Gordon Pacha
366 pages
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Gordon Pacha , livre ebook

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Description



Achille Biovès



"Gordon pacha occupe une place à part dans l'histoire de son pays : il ne contribua ni par ses talents de général, ni par son habileté de diplomate à la grandeur de sa patrie, il ne se distingua qu'au service de l'empereur de Chine et du khédive d'Egypte, et cependant il est de la race de ces grands aventuriers "qui, dit-il un jour, ont mis l'Angleterre au point où elle est et qui l'y maintiendront."




Charles Gordon (1833-1885), connu sous le surnom de "Gordon Pacha" et parfois "Chinese Gordon", était un officier de l'armée britannique qui, de la Chine au Soudan, mit ses connaissances au service des gouvernements pour mater des révoltes comme celles des Taïpings ou celle du Darfour.



Cet aventurier, véritable visionnaire et mystique, avait soin de protéger les populations qu'il avait sous sa responsabilité. Il s'attaqua au trafic d'esclaves. Mais les intérêts auxquels il se consacrait n'étaient guère les mêmes que ceux des gouvernements et des banques.



Il mourut, lâché par le gouvernement anglais, lors de la prise de Khartoum par les Derviches.



Biographie parue en 1909.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 novembre 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782374631059
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0026€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un grand aventurier du XIX e siècle


Gordon Pacha


Achille Biovès


Novembre 2015
Stéphane le Mat
La Gibecière à Mots
ISBN : 978-2-37463-105-9
Couverture : pastel de STEPH’
lagibeciereamots@sfr.fr
N° 106
Préface

Gordon pacha occupe une place à part dans l’histoire de son pays : il ne contribua ni par ses talents de général, ni par son habileté de diplomate à la grandeur de sa patrie, il ne se distingua qu’au service de l’empereur de Chine et du khédive d’Égypte, et cependant il est de la race de ces grands aventuriers « qui, dit-il un jour, ont mis l’Angleterre au point où elle est et qui l’y maintiendront. »
On représente généralement l’Anglo-Saxon comme utilitaire, égoïste, incapable de sacrifices que ne dicterait pas son intérêt ; l’exemple de Gordon est là pour prouver que la Grande-Bretagne a engendré des fils qui ont poussé le dévouement à la cause des faibles et des opprimés aussi loin que les paladins hypothétiques de la Table-Ronde. Gordon a consacré son existence à secourir des gens que leurs infortunes seules lui rendaient chers. Pendant vingt-cinq ans nous le voyons courir des rives du Yang-tsé à celles du Nil, de l’Inde au Cap, et prodiguer partout les trésors de son cœur, les ressources de son intelligence aux peuplades jaunes ou noires victimes de la guerre ou d’un fléau pire, la traite.
Officier du génie, combattant de Crimée, membre de la commission de délimitation de la frontière turco-russe en Bessarabie et en Arménie, attaché à l’expédition de Chine en 1860, mandarin chinois et chef de l’armée toujours victorieuse, directeur des travaux de défense sur la Tamise, commissaire anglais pour la surveillance de la navigation des bouches du Danube, gouverneur des provinces équatoriales égyptiennes, puis mouchir et hokomdar du Soudan, secrétaire du vice-roi des Indes, conseiller bénévole de la cour céleste, commandant du génie dans l’île Maurice, major général anglais, chef des troupes de la colonie du Cap, pèlerin en Terre-Sainte, derechef vice-roi du Soudan, ce n’est ni l’amour des aventures, ni la soif de l’or, ni l’attrait de la gloire qui le ballottent ainsi sur tout l’ancien monde. À la vérité, nul ne sentit mieux que lui « qu’il est triste de s’arrêter, de faire une fin, de se rouiller comme une épée au lieu de briller et de se polir par l’usage. Respirer, est-ce donc vivre ! » (1) L’horreur de l’oisiveté et aussi une foi inébranlable dans l’intervention continuelle de la Providence le déterminèrent à accepter toutes les missions. Il mourut pauvre, ayant toujours dépensé jusqu’à son dernier sou afin de soulager les malheureux. Enfin il fit des efforts sincères pour étouffer le bruit de ses exploits.
Malgré tout, son nom était promptement devenu populaire dans le Royaume-Uni. Cependant nombre de ses compatriotes ne lui rendirent pas immédiatement justice ; les politiciens surtout, qui devaient après sa mort faire chorus avec Gladstone et le proclamer le héros des héros, n’avaient pas assez de défiance, de mépris pour cet imprudent

