Acteurs et espaces de travail en Afrique contemporaine
138 pages
Français

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Acteurs et espaces de travail en Afrique contemporaine , livre ebook

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Description

La sociologie du travail qui sert d'appui méthodologique à cet essai permet de problématiser les différentes perceptions du monde professionnel au Gabon et de comprendre la réalité endogène à partir de ses propres déterminismes, pour déconstruire l'imaginaire africain dans sa relation au travail moderne. Le rapport des acteurs à leur espace de travail résulte d'une dynamique de relations d'individus travaillant au même endroit, mais produisant aussi des situations particulières de relations gouvernées par le "jeu social".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 61
EAN13 9782296472952
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur

La restauration informelle en Afrique subsaharienne.
Sociologie d’une dépendance , L’Harmattan, 2010.
Acteurs et espaces de travail
en Afrique contemporaine

De la rue… au bureau
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55273-9
EAN : 9782296552739

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Jean-Émery Étoughé-Éfé


Acteurs et espaces de travail
en Afrique contemporaine

De la rue… au bureau


Préface de Georice Berthin Madébé


L’Harmattan
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

Théodore Nicoué GAYIBOR, Sources orales et histoire africaine , 2011.
Jean-Christophe BOUNGOU BAZIKA, Entrepreneuriat et innovation au Congo-Brazzaville , 2011.
Papa Momar DIOP, Guide des archives du Sénégal colonial , 2011.
Pius NGANDU Nkashama, Guerres africaines et écritures historiques, 2011.
Alphonse AYA, La fonction publique congolaise. Procédures et pratiques , 2011.
Dieudonné MEYO-ME-NKOGHE, Les Fang aux XIX e et XX e siècles , 2011.
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Olivier LOMPO, Burkina Faso. Pour une nouvelle planification territoriale et environnementale , 2011.
Hamidou MAGASSA, Une autre face de Ségou. Anthropologie du patronat malien , 2011.
Mohamed Lemine Ould Meymoun, La Mauritanie entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire , 2011.
Marc Adoux PAPE, Les conflits identitaires en « Afrique francophone » , 2011.
Claudine-Augée ANGOUE, L’indifférence scientifique envers La recherche en sciences sociales au Gabon de Jean Ferdinand Mbah , 2011.
B. Y. DIALLO, La Guinée, un demi-siècle de politique, 1945-2008 , 2011.
Ousseini DIALLO, Oui, le développement est possible en Afrique , 2011.
Walter Gérard AMEDZRO ST-HILAIRE, PhD,
Gouvernance et politiques industrielles. Des défis aux
stratégies des Télécoms d’État africains , 2011.
Les différentes élites de l’Afrique contemporaine doivent déconstruire les certitudes de ses traditions, autant que cet éternel hier qui fait penser qu’il était idéal. La force des habitus doit se confronter aux critiques de la modernité. Cette modernité qui valorise des dynamiques présentes dans les traditions pour objectiver de nouvelles ambitions, et dont l’idéal serait irréductible au réel.

L’auteur
Préface
« Débrouille », « fétiche » et changement de
paradigme pour l’Afrique


La réflexion qui se déploie dans les pages de cet ouvrage s’intéresse au travail salarié en Afrique. Mais il ne faut pas se méprendre et ainsi considérer le corpus d’exemples pris par Jean-Emery Etoughé-Efé comme une hypostase forte dont le but serait de réduire l’Afrique à la seule expérience professionnelle gabonaise, depuis les indépendances à nos jours.
L’autre remarque qu’il convient d’établir avant la lecture du présent ouvrage est relative au phénomène étudié : en réalité non le travail lui-même, mais ses figures, ses imaginaires et les comportements qu’il induit, au Gabon, dans un espace et dans un temps où l’Etat a renoncé à tout projet social ou d’intégration dans une modernité qu’il a du mal lui-même à définir, encore moins, à maîtriser.
Ainsi, le prétexte qui donne du grain à moudre à Etoughé-Efé est-il la déliquescence sociale qui frappe la société gabonaise depuis les années 1990, et qui aujourd’hui, va croissant, faute à une lecture abusivement réaliste et/ou pragmatique de la réalité sociale nationale. Les stratégies adoptées par ceux qui ont la responsabilité aussi bien de penser que panser la pauvreté qui s’affiche avec exubérance dans chaque rue de Libreville, y compris là où elle était censée être bannie, le bord de mer, vitrine de la capitale gabonaise, se résument désormais à des « gestes figuratifs ». Dans ces circonstances, il n’est plus étonnant de voir les forces municipales brandir des interdictions d’occuper ces rues où la vente à la sauvette permet à ceux qui la pratiquent de survivre vaille que vaille. Ainsi Jean-Emery Etoughé-Efé se saisit-il de cette réalité pour une lecture sociologique du travail, celui de la « débrouille » comme celui du bureau, et les imaginaires qui les structurent dans un espace anthropologique finalement influencé par les traditions autochtones et la modernité occidentale.

