Un enfant du Bronx
410 pages
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Un enfant du Bronx , livre ebook

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Description

Colin Powell est l'incarnation du rêve américain. Né de parents jamaïcains, il a connu la jungle des rues avant d'entamer une brillante carrière dans l'armée puis à Washington. Le reste appartient à l'histoire. L'homme qui a été à la tête des armées des États-Unis, aujourd'hui l'une des figures qui comptent dans la vie politique américaine, raconte son parcours : du bourbier vietnamien aux garnisons de Corée, du Sud profond aux couloirs du Pentagone et aux antichambres de la Maison-Blanche, sous Reagan et Bush, à l'époque de la Guerre des Étoiles, comme au moment de l'Irangate ou de la guerre du Golfe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 1995
Nombre de lectures 0
EAN13 9782738174826
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Titre original : My American Journey Publié en accord avec Random House ©  COLIN POWELL , 1995
Pour la traduction française :
ISBN 978-2-7381-7482-6
© ÉDITIONS ODILE JACOB, SEPTEMBRE 1995
15, RUE SOUFFLOT, 75005 PARIS
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Sommaire
Couverture
Titre
Copyright
Avant-propos
Première partie - Les années de jeunesse
Chapitre premier - Le fils de Luther et d’Arie
Chapitre II - Une vie de soldat
Chapitre III - Le soupirant d’Alma
Deuxième partie - Le soldat
Chapitre IV - Un demi-million d’hommes suffiront
Chapitre V - Retour au pays
Chapitre VI - Deuxième mission au Viêt-nam
Chapitre VII - Boursier de la Maison-Blanche
Chapitre VIII - « Vas-y, Gunfighter ! »
Chapitre IX - L’école de guerre
Troisième partie - Les années à Washington
Chapitre X - Au département de la défense sous Carter
Chapitre XI - Le vent du boulet
Chapitre XII - Le téléphone sonne sans arrêt
Chapitre XIII - « Et ma carrière, Frank ? »
Chapitre XIV - Conseiller de Ronald Reagan
Quatrième partie - Le chef d’état-major
Chapitre XV - Dernier commandement
Chapitre XVI - « On a un petit problème ! »
Chapitre XVII - Quand on perd son meilleur ennemi
Chapitre XVIII - Préparatifs de guerre
Chapitre XIX - Toute guerre doit finir un jour
Chapitre XX - Changement au sommet
Chapitre XXI - Par ici la sortie
Chapitre XXII - L’adieu aux armes
Épilogue
Les règles de Colin Powell
Remerciements
Avant-propos

J’ai eu une belle vie, grande et bien remplie. Et voici son histoire, jusqu’à présent.
Par le passé, je n’ai jamais projeté d’écrire mon autobiographie ni même prêté mon concours à d’autres pour écrire ma biographie. Cependant, pendant mes derniers mois comme chef d’état-major des forces armées américaines, j’ai commencé à changer d’avis. Les retombées commerciales ne me laissaient pas indifférent et des amis m’encourageaient. Mais j’hésitais encore. Finalement, un proche a su trouver les mots pour me convaincre. « Arrête d’avoir peur, Colin. Tu le dois à tes petits-enfants, et tu as vraiment une histoire à raconter. Alors fais-le ! » Je me suis donc mis au travail.
Il s’agit là de mémoires personnels, et nullement du récit objectif des événements majeurs dans lesquels j’ai eu le privilège de jouer un rôle. Une autobiographie est bien trop intime pour cela. J’espère que ce livre sera utile aux historiens, mais j’ai surtout écrit pour partager mon histoire avec mes concitoyens.
J’ai été confronté au problème que connaissent tous les auteurs : celui de choisir. On ne peut tout dire. J’ai tenu à rédiger un seul volume qui ne soit pas trop important et qui ne soit pas seulement une interminable suite de bruits de couloir. « Par pitié, ne nous écris pas un de ces bouquins où l’auteur passe son temps à dire “Et puis, j’ai déjeuné avec Untel”, “Et puis, j’ai croisé Untel à une réception” », m’a-t-on mis en garde.
Mon livre raconte l’histoire d’un gamin noir issu d’une famille de modestes immigrants qui a grandi dans le Bronx et est devenu plus tard conseiller à la Sécurité nationale du président des États-Unis et chef d’état-major des Armées. C’est l’histoire d’une vie de travail, faite aussi de coups de chance, avec parfois des périodes difficiles, mais surtout de bons moments. C’est l’histoire d’un soldat, de quelqu’un qui, dans l’armée mais aussi en politique, a cherché à servir son pays. C’est l’histoire des gens qui m’ont aidé à devenir ce que je suis. C’est l’histoire de la façon dont j’ai su tirer parti des sacrifices accomplis par ceux qui m’ont précédé et ouvrir la voie à ceux qui viendront après. C’est l’histoire d’une foi – foi en moi-même et foi en l’Amérique. Par-dessus tout, c’est une histoire d’amour : amour de ma famille, amour de mes amis, amour de l’armée et de mon pays. C’est une histoire qui n’aurait pas pu avoir lieu ailleurs qu’en Amérique.
Première partie
Les années de jeunesse
Chapitre premier
Le fils de Luther et d’Arie

