Le printemps entre en Seine
89 pages
Français

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Description

Sofia Giacomuzzi a été diagnostiquée bipolaire à l’âge de 17 ans. Authentique témoignage du parcours de sa vie à la recherche du bonheur, ce livre nous fait découvrir la difficulté, lorsque l’on est atteint de cette maladie, de pouvoir aspirer à « une vie normale ».
La première partie est émaillée de ses histoires d’amour qu’elle nous confie dans une grande intimité. Passion, espoir et désillusion se mêlent dans un tourbillon incessant, l’Amour inaccessible étoile qu’elle touche toujours du doigt mais elle n’arrive jamais à y accéder.
Puis, comme une fuite à la réalité, elle nous conte un séjour imaginaire en Italie, dans la « grande maison rose » refuge de son enfance où, petite fille, elle a vécu ses plus beaux souvenirs.
Les personnes les plus importantes de sa vie l’entourent, sa famille accompagnée d’artistes chers à son cœur.
Mastroianni, Fellini, Marguerite Duras… mènent la danse dans un chant onirique.
Sofia nous invite à travers ses mots qu’elle pose pour voyager au cœur de sa maladie où la complexité de tisser des relations humaines fait loi.
Sophia, dans l’ombre de sa maladie n’a jamais cessé d’écrire, c’était une thérapie pour elle, peu de temps après avoir couché les dernières lignes de son récit et écrit le mot fin, elle a décidé de rejoindre son paradis blanc, là où la souffrance s’efface.

Informations

Publié par
Date de parution 04 février 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312079646
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le printemps entre en Seine
Sofia Giacomuzzi
Le printemps entre en Seine
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2021
ISBN : 978-2-312-07964-6
À
Vincenza
Lucia
Patrice