En partant du constat selon lequel la « fermeture d’entreprises » dans les années 1990, suite à la dévaluation du franc CFA, a ouvert de nouveaux métiers, des métiers que Jean-Emery Etoughé-Efé qualifie de « petits », les Gabonais pour une fois en butte à la pauvreté, vont « immigrer » massivement dans le travail informel pour se sortir de la crise. Et l’auteur d’écrire : « … de nombreux jeunes vont quitter la rue où les activités sont de plus en plus aléatoires pour compléter les groupes déjà formés à la gare routière de Libreville et ainsi espérer des gains meilleurs » (p. 25).
Dans les analyses développées en seconde partie de son ouvrage, Etoughé-Efé s’intéresse en outre à la culture professionnelle dans le milieu social que constituent l’atelier ou le bureau. Il écrit : « Face à la compétitivité des économies avec les corollaires que sont la précarité de l’emploi, les compressions d’effectifs suite aux privatisations, … les travailleurs gabonais se croient obligés de ne plus se contenter de la présomption de compétence que leur confère leurs formations, leurs qualifications ou leurs diplômes. Ils ont tendance, après avoir pris leur marque dans l’entreprise, à se méfier et à se protéger des autres collègues. Le recours aux pratiques fétichistes apparaît donc ici comme le moyen de se prémunir des conflits latents » (p. 80).
Deux thèmes centraux organisent donc les analyses sociologiques autour de la notion du travail dans ce livre, suivant une inflexion interrogative unique, quant à la relation du Gabonais au travail.
Ce que nous apprend Etoughé-Efé, contrairement à un discours qui arpente gaiement les allées des grandes entreprises installées au Gabon, le Gabonais n’est pas rétif au travail, bien qu’il appréhende le travail entrepreneurial comme une pratique nouvelle, violente et dénaturante. Ceux que la dévaluation a déversés dans les rues de Libreville, se sont organisés diversement : qui en développant des « petits métiers » , les chargeurs de cars à la Gare routière du P.K. 8 ; qui en ouvrant des « agences immobilières » pour répondre à une demande en logements. Décents ou indécents ? Là n’est plus le problème. Puisque cette demande se fait de plus en plus pressante, les chercheurs de maisons devenant de plus en plus nombreux, la parole de l’Etat sur cette question épineuse du logement étant désormais celle de Cassandre.
Il est intéressant de retenir les leçons de cette analyse. D’abord, quand une activité se développe en dehors de toute régulation, elle montre les limites réelles du fonctionnement de l’Etat : non seulement son incapacité à diversifier son offre d’emploi, mais aussi, son mal à anticiper, à encadrer des secteurs pourtant pourvoyeurs de revenus, et donc de richesses autres que ceux que l’imaginaire colonial et son instrumentation de l’espace politique et économique gabonais ont construit autour du pétrole, des mines et du bois.

Ensuite, Etoughé-Efé souligne subrepticement les dangers auxquels expose le travail de la « débrouille » dérégulé : des solidarités « sauvages » , au sens que Lévi Strauss accorde à ce vocable, et des stratégies de dominations abusives prennent le pas sur une division rationnelle du travail, créant ainsi des formes d’identisations à base ethniques, communautaires, régionales, etc. A leur tour ces logiques économiques servent alors de tremplin au développement des pratiques de déprédation pouvant constituer, à termes, un danger pour l’équilibre social des espaces occupés, et finalement, pour la sécurité publique. Le travail de la « débrouille » ne valorise pas seulemen

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