Histoire des Comtes de Poitou (Tome 4 : 1189-1204)
249 pages
Français

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Histoire des Comtes de Poitou (Tome 4 : 1189-1204) , livre ebook

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Description

L’Histoire des Comtes de Poitou d’Alfred Richard – ancien archiviste du département de la Vienne –, éditée pour la première fois en 1903, est fondamentale pour la connaissance de l’histoire du Poitou et de l’Aquitaine des Xe, XIe, et XIIe siècles. Et pour mieux comprendre l’épopée de ces comtes qui devinrent les plus puissants seigneurs du royaume des Francs – ducs d’Aquitaine, ducs de Gascogne, et même, comtes de Toulouse – avant d’être sacrés, au XIIe siècle, reines et rois d’Angleterre. Cent ans après cette première et aujourd’hui – introuvable – édition, voici une troisième édition en quatre tomes de ce grand œuvre de l’Histoire « régionale » qui réjouira tous les amateurs et tous les chercheurs.


De la mort d’Henri II (1189) à celle d’Aliénor (1204), c’est à l’apogée — avec Richard et Othon —, puis, à la mort de Richard (1199), à la chute brutale de l’empire Plantagenêt que nous assistons. Un livre vraiment essentiel pour cette période cruciale de l’histoire de l’ancienne Aquitaine : Aquitaine, Poitou-Charentes et Vendée, Limousin, Midi-Pyrénées et Auvergne.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782824051031
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Même auteur, même éditeur :






ISBN

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2005/2012/2016/2020
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0353.5 (papier)
ISBN 978.2.8240.5500.8 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.


AUTEUR

ALFRED RICHARD




TITRE

HISTOIRE DES COMTES DE POITOU tome I V ( n. s. ) (1189-1204)





