Pécho Canards - Décryptage d une vie amoureuse tumultueuse
113 pages
Français

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Pécho Canards - Décryptage d'une vie amoureuse tumultueuse , livre ebook

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Description

« Nous pêchons, nous scorons, nous perdons, nous rejouons et espérons à chaque nouvelle rencontre qu’elle nous mènera au gros lot. »

Et si nos vies amoureuses ressemblaient à une pêche aux canards ? Des « canetons » de l’école primaire à sa dernière relation avec le « parfait canard », en passant par « le canarcissique » et « l’oiseau migrateur », Chloé Thibaud dresse le portrait des hommes qui ont joué un rôle dans la (dé)construction de sa vie sentimentale et sexuelle.

Menteur des applis, futur papa infidèle ou manipulateur violent, la psychanalyste Liliane Holstein décrypte ces profils afin d’identifier des schémas malsains et d’éviter ces situations… canardesques !


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 mars 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782317033926
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À la mémoire de Raphaëlle Simon
Chloé Thibaud
Pécho canards
Illustrations de Sophie Lambda
Sommaire Avant-propos Les canetons Le canHard rockeur Le blanc-bec Canards vibrants Prise de bec Le canarcissique Duck Fake Deux canes et un con La palme d’or Le cassoulant Le canard claqué Donald Fuck L’oiseau migrateur Dirty duvets Le volatile volage Le roi des couin-couin Canard WC Conflit de canard Daddy Coule Le parfait canard Page de copyright
Points de repère Page de Titre Couverture Corps de texte Remerciements
Avant-propos
Alors j’espère qu’un jour Je pourrai faire l’amour À une personne sincère Qui n’me jouera pas d’tours
« Mr/Mme », Loïc Nottet
Q uand j’étais petite, à la fête foraine, je ne faisais pas partie des enfants qui adoraient les montagnes russes. Mes sensations fortes, je les éprouvais grâce à l’une de mes attractions préférées… la pêche aux canards. Si vous n’y avez jamais joué, le principe est simple : sous des canards flottants en plastique se trouvent des numéros (1, 2 ou 3) ; après avoir pêché un certain nombre de canards, les points obtenus sont comptés et donnent droit à un cadeau, plus ou moins gros. Cela peut être un petit lot de scoubidous (mouais), un lance hélice (mieux), un super pistolet à eau (ah !) ou une magnifique licorne en peluche avec des yeux remplis de paillettes, une corne phosphorescente et une odeur de fraise des bois. Le jouet qui fait rêver tout le monde, quoi.
En grandissant, je me suis aperçue que nos vies amoureuses ressemblaient à cette pêche pas vraiment miraculeuse. Nous pêchons, nous scorons, nous perdons, nous rejouons et espérons à chaque nouvelle rencontre qu’elle nous mènera au gros lot. Mais le plus dur avec ce jeu, c’est de ne pas savoir le chiffre qui se cache sous celui ou celle que nous allons pécho… Canard à un point ? Trois points ? Dix points ? Aventure d’une nuit ? Amour pour la vie ? Et finalement, canard ou connard ? À deux lettres près, on croirait presque que c’est fait exprès !
Ça l’est.
