Mathilde de Montferrat, comtesse de Toscane

Marguerite-Marie Ippolito

Description

Loin d'être misogyne, le XIe siècle fut celui de Mathilde de Montferrat, comtesse de Toscane. Figure du pardon, la dame de Canossa fut l'arbitre entre la papauté et l'Empereur romain germanique lors de la "Querelle des investitures". Ce fut une femme à la fois diplomate et guerrière, pieuse, sensible, énergique. Un témoin de son temps.

Sujets

• Histoire
• Biographie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 septembre 2014
• Nombre de lectures: 5
• EAN13: 9782336356082
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Marguerite-Marie IPPOLITO

Mathilde de Montferrat Comtesse de Toscane e Une dame du XI siècle

Mathilde de Montferrat Comtesse de Toscane

Marguerite-Marie IPPOLITO

Mathilde de Montferrat Comtesse de Toscane e Une dame du XI siècle

© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris www. harmattan.com [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-343-03806-3 EAN : 9782343038063

À Marc

PROLOGUE XI° - XXI° siècle…

Dix siècles se sont écoulés… et tant de chemin parcouru par « l’homme qui marche »… (Giacometti) Du silence… au fracas des tensions entre voisins proches puis plus lointains, de l’espoir mis dans le progrès… aux bruits et fureurs de la technique au XIX° siècle, à grande peine tempérés par la fraîcheur des Impressionnistes, des vertiges de la mondialisation, en notre XXI° siècle où, après le « cri » de Munch, on assiste à un retour au besoin de silence, à la recherche de son île, vierge de toute souillure humaine… Dix siècles et l’envie de les traverser afin de nous pencher sur ce XI° siècle, en retraçant la vie de l’une de ses plus grandes figures : Mathilde de Montferrat, comtesse de Toscane… Une femme, dans ce siècle que l’on pensait misogyne, un phare dans cette lointaine époque que l’on croyait « obscure »… En fait, loin d’être « obscure », la Chrétienté, instaurée par Charlemagne, en Europe occidentale, se veut baignée d’une lumière divine éclairant le printemps d’une civili- sation… Elle pousse l’homme, dopé par l’espérance, à sortir des forêts, de son individualisme et donc de sa

solitude, pour aller sur les chemins à la rencontre de l’autre, par soif de connaître, mais aussi par besoin de protection humaine – ce sera, peu à peu, la naissance de la féodalité construite sur des liens sacrés – et de protection divine, poussant l’homme à pérégriner pour se confier à Dieu, vénérer les reliques des saints et, surtout, à construire, ensemble, dans le moindre village, ces chapelles romanes, ce « blanc manteau d’églises », évoqué par le moine Glaber, dont les clochers, pour chaque village, seront désormais pour l’homme, son point d’ancrage pour les siècles à venir… Ces lieux de prière, à la fois humbles et forts qui nous touchent aujourd’hui encore par leur exigence d’intériorité, de silence, de lien avec l’éternité, par leur simplicité aussi au sens défini par Léonard de Vinci, plus tard, comme étant « l’expression de la plus extrême des sophistications »… en fait, traduction de la mystique romane. Une plongée dans ce monde lointain, pour découvrir que si l’environnement de l’homme a aujourd’hui bien changé, l’homme, lui-même, reste tel que créé, avec tout son potentiel et sa liberté…

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PREMIERE PARTIE L’enfance de Mathilde de Montferrat avec sa mère Béatrice

§ 1. L’Europe de Mathilde après Charlemagne « Sacré Charlemagne »… Pour imposer la Chrétienté et son pouvoir, il dut fort guerroyer. … Il avait épousé Désirée, fille de Didier, roi de Lombardie, puis la répudia. Les hostilités qui suivirent lui assurèrent la conquête de ce royaume puis il s’attaqua aux Saxons dont il fut victorieux avant d’être couronné Empereur du Saint Empire Germanique par le pape Léon IX, à Rome : C’était en l’an 8OO. Son fils, Louis le Pieux, maintint cet empire, mais, à sa mort, ses trois fils décidèrent de le partager. Ils signèrent alors le célèbre Traité de Verdun, en l’an 843, dessinant ainsi le nouveau visage de l’Europe, désormais divisée en trois royaumes : A l’Ouest la Francia Occidentalis, comprenant l’Aquitaine qui formera très vite un quasi Royaume à part où brillera Guillaume V d’Aquitaine qui fondera Cluny en 910 et dont la fille Agnès épousera l’Empereur Germanique Henri III : c’était la part de Charles