Il était une (première) fois
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Description

« Il était une fois : c'est ainsi que commencent les contes. Pourtant, on n'y parle jamais de cette PREMIERE fois. Dans la vie d'une jeune fille - et peut-être d'un jeune homme aussi, sans doute dans une moindre mesure - la première expérience sexuelle représente de tous temps un passage, une expérience, un seuil, une sorte de rite qui la fait, plus que tout autre acte, passer du côté des vraies femmes. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 septembre 2015
Nombre de lectures 13
EAN13 9782359300833
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0480€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Il tait une (premi re) fois - Droits r serv s.
ISBN : 978 -2 -35930 -083-3
SARL Les points sur les i ditions
16 Boulevard Saint-Germain
75 005 Paris
alainguilloediteur@gmail.com - Tel: 01 60 34 42 70 - Fax: 09 58 00 28 67
www.i– editions.com
Droits de traduction et reproduction pour tous pays. Toute reproduction m me partielle de cet ouvrage est interdite sans l autorisation de l diteur. Les copies par quelque proc d que ce soit constituent une contrefa on passible des peines pr vues par la loi du 11 mars 1957 sur la protection litt raire.
Cathy Borie
Il tait une (premi re) fois
Des femmes parlent de leur premi re exp rience sexuelle
Collection " Un autre regard
Il tait une (premi re) fois
Des femmes parlent de leur premi re exp rience sexuelle
Prologue
Il tait une fois : c est ainsi que commencent les contes Pourtant, on n y parle jamais de cette PREMIERE fois. Dans la vie d une jeune fille - et peut- tre d un jeune homme aussi, sans doute dans une moindre mesure - la premi re exp rience sexuelle repr sente de tous temps un passage, une exp rience, un seuil, une sorte de rite qui la fait, plus que tout autre acte, passer du c t des vraies femmes .
Au plan symbolique, chacune d entre elles a v cu auparavant l arriv e des premi res r gles : ce bouleversement biologique ne faisait pourtant qu annoncer ce qui va se jouer lors de cette " premi re fois , tout autant attendue que redout e. Les m urs ont chang au cours des derni res d cennies, la pilule est pass e par l , lib rant les jeunes filles de la crainte des grossesses, et facilitant en th orie cette premi re exp rience. Puis le sida a r it r la menace, mettant nouveau la peur au centre de ce qui aurait d tre r serv l change et, dans le meilleur des cas, selon certains avis, l amour. Mais au fond, si l on coute parler les femmes de cette premi re fois, ces peurs-l - peur de la grossesse, peur de la maladie - ne sont que des dommages collat raux : elles ne font qu ajouter une tension suppl mentaire ce qui constitue pour toutes, - aussi bien celles n es avant la contraception l gale et rembours e, que celles qui ont b n fici de la p riode b nie apr s pilule et avant sida, ou celles qui de nos jours sont cens es avoir appris les gestes travers les films pornos visionn s sur Internet l ann e de leur 12 ans (pour ne pas remonter encore plus t t ) - , une v ritable initiation.
J ai voulu essayer de raconter ces exp riences uniques, qu elles soient charg es d motions ou au contraire banalis es et r duites de simples tests, parce qu elles m ont sembl porter un sens qui va bien au-del du seul d pucelage, ou de la perte de la virginit , dont nos soci t s n ont plus grand-chose faire. Pour cela, j ai recueilli des t moignages vari s, aupr s de femmes de tous ges, et dont les r cits faisaient appel des souvenirs anciens ou au contraire tr s proches, et qu elles taient libres de raconter leur mani re, avec d tachement ou en creusant leur m moire pour n omettre aucun d tail. Libres aussi de n en tirer que des histoires d pouill es de sentiments, ou de situer l v nement dans un contexte plus sentimental. A moi de tenter ensuite de faire de leurs r cits des textes qui, pour autant qu ils s approchent d une construction plus litt raire, n en soient pas moins d pourvus d une authenticit incontestable, afin que chaque femme qui en est l origine puisse s y retrouver sans h sitation et en toute v rit .
Le but est que le r sultat forme un recueil de nouvelles toutes reli es entre elles par un fil rouge, et que le lecteur y sente la pr sence de ces femmes et de leur v cu singulier, que mon travail d auteure aura juste servi mettre au jour et clairer d une lumi re la fois douce et sans ombres.
Blessure
Il est trange de penser que ma premi re fois a eu lieu avec la personne qui vit avec moi aujourd hui mais qui n est plus actuellement qu un simple " colocataire . Une sorte de " futur-ex , puisque je m appr te aujourd hui le quitter pour d autres horizons, une autre ville, une autre vie ! En fait, c est la deuxi me fois que nous partageons une histoire commune. Et nous avons donc chou les deux fois !
Cette premi re fois, j tais sur le point d avoir 16 ans, juste 3 mois apr s. Lui en avait vingt. Il tait d j exp riment , mais pas tr s d licat ni romantique. Il ne faisait pas preuve d une grande patience, ni de la moindre douceur (d j l’ poque!)... On peut d ailleurs se demander pourquoi alors je suis revenue vers lui 20 ans apr s : je croyais na vement qu’il avait chang ...et c’ tait ce qu’il disait, sans doute devait-il le penser vraiment, en plus ! Mais c est une autre histoire.