« Empanaché d’Indépendance et de franchise. »

On le comparait tout haut à Bayard, le chevalier sans peur et sans reproche, tout bas on le tenait pour fou. Comment s’en étonner ! Il heurtait sans ménagement intérêts et préjugés, dévoilait avec brutalité la duplicité des souverains, des hommes d’État, de la foule, sacrifiait toutes choses à ce qu’il considérait comme son devoir. Il se constitua le champion de l’humanité et rien ne l’arrêta dans sa croisade. Comme le héros de Cervantès, il prit parfois des moulins à vent pour des géants, des galériens pour d’honnêtes gens, des filles d’auberge pour des princesses déguisées. Comme don Quichotte, il fut victime de son ardent amour pour un idéal irréalisable, mais, comme lui aussi, il mérite l’admiration de tous, car il avait l’âme haute. En France on n’eut jamais beaucoup de sympathie pour Gordon en qui on ne voyait qu’un missionnaire botté, instrument d’une ambition pour laquelle le monde semble trop petit. Il fut lui-même quelquefois sévère pour un peuple dont il entendait difficilement la langue ; pourtant sur ses derniers jours, abandonné dans Khartoum, enragé de l’hostilité des ministres et des diplomates anglais, il proposa l’intervention au Soudan de l’antique rivale, disant : « Quand on n’a plus de chevalerie chez soi il faut en chercher chez le voisin. » Mais cet hommage tardif n’est pas ce qui doit inviter les Français à étudier sa carrière : pour bien connaître l’Angleterre il n’est pas inutile de savoir qu’elle a produit des hommes comme le généreux Gordon.


P RINCIPALES SOURCES CONSULTÉES

Les écrits de la main de Gordon abondent ; en première ligne il faut citer sa correspondance, surtout celle adressée à sa famille, à sa sœur, Miss Augusta Gordon qui, héritière du héros, a légué tous ses papiers à la bibliothèque de Southampton. Il faut y joindre ses rapports insérés dans les Blue Books et les publications du gouvernement égyptien, ses journaux, édités par ses admirateurs, enfin son ouvrage intitulé Reflections in Palestine , London, 1884. Ont été publiés en outre :
– Colonel Gordon in Central Africa, 1874-1879 , from original letters and documents by G. Birkbeck Hill, London, 1881 ;
– Général Gordon’s letters from the Crimea, the Danube and Armenia, éd. by D. C. Boulger, London, 1884 ;
– Général Gordon’s private Diary of his Exploits in China amplified by S. Mossman, London ; 1885 ;
– The Journals of Major general C, G. Gordon, C.B., at Khartoum , printed from the original M. S. S. by A. Egmont Hake, London, 1885 ;
– Gordon, a woman’s mémoires of him, and his letters to her from the Holy Land, London, 1885 ;
– Gordon’s letters to the Rev. R, H, Barnes, London, 1885 ;
– Letters of général C. G. Gordon to his sister , M. A. Gordon, London, 1888 ;
– Général Gordon’ s last Journal. A fac-similé of the last of the six volumes of Journals despatched by Général Gordon, before the fall of Khartoum, London, 1885 ;
– Gordon’s Diary of the Taeping rébellion , ed, A. E. Hake, 1890.

