Philosophies, cultures politiques et représentations de l Autochtone aux États-Unis et au Canada, XVIIIe et XIXe siècles - Tome I
406 pages
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Philosophies, cultures politiques et représentations de l'Autochtone aux États-Unis et au Canada, XVIIIe et XIXe siècles - Tome I , livre ebook

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Description

Ce travail consiste en l'analyse de l'effet de la tradition anglo-américaine en philosophie politique sur les représentations qu'ont les élites politiques et juridiques nord-américaines de l'Amérindien, et ce de la fin de la Révolution américaine jusqu'à l'aube du XXe siècle. Il s'agit de comprendre comment des concepts comme la liberté individuelle, des notions comme celle d'appropriation territoriale, ainsi que des cultures politiques, avec leurs idées et leurs pratiques, ont participé à former la représentation d'une réalité sociale - l'Autochtone - et de son rapport au contexte et à l'État.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414160242
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson ‒ 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 ‒ Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-16022-8

© Edilivre, 2020
Exergue


Fondements épistémologiques, contextualisation et émergence de la pensée sur l’Autochtone (1776-1835)
Remerciements
Cet ouvrage est l’aboutissement d’un processus dont l’essence, plutôt l’origine, est constituée à 80 % d’un principe altruiste et déontique, et à 20 % de circonstances de vie. Toutefois, un lien fondamental entre deux disciplines, et également entre chacune, a été créé. L’histoire et la philosophie politiques ont été rejointes en ce qu’elles sont chacune fondamentalement, soit concernées par l’homme et sa pensée ‒ celle-ci constituée d’un matériau tant conceptuel que contextuel. Une philosophie n’est pas en elle-même, ni un contexte en lui-même. Les deux ne font qu’un ; ils sont constitutifs l’un de l’autre. La réflexion historique ‒ c’est-à-dire, contextuelle ‒ s’en constitue.
Ce travail est primordialement dédié à ma mère et à mon neveu. Claude Gélinas est un chercheur et un professionnel exceptionnel. Toutefois, nos valeurs diffèrent quelque peu, lui plus pragmatique, moi idéaliste. Je n’entends aucunement changer, car mes principes me permettent de vivre ! Par contre, nous nous rejoignons dans notre professionnalisme et notre passion. Par ce fait et son immense compétence, je n’aurais jamais désiré un autre directeur. Je veux également remercier M. André Lacroix pour le soutien et les multiples évaluations. Mes professeurs à Sherbrooke sont également visés ; leurs compétences de philosophes suscitent mon admiration. Soulignons enfin l’appui de M. Andrius Valevicius, M. Gilles Vandal, Mme Jean Manore, et M. Miguel Escobar.
Ceterum, censeo Carthaginem esse delendam … Ainsi Caton l’Ancien terminait ses discours au Sénat, s’étant conscientisé, encore jeune soldat, sur les dangers que représentait Carthage à Rome. Vaut mieux détruire une menace que la tolérer ! Chercher à se réconforter dans l’illusion est la pire erreur. Conscient de ses limites, l’homme craint sa propre nature, sans y faire face en réalisant ce que sa réflexion lui fait voir comme juste et vrai. Les institutions servent elles-mêmes à tenir la main des faibles incapables de s’avouer leur nature pour se prendre en main. L’homme courageux s’accepte comme intégré à une Nature qui n’est pas fin, mais source. Alors peut-il réintégrer l’espace, le chemin, qui rend possible son être, sa vie. Seulement l’Autochtone peut guider sa route.
Sherbrooke, le 16 mars 2015
D. B.
Résumé
Ce travail vérifie l’effet d’une philosophie sur la représentation historique d’une réalité sociale, et ce des lendemains de la Révolution américaine jusqu’à l’aube du XX e siècle. Cette représentation concerne l’Autochtone, son rapport au contexte et à l’État.
Comment la culture politique des cadres étatsunien et canadien respectivement mène l’élite s’y inscrivant ‒ soit celle concernée par la question ‒, de 1783 à 1900, à se représenter la réalité amérindienne et son rapport au contexte social et à l’État ? Aux États-Unis, projet libéral et individualiste, l’élite réfléchit l’Autochtone en fonction de fins libérales, raison d’être des institutions. L’individualisme balise la pensée ; l’Autochtone n’est respecté et reconnu collectivement qu’en tant qu’il n’affecte point la téléologie du cadre. L’Amérique du Nord britannique voit les nécessités impériales, plus tard nationales, fonder la réflexion. Elles définissent la place lui revenant dans ce projet, celle déterminée par l’autorité gouvernant sa réalisation, laquelle doit alors préserver son contrôle sur l’Amérindien. En fonction d’un ordre est-il pensé.
Cette étude le confirme. Méthodologiquement centrée sur l’analyse de la réflexion d’élites politiques et juridiques, la différence entre une représentation fondée sur des impératifs libéraux et une centrée sur des notions d’ordre et d’étatisme y est appréhendée. Le cadre américain oppose un individualisme à une reconnaissance légale de la tribu. Le premier devra primer, signifiant l’ américanisation de l’Autochtone, car la loi et le politique doivent, pour le colon, servir la finalité territoriale. Le cadre britannique s’élabore sur une réflexion fondée sur des impératifs d’ordre. La réalité et la place des collectivités sont réfléchies, définies et déterminées par une autorité légitimée sur une tradition. Elle gère le contexte, ses éléments, comme les tribus, pour s’assurer d’un développement ordonné . L’Autochtone n’est pas impérativement individualisé , mais plutôt collectivement protégé, gouverné et ségrégé. Son contrôle passe avant son individualisation, l’ordre devant baliser le développement. Ainsi s’élaborent deux pensées au sujet de l’Amérindien, formatées à l’intérieur des pôles individu/collectivité.
