La mémoire transgénérationnelle
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Description

L’enfant qui grandit comprend peu à peu qu’il ne maîtrise pas toutes les étapes de son existence. Certaines, qu’il peut franchir en raisonnant, le rassurent. D’autres le poussent à agir ou à réagir dans des élans qu’il ne contrôle pas, alors même qu’ils lui paraissent familiers voire inhérents à sa propre nature. L’enfant réfléchit. Tout en construisant sa vie il comprend qu’il doit assumer une autre responsabilité, parfois très lourde et toujours complexe. Il pèse sur ses épaules un fardeau dont il doit se délester, au moins en partie, sous peine de condamner les générations suivantes à un travail plus pénible encore.Sans la mémoire transgénérationnelle, la Vie serait, tout simplement, en pause.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 août 2020
Nombre de lectures 4
EAN13 9782492126123
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0174€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA MÉMOIRE
TRANSGÉNÉRATIONNELLE
 
 
 
 
La mémoire transgénérationnelle
 
Les liens secrets qui nous déterminent
 
 
 
Ancestra
 
 
 
 
 
Éditions Plume Libre
Titre : La mémoire transgénérationnelle
Sous-titre : Les liens secrets qui nous déterminent
Auteure : Ancestra
Éditeur : Éditions Plume Libre
 
 
Préambule
 
 
L’enfant qui naît entre en scène dans un décor déjà planté. Ce n’est pas la seule scène qu’il jouera, sauf si son existence s’avère très courte, mais c’est la première de sa vie extra-utérine. Son corps est une enveloppe toute neuve, sculptée dans le respect des marques héréditaires de ses ancêtres. Son esprit est grand ouvert, mais personne ne le voit ni ne s’en doute même ! De plus, sa boîte à outils est vide, ou presque. Il n’a aucun mot pour s’exprimer et n’a pas la stature assez haute pour se faire entendre. Et pourtant !
 
Il continue le long des scènes suivantes à grandir, à apprendre, à échanger. Avec les autres personnes présentes, il respire, il partage, il rit, il pleure. Il imprègne l’air, le lieu et le temps d’une part de lui-même, comme le font tous les acteurs autour de lui. Le décor et les êtres se transforment, de façon à peine perceptible le plus souvent, d’une scène à l’autre, d’un acte au suivant. Des histoires s’inventent, des liens se nouent.
La mise en scène ne doit pourtant rien au hasard, elle se profile au gré de la participation de chacun. Dans ce décor évolutif, des drames et des comédies se jouent, les évènements s’enchaînent, se répètent quelquefois à l’identique.
 
L’enfant qui grandit comprend peu à peu qu’il ne maîtrise pas toutes les étapes de son existence. Certaines, qu’il peut franchir en raisonnant, le rassurent. D’autres dépassent son entendement, elles semblent être programmées de longue date, à son insu ? Elles le poussent à agir ou à réagir dans des élans qu’il ne contrôle pas, alors même que ces derniers lui paraissent familiers voire inhérents à sa propre nature.
L’enfant réfléchit.
Tout en construisant sa vie il comprend qu’il doit assumer une autre responsabilité, parfois très lourde et toujours complexe. Il pèse sur ses épaules un fardeau dont il doit se délester, au moins en partie, sous peine de condamner les générations suivantes à un travail plus pénible encore.
Avant la fin du dernier acte, l’enfant veut avoir accompli sa mission. Dans les différents décors de sa vie, dans l’air qu’il a respiré avec ses congénères, il a ouvert la boîte à Mémoire. Des bribes s’en sont échappées, des secrets ont été découverts, des non-dits clairement énoncés, des nœuds douloureux défaits.
L’enfant devenu vieillard a compris qu’il est mu par une mémoire bien plus vaste que la « sienne propre ». Ayant allégé le fardeau familial, il tire sa révérence. En souriant il salue le monde, théâtre gigantesque où une multitude de pièces se jouent dans un temps indéfini.
 
Sans la mémoire transgénérationnelle, la Vie serait, tout simplement, en pause.
 
Vous allez voir, ce n’est pas si compliqué !
 
 
 
 
 
1
 
Qu’est-ce que c’est ?
 
 
 
On a coutume de dire qu’un individu est la somme des mémoires qui le composent. 
 
Chaque situation vécue stimule une ou plusieurs mémoires qui, lorsqu’elles sont déclenchées, génèrent une réponse corporelle, émotionnelle et mentale.
 
La mémoire transgénérationnelle est l’une de ces mémoires. Elle est si ancienne que les trésors qu’elle contient se sont maintenant enchevêtrés en une trame de fils inextricables. Des plus vieux ancêtres aux plus récents, il en est certains qui y ont ajouté leur empreinte. Nœud noir ou cordon d’argent, des souvenirs de l’un aux cauchemars d’un autre, la mémoire familiale a gagné en volume et en intensité.
 
