Fanny Beznos ou la passion révolutionnaire
238 pages
Français

Fanny Beznos ou la passion révolutionnaire , livre ebook

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238 pages
Français

Description

Née en Bessarabie alors russe, Fanny Beznos arrive en France à l'âge de 6 ans. Commence pour elle une vie de rencontres : avec André Breton, avec le communisme et avec son mari Fernand Jacquemotte, citoyen belge. Dirigeante des Jeunesses communistes belges, elle est arrêtée en 1940 avec son mari et déportée au camp de Gurs, puis de Ravensbrück et d'Auschwitz où elle sera assassinée. Entre clandestinité et arrestations, Fanny Beznos épousa la culture et l'idéologie de ce qui fut sa nouvelle patrie : le communisme.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9782336351766
Langue Français
Poids de l'ouvrage 18 Mo

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Extrait

Fanny Beznos se It inscrire au registre des Juifs. Arrêtée comme
Dominique PHILIPPE
F a n n y B e z n o s ou la passion révolutionnaire
Fanny Beznos ou la passion révolutionnaire
Dominique Philippe
FANNYBEZNOS OU LA PASSION RÉVOLUTIONNAIRE
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-03668-7 EAN : 9782343036687
À mes parents
En guise de préface
Né en 1940, j’ai pourtant rencontré Fanny Jacquemotte à de multiples reprises…
On ne peut en effet se promener dans la mémoire des militantes et militants communistes de l’entre-deux-guerres sans qu’elle surgisse au détour d’une rencontre, d’une action, d’une réunion… Avec toujours des mêmes accents : l’admiration pour son engagement, son ardeur infatigable, ses convictions ancrées au plus profond, sa capacité à entraîner les autres…
Fanny Beznos, juive bessarabienne, arrivée à Paris en 1913 à l’âge de six ans, intégrée par l’école républicaine, devenue dactylo à 16 ans car l’argent manque dans la famille n’est qu’une étrangère que son adhésion à 20 ans aux Jeunesses communistes met en danger. La Belgique est sa terre d’expulsion, elle s’y intègre cependant par sa militance immédiatement renouée. Cela lui vaudra de connaître le petit jeu (qui n’a rien de ludique) des expulsions répétées, des clandestinités assumées. Jusqu’au jour où le maire communiste de la ville d’Halluin la marie avec Fernand Jacquemotte, lui offrant ainsi la nationalité belge. Le mariage qui stabilisa la militante offre d’ailleurs des éléments qui expliquent qu’il ne demeura pas uniquement administratif. Fernand
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Jacquemotte avait taquiné quelques années la poésie à Paris avant de devenir un cadre international des Amis de l’URSS. La Russie et la France la retrouvaient donc dans sa nouvelle « patrie ».
En dix ans, assumant diverses responsabilités, à proximité immédiate de la direction du PCB, elle va forger ce halo qui la distingue entre toutes. Victime de la clandestinité encore mal assurée des débuts de l’action résistance du PCB, elle « tombe » en octobre 1941. Elle avait, par la grâce des autorités belges connu une première déportation au camp de Gurs à l’été 1940. Ravensbrück, où elle réconforte ses compagnes, puis Auschwitz marqueront les étapes finales de son destin.
Nous connaissions de Fanny les grandes lignes de son parcours. Félicie Mertens et surtout Madeleine Jacquemotte, sa belle-sœur, avaient dans leurs écrits campé avec émotion le parcours belge de leur amie et évoqué son combat - encore toujours - à Ravensbrück pour saboter le travail dans les ateliers. Mais voici qu’un neveu de Fanny, déporté de France à Auschwitz à 15 ans nous est révélé et inspire l’auteur de ce travail à se lancer dans une enquête approfondie qui nous livre cette biographie complète et remarquablement documentée.
Voilà qui nous présente le cocon familial, évoqué notamment par sa sœur cadette, interrogée in extremis avant son décès, la vie avant la Belgique, le chaînon manquant.
Et l’un des maillons est la forte identité juive de la famille que Fanny a très peu importée dans sa phase belge, sinon -et ceci pose question - qu’elle s’inscrit au registre des Juifs en décembre 1940 ! Arrêtée comme communiste belge, Fanny disparaîtra dans la solution finale ! D’autres membres du parti ont posé ce geste, rétrospectivement
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incompréhensible et gommé la plupart du temps par les survivants. Nous n’avons donc pas ou peu d’explications à ce propos. Si la compréhension lui échappe, l’historien n’a pas à se faire juge.
Dominique Philippe ne le tente pas. Lié manifestement par une forte empathie à son sujet, il garde cependant la distance et déroule le trajet complet de cette e révolutionnaire du XX siècle. Sa reconstitution minutieuse offre des clés de compréhension de l’engagement militant communiste dans ce siècle à travers une femme peu commune. C’est par ces parcours militants que peut se comprendre pourquoi le communisme est apparu pour une partie de cette jeunesse des années 30 comme le chemin de l’émancipation, rêve généreux alimenté par la brutalité des rapports de classes, le statut de paria « offert » aux étrangers, la violence du fascisme telle qu’appréhendée personnellement par Fanny en Espagne. Il a raison de constater que sa vie « ne sera qu’une série de rendez-vous avec la violence d’État ».
Aujourd’hui que l’histoire du communisme n’apparaît pour les maîtres du penser correct que sous la forme d’une suite inintelligible de crimes, il est courageux voire téméraire de livrer à l’édition non pas un panégyrique, mais la vie d’une militante dont la réalité vécue offre un sérieux contrepoint à cette vision unilatérale, donc biaisée.
José Gotovitch Professeur honoraire de l’Université Libre de Bruxelles Membre de l’Académie Royale de Belgique Ancien Directeur du CEGES Président du Conseil scientifique du Centre des archives communistes en Belgique
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