La Géographie et la Démographie
193 pages
Français

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Description

Les grandes questions que posent la géographie et la démographie aujourd’hui : l’homme et la ville à travers les enjeux de la croissance et de la mondialisation. L’Université de tous les savoirs : une approche contemporaine des différents domaines de la connaissance dans un esprit qui est à la fois celui du bilan encyclopédique et celui du questionnement d’avenir. Contributions, notamment, de Jean-Claude Chesnais, Olivier Mongin, Marcel Roncayolo

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2002
Nombre de lectures 6
EAN13 9782738169822
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’équipe de l’Université de tous les savoirs était composée de : Yves Michaud (conception et organisation), Gabriel Leroux (assistant à la conception et à l’organisation), Sébastien Gokalp (programmation et suivi éditorial), Audrey Techer (documentation et suivi éditorial), Juliette Roussel (rédaction et suivi éditorial), Agnès de Warenghien (communication et production audiovisuelle), Julie Navarro (gestion), Karim Badri Nasseri (logistique), Catherine Lawless (communication et études de la mission 2000 en France).
© O DILE J ACOB, J ANVIER  2002 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-6982-2
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Introduction *1


Qu’est-ce que l’ Université de tous les savoirs  ? Une série de trois cent soixante-six conférences sur les sciences, les techniques, les sociétés, les productions de l’esprit et les cultures, données chaque jour de l’année 2000 par les plus grands spécialistes à l’attention d’un large public. Il s’agissait de parcourir les différents domaines de la connaissance dans un esprit qui est à la fois celui du bilan encyclopédique et celui du questionnement d’avenir.
La programmation a suivi trois étapes. D’abord il fut demandé à l’ensemble de la communauté savante quels thèmes devaient être traités. Dans un second temps, des groupes de spécialistes m’ont aidé à faire le tri des très nombreuses propositions faites (1 700). Finalement, j’ai organisé les suggestions retenues en un ordre à la fois thématique et narratif s’étendant sur toute l’année 2000.
L’ensemble du cycle des conférences a été publié une première fois en six forts volumes qui suivent exactement son déroulement. L’édition de poche reprend maintenant pour l’essentiel cet ordre en accentuant l’ordre thématique aux dépens du cycle narratif. On y retrouve donc l’essentiel des modules mais parfois complétés par des conférences données sur un autre objet. La contrainte du déroulement annuel imposait une forte linéarité et ces regroupements réintroduisent un ordre hypertextuel et des croisements souhaités dès le départ. À l’intérieur de chacun des nouveaux volumes, les conférences sont présentées dans la chronologie où elles furent données, sans redistribution des sujets.
Chaque fois que c’était possible, j’avais en effet privilégié des approches transversales portant sur des thèmes ou des objets comme la vie, les territoires, la ville, l’État, la population humaine, la matière, les thérapies, la production de la richesse, etc.
L’ensemble de ces leçons présenté maintenant sous cette nouvelle forme constitue une approche contemporaine des savoirs, des techniques et des pratiques tournée vers les questions qui nous importent en ce début de XXI e  siècle. La réflexion est appelée par la rencontre de ces approches, leur dialectique, et même leurs contradictions.
Il faisait partie du concept de l’Université de tous les savoirs que son parcours soit régulièrement complété et redéfini en fonction du développement des recherches et des questions qui apparaissent. De nouvelles conférences de l’Université de tous les savoirs ont commencé en juillet 2001 et se poursuivent depuis octobre de la même année à un rythme hebdomadaire, tous les jeudis.
Elles feront l’objet de publications régulières et sont d’ores et déjà accessibles sur le site www.tous-les-savoirs.com qui est appelé à devenir le portail d’accès à cette connaissance en mouvement.
Yves Michaud


*1 . Le comité de choix de sujets pour les sciences était composé de : Jean Audouze (Palais de la découverte), Sébastien Balibar (École normale supérieure), Jean-Pierre Changeux (Collège de France), Alain Connes (Collège de France), Odile Eisenstein (Université Montpellier-II), Élisabeth Giacobino (École normale supérieure), Étienne Klein (CEA), Christian Minot (Université Paris-VI), Guy Ourisson (président de l’Académie des sciences). Pour les techniques et les technologies, le comité était composé de : Jean-Jacques Duby (École supérieure d’Électricité), Robert Ducluzeau (INRA), Jean-Claude Lehman (Saint-Gobain), Jacques Levy (École des mines de Paris), Joël Pijselman (EURODIF), Didier Roux (Rhone-Poulenc et CNRS). Pour les sciences humaines et sociales, le comité était composé de : Olivier Houdé (Université Paris-V), Françoise Héritier (Collège de France), Catherine Labrusse (Université Paris-I), Jean-Hervé Lorenzi (Université Paris-IX), Pascal Ory (Université Paris-I), Denise Pumain (Université Paris-I), François de Singly (Université Paris-V).
Qu’est-ce que la démographie ? Voyage historique et critique au pied des pyramides *1

