Mère adolescente
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Mère adolescente , livre ebook

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Description

Notre fille de 15 ans annonce : « Je suis enceinte », et l’échographie confirme six mois de grossesse. Nous n’avions rien remarqué, elle était dans un « déni partiel » de grossesse et il ne restait donc que trois mois avant l’accouchement. Nous n’avons pas tergiversé, nous avons voulu que l’événement soit une belle histoire heureuse ; pour notre fille, son enfant, et nous-mêmes - les parents et grands-parents. Je vous invite à suivre le parcours de l’adolescente qui se transforme en jeune mère à travers les « confidences d’un père à propos de sa fille ».

Informations

Publié par
Date de parution 24 février 2015
Nombre de lectures 4
EAN13 9791029002410
Langue Français

Extrait

Mère adolescente
Denis Pératé
Mère adolescente
Confidences d’un père à propos de sa fille








Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
© Les Éditions Chapitre.com, 2015
ISBN : 979-10-290-0241-0
Avant-Propos
Notre fille enfanta à quinze ans, et l’histoire aurait pu être lourde, vous savez ce boulet que l’on traîne dans notre vie et dont nous ne réussissons plus à nous défaire.
Mais il en fut autrement : nous avons voulu que l’événement soit une belle histoire heureuse ; pour notre fille, son enfant, et nous-mêmes – les parents et grands-parents.
Vous êtes mère, père, grands-parents, ou jeune femme, alors je vous invite au grand voyage de l’enfantement avec un regard nouveau, peut-être.
Je suis un homme et j’ai eu cette chance – immense – d’approcher la féminité et d’y découvrir une source que je soupçonnais vaguement. La rédaction de cet ouvrage, m’a permis de mieux la connaître, sachant qu’elle peut être perçue différemment par chacun.
Cette source de vie aux mille visages s’adapte à l’unicité de notre histoire, de notre culture, elle nous rejoint dans notre intimité.
J’ai nommé cette source « pulsion de vie », expression qui synthétise parfaitement cette « force vitale », forte et fragile à la fois.
Nos sociétés dites évoluées considèrent de plus en plus l’humain et la famille en « consommateurs potentiels » uniquement, et je me suis interrogé :
L’enfantement et la famille ne sont-ils pas ces lieux où nous découvrons et expérimentons notre humanité dans toute sa grandeur ?
La famille n’est-elle pas la cellule primordiale, le noyau de toute société viable ?
Ne cherchons-nous pas tous la même chose : vivre heureux ensemble ?
J’espère que vous partagerez l’immense bonheur que j’ai vécu durant cette période. La rédaction de ce livre a permis de le réactualiser pour qu’il s’inscrive à jamais dans mon cœur.
Bien à vous
1
L’annonce « surprise » de la grossesse
C’était un samedi en fin de matinée, je revenais du marché les bras chargés, ma femme et notre fille étaient assises dans la cuisine, et je pressentis immédiatement à leur attitude, qu’une révélation non-ordinaire s’annonçait.
– Nous avons quelque chose à te dire, prévint ma femme.
Je déposai les sacs à terre qui, d’un seul coup, semblèrent s’appesantir.
J’attendais une mauvaise nouvelle à la vue de leur expression et le ton de la parole de mon épouse.
L’instant fut bref, mais le cerveau réagit rapidement, alimenté par un flux de pensées diverses et variées, empreintes de craintes et peurs.
Réaction tout à fait logique suite à l’année cauchemardesque dont notre fille nous avait gratifiés. À sa demande, nous l’avions même placée dans un collège en internat, loin de Lyon, elle souhaitait rompre avec ses « mauvaises fréquentations », avait-elle affirmé.
– Ta fille est enceinte, annonça la mère.
Petit silence…
– Je ne vais pas le garder, lança la fille.
– Il n’en est pas question, répondis-je instantanément.
J’avais répliqué du tac-au-tac, à l’instinct, car j’avais perçu sa parole – « Je ne vais pas le garder » – comme un signal de détresse.
J’avais entendu : « Aidez-moi ! ».
En cet instant nous ne savions pas qu’elle était enceinte de cinq mois, déjà ; la grossesse était invisible ! Elle avait quinze ans.
L’année avait été un enfer pour nous – parents –, nous avions dû nous rendre deux fois à la brigade des mineurs pour signaler l’absence prolongée de notre fille, qui finissait par réapparaître le deuxième jour.
Sans dénombrer les recherches que nous avions effectuées, nous-mêmes sur le terrain, quand le collège nous signalait sa non-présence aux cours.
