Genèse d'un architecte

Jawhar Tahar

Description

Les années passent et Kamal est déterminé à surmonter les pires épreuves de la vie, à ne pas céder face au destin.
Après avoir réussi ses études au Maroc ; il ira à l’école d’architecture de Clermont-Ferrand.
C’est là, qu’il rencontrera le racisme. Il terminera ses études et obtiendra le diplôme d’architecte.
Il retournera à Casablanca où il se souviendra de l’enfant qu’il était dans cette ville, traditionnelle, belle et moderne, notamment par :
- l’ancienne et la nouvelle médina, si pittoresques et si contemporaines ;
- le centre-ville : un véritable musée de style d’architecture avec la grande mosquée Hassan-II et ses abords ;
- les zones périphériques : denses et anonymes.
Pour Kamal, l’architecture lui a permis de franchir de nouveaux obstacles et de grandir, tout en reconnaissant la complexité du métier de l’architecte pris entre les forces sociales, politiques, voire artistiques.

Informations

• Publié par: Les Éditions du Net
• Date de parution: 01 décembre 2020
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782312075990
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Genèse d’un architecte
Jawhar Tahar
Genèse d’un architecte
Casablanca , Clermont - Ferrand : Souvenirs d’enfance et d’adolescence, Architectures -architectes-villes, Kamal et les risques
Préface de Ludovic Ramadier
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2020
ISBN : 978-2-312-07599-0
« Connais -toi toi-même… »
Socrate
Je dédiais cet ouvrage à mes ex-enseignants de l’école d’architecture de Clermont-Ferrand à mes amis, mon auditeur et ma famille qui m’ont toujours encouragé et qui ont fortement contribué à faire de ce rêve une réalité.
Un grand merci donc à :
• Daniel Dujardin-Sadowy
• Jean-Marc Massot
• Amal Benboubker
• Ludovic Ramadier
• Karimallah Abdeslam
• Benssy Ibrahim
• Dohri Mohammed
• Maguy Carton de Wiart
• Kaid Ahmed, Maatti…, Moustader Ali
• Lotfi Sara, Salaheddine Ouadghiri, Françoise Lelong et à ma femme : Naima et ma fille : Hasnaa.
Enfin, mes derniers hommages vont également aux personnes proches disparues sans que je puisse leur témoigner de ma profonde gratitude de leurs soutiens indéfectibles alors que j'étais tout jeune étudiant si fragile et si vulnérable. Il s'agit de : Azmi Abdellah, M : Mayer, Régis Fernand, Aabouch, Elbachir et Moulaid.
Préface
De la naissance de Kamal
Qui est Kamal ?
Un personnage de roman ?
Un nom d’emprunt ?
Un pseudonyme ?
Est-ce que « Kamal » est l’auteur de ce roman ?
Est-ce que « Kamal » est Tahar ?
Tahar m’a dit : « Tu sais, Ludo, j’écris un roman. C’est un roman !
Il a des correspondances avec ma vie mais c’est un roman ».
Avec cette intelligence si acerbe et si elliptique de Tahar pour les formules qui transpercent le sens sans crier gare.
Alors, si ce récit est roman, ce n’est pas une biographie, la question est là.
Tahar est l’auteur ; il aurait pu écrire une biographie, mais ce serait un acte qu’il juge trop prétentieux.
Il pourrait dire avec la modestie qui le caractérise : « Ma vie, n’a pas d’intérêt en soi, ma vie n’a pas d’importance. En tout cas, pas celle d’être écrite. Alors , j’ai opté pour l’écriture d’un roman ».
Certes, le genre est moins pompeux, plus discret et plus accessible.
Cette distance entre le roman et la biographie, nous la retrouvons entre Kamal et Tahar.
Cette distance, nous le savons, n’existe que pour ceux qui ne lisent pas entre les lignes. Entre les lignes s’inscrit l’humanité et la pudeur d’un écrivain. Il nous fait comprendre ce que nous ne sommes pas.
Il nous fait comprendre que notre vie n’est que le rôle que nous nous efforçons de jouer.
Avec cette question incertaine et lancinante, qui revient sans cesse : est-ce moi ? Suis-je celui qui a adopté ce passé ? Suis-je cet exilé orphelin, qui aime, souffre, ressent en fait ?
Merci Tahar pour nous offrir cette réflexion et de nous faire partager nos dissociations.
Nous sommes les inconnues de nous-mêmes et regardons au travers du prisme de nos constructions psychiques s’écouler le temps qu’il nous reste.
Rôle social, familial, professionnel : sommes-nous en la « somme » ? Quel est notre être profond ? Sommes-nous Tahar ou Kamal ? Qui est l’architecte ?
Quelle est l’architecture de nos consciences ?
Un reflet, un roman sans importance, vraie question de l’auteur T. Jawhar qui scrute notre psychisme et ouvre au scalpel le récit avec sincérité et cet ultime espoir de réunifier nos séparations traumatiques.
KAMAL – TAHAR
LAMAK – RAHAT
