L essor de la bourgeoisie rurale à la fin de l Ancien Régime
210 pages
Français

L'essor de la bourgeoisie rurale à la fin de l'Ancien Régime , livre ebook

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210 pages
Français

Description

Cet essai est centré sur la bourgeoisie rurale, une classe sociale aujourd'hui oubliée. L'étude est concentrée sur une famille de propriétaires villageois aisés du sud-ouest de la France entre le seizième siècle et le dix-neuvième siècle. Elle n'est en rien une monographie familiale mais suit cette famille dans ses stratégies d'élévation sociale, ses choix matrimoniaux, l'éducation donnée aux filles, le placement des fortunes, les dispositions testamentaires qui révèlent la mentalité du temps.

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Date de parution 01 janvier 2014
Nombre de lectures 40
EAN13 9782336334363
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean-Loup VIVIERL’essor
de la bourgeoisie rurale
à la fn de l’Ancien Régime
L’essor
L’exemple des Carrère, une famille de Montestruc
de la bourgeoisie rurale
Cet essai est centré sur la bourgeoisie rurale. Cette classe sociale
est aujourd’hui bien oubliée. Elle a pourtant fourni les juges et la à la fn de l’Ancien Régimebasoche de l’Ancien Régime, tandis que les prêtres de ces familles,
assez nombreux, s’élevaient jusqu’aux canonicats. L’étude que
nous proposons au lecteur s’attache à une famille de propriétaires
L’exemple des Carrère, une famille de Montestrucvillageois aisés du sud-ouest de la France, que nous prenons au
seizième siècle pour la laisser au dix-neuvième. Mais elle n’est
en rien une monographie familiale. Nous nous attachons à suivre
cette famille dans ses stratégies d’élévation sociale, ses choix
matrimoniaux, l’éducation donnée aux flles, le placement des
fortunes, les dispositions testamentaires qui révèlent la mentalité
du temps.
Le seul des membres laïcs de cette famille qui, à la fn du
dix-huitième siècle, a su résister à l’attrait de la ville et à l’achat d’un
offce s’engagera en politique au moment de la Révolution et sera
même élu député.
Jean-Loup Vivier est avocat du Barreau du Gers. Il fut
également, tout en exerçant sa profession, chroniqueur
juridique et enseignant de droit en France métropolitaine,
dans une Nouvelle-Calédonie alors en ébullition, puis
en Guyane et à la Réunion. Saisi par les prestiges de
l’Afrique, il y fut conseil juridique à Ouagadougou, expert
pour l’Union européenne à Cotonou, enfn, à Lomé,
conseiller ministériel, expert du PNUD et professeur à l’ENA. Depuis 2000,
il est membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer.
eCouverture : Le Notaire, lithographie du 18 siècle.
ISBN : 978-2-343-02256-7
20 e
L’essor de la bourgeoisie rurale à la fn de l’Ancien Régime
Jean-Loup VIVIER
L’exemple des Carrère, une famille de Montestruc





L’ESSOR
DE LA BOURGEOISIE RURALE
A LA FIN DE L’ANCIEN REGIME


L’EXEMPLE DES CARRERE,
UNE FAMILLE DE MONTESTRUC




















































© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-02256-7
EAN : 9782343022567 Jean-Loup VIVIER






