Le Roman vrai
161 pages
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Le Roman vrai , livre ebook

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Description

Très connue dans les milieux féministes et de l'écriture, Marcelle Brisson demeure malheureusement méconnue du grand public. Son récit autobiographique permettra sans doute de mieux faire connaître cette figure généreuse et influente du Québec contemporain.Marcelle Brisson est une figure à la fois emblématique et singulière du monde intellectuel québécois. D'abord guidée par une quête de l'absolu qui pendant 10 ans lui fera emprunter la voie religieuse (durant toute cette période elle mènera la vie bénédictine de façon exemplaire), elle finira, à la suite d'une grave dépression, par demander à Rome d'être relevée de ses voeux.Sortie du monastère, elle emprunte radicalement la voie laïque. Diplômée de philosophie, engagée socialement et politiquement, elle oeuvrera sans restriction dans un enseignement démocratique et destiné à la majorité. Même si sa diplomation lui ouvrait les portes de l'université, elle persista dans un enseignement collégial qui marqua plusieurs générations de cégépiens québécois. Dès 1969, sa rencontre avec le grand philosophe français Mikel Dufresne est déterminante. C'est le début d'une histoire d'amour accompagnée de lettres et de rencontres. Elle le rejoint en France en 1991 et partagera sa vie à Paris jusqu'à sa mort en 1995.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 février 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764417645
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même auteure
Expérience religieuse et expérience esthétique , Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 1974, 254 p.
Par-delà la clôture , coll. « Paroles », n° 42, Montréal, Parti pris, 1982, 118 p.
Maman , Montréal, Parti pris, 1977, 106 p.
Célibataire, pourquoi pas? , collectif sous la direction de Marcelle Brisson et de Louise Poissant, Québec, Éditions Serge Fleury, 1980.
Plus jamais l’amour éternel: Héloïse sans Abélard , Montréal, Nouvelle Optique, 1981, 176 p.
Éros au pluriel , collectif sous la direction de Marcelle Brisson, coll. « Brècher », Montréal, Hurtubise – Éditions universitaires, coll. « Corps », Paris, 1984, 229 p.
Les ruses d’Éros , collectif franco-québécois sous la direction de Marcelle Brisson. La revue ESTHETIQUE , 1986, Toulouse, Privat, 186 p.
Un bouquet de Narcisse(s) , collectif sous la direction de Marcelle Brisson, Montréal, l’Hexagone, 305 p.
Le bruissement du temps , Montréal, Triptyque, 1994, 150 p.
Montréal de vive mémoire , en collaboration avec Suzanne Côté-Gauthier, Montréal, Triptyque, 1994, 340 p.

Données de catalogage avant publication (Canada)
 
Brisson, Marcelle
Le Roman vrai
(Mains libres # 3)
Autobiographie.
Comprend des réf. bibliogr.
9782764417645
 
1. Brisson, Marcelle, 1929. 2. Écrivains canadiens-français – Québec (Province) – Biographies. I. Titre. II. Collection.
PS8553.R55Z53 2000 C843’.54 C00-941457-6 PS9553.R55Z53 2000 PQ3919.2.B74Z46 2000
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.


Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
 
 
 
©2000 EDITIONS QUEBEC AMERIQUE INC.
www.quebec-amerique.com
 
 
Dépôt légal : 4 e trimestre 2000 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
 
 
Révision linguistique : Catherine Beaudin Mise en pages : André Vallée
À la mémoire de Mikel Dufrenne
L’histoire de ma vie n’existe pas, Le roman de ma vie, de nos vies, oui. C’est dans la reprise du temps par l’imaginaire que le souffle est rendu à la vie.
 