Anagramme et homothétie de l’écriture, dans l’absence voulue d’un palindrome, T. Jawhar construit ses architectures sémantiques en les liant aux aléas de sa vie.
Ainsi, nous devenons cette alchimie mystérieuse, tour à tour acteur et auteur de nous-mêmes sans jamais savoir qui nous sommes vraiment.
Parce qu’étrangers et distanciés, nous regardons nos êtres intimes s’agiter sans jamais s’atteindre.
Parce que l’architecture de Tahar se construit de toutes ses découvertes psychologiques et qu’il donne à l’architecture un trophée ; celui de ses réflexions et de l’analyse de son histoire entre la France et le Maroc.
Choix de parcours, entre ces lieux et ces différentes sciences, ce livre « Une résilience, un architecte » infléchit la pensée déterministe et organisatrice de notre époque vers celle plus humaine d’une architecture transversale, philosophique et civilisationnelle.
Des croyances de plus en plus étranges, une réalité de plus en plus insaisissable où interviennent toutes sortes de forces obscures…
Des inversions de sens improbables ainsi que des discours pseudo-scientifiques articulent désormais le reel ; certains en proie à une logorrhée s’agitent seuls en essayant de structurer une sémantique purement individuelle. Le monde change et, pris dans ses ramous, aurons-nous l’intelligence et la sagesse de le comprendre avant qu’il ne nous entraine dans de curieux et singuliers méandres ?
T. Jawhar, architecte, nous montre la voie. Puis s’amuse et joue de cette ambiguïté en portant l’habit du narrateur.
Sans nous en rendre compte, nous sommes transportés par cette fausse naïveté et découvrons avec tendresse appartenir à ce même genre humain ; cette humanité, au-delà des différences géographiques ou culturelles, au-delà des continents.
Ludovic Ramadier Architcte DPLG
Avant -propos
Le propos de ce témoignage portera essentiellement sur les risques et les difficultés rencontrées par Kamal, depuis l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte. Et aussi, sur toutes ses années d’exercice du métier d’architecte à Casablanca au Maroc.
Kamal est orphelin depuis l’âge de trois ans. Il a six ans, abandonné, sans affection et sans amour. Il vit à la nouvelle médina de Casablanca, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre de ses demi-frères et sœurs.
Si l’histoire de l’enfance de Kamal est traumatisante, celle de son adolescence est révélatrice car il prend nettement conscience qu’il doit tracer sa voie et bien tenir le gouvernail de son destin !
Kamal dira dans cet ouvrage, comment il a pu faire face aux pires épreuves de la vie, notamment face à un traumatisme d’enfance qui aurait pu le détruire !
Réussira-t-il à poursuivre ses études, à surmonter les obstacles et les blessures comme la peur du rejet, l’angoisse d’abandon, la crise d’adolescence où tout semble se transformer ?
Réussira-t-il à se prendre en main, à s’aimer, à se recentrer sur lui-même, sans tomber dans le mécanisme de la perversion narcissique ?
Dans ces conditions, l’architecture comme domaine vaste et varié, ne pourrait être qu’un facteur de résilience par excellence se demanda Kamal ?
Kamal dira et citera par ailleurs les différentes définitions et interprétations de l’architecture, de l’urbanisme, selon des architectes, sociologues, écrivains, philosophes connus.
En prenant l’exemple de la ville de Casablanca en tant que grande capitale économique du Maroc, Kamal, identifiera, décrira et développera :
– l’ancienne médina ;
– le centre-ville ;
– la nouvelle médina ;
– les zones périphériques ;
– la commune de « l’ex-Salmia » (l’actuelle commune de « Sbata »).
Kamal, en tant qu’architecte de la ville, racontera comment il a pu et su prendre des risques si difficiles et si traumatisants pour arriver enfin à s’en sortir indemne !
P REMIÈRE PARTIE : Souvenirs d’enfance et d’adolescence
« L’adolescence est le passage entre le monde donné de l’enfance et l’existence d’homme à fonder. »
Simone de Beauvoir
Chapitre I. Kamal à Casablanca
« En vérité, le chemin importe peu, la volonté d’arriver suffit à tout. »
Albert Camus
Kamal est orphelin, il a six ans et vivait à la nouvelle médina, chez ses demi-frères et sœurs et plus tard, il entrera à l’orphelinat et au foyer de l’étudiant pour poursuivre ses études.
Voici, ci-après quelques éléments relatifs au contexte de l’époque :
É VÈNEMENTS DE CASABLANCA

En ces années 50, le peuple marocain mène une lutte de libération.
Des émeutes sont à signaler au centre-ville et aux différents « Derbs » de la nouv