Stratégies communicatives français– langues congolaises lors des élections législatives de 2006 et de 2011 (République Démocratique du Congo)
162 pages
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Stratégies communicatives français– langues congolaises lors des élections législatives de 2006 et de 2011 (République Démocratique du Congo) , livre ebook

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Description

Cette recherche porte sur les stratégies communicatives français-langues congolaises pendant la campagne électorale. Plus concrètement, elle cherche à voir en quoi les représentations linguistiques peuvent avoir une influence sur les pratiques langagières des locuteurs et de quelle manière elles permettent de mieux comprendre la dynamique sociolinguistique du milieu électoral congolais. Elle cherche également à voir en quoi l’analyse des représentations linguistiques peut contribuer à l’aménagement linguistique.



Avec plus de 250 langues, la RD Congo est un pays à dimension linguistique où les langues ne sont ni en conflit, ni en position de domination. Le pays est divisé en 4 aires linguistiques. Cependant, avec la nouvelle carte administrative (de 11 à 26 provinces, il faut penser à une révision de cet instrument.



Le travail emprunte une démarche ethno-sociolinguistique qui accorde une priorité au terrain ; il a aussi, indirectement, des visées interventionnistes. La pragmatique de la communication y est annoncée dans une visée énonciative selon Benveniste, Austin et Searle.

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Informations

Publié par
Date de parution 30 avril 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414436972
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-43695-8

© Edilivre, 2020
In memoriam

Aveline Mbosh’ming’ (la mère sans pareille),
Emery Nyim’lwong’ (le pater familias) !
Dédicace
À
Lysette Ngokadi ma tendre épouse,
Alfred et Tiffany mes amours,
Ficiane Pelenge, Dieudonné Bope, Mimie-Angélique Bawoto, Solange - Monique Pelenge et Fabienne Mboshaminga (mes collabos naturels).
Avant-propos
Nous pensons aux autorités académiques de l’université de Kinshasa en général, et à celles de la faculté des Lettres et Sciences humaines en particulier.
À tout seigneur, tout honneur : nos remerciements vont d’abord au professeur André Nyembwe Ntita pour la rigueur intellectuelle, pour la discipline de travail, et surtout pour avoir accepté de diriger ce travail. Ses conseils, ses suggestions, ses remarques pertinentes et sa documentation ont été les bienvenus pour nous.
Nous remercions sincèrement les professeurs Romain Kasoro T. et Gisèle Thoa T. pour avoir courageusement et consciencieusement lu notre texte, pour leurs observations pertinentes et pour la documentation qu’ils ont mise à notre disposition. Au professeur Charles Nkuanga D., nous disons merci pour la documentation électronique en provenance de France.
Nous pensons au professeur Dieudonné Kwete Mbul, au docteur Tite Mikobi, à Ficiane Belepey (Ma Leki), à papa Eloi Kumbo ( Lakweeky mbool ), à Clotilde Bawota ( Ya maama , ainsi appelée « l’aînée des aînés »), à Tantine Pierrette Dong Bope (Bibi), à Delphine Ngokadi (M me Roy), au docteur Bastin Phashi (Bf), à Valentin Mbophey, héritier Mupila. Nous leur adressons nos vifs remerciements.
Nous demandons l’indulgence de tous ceux qui, par oubli, ne sont pas cités ; qu’ils trouvent ici l’expression de notre meilleur souvenir.


Résumé
Cette recherche porte sur les stratégies communicatives français-langues congolaises pendant la campagne électorale. Plus concrètement, elle cherche à voir en quoi les représentations linguistiques peuvent avoir une influence sur les pratiques langagières des locuteurs, et de quelle manière elles permettent de mieux comprendre la dynamique sociolinguistique du milieu électoral congolais. Elle cherche également à voir en quoi l’analyse des représentations linguistiques peut contribuer à l’aménagement linguistique.
Le travail emprunte une démarche ethno-sociolinguistique qui accorde une priorité au terrain ; il a aussi, indirectement, des visées interventionnistes. La pragmatique de la communication y est annoncée dans une visée énonciative selon Benveniste, Austin et Searle.
Summary
This research focuses on French-French-Congolese language communication strategies during the election campaign. More concretely, it seeks to see how linguistic representations can influence the language practices of speakers and how they contribute to a better understanding of the sociolinguistic dynamics of the Congolese electoral environment. It also seeks to see how the analysis of linguistic representations can contribute to language planning.
The work follows an ethno-sociolinguistic approach that gives priority to the field ; it also has, indirectly, interventionist aims. The pragmatics of communication is announced in an enunciative aim according to Benveniste, Austin and Searle.
Sigles et abréviations
CENI : Commission électorale nationale indépendante ;
C.E.P.G.L. : Communauté économique des pays des Grands Lacs ;
CSAC : Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication ;
DIC : Dialogue inter-congolais ;
F.I.P.L.V. : Fédération internationale des professeurs des langues vivantes ;
I.S.P. : Institut supérieur pédagogique ;
RDC (RD Congo) : République démocratique du Congo ;
S.A.D.C. ( Southern African Development Community) : Communauté de développement de l’Afrique australe.
0. Introduction générale
0.1. Préliminaires
Les stratégies de communication sont devenues un défi crucial pour la campagne électorale. Au fil des années, les candidats se sont retrouvés dans un environnement concurrentiel où ils n’ont de choix que de réussir ou de périr face à leurs challengers pendant la campagne électorale. Les stratégies communicatives sont une façon d’exprimer une signification dans une L2 ou une LE 1 de la part d’un locuteur qui possède une maîtrise limitée de la langue. Dans ses tentatives de communication, le locuteur doit ainsi pallier les lacunes linguistiques dans ses connaissances de grammaire ou de vocabulaire.
Les processus d’atteindre différents besoins correspondent aux positionnements et comportements qu’adopte le sujet communiquant, c’est-à-dire le candidat, pour réaliser son intentionnalité communicative, ce qu’il fait en mettant en œuvre diverses stratégies à l’aide de certains procédés discursifs .
Comme le rappelle A. Brenier, l’être humain est capable de changer d’attitudes et de langues selon son (ses) interlocuteur(s) et les situations ; il est capable de s’adapter. 2 Lorsqu’un candidat se trouve devant sa base électorale, il se conforme aux règles de la société qui est, de ce fait, sa base électorale. Parler, manger, esquisser les pas de danse, etc. Comme cette population qui constitue son électorat.
L.J. Calvet affirme que l’alternance codique ou le mélange de langues peuvent répondre à des stratégies conversationnelles et faire du sens. 3
 
