Sainte-Adresse... Paradis
115 pages
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Description

Révolution russe, rideau de fer. Socialisme, capitalisme. Cultures. Quotidiens. Tout les séparait, mais leur foi et un même idéal leur permirent de se rencontrer. Sainte-Adresse... Paradis relate le parcours de cette Française et de ce prêtre polonais cheminant ensemble, comment et pourquoi ils vont unir leurs destinées, au service de Dieu parmi les hommes, sur une terre qui leur était étrangère et qu’ils vont, au fil du temps, apprendre à aimer. Pologne, France et Allemagne, trois terres pour un seul cœur.


Ce témoignage d’une vie peu banale souhaite inspirer le lecteur en quête d’un idéal. Il offre des clés permettant de répondre aux questions du sens que l’on peut donner à sa vie, loin des schémas classiques, dans la liberté profonde que seul Dieu offre à l’homme.



Française, élevée dans une famille authentiquement catholique, mais non bigote, Brigitte découvre sa foi lors d’un voyage dans un pays de l’Est, totalitaire et athée, alors qu’elle n’a que 16 ans : la Bulgarie. Elle décide de se mettre en route pour en savoir plus et comprendre comment un système peut arriver à anéantir l’âme humaine. Elle voue sa jeunesse aux chrétiens persécutés. À étudié la langue russe, travaille en France dans divers secteurs jusqu’à l’âge de 35 ans. Employée par l’Eglise, en Allemagne depuis 1988.



Mû depuis toujours par la question du sens et de la Vérité, Bogdan décide de devenir prêtre. Envoyé en Suisse par ses supérieurs pour y étudier le marxisme et l’athéisme, il passe un doctorat à l’université de Fribourg. De loin, il assiste à la fin du « système ». Il lui est alors proposé de venir travailler en Allemagne en manque de prêtres. Actuellement au service du diocèse de Freising-Munich. Prêtre et auteur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 janvier 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9791093552347
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sainte-Adresse... Paradis Nombre VI de Traces Brigitte Eloy Note: *****



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Brigitte Eloy
Bogdan Piwowarczyk
 
Sainte-Adresse… Paradis
Parcours d’une Française
et d’un prêtre polonais cheminant ensemble
À nos parents, Paulette et Michel Eloy,
Jozefa et Jozef Piwowarczyk,
dont l’amour et l’exemple
ont si bien inspiré nos vies.
 
 
Avant-propos
Si nos vies s’arrêtent demain je sais qu’elles auront eu un sens.
Nous avons mené une vie étrange sur une terre étrangère   : lui, prêtre catholique polonaiset moi, petite Française sans prétention. Il n’y avait aucune raison pour que nousnous rencontrions, encore moins pour que nous cheminions ensemble… et pourtant nosvies se sont construites sur ce schéma peu classique.
Bogdan et moi désirons apporter ici un témoignage cohérent de notreaventure humaine et spirituelle commune. Il nous importait qu’il fût écrit sur unton libre, à l’encre de la sincérité, sans langue de bois. Il ne s’agit ni d’uneœuvre historique ni d’une œuvre théologique.
En ce qui me concerne, plus que tout, c’est la mission de mon ami-prêtreBogdan que j’ai voulu servir, c’est par amour pour Jésus Christ et pour son Égliseque j’ose témoigner aujourd’hui en tant que femme accompagnant l’un de ses prêtres.
 
Le hasard ne favoriseque les esprits préparés
L’existence nous offre des instants-clefs, des moments-phares qui éclairentnotre destinée de leur lumière. Généralement provoqués par des rencontres, des circonstancesinsolites, ces instants uniques nous invitent à nous révéler à nous-mêmes, ils nousconfrontent à notre vérité profonde et sont souvent les moments qui décident denos vies.
Inattendu, survient l’instant du choix. Un regard, une question noussortent de notre torpeur et nous troublent. L’heure de la décision a sonné. Nousne mesurons souvent pas l’importance de cette réponse qui va nous conduire sur telchemin qui fera de nous l’être humain que nous deviendrons un jour. Vingt ou trenteannées plus tard, lorsque nous nous retournons sur notre parcours, il nous arrivede nous demander comment tout cela a commencé. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Y a-t-il une logique et un enseignement à tirer ? Essayons de démêler les fils de notre vie etde remonter l’enchaînement des événements qui ont balisé le chemin.
 
