Guiseniers, village normand
370 pages
Français

Guiseniers, village normand , livre ebook

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370 pages
Français

Description

Rassemblant dans ce livre d'histoire guisenoise et normande un très grand nombre de documents écrits authentiques, l'auteur permet au lecteur de comprendre la situation foncière et sociale des possédants de l'ancien Guiseniers. Il s'est appuyé pour cela sur les comptes rendus d'archéologues et a retrouvé aux Archives des textes provenant de sources diverses (chartes seigneuriales, bulles papales etc.). Le fonctionnement d'une société rurale au long des siècles est ainsi éclairé, faisant revivre toute la population de ce village d'autrefois, avec ses coutumes, ses familles ou encore ses métiers.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 janvier 2017
Nombre de lectures 10
EAN13 9782140027475
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Francis Bailly
GUISENIERS, village normandSon histoire et celle de ses habitants, e des origines au XIX siècle
Guiseniers, village normand
e Son histoire et celle de ses habitants, des origines auXIXsiècle
Francis Bailly
Guiseniers, village normand
Son histoire et celle de ses habitants, e des origines auXIXsiècle
Livres (comme auteur)
Ouvrages du même auteur
L’anneau des disciplines,Rev. Int. Syst., n° spécial, 5, n° 3, 1991 et édition posthume complétée, en ligne, Association Française des Sciences Cognitives et Techniques, Res Systemica, 2010, http://www.afscet.asso.fr/resSystemica/bailly/bailly.html Mosaïsme et société. De la tradition à la révolution, Coll. Judaïsmes,L’Harmattan, 2003. Pouvoir et société. Le regard du mosaïsme, Coll. Judaïsmes,L’Harmattan, 2005.Mathématiques et Sciences de la nature. La singularité du vivant, (en collaboration avec Giuseppe Longo), Hermann, 2006 etMathematics and the Natural Sciences. The Physical Singularity of Life,Imperial College Press, 2011. Sens. Poèmes et textes 1961-2005,L’Harmattan, 2011.La structure intelligible de l’univers. Variations sur le thème symétries/brisures de symétrie,L’Harmattan, 2015. Toussaint Canival (1734-1814). Histoire d’un citoyen remarquable de Guiseniers en Normandie, pendant la Révolution française,L’Harmattan,octobre 2016. (comme éditeur) Sens et place des connaissances dans la société,Editions du CNRS, Vol. 1,1986, Vol. 2, 1987, Vol. 3, 1987. Articles dans des ouvrages collectifs, notamment Recherche et forces productives,in : (Auto)critique de la science, (A. Jaubert, J.-M. Lévy-Leblond Eds.), Seuil, 1972. Ordre: D’une science à l’autre, des concepts nomades (sous la(en collaboration avec I. Stengers) in direction de I. Stengers), Seuil, 1987. Approche des phénomènes critiques en physique,in : Colloque de Cerisy (sous la direction de J. Petitot) : Logos et théorie des catastrophes. A partir de l’œuvre de René Thom, Patino, 1989. Les mathématiques : de la diversité à l’unification(en collaboration avec J. Petitot) in : Encyclopedia Universalis, Symposium, 1990. Théories physiques et cardinalités mathématiques,in : Colloque de Cerisy (J.-M. Salanskis et H. Sinaceur Eds.) : Le labyrinthe du continu, Springer, 1992. Symétries(en collaboration avec Rémy Mosseri), in : Dictionnaire d’histoire et de philosophie des sciences (sous la direction de D. Lecourt), PUF, 1999. Remarks about the program for a formalized epistemology,in : Proposals in Epistemology : Quantum Mechanics, mathematics, cognition and action (sous la direction de M. Mugur-Schächter), Kluwer, 2002. About the Emergence of Invariances in Phsysics : from “substantial” conservation to formal invariancein : Proposals in Epistemology : Quantum Mechanics, mathematics, cognition and action (sous la direction de M. Mugur-Schächter), Kluwer, 2002. © L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-10677-9 EAN : 9782343106779