J avais donc presque seize ans et nous tions ensemble depuis seulement 3 semaines. Mais il se passait quelque chose de vraiment fort entre nous. Je le sentais plus adulte que mes petits amis pr c dents, et a me plaisait, car les gars de mon ge m’enquiquinaient carr ment. Lui tait int ressant, il m’apprenait plein de choses, et en outre il avait l’air vraiment fou de moi. A contrario, je trouvais qu il faisait trop la f te, qu il buvait trop, qu il n’ tait pas tr s d licat et ne savait pas dire de mots d’amour. Pourtant j’en suis tr s vite tomb e amoureuse. Tr s sinc rement. Nous vivions une relation difficile, d j ce moment-l assez " violente (violence qui ne se manifestait pas par des coups... mais plut t en paroles et en actes).
Ce soir-l , je n’avais absolument pas pr vu de faire l’amour pour la premi re fois. Je lui avais dit d ailleurs qu’il devrait patienter encore un peu, les trois semaines qui venaient de se passer me paraissant un laps de temps tr s court, et puis je me trouvais encore bien jeune. J avais donc pr vu, cette nuit-l , de dormir chez une copine. Mais la m re de la copine en question a piqu une col re quand nous sommes arriv es chez elle, car sa fille avait un peu bu (ce qui n tait pas mon cas), et elle rentrait un peu trop tard son go t. Elle ne voulait donc plus que je dorme chez elle, et malheureusement je n’avais pas pris la cl de chez moi. Mon p re croyait videmment que je serai h berg e chez ma copine, et moi, profitant de cette occasion, je suis all e chez Paul...
Je prenais un risque, je mentais mon p re, la situation tait fauss e, mais c’ tait comme a. Paul disait qu’il me laisserait dormir si je le voulais, mais... Mais il avait bu, il est devenu peu peu tr s insistant, et moi je me suis dit qu’apr s tout j’en tais d j tomb e amoureuse, alors autant que ce soit lui le premier
Idiote que j’ai t ! Voil ce que je pense maintenant... Car au final, il a fait a comme il le pouvait, vu son tat d’ bri t avanc e... Il n’a pas t gentil, ni d licat, ni tendre. Il n’a pas prononc beaucoup de mots, n’a pas appr ci non plus le cadeau que je lui donnais. Et moi qui n’avais jamais " fait a , j’aurais voulu tre guid e, aim e, choy e... Je crois que toutes les femmes peuvent comprendre ce que je veux dire ! J avais bien s r de l appr hension juste avant J tais intimid e, apeur e. J avais peur que ce soit trop rapide, trop douloureux, que ce ne soit pas un long et merveilleux souvenir. Je craignais galement que ce ne soit pas aussi important pour lui que pour moi. Je me disais que je devrais lui avouer ce que je ressentais, mais j avais en m me temps l impression qu il s en fichait un peu, et qu il ne comprendrait pas de toute fa on. Peut- tre que je me sentais un peu ridicule de penser que c tait un jour important dans ma vie. J essayais de minimiser la gravit de la chose. Mais en fait a l tait, grave et important ! Je m en rends compte seulement aujourd hui. Je n aurais jamais d faire a ce soir-l , ni de cette mani re. Parfois je me dis m me carr ment que je n aurais pas d faire a AVEC LUI, surtout Et pour moi c est tr s dur, d ailleurs, de formuler les choses ainsi, car je l ai aim tellement fort ! Physiquement aussi, cela a t dur, j ai eu mal Il faut dire qu il n a pas pris son temps pour me faire des c lins auparavant et qu il a plut t abr g les pr liminaires. Et dans mon souvenir, je me souviens de quelque chose qui se d chire tout d un coup. De l enthousiasme, je n en ai pas eu, aucun moment
Apr s, je me suis sentie terriblement d ue, seule, malheureuse. Je ne m tais pas du tout imagin ce moment comme a. J ai beaucoup regrett , je crois, que a se passe de cette fa on. C tait il y a vingt-deux ans, et mes souvenirs sont maintenant plus vagues Mais je crois me rappeler que j tais c ur e qu il s endorme tout de suite apr s, sans dire quoi que ce soit, sans avoir un seul commentaire sur ce qu on venait de faire.
Donc il s’est endormi, effectivement... mais ce ne fut m me pas a le pire. Quand il s’est r veill le lendemain, il a sursaut en me voyant dans son lit : il avait tout oubli ! Il ne se souvenait pas de ce que nous avions v cu et il ne s’en est jamais rappel ... Ma premi re fois, cette partie de moi que je lui ai offerte, il ne se la rappelle pas ! Et m me a, cet oubli, a ne l a pas boulevers , ni mu, ni g n . Il me semble qu on a recommenc le matin, oui, je crois bien que oui. J’ai eu honte devant sa m re, nous avions laiss les draps pleins de sang... et je n’avais m me pas seize ans ! Elle avait eu peur, et moi j’avais envie de me sauver, le rouge aux joues... Nous avons ensuite bu un caf , lui et moi, et l , pour conclure en beaut , il m a alors demand : " Tu prends la pilule, au moins ? . Oui, je la prenais, et heureusement, car il n’avait m me pas utilis de pr servatif....
Juste apr s tout a, mes sentiments pour lui n ont pas chang . Je ne saurais dire pourquoi, mais les d fauts que je d couvrais chaque jour chez lui ne m emp chaient pas de l aimer En revanche, je me suis mise le voir

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