 
Prologue
ou la naissance du mythe
Ses premières années de vie, Pavel les passa dans les représentationsdiplomatiques où son père avait d’abord été attaché puis ambassadeur. Bruxelles,où il était né, ne lui avait pas laissé de souvenirs marquants. C’est à Paris oùson père fut ambassadeur de Russie qu’il avait grandi. La capitale française avaitété le témoin de ses premiers engagements de jeune homme bien né. Bien fait de sapersonne, sportif, gâté par Pauline, sa mère fort belle, fille unique adorée d’unChancelier de l’Empire, il ne connaissait que les beaux quartiers. Une vie facilelui offrait tous les plaisirs dont un jeune homme de son rang pouvait rêver. Ilconduisait des voitures de sport, participait régulièrement à des courses automobiles.Puis il avait fait partie de ces pionniers un peu fous qui s’étaient lancés dansla conduite des premiers aéroplanes, qui jouaient avec la mort car ils ne connaissaientpas encore le prix de la vie.
Il était russe, mais Bruxelles, Paris, Bucarest et Rome lui étaientplus familiers que Saint-Pétersbourg ou Moscou. Le Paris de la Belle Époque, del’Amitié franco-russe, était à la mesure de sa folie slave qui ne connaissait pasde mesure… Puis, avait éclaté la Grande Guerre. Le Tsar avait rappelé ceux qui devaientservir l’Empire, c’est ainsi qu’il avait fait partie d’un des premiers escadronsde pilotes de l’armée russe. Blessé lors d’un combat, il se trouvait encore en convalescencelorsqu’éclata la Révolution. La Russie était à feu et à sang. De ces quelques annéesen Russie il ne gardera que le souvenir de la folie et de la haine. Sans transition,il avait fait connaissance d’une patrie qui ne lui avait montré d’elle que violenceet cruauté, guerre et révolution. L’enfant gâté avait dû mûrir d’un coup. Retourneren France, revoir Paris, vivre en paix dans la douce France était le rêve qui luipermettrait de tout supporter. Très aimé par son aide de camp, celui-ci s’étaitjuré de le faire sortir de ce pays en folie, et de lui sauver la vie.
La traversée de la Russie dura trois semaines. Ballottée sur des routeset des chemins périlleux, la vieille guimbarde qui les transportait n’avait plusrien à voir avec les élégants bolides qu’il avait conduits jadis, aux beaux joursde sa jeunesse, sur les pistes de Dieppe et de l’Île-de-France. Il lui fallut surmonterla peur constante d’être découvert, la faim, la soif, se cacher la nuit pour sereposer un peu, surmonter la souffrance occasionnée par ses blessures trop fraîcheset surtout, ne pas être reconnu. Son nom aurait suffi à le condamner s’ils avaientété pris, alors bien sûr il n’avait emporté ni effet ni papier. Son laissez-passer,s’ils parvenaient à franchir la frontière, avait été pensé juste avant leur départprécipité.
Dans sa prime jeunesse, Pavel était devenu l’ami du futur roi Karolde Roumanie et il comptait sur son soutien s’il parvenait à se rendre jusqu’à lui.Roulé dans son tapis, il ne pouvait que prier et espérer, ne se plaignant pas, tenupar l’idée de retrouver bientôt Paris.
Déjouant les derniers contrôles des Rouges, son fidèle et courageuxaide de camp parvint enfin à les faire sortir du pays et ils arrivèrent à Bucarest.La misérable camionnette se gara où elle le put, non loin du Palais. Pavel en sortit,hirsute, barbu, crasseux, mais un peu reposé depuis qu’ils avaient franchi la frontière.C’est avec un ton plein d’assurance et d’autorité qu’il s’adressa à la sentinelle.Il se présenta et, constatant l’incrédulité du garde, il arracha le chiffon dégoûtantqui lui servait de chemise. « Faites porter ceci à Son Altesse !   » Sonseul document était cette chemise, aux initiales de Karol, offerte jadis par sonami et qu’il avait eu la bonne idée de revêtir avant de s’engager dans cette coursefolle et périlleuse. La sentinelle, troublée par l’autorité de ce diable qui luifaisait face, n’hésita pas trop et fit porter le « document » où il se devait. C’est ainsi que Pavel et sonaide de camp reprirent visage humain. Le voyage jusqu’à Paris ne fut plus qu’uneagréable promenade dans un wagon de 1 re classe de 1920.