MARGUERITE DURAS
Sommaire
De la même auteure Page de titre Page de Copyright Dedicace Epigraphe Prologue MONTRÉAL - (1929-1949)
Naissance et premières années La ronde des déménagements Lectures et rêves
DANS LE CLOÎTRE - (1949-1962)
Initiation Vêture et premiers vœux Consécration et vœux solennels Illuminations et extases Nuit obscure Au bout de moi-même
RÉSURGENCE - (1962-1969)
Au temps de la Révolution tranquille Famille, travail... liberté L’aventure au quotidien La France – l’Europe De Dieu et des hommes L’Italie L’Exposition universelle Engagements professionnel et politique Et l’amour? Mexico et Guatemala Au carré Saint-Louis Ma vie selon Marcuse: Éros et création
LE LONG DU FLEUVE, L’AMOUR NAÎTRA - (1969-1970)
La rencontre Le voyage L’absence Le revoir Mots d’amour
Épilogue
Prologue
15 juin 1995. Cimetière du Père-Lachaise. Son corps brûle pendant que les amis évoquent sa mémoire. Il vivra pour nous et pour ses lecteurs.
Nous nous rendons au Jardin du souvenir ; un homme, en noir, dissémine ses cendres dans la verdure naissante. Lui, il habitera ce lieu, si légèrement. Il fait gris. Moi, debout, sans larmes : je ne réalise pas son départ, son absence désormais. À l’intérieur, je ne suis que poussière. C’est moi, l’urne funéraire.
Pendant deux ans, je suis déplacée ici et là en divers logements, avec les caisses et les meubles. Errance passive. Moi, entre deux eaux, entre deux mers, entre vie et mort. Seule bouée de sauvetage : notre correspondance. Depuis son départ, je la relisais. C’est peu dire, je l’habitais. Ses lettres, ses mots d’amour, sa voix reprenant chair – la seule preuve tangible de notre histoire à deux. Je craignais qu’on ne me le dérobât. J’ai photocopiai toutes ses lettres, plus d’un millier.
Je ne pouvais parler sans l’évoquer. Je me mis à écrire notre rencontre, notre passion, ses dernières années, les moments ultimes d’une mort annoncée. Et soudain, j’interrompis mon récit. Je ne pouvais aller plus loin... étouffer prématurément le feu qui me brûlait. Ma mort aurait redoublé la sienne. Je me suis dit : laisse au deuil le temps de s’accomplir.
À ce moment, une amie me suggère d’écrire ma propre autobiographie. Je ne la pris pas d’abord au sérieux : je ne me trouvais ni assez illustre, ni assez vieille pour réaliser cette démarche intellectuelle. Mais n’était-ce pas là une dérobade? Ne voulais-je pas occulter ma vie d’avant lui, ma vie sans lui ?
Et pourtant, il m’a aimée telle que j’étais, en ce Québec, mon pays, au mois d’août 1969. Entre lui et moi, ce fut une belle et longue histoire, malgré l’éloignement et le temps. Qu’étais-je donc pour le séduire ?
Après l’émoi de notre choc amoureux, il s’était enquis tendrement de ma vie, de mon passé, de mes projets. Que je n’aie jamais été mariée l’intriguait. C’est à lui, dans la chaleur de notre union, que je fis le premier récit de ma vie.
Ce récit, je le reprends aujourd’hui pour moi-même. Que je me retrouve avec mes marques, mon enfance, ma jeunesse, ma vie professionnelle, ma passion du Québec que je n’ai jamais vraiment quitté et auquel souvent il m’identifiait. Tout doucement, la mémoire engendrera l’oubli; c’est dans un moi restauré que je l’accueillerai, image rayonnante de notre amour. Mais image.
MONTRÉAL
(1929-1949)
Je raconte une histoire dispersée dans le temps des mots la ravivent j’y chante des mémoires une façon de faire dans la présence des cieux Je regarde les choses et le réel insiste En moi la ville vacille sur les rebords du vent Montréal de lumière je traverse tes jours
CLAUDE BEAUSOLEIL
Naissance et premières années
Qu’est-ce qui nourrit l’enfance? Les parents et l’entourage, pour une part. Les lieux, la magie des lieux pour une autre part... Un Dieu, comme une mère un peu folle...
CHRISTIAN BOBIN
 
 
 
J e suis née à Montréal, le 2 juillet 1929. L’année du krach boursier. Des fortunes s’effondrent, des hommes se suicident, le monde économique tremble de partout. Les petites gens plaignent les riches, obligés de vendre leurs biens et, comme eux, d’acheter à crédit à l’épicerie du coin. Leur tour viendra. Peu à peu, à mesure que la crise s’installe, ils subissent les conséquences de ce chaos international. La principale : le chômage. C’est dans ce climat que je vécus mes premières années, jusqu’à la déclaration de guerre en 1939.
J’étais la première enfant d’un couple de modestes travailleurs, des employés de buanderie : Augusta Hétu, trieuse, et Augustin Brisson, livreur à domicile. Augustin, dans sa camionnette, avait remarqué sur la rue, Augusta, cette jolie brunette aux yeux noirs. Quelques œillades, des sourires engageants. Le flirt aboutit à des sorties. Ils se virent ainsi pendant six mois. Augusta habitait avec son père qui ne semblait pas tenir aux fréquentations à domicile. D’ailleurs, elle agissait à sa guise. Puis, ce fut le mariage à l’église Sainte-Cécile. Les deux familles, réunies à cette occasion, différaient beaucoup l’une de l’autre, pas tant par la classe sociale que par les habitudes de vie. Les Brisson, qui représentaient la norme, seront les premiers à le constater : Augusta n’était pas faite pour Augustin.
Augustin appartenait à une vieille famille montréalaise, issue du soldat Nicolas Brisson, venu en 1755 défendre la Nouvelle-France dans un régiment de Louis XV. À Montréal, où il était basé, il fréquenta Marie-Joseph Paysan, dit Sansquartier, qui lui fit deux enfants. Il les reconnut sur les fonts baptismaux sans être pour autant marié avec la mère. Après la victoire des Anglais, il retourna en France avec son régiment. Ce n’est que tout récemment que j’ai appris cette histoire. Elle n’aurait pas plu aux parents de mon père : notre aïeule, une fille mère ! Les Brisson de cette souche ont toujours vécu à Montréal ou dans les environs. Mon grand-père Francis Brisson et son frère cadet Raoul étaient des tailleurs de pierre : ils ont d’abord habité le quartier Saint-Louis avec les ouvriers des carrières, les « pieds noirs» comme on les appelait. Tous deux étaient mari&

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