Il est arrivé, entre autres, que nous passions un après-midi complet à l’affût face à la porte d’un immeuble habité par l’un de ses amis ; elle ne s’était pas rendue au collège et nous étions à sa recherche. Nous avions obtenu un « tuyau » par l’un de ses camarades qui nous avait indiqué cette possibilité.
Le pire, je crois, fut l’un de ses appels téléphoniques en soirée ; personne ne savait où elle pouvait se situer et il était déjà tard. Sa mère était très inquiète.
– C’est moi.
– Où es-tu ?
– Je suis en voiture.
– Avec qui ?
– Un ami.
– Quand rentres-tu ?
– Je ne sais pas… je te rappelle demain.
Fin de la conversation. Son téléphone passait aussitôt en mode répondeur ; il n’était plus possible de la joindre. Elle avait quatorze ans.
Nous avions commencé à souffler lorsqu’elle décida, elle-même, de s’éloigner de Lyon afin de redoubler sa troisième dans de bonnes conditions. Elle avait trouvé dans cette volonté, un second souffle, un désir de construire sur d’autres bases, et tout semblait parfaitement engagé.
Lorsque je me remémore ce moment – « L’annonce de la grossesse » – je m’interroge : pourquoi ai-je répondu instinctivement « Il n’en est pas question » ?
J’aurais pu lui réciter la litanie des parents fatigués :
« Tu es irresponsable.
Cette fois, tu as dépassé les bornes.
Qu’as-tu dans la tête.
Nous n’en pouvons plus.
Pas question que tu gardes cet enfant.
Te rends-tu compte des conséquences de ton acte ? ».
Il s’agissait bien d’un acte qui allait se prolonger, le type d’événement classé dans la catégorie « à perpétuité ».
Mais je n’étais pas dans l’état d’esprit du jugement. J’ai senti la détresse de notre fille et j’ai choisi la « pulsion de vie », qu’elle a immédiatement adoptée, elle aussi. Je lui ai tendu la main, elle l’a saisie.
Nous avions déjà perçu dans ses fugues et manquements scolaires, une véritable angoisse et nous savions qu’elle ne jouait pas « à la minette qui se révolte ». Il existait une peur profonde et ancrée, qui pouvait même la conduire à des actes jusqu’au-boutistes.
En tout cas, la parole, « Il n’en est pas question », agit comme une libération presque instantanée. Toutes les tensions accumulées s’évanouirent et l’enfant prit corps, il ne fut plus une incertitude, un poids, une erreur, une négation, il devint l’être désiré.
Quelques secondes suffirent pour transformer l’événement en ce que nous voulions qu’il soit ; il aurait pu être malheureux à vie, mais il en fut autrement.
Avez-vous constaté à quel point nous avons le pouvoir de transformer un événement, a priori négatif, en un élément plutôt positif ? En me remémorant l’annonce de la grossesse, pour citer un exemple précis, je suis frappé par le choix qui s’offre à nous, d’intégrer dans notre propre histoire l’événement comme un boulet auquel nous restons péniblement attachés, ou une matière nettement plus légère qui nous rend plus sereins.
J’imagine la vie comme une route aux mille ronds-points où chacun s’ouvre sur deux passages possibles. Le rond-point, c’est l’événement imprévu qui se présente à nous, comme d’autres au cours d’une vie, et qui alimente notre vécu et bâtit notre histoire.
Il y a la route du « regret », celle que nous avons empruntée, même à contrecœur, et l’autre chemin nettement plus paisible qui mène à plus de sérénité.
Sans oublier que nos histoires humaines sont interdépendantes ; et comment aurions-nous pu conduire notre fille sur la route du regret ?
J’ai choisi la « pulsion de vie » en mon for intérieur, indiquant à notre fille : « Viens avec nous sur le chemin de la sérénité ».
2
Tu peux compter sur nous
« Il n’en est pas question » fut une parole d’engagement envers notre fille, nous affirmions par cette phrase : « Tu peux compter sur nous ». Nous étions lucides et savions qu’elle aurait besoin de notre soutien, à la fois moral et matériel.
Comme parents accomplis, nous connaissons le long parcours éducatif des enfants et ses difficultés ; c’est une histoire de développement durable !
Pouvoir s’appuyer sur une ou des personnes, quelle que soit la situation, est l’un des trésors de la vie ; c’est une « pépite » ; belle image qui vaut son pesant d’or.
Il était hors de question de prononcer « Tu peux compter sur nous », puis un jour de rétorquer à notre fille : « Tu as voulu cet enfant, alors ce n’est plus notre problème ! ».
En rédigeant ces pages, je me suis interrogé sur la cellule familiale : n’est-elle pas le premier

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