Le Paris de la Belle-Époque de son enfance avait fait place, en cesannées d’après-guerre, à celui des Années folles. Comme des milliers de réfugiésrusses et d’autres pays touchés par les événements politiques d’alors, ils s’installèrentdans ce Paris qui faisait rêver le monde entier. Pour lui, qui avait été instruiten français, qui avait grandi et passé sa jeunesse sur cette terre, la France étaitun choix évident. Bien que le Tsar eût fait rapatrier les fonds des riches Russesde l’étranger pour financer la guerre, il leur restait suffisamment d’argent, depropriétés et de biens dont ils pourraient encore tirer quelque chose pour vivre« décemment » dans ce pays merveilleux.
Avant toute chose, il fallut trouver un appartement. Ce fut chose facile.Pavel se décida pour un magnifique rez-de-jardin sur le Champs-de-Mars, avenue ÉmileDeschanel, près de l’École Militaire. Très vite cependant il dut se faire hospitaliser.Ses blessures, aggravées par l’épreuve de la fuite de la Russie, le faisaient beaucoupsouffrir. Une clinique confortable, quelque part dans un quartier calme de Paris,fut choisie. Il s’y installa et fut bien soigné. Il alla mieux. Pavel était amoureux.Une jolie infirmière auvergnate lui avait redonné la force de vivre. Cette Française,sincère et aimante, avait succombé au charme irrésistible de ce bel homme brun,racé et noble, dont l’intonation de la voix, le léger accent, le regard perçantet les traits trahissaient une origine plus orientale encore… l’Empire russe conduitjusqu’au fleuve Amour.
Marie, l’Auvergnate, intelligente, mais simple, aimante et sincère,chérissait Pavel d’un amour pur. Elle n’était pas une intrigante. Sans comprendrece qui lui arrivait, elle se retrouva prise dans le tourbillon parisien des Annéesfolles où toute l’aristocratie russe virevoltait. Pavel et Marie s’aimèrent. Ilseurent une fille qu’ils prénommèrent Paulette, selon la mode des prénoms d’alors.Dans l’appartement du Champs-de-Mars défilaient en permanence les plus grands nomsde la noblesse russe. Chaque soir était une fête. On faisait livrer les repas parle grand traiteur parisien Potel et Chabot. Les Russes se retrouvaient, déclamaientde la poésie, refaisaient le monde, rêvaient à leur prochain retour en Russie, annonçaientqu’ils se suicideraient le lendemain… et le faisaient, ou repartaient se faire tuersur la terre russe… Marie était confrontée à cette folie qui la dépassait, à laquelleelle n’avait pas été préparée. « Je vous aime pour vous et non pour votre argent », répétait-elle à Pavel qui voulait la couvrirde bijoux et de fourrures car il l’aimait. Il songeait à l’épouser, mais le défiétait trop grand pour Marie. On appelait Paulette « la petite princesse ». Elle servait de modèle à Miss Polk, une voisine,nièce de l’ancien président des États-Unis, qui peignait des tableaux. Ses portraitspartaient pour l’Amérique. Toutes les dames de l’immeuble aimaient la « petite princesse » intelligente, charmante et mignonne. Elle faisaitrouler son cerceau dans les allées du Champs-de-Mars sous le regard soucieux desa mère qui redoutait que « la famille russe » ne l’enlève ou ne la ramène en Russie si elle retournait là-bas.Finalement, quelques années plus tard, Pavel disparut…



 
Pavel, le grand-père russe de Brigitte, Marie, sa grand-mère auvergnateet Paulette, leur fille, mère de Brigitte
 
La petite princesse et sa mère se retrouvèrent seules, perdirent leurstatut, et l’époque dorée se transforma en temps difficiles pour la mère et l’enfant.Marie reprit sa tâche d’infirmière. Les années

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