Jean de Renaud
214 pages
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Jean de Renaud , livre ebook

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Description

Juillet 1494. Les murailles de Turin, Gènes, Florence, volent en éclats sous la puissance des boulets métalliques de l’armée royale française. Il sera désormais vital pour les défenseurs italiens de renforcer les murailles d’enceinte des villes pour que ces boulets métalliques soient moins destructeurs. En rupture avec l’architecture militaire médiévale, les ingénieurs italiens, vont succéder aux maîtres-maçons et architectes pour contrer efficacement les attaquants avec « le tracé à l’italienne ». Le rempart médiéval traditionnel en maçonnerie est remplacé par un mur de terre remparé dans lequel les boulets s’enfoncent dès lors sans causer de dégâts. Des bastions, armés de canons, remplacent les tours pour interdire aux pionniers l’accès au pied de l’enceinte et faire, à terme, disparaître les échelles pour entrer dans une place. Ces deux innovations permettent de rétablir un équilibre entre défenseurs et attaquants.


La rivalité constante entre les deux souverains, les plus puissants d’Europe, François 1er et Charles Quint, va faire de Jean de Renaud un officier d’artillerie, spécialisé dans l’attaque des places. De grandes dates marquent la première partie de son parcours : 1515 : victoire de Marignan – 1524 : invasion de la Provence – 1525 : défaite de Pavie.


Face à l’agressivité de l’empire germanique, François 1er se doit maintenant de protéger impérativement les frontières du royaume. Le « tracé à l’italienne » va présider à une réfection totale des places fortes stratégiques. C’est une « ceinture de fer » que François Ier initie. A 40 ans, choisi par le roi de France, Jean de Renaud va prendre une autre dimension en se consacrant désormais à fortifier nos frontières. Il va multiplier les déplacements, passant d’un chantier à l’autre, de la Picardie à la Provence. Il va mettre son art au service de deux rois successifs, François Ier et Henri II, comme « commissaire aux fortifications et réparations des places de frontières ». De tous ses chantiers, son chef-d’œuvre est incontestablement Saint-Paul-de-Vence où il se consacre à la fortification d’un site exceptionnel, resté pratiquement en l’état.


Son rôle capital au siège historique de Metz en 1552, où Charles Quint subira sa plus grande défaite, lui vaut d’être honoré par le roi et célébré par le maréchal de Thou qui écrit dans ses mémoires, qu’il était « le plus grand spécialiste des mines de son époque ». Philippe II ayant attaqué Saint-Quentin, Jean de Renaud, en vieux capitaine fidèle à l’esprit provençal, où : « chacun, dans ce péril extrême, se fait soldat depuis l’âge de 14 ans jusqu’à 60 », rejoint cette ville de Picardie. Retranché avec l’amiral de Coligny, Ambroise Paré et moins de 2 000 hommes, il va résister désespérément pendant trois semaines avant d’être blessé mortellement à 60 ans, après plus de 40 ans au service du royaume de France.




Dans cette biographie, l’auteur nous fait découvrir dans sa réalité opérationnelle au quotidien, le parcours du premier ingénieur militaire choisi par François Ier pour construire « la ceinture de fer », étape tout à fait remarquable en sites fortifiés sur les frontières du royaume. Ceinture fortifiée que Vauban terminera, un siècle et demi plus tard, en « pré carré ».

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381241609
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0034€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières Introduction Aux murailles ! Juillet 1494… A nous l’Italie ! Jehan Reynaud Turin… le tracé à l’italienne Au nom du roy… Sortez les bêtes ! Il faut contreminer ! L’ingénieur militaire de François 1er Sur un chantier de fortification De chantier en chantier Besogner sans délai en Picardie ! En Bresse et en Bourgogne… En Provence, « à Sainct Pol de Vence » Sus aux hérétiques du Luberon ! À nous l’Angleterre ! Le roi est mort… Vive Henri II ! À la Saint-Jean… En famille, au domaine de Granville Antibes et Toulon Tous à Metz ! La dernière procuration Août 1557, Saint Quentin…le piège ! Tenu en doute de mort ! La chapelle Jean de Renaud Conclusion Annexes L’héritage de Jean de Renaud Illustrations Remerciements Contamine (Philippe) - L'artillerie royale française à la veille des guerres d'Italie. Beck (Bernard) - Les urbanistes et ingénieurs italiens au service de François Ier et Henri II en Normandie et en France.

Jacques Duclaux
 
Jean de Renaud
 
Biographie

FABRIQUÉ EN FRANCE
 
ISBN : 978-2-38124-160-9
© Juin 2022, YOUSTORY
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation, de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
L’auteur est seul propriétaire des droits et responsable du contenu de ce livre.