À maintenant 32 ans, j’ai connu plusieurs histoires d’amour (ou de ce que je croyais être de l’amour), plusieurs ruptures et un sacré paquet de galères. Ce sont elles qui ont fait émerger l’idée de Pécho Canards , sous l’impulsion de mes amies qui m’ont répété tant de fois après mes dates foireux : « Non mais là, c’est plus possible, il faut que tu écrives un livre là-dessus ! » J’ai fini par penser qu’elles avaient raison, qu’en partageant avec vous ces mésaventures, cela nous permettrait (en tout cas, je l’espère) de nous sentir moins seul·e·s… Nous, les invité·e·s aux enterrements de vie de jeune fille et garçon, aux mariages, aux baby showers , qui devions venir avec un +1 mais qui débarquons avec des yeux de panda parce que, cette fois-ci, comme celles d’avant, ça ne le fera pas . Nous qui nous demandons si nous sommes condamné·e·s à rentrer de soirée avec des scoubidous tout mous, sans savoir si nous voulons vraiment de la peluche licorne (ben oui, elle prend de la place… et tout le monde n’aime pas la fraise des bois !).
I l n’était pas question pour moi de raconter ma vie comme dans une autobiographie. D’abord, je ne suis pas (encore) George Sand. Ensuite, je souhaitais préserver l’anonymat des personnes mentionnées au sein de ces vingt chapitres. J’ai donc passé de longues heures à me remémorer tous ceux que j’ai rencontrés de la maternelle à aujourd’hui, tous ceux qui ont joué un rôle dans ma (dé)construction sentimentale et sexuelle puis, d’un coup de plume magique, je les ai changés en canards (accompagnée de l’illustratrice géniale Sophie Lambda). Cela signifie que j’ai retravaillé la réalité pour en faire un objet littéraire, mais qu’aucun des personnages présents dans ce livre n’a été inventé et que je n’ai tourné aucune situation à mon avantage. Ici, « je » est une autre et cette autre est vulnérable. C’est une femme qui se tend un miroir et essaie de comprendre pourquoi elle a multiplié les mauvais choix.
A fin que cet ouvrage ne serve pas uniquement à vous divertir (ne soyons pas hypocrites, la lose c’est rigolo), j’ai suggéré à mes éditrices qu’une psychanalyste décrypte plusieurs épisodes pour nous aider à identifier des schémas, des pratiques et des pièges à éviter. Cette psy, c’est la mienne : Liliane Holstein. Elle m’accompagne depuis plusieurs années et il était évident pour moi de lui proposer de me suivre à travers ces pages. Le défi n’a pas été simple puisque je lui ai demandé de faire « comme s’il ne s’agissait pas de moi », tout en faisant appel à elle précisément parce qu’elle me connaissait déjà. Je suis heureuse qu’elle ait accepté et convaincue de l’importance de ses éclairages (que vous retrouverez dans les parties intitulées « Au bout de la ligne »).
A vant de vous laisser découvrir mes tribulations, deux précisions : d’une part, vous avez évidemment le droit de les picorer et de commencer par celles qui vous interpellent le plus mais je vous recommande fortement de les lire dans l’ordre car il n’est pas anodin ; d’autre part, je suis une femme cisgenre hétérosexuelle qui écrit, du point de vue qui est le sien, des histoires impliquant des femmes et des hommes. Si, dans ce récit, ces derniers sont décevants, parfois méchants, voire violents, loin de moi l’envie d’affirmer que tous les hommes sont des canards. Nous nous faisons toutes et tous souffrir. Quels que soient notre genre ou notre orientation sexuelle, trop souvent, nous nous aimons mal.
Avec ce livre, je fais le vœu que les choses changent.

