Algérienne, je suis
351 pages
Français

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Algérienne, je suis , livre ebook

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Description

Nicolle Morand avait toujours rêvé de se plonger dans l'histoire de ses aïeux, indissociable de celle de la colonisation française en Algérie. Ce sont les événements politiques survenus en France au cours de ces dernières années - le "non" au référendum, les frilosités à l'égard de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, en même temps que la mise en cause de l'héritage de la colonisation, qui l'ont encouragée à revisiter cette histoire coloniale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2008
Nombre de lectures 520
EAN13 9782336283869
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion, harmattan@wanadoo.fr harmattan I @wanadoo.fr
9782296048645
EAN : 9782296048645
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace L’auteur remercie Epigraphe AUX FABRE ARCOLE LE DÉPART LE FABULEUX DESTIN D’A. P. LA VIE EST UN LONG FLEUVE... C’EST LA BOITE AUX BOUTONS, TONS... VIVE L’EMPEREUR ! L’ARMÉE D’AFRIQUE L’EMPIRE, C’EST LA PAIX... CITOYEN FRANÇAIS AUX ARMES... NON-CITOYENS ! LE TEMPS DES CERISES VOYAGE, VOYAGE... ET CLÉMENT CRÉA LA CLÉMENTINE MONSIEUR LE PRÉSIDENT, JE VOUS FAIS UNE LETTRE... « SI LES MUSULMANS ET LES CHRÉTIENS ME PRÊTAIENT L’OREILLE, JE FERAIS CESSER LEURS DIVERGENCES ET ILS DEVIENDRAIENT FRÈRES À L’EXTÉRIEUR ET À L’INTÉRIEUR » « ÊTES-VOUS FRANÇAIS ? ALGÉRIENS, NOUS SOMMES. » FERHAT ABBAS ET MESSALI HADJ J’ACCUSE! « TU ES ICI CHEZ TOI... » CHRONOLOGIE LEXIQUE VILLES - Nom colonial : Nom actuel LIEUX CITÉS PERSONNES CITÉES SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE ILLUSTRATIONS
Algérienne, je suis

Nicolle Morand
À mes parents, Margot et Ruffin, qui reposent dans le sable de Capbreton.
L’auteur remercie

MICHELINE HERMINE
pour ses encouragements constants, ainsi que pour sa relecture minutieuse du manuscrit, toutes celles et ceux, amis et proches, pour l’intérêt affectueux qu’ils ont porté à ce projet jusqu’à, son aboutissement,

JEAN-PIERRE
pour son soutien sans faille, ses critiques sans détour et sa maîtrise du système de préparation de document LAT E X indispensable à la réalisation de ce livre.
Bonne nature et bon sens doivent toujours se rejoindre ; L’erreur est humaine; le pardon, divin.
Alexander Pope, Essai sur la critique , 1711.
AUX FABRE
« Raconte-moi Paul Adrien Clément. » Combien de fois, au cours de mon enfance et mon adolescence, m’adressai-je en ces termes à ma mère ? Je n’ai jamais compté, mais une chose est certaine : chacune de mes demandes a fait naître une réponse et de toutes ces réponses, j’ai voulu faire un livre.
J’y mêle intimement l’histoire de Paul Adrien Clément Fabre, mon arrière-grand-père arrivé en Algérie en 1851, aux souvenirs que je garde de mes jeunes années vécues à Hussein-Dey, entourée de mes parents et mes deux frères aînés.
Des images du passé, je ne peux éluder l’histoire du pays jusqu’à la guerre d’indépendance. Comment a-t-on pu arriver à une telle issue? C’est la question que je me suis maintes fois posée et à laquelle je tente de répondre. Aussi, ai-je consulté ouvrages d’historiens, documents officiels, articles de journalistes et témoignages publiés sur la toile. Je cite, au long des pages, celles ou ceux qui m’ont le plus aidée à éclairer ma mémoire et à déchiffrer les causes des événements, les uns vécus par mes aïeux, les autres dont j’ai été témoin, enfouis au plus profond de ma mémoire. Mais, si l’évocation du passé est source d’un plaisir où se mêlent émotion et regrets, il forge surtout mes opinions sur l’actualité à laquelle je porte le plus vif intérêt.
J’ai relu mes manuels d’histoire d’André Alba et les «Malet Isaac ». Ils sont les témoins du temps révolu de mes années d’études au lycée Delacroix à Alger, puis, de la vie de mes parents après leur retour en France. Mon père et ma mère les ont soigneusement conservés pendant des décennies et je les ai retrouvés, une fois mes parents disparus. Aussi, tout vieux et délabrés qu’ils soient, c’est avec affection que je les ai rouverts et les garde près de moi. De rares graffiti témoignent de quelques cours plus ennuyeux que d’autres! Les inscriptions sont discrètes, au crayon à papier, presque effacées, un cœur, un prénom, quelquefois un commentaire historique. Pourtant l’avertissement, précédant le chapitre premier, conclut: « L’histoire à l’école doit être un jeu pour l’esprit, non pas un instrument de torture. » Les termes employés témoignent eux aussi d’une époque ! Ce même manuel, avant d’être le mien, a appartenu à Mohamed Z... Le nom est illisible. Un autre porte le cachet du président de l’Association des élèves, anciens élèves et amis de l’école Jules Ferry de la ville d’Hussein-Dey. Aussi, ai-je le sentiment qu’ils seront un soutien précieux à mon moral, quelque peu hésitant à se lancer dans l’aventure d’écrire.
Au commencement, j’ai vécu l’expérience comme la rédaction plus ou moins étayée d’un dernier devoir d’école, qu’une fois encore, ma mère allait accompagner de ses paroles bienveillantes. Puis au fil des jours, de ce rendez-vous quotidien je n’ai pu me passer, et j’ai lu encore, j’ai écrit, j’ai raturé et j’ai recommencé !
Alors, je rêve que la réalité dépasse la fiction, ce qui fait naître en moi une inquiétude certaine. Dans les pages qui vont suivre, réussirai-je à conquérir le cœur des descendants des Fabre? Est-ce une chimère d’espérer réunir en pensée, les Fabre d’Algérie et les Fabre d’ailleurs, ou mieux encore, tous celles et ceux qui adhéreront à leur histoire !
Parmi eux, j’en connais déjà un et cela me rassure. Il peut vous réciter « par cœur » les événements décrits, les histoires de famille, les fortunes diverses. Jean-pierre les a appris, par bribes et dans le désordre, au long de notre vie commune, au cours de nos discussions, ou simplement au hasard d’une rencontre, avec une odeur, un goût, une mélodie et encore hier, un paysage qui me rappelle... et que je lui raconte.
ARCOLE
Lorsqu’en 1830, la France débarque en Algérie, le Nord de l’Afrique est sous domination ottomane depuis la fin du XV e siècle.