L’ESSOR
DE LA BOURGEOISIE RURALE
A LA FIN DE L’ANCIEN REGIME


L’EXEMPLE DES CARRERE,
UNE FAMILLE DE MONTESTRUC



















Du même auteur
Mon chemin avec le FLNKS, L’Harmattan, 1992
Le pacte civil de solidarité, un nouveau contrat, L’Harmattan,
2001
e siècle, autoédition, 2006 L’Afrique à l’aube du XXI
Madagascar sous Ravalomanana, L’Harmattan, 2007
L’Affaire Gasparin, L’Harmattan, 2008
Des commerçants à la conquête de la République,
L’Harmattan, 2009
Calédonie, l’heure des choix, L’Harmattan, 2009
Madagascar, une île à la dérive, L’Harmattan, 2010
Ontologie de la droite et de la gauche en politique,
L’Harmattan, 2013 A mes ancêtres Vivier de Vars,
Bonnaïs et Chaulet de Caussade,
Lavedan de Ligardes,
Rivayrol, Peirouty, Mignes et Ménescal de Montauban,
Dutau de Saint-Loup,
Bonnafousse et Bouissou de Parisot,
Gaudenzi de Poschiavo, Papin d’Angoulême,
Pechdo de Caylus
et tous les autres « Tu avais raison … Là-haut, sous les cyprès
du cimetière Saint-Antonin,
tous les nôtres pouvaient reposer paisiblement.
Tu parlais leur langage.
Tu disais ce qu’ils auraient dit … »
(Raymond Escholier, La nuit) C’est un projet ambitieux que de prétendre décrire la société
d’Ancien Régime dans son ensemble. L’ancienne France est
un territoire vaste et les pays qui la composent sont très
contrastés. Les nuances ne sont pas seulement régionales, les
milieux sociaux offrent eux-mêmes des modes de vie, des
patrimoines, des alliances, des attitudes religieuses et des
aspirations très divers. Enfin, le tableau de cette France devrait
être un tableau mouvant car l’Ancien Régime s’étend sur
plusieurs siècles. Il est permis de penser que des monographies
de lieu, de famille ou de métier sont un moyen de donner une
meilleure idée de cet habit d’Arlequin qu’était la France
d’Ancien Régime. Nous avons pris comme sujet d’étude une
famille de la bourgeoisie rurale, les Carrère. Cette famille est
originaire de Montestruc, un village gascon qui se situe dans
l’actuel département du Gers.
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1 Montestruc est un village situé à dix-huit kilomètres au nord
d’Auch, sur la route qui conduit à Fleurance, Lectoure et Agen.
Ce village formait ce qu’on appelait sous l’Ancien Régime une
communauté. Les communautés ont pris le nom de communes
à partir de la Révolution. Cette communauté avait reçu ses
coutumes en 1287 de Bernard de Monlezun, comte
d’Armagnac.
De nombreux autres villages seront mentionnés au cours de
cette étude. Il est nécessaire d’avoir une idée de leur situation
par rapport à Montestruc. Au nord de Montestruc se trouve la
ville de Fleurance. Au nord-est, il y a Urdens, au sud le
Gavarret, Miramont la Tour, Sainte-Christie, Casteljaloux,
Tourrenquets, Mirepoix, Lavardens, Peyrusse-Massas, à

1 Montestruc était appelé Montastruc sous l’Ancien Régime, ce qui
veut dire « mont heureux » en gascon, autrement dit un endroit bien
choisi pour y établir un village. Nous adopterons dans ce cas comme
ailleurs la graphie française et moderne, tout en signalant toujours la
graphie en usage à l’époque. En dépit du mot « mont », Montestruc
est construit en plaine. Le village proprement dit est cependant situé
sur une petite éminence.
11l’ouest Puycasquier, Préchac puis Réjaumont.
CastelnauBarbarens est beaucoup plus loin, en direction du sud-ouest.
Quand on parle de Montestruc, il y a le village proprement
dit et il y a les lieux-dits. Le village, ce sont deux rues qui
forment un compas à angle aigu, mais ces rues sont coupées
d’impasses (les carrerots en gascon) et de ruelles. Sous
l’Ancien Régime, il est facile d’imaginer parmi les maisons
des échoppes, des ateliers, des écuries. Ce village, qui se situe
sur la rive gauche du Gers, avait été autrefois fortifié et il
gardait quelques vestiges de ses anciennes fortifications. Au
bas du village, du côté est, se dresse l’église paroissiale,
Saint2Caprais . Le quartier qui fait face à l’église, du côté est,
s’appelle la Chaussée. En face, de l’autre côté de la route de
3Fleurance, c’est la Garière . A quelque sept cents mètres au
nord ouest, se trouve le château du seigneur. Ce bâtiment,
aujourd’hui transformé en maison de maître, n’évoque plus le
château-fort d’antan.
La paroisse de Montestruc relevait, du point de vue
ecclésiastique, de l’archiprêtré de Lavardens et, au niveau
supérieur, de l’archevêché d’Auch. Montestruc faisait partie du
ressort de la sénéchaussée et siège présidial d’Auch, justice
royale, et en appel, du parlement de Toulouse. Il dépendait de
l’Election d’Armagnac du point de vue fiscal, de la Généralité
d’Auch sous le rapport de l’administration civile, et du
gouvernement de la Guyenne pour ce qui est de
l’administration militaire.
Puisque l’on mentionne le château, il faut retracer
rapidement l’histoire féodale de Montestruc. Disons-le tout de
e suite, le seigneur au XVII siècle n’était plus, et depuis
longtemps, le maître absolu de la communauté. Il avait même à
l’occasion à soutenir des procès qui l’opposaient à elle. Ainsi il
y avait entre eux en 1686 un procès pendant devant la cour de
il’Election d’Armagnac .

2 Sous l’Ancien Régime, on parlait de Saint-Caprai

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