A v a n t - P r o p o s Danielle BAILLY (novembre 2016)  Le texte de Francis Bailly (1939-2009) présenté ici fut achevé en 2003, remanié jusqu’à cette date par l’auteur, en quatre versions successives dont celle-ci est la dernière. Après avoir tiré de ces six cents pages quelques exemplaires papier artisanaux en A4, qu’il a distribués à ses proches, aux Archives de l’Eure et à la Municipalité de Guiseniers, l’auteur a laissé ce texte « dormir » tel quel dans son ordinateur. Cependant, personnellement, après sa mort, j’ai estimé qu’il présentait 1 un intérêt historique et valait la peine d’être publié et diffusé plus largement . Je me suis contentée de le relire sur écran et de le préparer au bon format pour l’édition, ne touchant en rien au texte lui-même.  Ce livre est le fruit d’un travail de dix ans, mené par l’auteur. Presque chaque week-end, lorsque notre famille, parisienne, venait à Guiseniers, goûter son calme, sa belle verdure, son authenticité de village normand, traditionnel mais vivant, sa proximité de superbes abbayes et châteaux à visiter, mon mari partait « aux archives », pour rechercher et accumuler des documents anciens sur l’histoire de la commune depuis les temps reculés, pendant que moi je vaquais aux affaires familiales, bichonnant la maison et le jardin.  Francis Bailly a ainsi sillonné nombre de régions normandes et parisiennes et consulté toutes les archives possibles, aussi bien publiques - municipales, départementales, nationales - que privées - notariales, ecclésiastiques -, susceptibles de concerner Guiseniers à un titre ou un autre, se rendant dans tous les lieux possibles, proches (eurois) ou plus lointains (jusqu’en Seine-Maritime ou à Paris). En effet, jadis, certaines Abbayes, telles que Jumièges, Saint-Wandrille, Fontaine-Guérard, Saint-Jean d’Andely, Saint-Louis de Poissy, le Chapitre de Notre-Dame de Rouen, ou d’autres, tout comme certains seigneurs féodaux et familles nobles, possédaient des terres (des fiefs* ) à Guisenisers sans pour autant y 2 résider, et en percevaient la dîme (dont devaient s’acquitter, le plus souvent, de modestes métayers guisenois).  Il fallait à Francis Bailly un goût profond (et ludique !) pour l’investigation, une totale patience professionnelle de chercheur (il n’était pas historien, ce qu’il rappelle honnêtement plus d’une fois dans ce texte, mais physicien ; mais un vrai chercheur garde les mêmes qualités de « fouineur » minutieux, quoi qu’il étudie et analyse). Rigueur et probité, également, ont caractérisé cette recherche historique de Francis
1 Tout comme le livre« Toussaint Canival (1734-1814). Histoire d’un citoyen remarquable de Guiseniers en Normandie, pendant la Révolution française », de FrancisBAILLYégalement, paru en octobre 2016 chez L’Harmattan.2 Un glossaire de quelques termes d’Ancien Régime, à la fin de ce livre, donne les définitions nécessaires. Ces termes sont signalés par un astérisque (*). Pour une liste plus complète, voir aussi la liste proposée par Francis Bailly pp. 185-186, ainsi que le petit glossaire du livre sur Toussaint Canival(DB). Ces derniers termes, quand ils figurent ici aussi, sont signalés par le signe *.