Les canetons
L e premier garçon qui tombe amoureux de moi est un vrai morveux. Nous sommes en maternelle, il s’appelle Léo et sa façon de m’exprimer son intérêt consiste à se moucher dans mon pull. Régulièrement, il s’assied à la place d’à côté et procède à cette parade visqueuse mais rien n’y fait. Il peut me coller autant qu’il veut, je préfère mes gommettes.
À l’école élémentaire, les rôles s’inversent. J’ai terriblement envie d’être l’amoureuse de Samuel, petit blond aux yeux bleus qui a plutôt la cote auprès des filles. Un jour, je lui demande poliment, sur un bout de cahier déchiré, comme le veut la tradition :

Les minutes semblent des heures jusqu’au retour du mot, caché au fond d’un tube UHU… « Non. »
Il ne veut pas.
La rumeur raconte qu’il préfère Camille. Pas étonnant. Après des semaines passées à lutter à coups d’huile essentielle de lavande contre le gang de poux qui organisait des barbeucs sur mon crâne, ma mère m’a fait couper les cheveux très (trop) courts. Je suis laide. Samuel mérite mieux. Il mérite une vraie fille, avec les cheveux longs et blonds comme les siens. Pour me venger de ce refus, et parce que j’ai vraiment – vraiment – envie qu’il m’aime, je demande à deux copines de m’aider à le coincer. Le consentement, la déconstruction des stéréotypes de genre, toussa toussa, j’en suis encore loin. Lorsque la cloche sonne, nous nous approchons de la bande des garçons :

Samuel, on peut te parler ?
Le malheureux s’approche, nerveux. Mes complices lui saisissent chacune un bras et l’immobilisent contre le mur. Je prends sa tête entre mes mains et plaque ma bouche contre la sienne. Mouais, c’est ça « s’embrasser » ? Ce smack ne me donne aucune satisfaction particulière. Il s’essuie les lèvres, dégoûté, et rejoint ses copains. Je ne pense pas l’avoir traumatisé mais il n’en reste pas moins que je l’ai forcé (et pour ce que ça vaut vingt-cinq ans après, j’en suis désolée).
Au cours de ces premières années, j’apprends à lire, j’apprends à écrire, mais je n’apprends pas à dire « non ». Ce qui est embêtant parce que cette peste de Jérémy ne me lâche pas les Kickers. Il veut toujours se mettre avec moi quand il faut constituer des binômes, il me taquine constamment, me tire les cheveux, hurle dans mes oreilles, ce qui est analysé par les adultes comme étant de l’affection. J’entends : « Oh mais s’il t’embête, c’est sans doute parce qu’il est amoureux de toi ! Ils sont comme ça les garçons, tu sais, à cet âge ! » Leur conseil ? Faire comme s’il n’était pas là. La blague. Un jour, ma meilleure amie suggère d’aller lui poser la question directement pour qu’on soit fixées :

Eh Jérémy, tu l’aimes ma copine ?

Oui.
Une fois que j’en ai la confirmation, son comportement m’est d’autant plus insupportable. S’il m’aime, pourquoi me rend-il la vie impossible ? Quoique, après tout, mes parents s’aiment et se crient dessus, eux aussi. C’est peut-être normal.
À cette époque, toute l’école joue aux billes. Moi, j’ai tous les modèles – tortue, ouragan, météorite, œil-de-chat, pépite ; et toutes les tailles – mini-bille, calot, boulard, mammouth…
C’est.
Ma.
Passion.
Et s’il y a bien une chose qui m’énerve, c’est qu’on vienne me perturber en pleine partie.
Le jour où Jérémy prend son courage à deux mains pour me faire sa demande en mariage officielle (oui, on célèbre des unions près des toilettes quand deux personnes sont amoureuses), je ne sais pas quoi dire. Je reste muette tandis que je rassemble méticuleusement mes précieuses dans ma banane imprimé jungle. Je ferme le zip, détache la boucle en plastique dans le bas de mon dos, prend une grande inspiration et frappe mon prétendant à la tête avec ma sacoche.
Son front saigne.
Je me retrouve dans le bureau de la directrice.

Ça ne va pas de faire des choses pareilles ? Qu’est-ce qui t’a pris ?

Mais c’est lui… Il m’aime !
On me confisque ma collection jusqu’à la fin de l’année. L’amour non réciproque coûte cher.
Arrive enfin ma première belle histoire lorsque mes parents m’envoient en colonie entre le CE2 et le CM1. Pas de violence, c’est les vacances. Je fais la connaissance d’Antoine, c’est le coup de foudre. Il a un look d’explorateur, ressemble à Steve des Worlds Apart et nous avons un sacré point commun : nous possédons tous les deux la carte Pokémon de Dracaufeu 1 . À la boum du dernier soir, Antoine m’invite à danser quand vient le quart d’heure des slows.
Tu ne m’as pas laissé le temps de te dire tout ce que je t’aime
Comme mo

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