Introduction
L’Histoire : domaine ouvert, car s’alimentant d’autres disciplines
Réfléchir l’histoire d’un contexte donné n’est aucunement un processus limité à une discipline, car cette réflexion doit nécessairement s’alimenter d’un contenu varié ; il comprend divers aspects et éléments du cadre, dont sa pensée. Ainsi en va-t-il de la philosophie, de la pensée humaine, qui peut être la base du matériau forgeant l’histoire d’un cadre donné, qui est, tout d’abord, sa pensée 1 .
C’est pour cette raison que l’évaluation historique d’un contexte doit, pour se voir épistémologiquement valide, se nourrir des sources propres à ce cadre et à ses événements, soit ce qui les constitue et les détermine ; il ne peut être seulement question des conditions matérielles du contexte et des circonstances des agents y agissant, car pour qu’il y ait un devenir historique quelconque, une pensée doit se trouver derrière celui-ci, parce que propre à des acteurs précis qui influenceront, sur ses bases, leur cadre, soit à partir de la conception qu’ils en auront, de lui comme de ses éléments.
Ainsi en va des cadres nord-américains et de ce qui les caractérise en tant que « terrains de la pensée », soit, de son explicitation de par les actions et événements qui en découlent. Ces mêmes terrains se construisent de cultures au fondement de cette pensée, cultures construites tant par des philosophies que par les contextes en lesquels elles émergent et deviennent. À la base de ces cultures se trouvent donc des notions et des concepts déterminant certains impératifs à partir desquels les élites pensent et agissent, ces impératifs en retour venant eux-mêmes déterminer les cultures et ce qu’elles façonnent en termes de sociétés et de gouvernements.
Il peut s’agir en effet d’une pensée libérale, plaçant l’individu et sa raison au fondement même du contexte et de ses instances, lesquelles, pour se voir légitimes, ont pour fin d’assurer, de protéger, cette possibilité qu’a cette même raison de se préserver et de se déterminer librement dans la vie, de même que de choisir sur quelles bases sera assurée cette protection, et d’en juger ensuite de sa validité en termes d’efficacité. Dans une telle culture, l’individu et ses droits, prescrits par la loi naturelle ‒ fondement et fin de la loi civile ‒, se veut l’impératif à partir duquel est réfléchie et jugée la réalité, de quoi découlent les politiques du cadre. Il peut par contre être question d’une société ayant à sa base une culture davantage conservatrice centrée sur les idéaux, légués par une tradition, de loi, d’ordre et de bon gouvernement  ; les jugements qui en émergent, prioritairement le fruit de la pensée, des réflexions, d’une élite, cette dernière justifiée historiquement et naturellement en son pouvoir, se fondent sur une prescription dont la fin en est une davantage collective et statique ‒ perpétuer et améliorer un legs collectif ‒ plutôt que matérielle et dynamique, soit de développer un contexte de possibilités pour l’individu. L’impératif d’ordre qui en découle s’en veut alors un centré davantage sur la stabilité de l’ensemble et la perpétuation d’un héritage que sur la libre affirmation et réalisation du citoyen-individu.
Cette culture politique à la base d’un contexte vient déterminer non seulement le devenir du cadre et ses assises concrètes, mais se veut au fondement de cet agir propre aux élites occupant les fonctions gouvernementales, leur réflexion sociopolitique sur les éléments ‒ comme les minorités ‒, et la réalité même de ce cadre ‒ par exemple, ses possibilités en termes de développement. De ces représentations se feront les choix et seront déterminées les modalités génératrices du contexte, soit la façon que ses éléments seront protégés , ou gouvernés . Comprendre les assises philosophiques au fondement de la culture se veut essentiel pour appréhender le matériau conceptuel qui la détermine, elle et la réflexion qui est son produit.
Cette étude se propose de vérifier l’effet d’une culture politique, d’une philosophie , sur le terrain historique, mais en demeurant au niveau de la pensée, soit, à la source même du « faire histoire ». Il s’agit de demeurer au niveau de la représentation, de la conceptualisation, qui ensuite mènera à un agir. Cette proposition, cette « vérification » d’une pensée constituée par une culture politique, sera appliquée au cas des élites américaines et canadiennes par rapport à l’Autochtone 2 , à savoir la façon qu’elles le conçoivent de la fin du XVIII e  jusqu’à l’aube du XX e  siècle.
Ce travail, bien qu’interdisciplinaire, demeure ancré dans une base philosophique au fondement des deux cultures politiques qui seront décrites au premier chapitre. Nous affirmons qu’une culture politique, avec ses concepts et ses idéaux, demeure fondamentalement une philosophie politique  ; quoique moins précise et moins structurée que la pensée d’un auteur particulier, il est que

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