Bailly. Par exemple, pour chaque documentqu’il déniche, déchiffre et transcrit scrupuleusement, ildonne les références, les cotes des services d’archivesauxquels ils appartiennent, chaque lecteur pouvant ainsi,s’il le souhaite, le retrouver aisément. Ouencore, lorsqu’un document, endommagépar le temps ou l’humidité, comporte un mot qu’il n’a pu déchiffrer, il le signale simplement: entre crochets par [« illisible »], ou : [« mot non déchiffré »], sans aucunement altérer ou reconstituer le texte. On peut donc se fier à l’authenticité complète des documents qu’il atranscrits.  De plus, notre auteur était cultivé, en sciences exactes comme en sciences humaines. Il avait ainsi un goût naturel pourl’histoire, terrain propice, pour lui, à une méditation philosophique sur le Temps et la condition humaine (voyez par exemple, à cet égard, la conclusion de ce livre). C’étaitévidemment un lecteur invétéré. Les Guisenois ne l’appelaient»ils pas, en souriant gentiment, « le curé lorsque, grand cardiaque depuis 1980, et son médecin lui ayant enjoint de marcher six kilomètres par jour pour développer des artérioles de secours afin de soutenir son cœur abîmé par les infarctus, il arpentait inlassablement les rues et chemins du village, toujours le nez sur un livre, sans jamais, d’ailleurs, se heurter à un quelconque obstacle ni trébucher (comment faisaitil donc ?) ? Qui ne se souvient, à Guiseniers, de cet homme, avec ses grosses lunettes de myope, ses pieds nus dans des sandales par tous les temps, avec sur le dos sa veste de velours côtelé sans forme ?... Ces balades lui permettaient de connaître tout le mondeet d’échanger un bonjour amical avec ceux qu’il croisaiten chemin. Un historien, donc, éprouve un intérêt passionné pour les documents qu’il découvre (ces fameuses « archives »). A cet égard, lors de ses longues fouilles, Francis Bailly, tel un archéologue, a mis la main sur des trésors : des comptes rendus, des procèsverbaux, des « aveux* », etc., contenant un nombre impressionnant de descriptions de familles (voire de lignées), de parcelles de terres ou autres lieux comme l’Abbaye des Dames du Trésor à Guiseniers même  localisés avec une grande précision géographique dans le village , de transactions, de conflits, suivis ou non de conciliations. Il a traduit d’anciens textes latins, déchiffré des textes et actes rédigés en vieux français, (parfois en langage légèrement patoisant normand), a scrupuleusement recopié, intégralement le plus souvent, tous ces textes précieux, où revit une langue d’autrefois colorée, vigoureuse, émouvante, signée de patronymes familiaux pittoresques, ces derniersplus d’une fois issus de sobriquets, simplement descriptifs, gentils ou plus cruellement moqueurs (comme Haut du Cœur, Le Sage,Mulot, Doucet, Mignard, Damoiseau ou Filliette, Paillart, Queudray, ou Queulevé, ceuxci se passant de traduction…), ou bien descriptifs de statuts sociaux (comme Le Prévost, Chapelle, Pésant), de lieux de provenance (comme Deshaies, Desmaretz, Duval, Dupré, Chemin, Pavée, Lallemand, Langlois), ou de métiers (tels que Le Vacher, Coutil, Lhuillier, Lefèbvre, qui signifie «L’ouvrier»), à l’instar de nombre de noms bretons. Certains de ces patronymes subsistent toujours chez les descendants actuels. Dans cette langue ancienne, on ne cessera de s’étonner du foisonnement et de l’anarchie orthographique, certaines graphies restant, d’ailleurs, fidèles au souvenir de leur étymologie latine (comme « adveu » pour « aveu », « escuyer » pour « écuyer », « subjettes » pour « sujettes »), d’autres reflétant, elles, la prononciation du mot concernédialecte d’oïl normand, quelquefois teintée de (comme dans dans :
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« hoir » pour « héritier »,«veschi cheus…» pour «voici ceux…pièche de», « terre » pour « pièce de terre », « japieça » pour « il y a longtemps », ou encore dans l’imparfait des verbes en «ilai » moderne (comme dans « oi » au lieu de notre « connaissoit»). Mais, il y a quarante ans, n’entendaisje pas encore un villageois prononcer « un oueille » pour dire « une oie »?). La Normandie, comme toutes les régions de France, d’ailleurs,conserve encore, parfois, certaines de ses spécificités du temps jadis. Toujours au plan linguistique, on remarquera (voire admirera) l’extrême précision du langage juridique fréquemment utilisé dans ce genre de documents d’archives, pour des raisons de codification ou de conventions propres