Jean de Renaud
« dit Saint Remy »
 
 L’ingénieur militaire de François I er  
1497 – 1557

à René Vialatte
 
et Jean Delrieux

Ce sont les hommes et non les pierres
qui constituent le meilleur rempart des cités
 
Périclès

Introduction
 
 
 
« Si vos ancêtres lorrains sont devenus français, c’est grâce à deux grands capitaines : Strozzi et Saint Remy, qui, au siège de Metz, ont infligé à Charles Quint sa plus grande défaite ».
Cette conviction d’un professeur d’histoire, qui, ce jour-là, nous faisait vivre avec passion le siège de Metz a resurgi, des années plus tard, à Saint-Rémy-de-Provence, en visitant une chapelle funéraire et en découvrant que le personnage inhumé, appelé Saint Remy, se nommait en réalité Jean de Renaud. Par leurs recherches, Henri Rolland, Jean Delrieux, Nicolas Faucherre, David Buisseret, entre autres, ont contribué alors à me faire mieux connaître « l’ingénieux capitaine », dont René Vialatte, historien passionné de Saint-Paul-de-Vence, a fait authentifier l’œuvre dans sa ville.       
Au Moyen-Âge, pendant des siècles, des milliers de châteaux forts ont couvert le royaume de France. Beaucoup de « Vieilles Murailles » qui entouraient nos villes, ont dû ensuite évoluer et s’adapter pour répondre aux nouvelles méthodes d’attaque, apparues au début de la Renaissance. Le mérite en revient, en particulier, à Jean de Renaud, un de ceux qui ont réussi, en France, à réaliser la première étape de la fortification « à la moderne ».
 
Dans cette biographie, j’ai souhaité faire découvrir dans sa réalité opérationnelle au quotidien, le parcours du premier ingénieur militaire de François I er . Bertrand de Salignac, grand témoin de ce parcours, écrivait ainsi au roi Henri II en préambule de ses mémoires sur le siège de Metz en 1552.
 
Sire « Les hommes vertueux qui travaillent en votre service, outre les bienfaits qu’ils peuvent espérer de votre libéralité, attendent encore cette récompense que le témoignage de leurs faits soit rendu tel, qu’ils puissent être estimés entre vos autres sujets, et jouir toute leur vie de l’honneur qui leur demeure de vous avoir bien servi, laissant après la mort leur nom perpétuel à la postérité ».

Aux murailles !
 
 
 
Voilà le cri que nos ancêtres ont dû entendre à maintes reprises au cours des siècles, quand des agresseurs se présentaient devant les murs qui entouraient nos villes et nos villages. Ce cri était depuis longtemps la réponse du faible au fort, dans ce combat éternel entre l’épée et la cuirasse, combat qui devient, à l’époque de Jean de Renaud, le combat sans cesse renouvelé entre le boulet et la muraille. Le perfectionnement du boulet ayant toujours, comme celui de l’épée l’avait sur la cuirasse, un temps d’avance sur la muraille.
Juin 1441. En ce début de matinée, à Pontoise, le siège de cette petite ville vient juste de commencer. Et comme la nécessité l’impose depuis toujours, au début d’un siège, les habitants de Pontoise, ainsi que les hommes d’armes qui se sont rassemblés rapidement en haut des remparts pour se défendre, essaient de prévoir où et comment l’assaillant va « faire bresche ». Terme, qui, à cette époque, se résumait ainsi : créer la plus large ouverture possible dans le rempart - pénétrer en force - envahir la place.
Mais soudain, ces mêmes défenseurs voient avec stupeur, voler en éclats et s’effondrer autour d’eux les merlons et les créneaux de l’enceinte médiévale derrière laquelle ils se protègent, et ils découvrent, avec effroi, que ces terribles dégâts ne sont pas causés par des boulets de pierre, mais par des boulets métalliques.
C’est un tournant majeur, qui donne à nouveau aux attaquants un avantage décisif sur les défenseurs qui, pour survivre, vont devoir réagir. Cette situation, qui va durer plusieurs dizaines d’années, pendant lesquelles les deux types de boulets seront utilisés, est appelée : la « crise du boulet métallique 1 ». En effet, quand ils frappent un rempart, ces boulets métalliques ne se brisent pas et sont plus destructeurs que les boulets de pierre qui, le plus souvent, éclataient en morceaux. De plus, ayant un volume plus réduit 2 , ils offrent une moindre résistance à l’air, d’où la possibilité d’un tir plus tendu. Pour la première fois, une artillerie peut maintenant faire brèche, en concentrant des coups plus précis et plus nombreux sur un point d’attaque choisi.       
A leur tour, les défenseurs se doivent d’adopter l’artillerie. Quoi de mieux, en effet, pour s’opposer aux canons, que d’en avoir soi-même ? Au fil du temps, ils vont commencer à placer des pièces d’artillerie de petit calibre au sommet de leurs tours. Puis, pour multiplier les ouvertures de tir, ils construiront de nouvelles tours équipées de pièces d’artillerie plus nombreuses et plus puissantes. Enfin, dans un troisième temps, pour compléter leurs enceintes, nos défenseurs vont relier leurs tours entre elles par de larges plateformes : les courtines, aptes à recevoir plusieurs canons.
 