g. — Richard et Aliénor (1189-1196)
L e soir même des funérailles de son père, Richard s’était retiré à Saumur, mais avant de quitter Fontevrault il avait réglé la situation des serviteurs d’Henri, de ceux qui l’avaient accompagné jusqu’au moment où la terre recouvrit les restes de leur maître. Plusieurs d’entre eux, qui avaient donné au roi défunt de nombreuses preuves de leur fidélité et qui, par suite, s’étaient trouvés devenir les adversaires directs du nouveau roi, n’étaient rien moins que rassurés. Mais Richard, qui était au fond un habile politique, jugea qu’il serait bon de reconnaître le mérite de cet attachement à la personne d’un prince, alors que ceux qui donnaient cet exemple n’avaient plus rien à attendre de lui, et sans tarder, aussitôt son arrivée à Fontevrault, il manda auprès de lui Maurice de Craon et Guillaume Le Maréchal, qui avaient pris la direction de la maison royale, immédiatement après la mort d’Henri.
Il se montra à leur égard d’une bienveillance extrême, particulièrement pour Guillaume Le Maréchal, qui avait failli le tuer dans l’affaire du Mans. Il le renvoya en Angleterre en le chargeant de plusieurs missions et, en même temps, il confirma le don que le précédent roi lui avait récemment fait d’une des plus riches héritières du royaume, la fille du comte de Striguil et de Pembroke (1) .
Mais en même temps qu’il agissait avec cette générosité, qui a été grandement mise en évidence par ses contemporains, Richard se comportait tout autrement avec un des familiers de son père, le sénéchal d’Anjou, Étienne de Tours ou de Marçai. Il le fit arrêter et jeter en prison, les fers aux mains et aux pieds, et prit possession des châteaux dont il avait la garde. Il aurait aussi voulu mettre la main sur le trésor royal qu’il conservait dans le château de Chinon, mais Étienne venait, dans une circonstance toute récente, de déclarer que ce trésor était à sec. Le lendemain de la mort du roi, quand la nouvelle s’en fut répandue dans les campagnes, de pauvres gens vinrent en grand nombre se poster à l’extrémité du pont sur la Vienne, par où devait passer le cortège pour se rendre à Fontevrault. Ils s’attendaient à de larges aumônes, comme il a été d’usage de tout temps, et même encore aujourd’hui, après le décès de personnes fortunées, mais le sénéchal, pour n’en rien faire, prétendit qu’il ne possédait pas un denier appartenant au roi. Richard dut se contenter de cette réponse pour le moment, mais le traitement qui fut infligé à Étienne de Tours fit réfléchir celui-ci ; il trouva le moyen de se tirer d’affaire, car il était personnellement fort riche, et il se racheta en versant entre les mains du prince le denier quart des revenus royaux qu’il avait dû percevoir (2) .
Cependant Richard ne s’était pas contenté de frapper le sénéchal dans sa fortune, il l’avait aussi touché, dans sa personne. Son fils avait épousé, sans doute grâce à la faveur d’Henri, une jeune fille de condition noble ; le prince fit rompre le mariage et déclara qu’il agirait de même sorte toutes les fois que des filles ou des femmes de la noblesse auraient épousé des particuliers d’un rang inférieur au leur. Ces façons d’agir ne pouvaient qu’être agréables aux barons que le nouveau roi cherchait en ce moment à rattacher à lui, et il allait en ce faisant diamétralement en sens contraire de son père, dont le principe était d’abaisser les grands et d’élever les petits, et qui, comme le fit plus tard Louis XI, choisissait parmi ces derniers ceux dont il voulait faire les exécuteurs sans pitié de ses décisions (3) .
Par contre, il chassa de sa cour les clercs et les laïques qui, s’étant attachés à sa fortune, l’avaient soutenu dans sa rébellion, et même on le vit maintenir à l’égard de trois des plus marquants, Guy de Laval le jeune, Raoul de Fougères, et Juhel de Mayenne, les confiscations que Henri II avait prononcées contre eux ; il conserva en outre les domaines que celui-ci avait fait saisir et qui auraient dû leur être restitués en vertu d’une des clauses du traité de Colombrion (4) . On pourrait appeler cette façon d’agir une politique de bascule et elle tend à justifier le surnom que donna à Richard quelqu’un qui devait bien le connaître, Bertrand de Born, qui, dans ses sirventes, l’appelle fréquemment oc-e-no , oui-et-non (5) .
Après avoir passé trois semaines à régler les affaires de l’Aquitaine, de l’Anjou, de la Touraine et du Maine, le roi se rendit en Normandie. A Séez, il rencontra les archevêques de Cantorbéry et de Rouen qui lui donnèrent l’absolution pour avoir, étant croisé, porté les armes contre son père. Puis il s’en fut à Rouen, où le 20 juillet il prit possession du glaive du duché, cérémonie symbolique du même caractère que celles qui avaient eu lieu jadis en Aquitaine, à Poitiers et à Limoges. Il avait avec lui son frère Jean, qui, selon l’aveu de beaucoup, avait été cause de la mort de leur père pour l’avoir abandonné après Le Mans, et qui, quand il fut assuré que son frère le recevrait bien, s’était empressé de venir le trouver. Il fut l’un des premiers à profiter des bonnes dispositions de Richard.
Celui-ci, le dimanche 22 juillet, jour de la Madeleine, avait eu une entrevue avec le roi de France. Philippe-Auguste ne se contenta pas d’adresser au prince ses compliments de bienvenue, il parla affaires et lui réclama Gisors, mais Richard, qui, tant qu’il était en hostilité avec son père, admettait parfaitement les revendications de son allié, se montra quelque peu récalcitrant quand il lui fallut prendre lui-même une détermination ; il assura Philippe qu’il épouserait Aélis et le roi de France eut l’air de croire à cette parole qui fut appuyée par le versement d’une somme de 4.000 marcs, à valoir sur celle de 20.000 marcs qu’Henri avait promise lorsqu’il fut réduit aux abois au moment de sa mort, et, temporairement du moins, Richard garda Gisors (6) .
A cette entrevue, qui eut lieu à Gisors même, le prince fut sur le point d’être victime d’un grave accident ; comme il sortait de la ville, un pont en bois se rompit sous le cheval qui le portait ; l’un et l’autre furent précipités dans le fossé d’où Richard fut tiré sain et sauf (7) .
Avant de quitter la Normandie, il tint à régler certaines affaires dont la solution rentrait dans la ligne de conduite qu’il s’était tracée ; il reconnut à son frère Jean la propriété du comté de Mortain et de nombreux domaines situés en Angleterre, dont leur père l’avait précédemment gratifié et, de plus, il lui donna pour femme la fille du comte de Glocester ; il maria sa nièce Mathilde, fille du duc de Saxe, avec le comte du Perche, donna toute publicité au don qu’il avait fait à Guillaume Le Maréchal de la fille du comte de Pembroke, et enfin il pourvut de l’archevêché d’York, alors vacant, son frère naturel, Geoffroy, l’ancien évêque de Lincoln (8) .
Ses largesses ne se bornèrent pas à ces quelques actes ; il les prodigua, et c’est avec le renom d’un prince généreux qu’il passa en Angleterre ; le dimanche 20 août il fut s’embarquer à Barfleur (9) .
Le royaume était tranquille. Les gardiens d’Aliénor n’avaient pas attendu les ordres précis du nouveau roi pour ouvrir les portes de

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