au Droit français, directement issu du Droit romain très écrit, très précis et univoque (contrairement au Droit anglosaxon plus « coutumier » et pragmatiquement sujet à interprétation jurisprudentielle), langage très conservateur dans ses formulations rituelles, dont un certain nombre, d’ailleurs,existe encore dans les termes employés par les hommes de loi rédigeant les pièces officielles (actes de vente de patrimoine, actes de mariage, etc.) ; la paix sociale est à ce prix, ces documents ayant valeur officielle et ne supportant aucune ambiguïté ou flou susceptibles de prêter à contestation. C’est le support de l’obéissance à la Loi, devant laquelle tout le monde s’incline. Ces observations concernent la forme des documents consultés par Francis Bailly. Sur le fond, cette fois, l’auteur a donc étudié, trié, classé tous ces textes. Il en a, bien entendu, restauré fidèlement la chronologie (qu’il lui a fallu reconstituer pièce après pièce à partir du « fouillis »d’archivesdécouvert ici ou là), et extrait librement des thématiques claires et rationnelles, pertinentes historiquement. Ce travail d’organisation a construit le plan du livre, dont il s’explique au début, dans sa Présentation.  Le livre comporte ainsi une Introduction générale, recensant les vestiges archéologiques trouvés dans la terre de Guiseniers par d’autres chercheurs et récapitulant les événements les plus anciens qui concernent le village depuis les origines. Puis viennent trois Parties, traitant successivement des Affaires religieuses, des Affaires civiles, puis de la très spécifique période révolutionnaire jusqu’à sa dégradation et ses dérives opprimant la liberté, sous la Terreur. Vient enfin l’évocation des répercussions de cet immense bouleversement révolutionnaire ème jusqu’à la présiècle.modernité au XIX Un tel classement est éclairant, vu, d’abord, l’extrême importance gestionnaire, administrative et idéologique, des puissances d’Eglise qui, depuis le MoyenAge jusqu’à la Révolution, sous l’Ancien Régime donc, ont régné sur le village de Guiseniers, comme sur tous les autres villages de ce qui deviendra la Nation « France »: la possession des terres, l’argent et les récoltes en nature qui en étaient extraits, les préceptes coutumiers en vigueur comme les rituels rythmant l’existence de chacun (naissance, mariage, enterrement, fêtes religieuses catholiques) justifie qu’une place majeure soit consacrée à ce thème. Cependant, toute la vie d’un village ne ressortit pas àl’administration religieuse. Il était donc nécessaire de regrouper ce qui concernait la gestion collective du village (petite « cité ») dans sa vie quotidienne, ses structures, ses ressources, ses dépenses globalesd’entretien, garantissant elle aussi la paix sociale et le comportement « civilisé » des villageois concernant leurs droits et leurs devoirs.A cet égard, l’auteur a jugé intéressant de
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nous faire percevoir les modes de vie différenciés et hiérarchisés des trois strates de la société, à savoir ce qui sera décrit par les institutions et les historiens comme « la noblesse », « le clergé », « le TiersEtat ». Quant à la Partie consacrée à la Révolution, on y retrouve clairementl’élaboration complexeconsistant à construire une Nation unifiée (voire centralisée par Paris, comme le voulaient les Jacobins), à partir desautonomies régionales, en l’occurrence celledu Duché de Normandie et des féodalités qui lui ont succédé, chacune de ces régions étant depuis des siècles habituée à ses propres monnaies, unités de mesure, us et coutumes divers, différents des autres. A travers les documents présentés par Francis Bailly, on perçoitl’aspect laborieux de cette construction historique, effectuée par les institutions et les populations dans la douleur parfois,l’enthousiasme aussi, mais, somme toute, dans une étonnante efficacité, obéissant docilement aux ordres nouveaux, qui ont pourtant imposé des bouleversements et séismes majeurs (calendrier, appellations de civilité, rituels et formulations, nouvelle répartition des biens après la fameuse « Nuit du 4 août » abolissant les privilèges religieux et nobiliaires, etc.).L’auteur nous fait vivre cette périodeguisenoise, où la démocratie s’apprenait localement à travers les discussions et les votes, presque au jour le jour, dans toutes ses péripéties. Il en analysera ensuite les diverses conséquences, politiques, administratives, sociologiques, parfois