon le type de glucides ingérés, cela n'est pas toujours évident car leur action peut être modifiée selon leur index glycémique (certains agiront plus vite que d'autres, par exemple, le pain blanc est d'action plus rapide que le pain complet), leur cuisson (les pâtes al dente sont idéales tandis que trop cuites, elle agissent beaucoup plus rapidement) et leur accompagnement (des sucres rapides seront métabolisés plus lentement à la fin d'un repas équilibré composé de lipides, protéines et fibres que pris seuls). Cela peut devenir parfois cornélien ! Heureusement que les diabétiques apprennent avec l'expérience à se connaître et à s'adapter aux diverses situations ! Mais chaque nouveauté sera un nouveau problème pour eux, malgré les aides, livres et applications mis à leur disposition.
Un patient a appelé un jour dans le service où je travaille pour savoir la quantité de glucides dans cent grammes de topinambours ! Combien ??? Mes collègues qui travaillaient à cette heure-ci ont bien été incapables, il y a plus de quinze ans alors que ce légume n’était pas encore à la mode, de lui répondre. Notez que si les topinambours ont laissé tant de mauvais souvenirs chez ceux qui en ont mangé pendant la seconde guerre mondiale, c'est aussi à cause de leurs effets secondaires qui font souvent courir aux toilettes !
Personnellement, lorsque je suis invitée en famille ou chez des amis, je demande toujours à la maîtresse de maison ce qu'elle a prévu comme féculents avant de doser mon injection ! Notez aussi que certains renoncent parfois à l’apéritif qui peut être très long pour ne pas risquer une hypoglycémie parce qu'ils ne savent plus à quel moment ils doivent faire de l'insuline rapide. Nous leur conseillons de ne la faire qu'au moment de passer vraiment à table.
La théorie est belle mais la pratique n'est pas toujours évidente !
 
Pour les diabétiques de type 2, ils ont les atouts entre leurs mains. Certes de nombreux traitements existent sous forme de comprimés que j'aborderai un peu plus loin. La liste étant de plus en plus fournie, cela permet d'adapter le traitement à chaque cas. Des cachets qui facilitent l'action de l'insuline qu'ils sécrètent encore, aux injections (très efficaces) qui coupent l'appétit et aident à perdre du poids, les moyens sont très nombreux mais leur participation en tant qu'acteurs de leur pathologie est capitale !
Comme pour les type 1, leur santé dépend d'eux et de leur adhésion au traitement proposé. Malheureusement, certains ne font pas toujours l'effort nécessaire et viendra le temps où leur pancréas sera trop fatigué et il faudra avoir recours aux injections d'insuline. Alors, avant d'en arriver à cette solution devenue pour eux imparable et qui en effraie beaucoup, s'il vous plaît, respectez les recommandations indiquées par votre diabétologue : traitement, diététique et activité ! Associés à une perte de poids, conséquence du respect de ces conseils, vous vivrez longtemps sans vous piquer.
Pour ce qui est du diabète gestationnel, la nécessité de l'adhésion aux prescriptions ne durera, pour la grande majorité d'entre vous, que le temps de la grossesse. Alors, pour la santé du bébé à naître et pour votre avenir, appliquez les conseils prodigués et