par François Héran

S’il fallait un « logo » à la discipline démographique, nul doute que la pyramide des âges s’imposerait aux yeux de tous, tant son image est aujourd’hui répandue. J’entrerai donc dans le vif du sujet en commentant brièvement les pyramides des âges de la France, puis, à titre de complément, la pyramide russe. Après quoi, je m’interrogerai sur les conditions de possibilité du regard démographique : comment ce type de savoir, à la fois totalisant et réducteur, s’est-il constitué historiquement ? Que nous apprend cette histoire sur la nature même de la démographie ? Que découvre-t-on à creuser sous les pyramides ?

La pyramide des âges : de l’ordre biologique aux désordres sociopolitiques
La pyramide des âges, inventée en 1870 par le général Francis Walker, directeur du recensement américain, est simple de principe : deux diagrammes en barre placés dos à dos, les hommes à gauche, les femmes à droite ; au milieu, la gradation des âges ; sur les côtés, le rappel des années de naissance. On peut ainsi empiler une centaine de « générations » au sens que les démographes donnent à ce terme : ensemble des personnes nées la même année. La longueur de chaque barre indique le nombre de survivants de la génération encore présents sur le territoire, c’est-à-dire les naissances moins les décès, à quoi s’ajoutent les immigrants moins les émigrants (ce que les démographes appellent la « population française » couvre l’ensemble des personnes installées en France, quelle que soit leur nationalité).

L A   PYRAMIDE DE  1740-1789



Figure 1 – Pyramide des âges de la France au 1 er  janvier 1740.
Un vaste sondage dans les registres paroissiaux a permis à Louis Henry, le fondateur de la démographie historique, de reconstituer la population de l’Ancien Régime, entre 1740 et 1789. La France comptait alors quelque 26 millions d’habitants. À la veille de la Révolution, la forme de la pyramide est très régulière (Fig. 1) . Mais ce triangle traduit déjà une limitation de la fécondité : nous ne sommes pas en présence d’une population en forte croissance analogue à celles que connaîtront les pays du tiers-monde dans les années 1950-1960, sans quoi la forme de la pyramide serait concave au lieu d’être rectiligne et sa base serait plus large.

L A   PYRAMIDE DE  1901
En 1901, date du premier recensement moderne (c’est-à-dire avec un bulletin individuel par habitant et la déclaration de l’année de naissance au lieu de l’âge), la France compte 38 millions d’habitants (Fig. 2 , empruntée à Daguet 1995 ) . C’était il y a un siècle : cette population achève de disparaître, à nos centenaires près.



Figure 2 – Pyramide des âges de la France au 1 er  janvier 1901.
De la pyramide nous sommes passés à la « meule de foin », signe que la baisse tendancielle de la fécondité s’est amplifiée. La France est alors le pays le plus vieilli du monde occidental. Elle s’achemine vers une population stationnaire : croissance très réduite, avec guère plus de naissances que de décès et un profil qui ressemble à la courbe de survie. Les taux de natalité et de mortalité s’égalisent aux alentours de 20 ‰. C’est le moment où la population française se fait dépasser par une population anglaise en pleine croissance.

L A   PYRAMIDE DE  1921
Lors du premier recensement après la Grande Guerre (Fig. 3) ,
le pays compte 39 millions d’habitants, soit une croissance à peu près nulle depuis le début du siècle. Le bilan de la guerre est très lourd : près d’un million et demi de pertes, essentiellement militaires et masculines. Au flanc gauche de la pyramide, pas moins de 17 % des mobilisés ont péri, et la proportion est même montée à 28 % pour la « classe 1914 » (génération née en 1894).



Figure 3 – Pyramide des âges de la France au 1 er  janvier 1921.
Deuxième conséquence de la guerre, la double encoche du bas de la pyramide : ce sont les « classes creuses », à savoir le million et demi d’enfants qui auraient dû naître entre 1914 et 1918 et ne sont pas nés, du fait des séparations et des décès subis par les couples. Déficit évidemment réparti à parts égales sur les deux sexes. Il ne sera pas rattrapé dans les années d’après-guerre.

L A   PYRAMIDE DE  2000
Sur cette pyramide déjà historique — celle du 1 er  janvier 2000 — on lit encore toute l’histoire du siècle qui s’achève (Fig. 4) . Quatre-vingt-cinq ans après la Grande Guerre, le sommet reste entaillé par les classes creuses, ce qui diminue pour un temps le poids du « quatrième âge » dans la population totale : le fardeau de la dépendance s’en trouve allégé pour quelques années.



Figure 4 – Pyramide des âges de la France au 1 er  janvier 2000.
L’entre-deux guerres se signale par la dépr

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