Je me fie en général à mes instincts. Mais ce jour-là, je ne l’ai pas fait, et cela a bien failli m’être fatal. C’était une journée de février telle qu’on n’en rencontre qu’aux Caraïbes – le soleil brillait, l’air était doux. Les conditions de vol semblaient idéales…
Michael Manley, le Premier ministre jamaïquain, nous avait invité, ma femme Alma et moi-même, à visiter l’île où mes parents étaient nés. Cela faisait un an, depuis la guerre du Golfe, qu’il insistait. L’opération « Tempête du Désert » était terminée depuis un bon moment, mais la pression qui s’exerçait sur le chef d’état-major des forces américaines que j’étais alors ne s’était pas vraiment relâchée. C’en était fini de la guerre froide, le monde changeait, et il fallait désormais organiser un pont d’aide humanitaire destiné désormais à sauver les Russes. Dans notre base cubaine de Guantanamo, la situation devenait dramatique : les réfugiés haïtiens s’entassaient dans des conditions proches de celles des camps de concentration. Et Saddam Hussein, malgré sa défaite, se démenait pour empêcher les inspecteurs des Nations unies de lui retirer le juteux commerce des armes nucléaires, biologiques et chimiques. La perspective d’échanger le froid et la grisaille de Washington contre quelques jours de soleil n’était pas pour me déplaire.
Nous sommes arrivés en Jamaïque le 13 février 1992 dans l’après-midi pour être happés dans un tourbillon d’hospitalité typique des Antilles. Le lendemain matin, on nous a expédiés, Alma et moi, vers le Ward Theatre, où le maire de Kingston m’a présenté les clés de la ville. Nous nous sommes ensuite rendus au quartier général de la Défense. Le commodore Peter Brady m’a fait les honneurs des lieux et a passé ses troupes en revue, dans la plus belle tradition britannique. Après le déjeuner, nous avons pris un hélicoptère de l’armée jamaïquaine pour nous rendre d’un saut de puce de l’autre côté de la baie jusqu’à l’aéroport international de Kingston. De là, nous devions monter à bord d’un Blackhawk pour aller visiter les troupes américaines stationnées en Jamaïque. Mes antennes avaient commencé à vibrer. Au départ, il était prévu que nous fassions la totalité du trajet à bord du Blackhawk, mais nos hôtes avaient mis un point d’honneur au fait que nous utilisions d’abord leur hélicoptère.
Kingston disparaissait derrière nous à mesure que l’hélicoptère s’élevait. Il se stabilisa à quatre cent cinquante mètres d’altitude. Alma me souriait ; la journée avait été magnifique. Je contemplais le bleu turquoise si apaisant des Caraïbes lorsque j’ai soudain entendu un craquement sec. Alma m’a regardé, intriguée. Quelque chose clochait. La transmission de l’hélicoptère venait de se gripper. L’appareil commençait à osciller dangereusement. Nous descendions en chute libre vers la baie. J’avais déjà été victime d’un accident d’hélicoptère au Viêt-nam et je savais que si l’appareil touchait l’eau, il risquait de se retourner ; ses pales allaient se briser et fendre l’air comme des éclats d’obus. Et avec ses portes ouvertes, il coulerait à pic. J’ai tout à coup pensé à nos trois enfants sur le point de perdre leurs parents. « Baisse-toi et serre tes jambes !, ai-je crié à Alma. – Pourquoi ?, m’a-t-elle demandé. – Fais-le, nom de Dieu ! », ai-je à nouveau hurlé tandis que nous continuions à tomber. Les deux pilotes entamaient les procédures d’urgence. Ils avaient coupé les moteurs. Le seul bruit que l’on entendait à présent était le battement inutile des pales tandis que nous continuions à plonger vers la mer. Dans quelques secondes, nous serions dans l’eau… Mais au dernier moment, les pilotes ont réussi à atterrir en catastrophe. Nous nous sommes posés sur la terre ferme à six mètres de l’eau à peine. J’ai défait ma ceinture de sécurité, j’ai saisi Alma par la main et je l’ai entraînée à l’écart. L’engin risquait encore d’exploser.
Plus tard, lorsqu’il a appris l’accident, Michael Manley m’a téléphoné. « Mon cher Colin, sais-tu d’où vient ce bruissement que tu entends dans les arbres ? C’est l’immense soupir de soulagement que je pousse. » Une phrase pleine de poésie, le langage de mes ancêtres… La terre où ils étaient nés avait failli devenir mon tombeau.
Nous sommes finalement montés à bord du Blackhawk et avons repris notre visite. Après les cérémonies officielles, nous nous sommes entassés dans des Jeeps fournies par la police locale et nous sommes dirigés au nord vers l’intérieur des terres. La route goudronnée a laissé place à une simple piste et les coquettes demeures à de modestes maisonnettes. Le chemin s’est rétréci jusqu’à devenir un sentier et nous avons dû quitter les voitures et continuer à pied. Nous marchions depuis environ un quart d’heure lorsque, sortis de nulle part, le président du gouvernement local, le chef de la police et plusieurs autres personnalités sont venus nous saluer. Nous les avons suivis à travers champs jusqu’à une petite vallée où quelque chose de magique s’est produit. Les gens semblaient arriver de nulle part. Nous avons bientôt été encerclés par une foule de deux cents personnes, jeunes et vieux, certains vêtus de tenues chatoyantes, d’autres de haillons, certains en chaussures, d’autres pieds nus. Tout à coup, l’air s’est rempli de musique : des jeunes gens en uniforme noir entonnaient l’hymne américain. Ils venaient de la même école que mon

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