Ses biographies sont nombreuses :
– The Ever victorious Army , by Andrew Wilson, London and Edinburgh, 1868 ;
– Story of Chinese Gordon, by A. E. Hake, London, 1884 ;
– General Gordon , by colonel sir W. F. Butler, sans date, dans la collection Men of actions séries ;
– Life of general Gordon by the author of « Our Queen » Edinburgh, 1884 ;
– Chinese Gordon, a succinct record of his life , by Archibald Forbes, London, 1884 ;
– The Life of Chinese Gordon by Allan, sans date ;
– Charles George Gordon a sketch by Rev. R. H. Barnes, 1885 ;
– Events in the Life of Charles George Gordon , by Henry William Gordon (son frère), London, 1886 ;
– Last words with Gordon by lieutenant général sir G. Graham, 1887 ;
– Events in the Taeping Rébellion by A. Egmont Hake, London, 1891 ;
– England’s hero and Christian Soldier. Life of Gordon , sans nom d’auteur, London, 1894 ;
– Life of general Gordon , sans nom d’auteur, London, 1894 ;
– The life of Gordon by Demetrius G. Boulger, 2 vol., London, 1896 ;
– Gordon in China and the Soudan by A. Egmont Hake, London, 1896.

En France on a :
– Journal du général Gordon, siège de Khartoum , avec préface de A. Egmont Hake, traduction de M. A. B., Paris, 1886 ;
– Lettres de Gordon à sa sœur, écrites du Soudan, traduction de Philippe Daryl, 4 e édition, sans date.

Il existe deux biographies françaises de Gordon :
– Charles Gordon, un héros , par F. Grin, 1885, complétée la même année par Charles George Gordon, le défenseur de Khartoum , du même auteur ;
– Le général Gordon, par M. A. de Bovet, Paris, 1890.

Nous ne pouvons que rendre hommage à nos devanciers, mais M. Grin écrivait au lendemain de la catastrophe de Khartoum et il n’a pu connaître nombre de documents. Quant à l’ouvrage de Mademoiselle M. A. de Bovet, il a paru dans la collection de « la Bibliothèque instructive et amusante, » et nous avons cru qu’il y avait place à côté pour une étude s’adressant à un tout autre public.
I
La guerre de Crimée

Les Gordon. – Enfance de Charles Gordon. – L’école militaire. – Il est nommé officier du génie. – Il obtient d’être envoyé devant Sébastopol. – Jugements sur les troupes françaises et russes. – Sa conduite pendant le siège. – Séjour en Crimée. – Il est adjoint aux commissions de délimitation de la frontière turco-russe en Bessarabie et en Arménie, – Il est nommé instructeur à Chatham et passe capitaine.

Charles Georges Gordon, célèbre sous les noms de Gordon le Chinois et de Gordon pacha, naquit à Woolwich (2) le 28 janvier 1833. Sa famille appartenait à une tribu écossaise que certains (3) disent d’origine danoise, et que d’autres (4) font remonter jusqu’à un aventurier normand attiré en Angleterre par Édouard le Confesseur et passé en Écosse pour soutenir Malcom Canmore contre l’usurpateur Macbeth. Le clan, un des plus belliqueux des Highlands, devint assez puissant pour s’allier aux Stuarts, et, lorsque le premier Pitt rattacha les montagnards à la dynastie hanovrienne en les enrôlant dans l’armée, un des régiments formés reçut le nom de Gordon qu’il porte encore.
Les aïeux directs de notre héros furent dignes de cette race guerrière : dans une sorte de généalogie, due à la plume du père de Ch. Gordon, nous ne relevons que des militaires. Ce père lui-même parvint au grade de lieutenant général, et laissa le souvenir d’un brave soldat. En 1817, il épousa Élisabeth Enderby, issue d’une lignée de grands armateurs dont les vaisseaux, tout en péchant la baleine dans l’hémisphère austral, contribuèrent puissamment à l’exploration et à la colonisation de ces régions.
Élisabeth Enderby fut une femme remarquable ; mère modèle, elle éleva parfaitement onze enfants, dont cinq garçons. Charles était le quatrième. Il suivit d’abord ses parents dans diverses garnisons : Dublin, le fort Leith, Corfou. À dix ans on le mit au collège de Taunton qu’il ne quitta que pour se préparer à l’école militaire de Woolwich où il entr

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