Alfred de Falloux et Albert de Rességuier, une amitié dans le siècle
214 pages
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Description

« Lorsque meurt Albert de Rességuier, au début du XXe siècle, une amitié s'éteint, une époque s'achève doucement. L'existence du fils du poète romantique, Jules de Rességuier, avait croisé celle d'Alfred de Falloux pour former une amitié remarquable dans sa durée et sa qualité. Bien qu'ayant peu marqué son temps, contrairement à son ami angevin, Albert de Rességuier n'en incarne pas moins une époque et son style : celle des notables de vieille souche issus de la France de l'Ancien Régime. Cette catégorie sociale avait immanquablement ses valeurs et ses mœurs... appelées à disparaître progressivement au profit d'une bourgeoisie triomphante. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 septembre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342012613
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Alfred de Falloux et Albert de Rességuier, une amitié dans le siècle
Gérald Gobbi
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Alfred de Falloux et Albert de Rességuier, une amitié dans le siècle
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Cette publication doit son projet et sa réalisation à son accueil favorable par la famille de Villeneuve-Esclapon, à laquelle j’adresse mes remerciements. Mes plus vifs remerciements à Madame de Villeneuve-Esclapon pour son aimable et indispensable collaboration qui m’a amené, une fois de plus, au cœur du fonds Rességuier superbement archivé à Menomblet.
Ce travail doit sa qualité à Monsieur Jacques de Latrollière d’avoir prêté sa plume à la rédaction de l’avant-propos, ainsi qu’à Jean-Noël Cordier, membre de la Société des Poètes, d’avoir apporté son regard expert à la relecture de ce manuscrit.
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Notre civilisation est devenue une civilisation basée sur l’image, alors qu’elle fut très longtemps basée sur la lecture et l’écriture. Évolution importante, car l’écriture et la lecture font naître un contact, un lien, alors que l’image ne fait que s’imposer, même si elle peut amener une réaction primaire chez qui la reçoit. C’est pourquoi la lecture d’une correspondance est précieuse, car elle nous fait pénétrer dans l’intimité des deux épistoliers, nous les fait souvent connaître sous un jour nouveau, avec ces nuances précieuses de personnalités qui nous étaient mal connues. Les lecteurs le sentiront, s’agissant d’Alfred de Falloux et d’Albert de Rességuier. La préface de cet important recueil présente bien la diversité de ces deux amis, une longue amitié pour laquelle les différences furent des apports et non des obstacles. Les lettres témoignent bien de ce qui créa entre eux des liens profonds et durables : d’une part, le souci de ne pas imposer à l’autre ses vues sur les événements et les hommes, d’autre part leur idéal commun de vie, essentiellement leur devoir chrétien de témoignage dans la société. Mais leur correspondance a trait aussi aux événements simples qui émaillent la vie journalière, nous les voyons ainsi sous un aspect moins conventionnel que ce qui ressort des écrits qui leur sont consacrés et de ce que la postérité a retenu de leurs actions. En particulier, le souvenir de « l’oncle Alfred » était, dans la famille, révéré sans guère de discussions. Il était un peu comme la statue du commandeur, et, malgré le cousinage, la génération de mes anciens ne l’appelait jamais que « Monsieur de Falloux ». Il est vrai que son action politique avait tranché sur la passivité désolée, ou l’enthousiasme sans lendemain, d’une partie de son milieu, et que son action agricole avait été exemplaire. Lorsque j’étais étudiant, lors du centenaire de 1848 et des événements qui ont suivi, je montais gaillardement à l’assaut pour sa défense, car il continuait d’être très critiqué à droite comme à gauche, mais l’oncle m’intimidait : cet immense château à la décoration symbolique mais austère, cette ferme modèle, je n’avais pas de référence dans mon environnement. Pourtant, à la lecture des « Mémoires d’un royaliste », je découvrais un homme que les responsabilités politiques, la réussite sociale et littéraire, n’avaient pas éloigné de son horizon familier. La correspondance avec Rességuier en est une nouvelle preuve. Falloux a toujours été reconnaissant de l’accueil de la famille Rességuier, et de l’ouverture parisienne qu’elle a permise au jeune provincial qu’il était. Mais, parmi les sentiments que partageaient les deux amis, un des plus forts fut, je pense, leur attachement à leurs racines rurales. Ils y ont trouvé notamment un équilibre personnel, au milieu des heurts de la vie politique, car ces années de correspondance étaient, pour des monarchistes, des années très éprouvantes, celle d’une longue espérance déçue.
 