La campagne électorale dans notre pays comme partout ailleurs est basée sur les meetings, les conférences, les descentes sur terrain, etc. par les candidats aux élections. Cette pratique politique accorde une importance magistrale aux langues congolaises. L’hétérogénéité des langues dans ce cadre n’est ni une abstraction ni un artifice conceptuel. Sa réalité existe à l’intérieur des domaines d’activité propre à une société, le nombre de domaines, leur segmentation et leur cloisonnement font partie du champ à explorer.
Le comportement langagier à l’intérieur d’un domaine dépend de son contenu et des langues et parlers qui s’y trouvent, ainsi que de l’importance du rôle et de la compétence relative des locuteurs et du type d’usage accepté.
Mackey pense que le nombre de domaines d’activité d’une société varie selon la complexité de sa structure. Quoi qu’il en soit, poursuit-il, parmi les domaines possibles de dynamique des langues, on pourrait chercher à identifier entre autres : l’institution familiale, les groupements de métiers ou d’artisans, les domaines de services (banques, restaurants, coiffure et autres), le domaine d’industrie (usines, mines, fermes), le domaine des loisirs, le domaine de la fonction publique, le domaine de la finance, les domaines scolaires (le préscolaire, le primaire, le secondaire, le post-secondaire, écoles techniques ou professionnelles), les domaines de la justice (police, prisons, cour d’appel, cour supérieure), le parlement et les assemblées, les médias (presse, radio, télévision, courrier électronique, internet), l’armée et la marine. 4
En principe, chacun de ces domaines peut avoir son profil langagier qui détermine la dynamique de ses langues.
« Toutes les langues sont destinées à assurer une communication entre les locuteurs tout aussi bien qu’à porter et à véhiculer les cultures, originelles d’abord de ceux pour qui elles sont des langues maternelles, universelles ensuite, lorsqu’elles injectent les éléments d’une culture générée par la pratique des échanges sur la scène inter-groupes et internations ». 5
En République démocratique du Congo comme ailleurs, les parlementaires usent des langues pour pouvoir battre au mieux leur campagne pour les élections, soit législatives (au niveau national que provincial), soit sénatoriale, soit présidentielle. Cette catégorie des politiciens est visée car ces derniers battent leurs campagnes devant les masses, c’est-à-dire la population.
Ils sont appelés à convaincre leurs électeurs par la parole, les legs, etc. À ce stade, chacun s’exprime dans la langue de sa base, celle-ci peut être langue nationale ou ethnique. Certains vont même plus loin pour échanger avec leurs bases électorales dans la langue officielle du pays, le français.
La loi n°06/006 du 09 mars 2006 portant sur l’organisation des élections présidentielles, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales, telle que modifiée par la loi n°11/003 du 25 juin 2011, prévoit dans ses 237 articles (la totalité des articles de cette loi) les modalités de vote pour les députés, les sénateurs et le président de la République en particulier, ainsi que toutes les autres élections en général. Ces mesures prouvent que les langues jouent un grand rôle quant à la réussite de cette course au pouvoir. Dans son article 34 de la loi n°06/006 il est écrit : « (…) les candidats s’expriment librement au cours de leur campagne électorale  ».
Lorsqu’on parle de l’expression, celle-ci doit être orale et/ou écrite. Pour la propagande électorale, elle est principalement à l’oral. C’est ici que les langues font leur entrée et ont leurs usages auprès des candidats aux élections. Quant à l’expression écrite, elle reste imprimée sur les banderoles, les T-shirts, les casquettes, etc. mais elle compte un nombre très limité de lecteurs.
L’article 101 de la Constitution stipule : «  Les membres de l’Assemblée nationale portent le titre de député national. Ils sont élus au suffrage universel direct et secret. Les candidats aux élections législatives sont présentés par des partis politiques ou par des regroupements politiques. Ils peuvent aussi se présenter en indépendants. (…)  ».
Le vote au suffrage universel présuppose que le candidat est en face ou en tête-à-tête avec les électeurs pendant la propagande. Ces électeurs sont la population en général et

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