mêmes personnelles. Il termine logiquement en s’élevant à une médiation philosophique plus générale, sur le thème « constantes et variations » dans l’Histoire et la vie de l’humanité. Francis Baillyconnaissait donc l’histoire de Guiseniers(sans oublier La Bucaille ni, parfois, Hennezis !) comme sa poche. Lorsque nous nous promenions dans le village, ne me disaitil pas, en me désignant du doigt tel ou tel endroit : « tu vois, ici, jadis, se trouvait…» (par exemple, me montrant le pré situé entre la ferme Jobin et la Salle des Fêtes : « ici, au Moyenâge, se trouvait l’Abbaye des Dames du Trésor »), etc. ?Même à l’extérieur de Guiseniers, il me faisait visite telle ruine en m’en racontanttoutel’histoire (comme à Sausseuse, à Tilly, où il me montrait le site del’ancien prieuré,qui fieffait à Guiseniers, prieuré dont ilne subsiste qu’un pan de mur, beau et émouvant. Aujourd’hui, on élève des chevaux à cet endroit. Les bâtiments jouxtant le mur sont reconstruits, modernes. Mais le mur luimême est toujours là; personne ne l’a démoli.Avec l’auteur, ainsi, les fantômes des anciens Guisenois (certains, ancêtres des Guisenois d’aujourd’hui) ressuscitent, leurs anciennes demeures reviventdans notre imagination, les unes très pauvres, quelques autres plus cossues, avec leurs toits de chaume, leurs colombages et leur torchis d’argile d’un joli ocre ; l’ancien village renaît, avec ses jardins clos de barrières en bois et ses terres, ses vaches rousses et blanches, ses pommiers très nombreux, ses quelques moutons, ses chevaux, ses poules, ses chemins creux et sinueux, ses haies pleines d’oiseaux…ème  On peut rêver sur les charmants anciens cadastres (certains du XV siècle !) qui dormaient aux Archives depuis tous ces siècles mais que Francis Bailly a « exhumés », cadastres dessinant naïvement, mais en détail, le village avec ses moulins, sa mare, son église, ses maisons, ses sentes (comme la « Sente du Bout des Jardins » qui existe toujours) et son « Bois de la Viéville », qui a rétréci mais est toujours là. D’autres chemins sont esquissés sur ces cartes, quidirigent vers se ChâteauGaillard et Les Andelys en passant par Villers, berceau du grand Nicolas
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Poussin, ou suivent l’antiquepiétinement dupèlerinage en l’honneur de Sainte Clotilde, vers la Viéville, justement, où se trouvait alors le centre du village, et au delà. On imagine tous ces paysans en sabots, à pied ou en carriole à cheval, cheminant pendant des heures le temps n’avait pas la même valeur qu’aujourd’huisur ces routes séculaires, les femmes en coiffe normande, en robe longue et tablier, les hommes en « blaude » (sarreau) bleu et chapeau noir, devisant en patois normand… Pour terminer, quelques précisions concrètes :  Afin que ce livre ne soit pasdémesurément épais, j’ai présenté tous les documents anciens transcrits par Francis Bailly en petits caractères. Que le lecteur veuille bien me pardonner le côté malaisé de la lecture qu’induit ce choix. J’ai laissé en caractères plus gros les analyses historiques personnelles de l’auteur.J’ai ajoutémoimême un bref glossaire de quelques termes d’Ancien Régime, certains autres termes étant directement expliqués par l’auteur au fil du texte.J’ai ajouté quelques rares notes de bas de page lorsque je l’ai estimé utile pour préciser certains points, en les signant de mes initiales DB. Je n’ai rien modifié d’autre.Pour finir, je m’en tiendrai à l’émouvantde Francis Bailly :e conclusion  « C a r G u i s e n i e r s , u n e  e t p e t i t e  c o mmu n e p a r mi l e s 3 6 0 0 0 d e l a F r a n c e c o n t e mp o r a i n e ( s a n s c o mp t e r l e s é q u i v a l e n t s e u r o p é e n s q u i o n t p u a v o i r d e s d e s t i n s c o mp a r a b l e s , s i n o n s e mb l a b l e s ) n ’ e s t s a n s d o u t e q u ’ u n e x e mp l e p a r mi d ’ a u t r e s d e c e q u e f u t e t d e c e q u e d e v i e n t l a v i e d e s h o mme s s u r c e c o n t i n e n t , d e l e u r s r e l a t i o n s , d e l e u r s p r o j e t s , d e l e u r s e s p o i r s . M a i s c e t e x e mp l e a p o u r n o u s u n e s i g n i f i c a t i o n p a r t i c u l i è r e: i d e n o u s , l p a r l e t i e n te t l ’ e x t r a o r d i n a i r e s a n s d o u t e à c e q u e , p a r l a n t d e n o u s , i l n o u s a i d e a u s s i à c o mp r e n d r e l e s a u t r e s . ».
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