Canons sur courtine d’une enceinte
 
Après ces évolutions, le résultat sera certes plus efficace pour retarder l’approche des assaillants, et même détruire une partie de leurs pièces d’artillerie. Mais ces mêmes assaillants réussiront toujours à arriver au pied du rempart et à faire brèche, en pratiquant la sape. En action depuis l’Antiquité, ce moyen consiste pour les pionniers des assaillants, à enlever les grosses pierres à la base du rempart pour y creuser une ouverture. Dans celle-ci, ils placent alors un baril de poudre, dont l’explosion va disloquer le rempart, le faire brusquement s’effondrer et ouvrir une brèche pour entrer dans la place.
Dans leur approche du rempart, les pionniers des attaquants ne craignent pas les tirs des défenseurs, pour la simple raison qu’ils sont à l’abri, car ils choisissent toujours de venir saper, souvent de nuit, dans l’angle mort des tours (triangles rouges).
 
Angle mort des tours
 
Ainsi les projectiles des canons et des arquebuses des défenseurs ne peuvent pas les atteindre. Que la tour soit carrée ou ronde, il existe toujours un angle mort pour se protéger. Cette situation va durer en Europe, pendant plusieurs dizaines d’années, sans qu’une réponse soit apportée aux deux points vitaux : supprimer les angles morts des tours pour empêcher le travail de sape des pionniers, et renforcer les murs pour que les boulets métalliques soient moins destructeurs.
Et c’est en Italie, en 1494, que la prise de conscience de ces deux points vitaux va surgir, suite à la « descente » de l’armée royale française de Charles VIII.
Juillet 1494… A nous l’Italie !

A l’égal de ses ancêtres, le « rêve italien » est toujours très présent dans l’esprit du roi de France, Charles VIII. «  Belle, riche et divisée », l’Italie est alors la région la plus prospère et la plus urbanisée d'Europe. Elle attire toute la noblesse française qui aspire à participer à cette « longue fête 3 ». Cette richesse attire les rois de France, qui, dès lors, veulent la contrôler ; mais les querelles y sont incessantes entre le duché de Milan, le royaume de Naples, la république de Gênes et celle de Venise, entre autres. En cas de discorde, ces différentes républiques et principautés, rivales et souvent ennemies, n’hésitent pas à demander de l’aide aux souverains européens pour les secourir.
Suite à la requête du duc de Milan et en vertu de ses droits sur la Provence et le royaume de Naples qui lui ont été transmis par son oncle René d’Anjou, Charles VIII va descendre en Italie. Son expédition à Naples a donc pour but de rendre effective cette royauté.
Fin juillet 1494, Charles VIII quitte Lyon à la tête d’une puissante armée de 30 000 hommes. Son atout majeur est une formidable artillerie de 70 canons en bronze, plus légers et plus rapides à déplacer car tirés par des chevaux et non par des bœufs. Ce sont des pièces d’artillerie ne tirant que des boulets métalliques, capables avec des pièces lourdes (canons et grandes couleuvrines) de détruire tours et remparts et avec des pièces plus petites (serpentines et faucons), de «  nettoyer  » les chemins de ronde des enceintes. Cette artillerie facilitera les brèches et fera, à terme, disparaître la nécessité des échelles, utilisées depuis des siècles, pour entrer dans une place. Toute cette troupe, passe le 2 septembre, par le col de Montgenèvre, à 1850 mètres d’altitude. Elle est encore loin des riches plaines d’Italie, où elle pourra « se nourrir sur l’habitant ».
Les Alpes passées, Charles VIII va se jouer des difficultés et traverser l’Italie à grande vitesse. Il est à Turin le 5 septembre, à Asti le 9. Mais la petite vérole le stoppe dans cette v

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