La publication de ces lettres est enrichie de nombreuses notes, qui ne sont pas le moindre intérêt de ce livre, car elle porte sur des personnages, ou des faits, qui expliquent les réactions des deux épistoliers. Elles nous rappellent bien des témoins de la III e République naissante. Pour Rességuier comme pour Falloux, cette dernière n’avait nullement la joyeuse enfance dont la qualifiait Madame de Martel (GYP), puisque cette enfance ne témoignait pas de l’idéal qui avait toujours marqué leur vie.
Jacques de Latrollière
 
 
 
Introduction
 
 
 
Lorsque meurt Albert de Rességuier, au début du XX e siècle, une amitié s’éteint, une époque s’achève doucement. L’existence du fils du poète romantique, Jules de Rességuier, avait croisé celle d’Alfred de Falloux pour former une amitié remarquable dans sa durée et sa qualité. Bien qu’ayant peu marqué son temps, contrairement à son ami angevin, Albert de Rességuier n’en incarne pas moins une époque et son style : celle des notables de vieille souche issus de la France de l’Ancien Régime. Cette catégorie sociale avait immanquablement ses valeurs et ses mœurs… appelées à disparaître progressivement au profit d’une bourgeoisie triomphante.
Il ne s’agit pas de faire un inventaire nostalgique de personnalités d’un autre temps, pas plus qu’un quelconque éloge. L’origine de ce livre est ailleurs.
Charles de Montalembert, Félix Lacordaire, Madame Swetchine, Louis Veuillot ou encore le Comte de Chambord pour ne citer que les plus connus, ont vu leur correspondance ou leur journal intime faire l’objet de publications. À travers celles-ci transparaissent leur personnalité, dévoilée au fil de leur intimité, ainsi que leur sociabilité, présentée à travers leurs relations et leurs cadres de vie. Une époque à travers ses acteurs, en somme. Là, est le premier attrait de la correspondance Falloux-Rességuier. L’intimité ainsi dévoilée éclaire sur les us et coutumes des notables royalistes provinciaux comme parisiens, sur la sociabilité d’une catégorie sociale spécifique par l’origine historique de son ascendance sociale. La notabilité royaliste, essentiellement légitimiste, se voulant fille de l’Ancien Régime davantage que celle de la France moderne : or Alfred de Falloux et Albert de Rességuier se voudront autant les fils de l’une que de l’autre… par raison. Sans doute de manière plus marquée chez Alfred de Falloux que chez Albert de Rességuier. Légitimistes et libéraux, nos deux épistolaires incarnent un milieu politique atypique, celui des fusionnistes. Là, est le second attrait de cette correspondance Falloux-Rességuier : présenter le royalisme fusionniste français.
La période 1879 à 1885 constitue la troisième et ultime étape de l’implantation politique de la république en France. Cette phase est caractérisée par la collusion entre un personnel politique républicain, certes doctrinaire mais avant tout pragmatique, et une société française aspirant à la modernité bien qu’encore conservatrice. Cette troisième phase de républicanisation caractérise la fin des notables et l’affirmation de la démocratie politique. La correspondance entre Falloux et Rességuier couvre cette période charnière, d’où son attrait. Toutefois, celui-ci est relatif : si la correspondance témoigne du crépuscule de la Monarchie et de l’aurore de la République, elle ne le fait que de manière superficielle.
La période 1885 à 1889 est marquée par l’ultime tentative conservatrice pour renverser un régime républicain encore fragile : le boulangisme donnera un visage à cette réaction. La correspondance ne couvre pas la totalité de cette période, mais elle s’y inscrit cependant par ces thèmes portant sur le ralliement politique et le ralliement religieux . Là, est le quatrième attrait de notre correspondance.
Enfin, dans une approche plus complémentaire sur le plan historiographique, la publication de la correspondance Falloux-Rességuier s’imposait, me semble-t-il, doublement. Il s’agissait, d’abord, de parachever le travail de réhabilitation réalisé sur Alfred de Falloux, par la biographie que je lui ai consacrée. Il s’agissait, ensuite, de présenter une personnalité du monde des lettres françaises du XIX e siècle : Albert de Rességuier. Fils du poète romantique, Jules de Rességuier, Albert de Rességuier en fut le digne héritier.
Alfred de Falloux
Alfred de Falloux naît à Angers le 7 mai 1811 dans une famille de légitimistes, en faveur de laquelle Charles X avait créé, en 1823, un majorat avec le titre de vicomte. L’enfant était le second fils du foyer : Frédéric de Falloux précédait son cadet de deux ans. Le Segréen offrait un cadre contrasté entre la ville d’Angers où les Falloux résidaient dans une maison du quartier de la cathédrale, et le milieu rural du Bourg d’Iré où la famille possédait une grosse demeure campagnarde dite la Mabouillère. Le lieu était fréquenté à l’occasion des congés, et bien qu’offrant un confort sommaire elle n’en était pas moins le cadre bucolique des moments heureux de la famille.
Les exigences de l’éducation des frères Falloux amenèrent la famille à quitter Angers pour Paris, au grand dam d’Alfred de Falloux. L’adolescence parisienne fut pour le jeune angevin un moment d’évolution avec la découverte de la sociabilité parisienne à travers les relations de voisinage. Cette période fut aussi celle de l’éveil culturel par la fréquentation du collège de la Chaussée-d’Antin et des théâtres parisiens où le jeune Alfred de Falloux découvrit le tragédien Talma. Le comédien exerça une forte influence sur le jeune esthète. L’une des caractéristiques de l’adolescence parisienne d’Alfred de Falloux fut de développer son provincia

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