Tout a commencé avec un certain Barberousse vers 1520!
Qui est-il ? Khaïr ed-Din, que ses compagnons d’armes surnommeront Barberousse pour sa barbe qu’il teint au henné, est l’un des quatre fils d’un potier de l’île turque de Mytilène. Tous convertis à l’islam, ils commencent par exercer le métier de corsaire en Méditerranée. Malgré les dangers certains, il est plus lucratif de s’adonner à ce sport que de pétrir la glaise ! Les années passant, les quatre corsaires se transforment en redoutables guerriers et conquièrent une partie du Maghreb. Mais trois d’entre eux périssent et en 1518, seul survivant, Barberousse fait hommage de cette conquête au sultan, Selim I er , auquel succédera le plus glorieux des sultans ottomans, Soliman le Magnifique.
Alger et la côte du Maghreb passent ainsi sous l’autorité de l’empire ottoman. Quant à notre Barberousse, en 1536, il s’en va à Constantinople couler une retraite paisible jusqu’à sa mort en 1546.

J’ai quelque honte à l’avouer, Barberousse est resté, jusqu’à ce que j’étudie en 4 e le règne de Soliman le Magnifique, le nom de la prison d’Alger ! Je ne plaisante pas !

« À bien des égards, ce Khaïr ed-Din, dit “ Barberousse”, se présente en premier bâtisseur de l’Algérie moderne... Aujourd’hui pourtant, son action est bien mal reconnue... Seule à Alger le nom d’une prison perpétue son souvenir 1 . »
C’est un fait que j’ai toujours entendu les Français d’Algérie parler ou plutôt, devrais-je dire, caricaturer cette occupation turque, retenant essentiellement de la Régence d’Alger la course en Méditerranée. Alger, la cité barbaresque, ne devait sa fortune qu’aux corsaires renégats à sa solde qui écumaient la mer, ramenant dans les geôles du Turc de malheureux captifs, et surtout des captifs chrétiens, maltraités, corvéables à merci, peu coûteux ou encore vendus ! Sans doute y avait-il du vrai dans leurs propos, mais si la course a sévi, accompagnée de son lot de misères, la Régence d’Alger, du XVI e siècle au début du XIX e , ne peut être réduite qu’à cela. On ne peut oublier qu’elle est organisée, qu’elle dispose d’une administration et entretient des activités commerciales avec des négociants, livournais, génois, marseillais. D’ailleurs, depuis Napoléon, n’est-elle pas le grenier à blé de la France ?

Aujourd’hui, j’ép

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