Merci
à
Marcelle
Marie
Maryse
Avant -propos
Une jeune femme aux yeux noirs se promène à Saint-Germain-des-Prés, elle sourit à la vie, s’offre une flûte de champagne au café de flore, les regards se croisent, les rencontres naissent…
Sophia, qui n’a jamais cessé d’écrire, à été diagnostiquée bipolaire à 17 ans. Né de ses passions, ce livre nous fait parcourir son chemin à la recherche du bonheur.
La première partie est émaillée de ses histoires d’amour qu’elle nous confie dans une grande intimité. Passion, espoir et désillusion se mêlent dans un tourbillon incessant.
Puis, comme une fuite à la réalité, elle nous conte un séjour imaginaire en Italie, dans la « grande maison rose » où, petite fille, elle a vécu ses plus beaux souvenirs. Les personnes les plus importantes de sa vie, sa famille accompagnées d’artistes chers à son cœur l’entourent. Mastroianni, Fellini, Marguerite Duras… mènent la danse dans un chant onirique.
Amoureuse et curieuse, elle aimait le cinéma, la littérature, chiner, flâner dans Paris, refaire le monde à la terrasse d’un café, mais par dessus tout retrouver la « grande maison rose » d’Italie, refuge de son enfance.
Sofia nous invite à travers ses mots qu’elle pose pour voyager au cœur de sa maladie où la complexité de tisser des relations humaines fait loi.
Alternant phases d’excitation et de dépression, les troubles bipolaires concernent entre 1 et 2,5 % de la population. L’OMS les placent au 6 ème rang mondial des handicaps.
Maladie mentale chronique, les troubles apparaissent majoritairement entre 15 et 25 ans et persistent toute la vie. Les malades présentent une espérance de vie réduite de 10 ans en moyenne par rapport à la population générale.
La bipolarité est une maladie contraignante, affectant la vie quotidienne en perturbant la mémoire, l’attention, le sommeil.
Une insomnie sans fatigue peut être le signe d’un épisode maniaque, une jovialité ludique, expansive et euphorique, les idées fusent, les projets sont multiples, grandioses et inadaptés. Désinhibé, le patient fait des plaisanteries caustiques, osées, des jeux de mots faciles, des calembours.
A contrario un épisode dépressif se manifeste par une fatigue excessive où le patient reste le plus souvent prostré au fond de son lit, se plaignant d’une grande lassitude. La perte d’intérêt et de plaisir est presque toujours présente. Le sujet décrit un sentiment de vide, la volonté est absente et ne lui permet plus d’agir.
Le trouble bipolaire est la pathologie psychiatrique qui présente le risque le plus élevé de suicide et tentatives de suicide : 25 à 50 % des patients font au moins une tentative de suicide, et 15 à 20 % meurent par suicide.
P REMIÈRE PARTIE : L’histoire de Philippe
À Sofia
La Porte des Lilas a vu s’enfuir l’hiver
Au vert galant pour mieux rêver
Amoureusement la Seine a regagné son lit
Assiégé de moineaux picorant le soleil
Paris de rêve à Saint - Germain -des- Prés
Un grand petit déjeuner de couleurs
Les chaises des bistrots débordant aux terrasses
Éclaboussant de rires les longs tabliers blancs
Des garçons de café éblouis par la fille
Enceinte d’une guitare
Et qui s’en va en chantant
Dès l’aube au pont Sully
L’Île Saint - Louis a confié
« Je passe cette année mes vacances à Paris »
J.J. 14 avril 1984
Après …
Dis-moi que tu comprends Philippe, j’ai préféré te lire le texte plutôt que te l’envoyer par courrier.
On me dit très souvent que je suis la seule à savoir lire mes textes alors ces mots que j’ai voulus pour toi, que j’ai écrits pour toi, j’ai préféré te les dire moi-même.
Je voulais que tu entendes une voix qui venait du cœur. Je pensais que l’émotion de la femme face à toi te donnerait le courage de te battre, le courage d’être, tout simplement.
Je t’avais passé un petit message sur ton portable le samedi 19 octobre au matin :
« J’ai des choses à te dire. »
Tu m’avais appelée assez rapidement et je t’avais dit que je ne pouvais pas te dire ces choses au téléphone, j’avais insisté pour te voir le soir même.
En fin d’après-midi, tu m’avais rappelée. Il me semblait bien que tu voulais annuler notre rendez-vous. J’ai insisté, c’était très important. Tu as accepté de me voir très tard, une fois que tu aurais fermé le restaurant.
Je suis partie de chez moi, il était presque minuit. D’Orly jusqu’à chez toi, rue Viala, tout près de la Tour Eiffel, il doit y avoir une quinzaine de kilomètres. J’ai conduit très nerveusement, j’étais très contrariée. Tu avais voulu annuler notre rendez-vous. Je ne comprenais pas. D’ailleurs depuis le début de la semaine, je te trouvais bizarre, plus du tout prévenant avec moi.
Que s’était-il passé ? Qui étais-tu vraiment ?
J’étais trop sur mes gardes pour ne pas savoir qu’il faut du temps pour connaître quelqu’un et je ne te fréquentais que depuis un mois.
Quand j’ai stationné rue Viala, je t’ai appelé de ma voiture, tu quittais le restaurant et tu venais en moto.
Du boulevard de la Tour-Maubourg jusqu’à chez toi, il faut une dizaine de minutes. Je t’ai attendu, bouclée dans la voiture. Seule, je ne suis pas très rassurée la nuit dans Paris.
Je t’ai vu arriver de loin, la nuit était claire ce soir là, et ton visage paraissait crispé.
Nos retrouvailles ont été plutôt froides. Ensuite j’ai fait très attention à bien contrôler ma respiration pour monter le plus vite possible les cinq étages qui mènent a ton appartement.
Enfin, nous y étions. J’étais fatiguée, exténuée mais je souriais quand même, je te souriais.
Je t’avais amené des fromages italiens et du saucisson aussi. Ça tombait bien car tu avais très faim.
Pendant que tu regardais la télévision, je t’ai préparé un petit plateau repas, tu semblais très fatigué.
Je tenais à ce que tu ais terminé de dîner pour lire le texte que j’avais écrit pour toi. J’ai besoin du silence pour bien lire. J’aime aussi être détendue et je ne l’étais pas vraiment. J’étais plutôt préoccupée par ton attitude depuis quelques jours.
Qu’est-ce que j’avais dit que je n’aurais pas dû dire ?
Qu’est-ce je n’avais pas dit que j’aurais dû dire ?
J’ai lu le texte d’une voix hésitante, tremblante presque. Je voulais tellement que tu comprennes. J’ai lu sans te regarder du début à la fin. Le ton n’était pas excellent mais je ne lâchais pas le texte. Je soutenais ce qui était difficile à soutenir, mon désespoir passé et ton désespoir actuel.
Je voulais que de tout cela il en ressorte la force, une force multipliée par deux histoires.
Quand j’ai eu terminé de lire, tu m’as prise dans tes bras et tu m’as serrée très fort. ensuite, tu as dit que le texte était très beau et que tu voulais le garder. Je t’ai expliqué qu’il fallait d’abord que je le recopie.
Je crois que j’avais déjà compris à ce moment là que le roman que je portais en moi depuis longtemps commençait vraiment à prendre forme.
Après nous nous sommes couchés très rapidement. J’étais convaincue que tu te serais vite endormi et cela ne me dérangeait pas du tout. J’étais venue pour lire le texte et pour te regarder. Ensuite j’aurais très bien pu rentrer chez moi. Je suis restée parce que tu me l’as demandé et contrairement à ce que je pensais tu ne t’es pas endormi immédiatement, car sitôt couchés, et malgré la fatigue, tu t’es montré fougueux et moi j’ai volontiers répondu à tes avances.
Pendant que nous faisions l’amour, plusieurs fois tu m’as appelée « mon amour ». Tu m’aimais donc peut-être comme tu me l’avais dit une seule fois, quinze jours plus tôt.
Ce jour-là nous nous promenions boulevard de Grenelle et je n’avais pas répondu a ton « je t’aime ». Je tenais à rester prudente pour me préserver, mais mon silence t’avait peut-être blessé.
Quinze jours plus tard pendant que nous faisions l’amour, je t’ai finalement répondu, après, c’est toi qui n’a plus rien dit. J’ai eu un petit pincement au cœur.
Ton élan, Philippe, ce soir-là, ne m’a pas vraiment rassurée. Je continuais à ne plus te comprendre et avant de m’endormir j’ai dit : « tu ne me connais pas ».
Tu as répondu :
« – Quelle importance ?
J’ai rétorqué :
– C’est très important

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