Ainsi grossie au fil du temps, elle se transmet en insidieuses flammèches d’une génération à l’autre, réservant une bonne part à l’un des descendants tandis que son cousin n’en aura quasi rien. Le mystère demeure quant aux lois de son attribution. Et nous en sommes seulement aux prémices de l’étude.
La mémoire transgénérationnelle ainsi donc déjà bien conséquente, s’enrichit encore de l’expérience propre de l’individu.
 
Celui-ci se construit d’abord grâce aux évènements vécus, aux liens tissés au cours de son existence. Tout ce qu’il vit avec ses contemporains est ressenti, pensé, analysé, synthétisé, nié aussi parfois. Ses pensées résultantes sont ensuite gravées, au fur et à mesure, dans la mémoire que l’on qualifie ici « d’intragénérationnelle ».
 
Il existe en effet plusieurs étages générationnels. Le temps d’une vie, on peut croiser ses grands-parents, ses arrière-grands-parents, des personnes qui, elles, sont au terme de leur existence. Elles échangent et racontent. Elles transmettent, au moins en partie, des informations qui sont enregistrées dans leur propre mémoire. Intégrées alors dans une nouvelle « base de données », elles viennent enrichir la mémoire du « deuxième étage » que l’on nomme « intergénérationnelle ».
Et le cycle sans fin continue. Chacun lègue à son tour une part de ses acquis à ses petits-enfants, voire à ses arrière-petits-enfants.
À leur tour, ils viendront enrichir de leurs savoirs et de leurs souvenirs, le temps de leurs dernières années, la mémoire de leurs descendants.
 
Le troisième étage générationnel, celui qui nous intéresse plus particulièrement ici, est le plus fastidieux à atteindre. Il s’agit de la mémoire « transgénérationnelle », qui est donc constituée de fragments de mémoires lointaines et multiples, issues des vécus d’ancêtres que l’on n’a pas connus.
Quelquefois, on ne sait rien de leur existence. Souvent, on ne sait même pas qu’ils ont existé !
 
On porte néanmoins en soi une part, aussi infime soit-elle, de l’héritage qu’ils ont un jour légué, sans le savoir vraiment d’ailleurs, enfin, qui sait ?
 
 
 
 
 
2
 
Comment ça marche ?
 
L’image des poupées russes est souvent utilisée, à juste titre. Les mémoires s’emboîtent les unes dans les autres. Certains jouent toute leur vie durant avec, d’autres les laissent posées en simple ornement dans le décor de leur existence. D’autres encore les regardent de temps en temps et les ouvrent quand ils ont le sentiment que peut-être, ils trouveront la clef de l’énigme qui les préoccupe.
 
En effet, tout au long d’une vie, les stocks s’accumulent aux différents étages de la mémoire. Enregistrées peu à peu à des époques différentes, grâce au concours souvent tacite de multiples individus, dans des contextes divers, les données sont maintenant toutes portées par une seule et même personne.
 
Celle-ci ne les a pas forcément reçues de son plein gré, de façon consciente. La mémoire transgénérationnelle est probablement le seul véritable héritage que chacun de nous reçoit. Et ce n’est pas, le plus souvent, un « cadeau », car les composants de ces mémoires qui s’additionnent sont, pour la plupart, des souvenirs douloureux. La gestion de ces derniers est d’autant plus difficile qu’ils datent d’un temps lointain, et qu’ils sont depuis lors, non-dits, non avoués.
 
Mais si la mémoire transgénérationnelle ne contient que des informations très anciennes et secrètes, comment peut-elle se transmettre et se pérenniser de la sorte ?
 
Et puis, de quelles mémoires parlons-nous ?
A priori, il s’agit de mémoire … à long terme ?
Nous avons l’habitude d’en distinguer cinq types :
 

-  La mémoire immédiate qu’on appelle aussi mémoire de travail : Celle-ci nous permet de réaliser des actes en traitant des informations que nous enregistrons de façon ponctuelle. Elle est donc indispensable si l’on veut faire deux choses en même temps. C’est cette mémoire que l’on utilise quand, par exemple, on prépare un plat tout en suivant la recette sur un écran ou sur un livre de cuisine.
 

-  La mémoire sémantique : Elle a pour fonction de conserver tout ce qui est théorique. Elle couvre donc un panorama de connaissances très large et s’inscrit forcément comme une mémoire à long terme. C’est un peu notre encyclopédie personnelle, sans laquelle nous ne pourrions apprendre à connaître le monde qui nous entoure et son histoire.
 

-  La mémoire épisodique : C’est également une mémoire à long terme mais elle s’applique aux évènements vécus. Elle permet d’en retenir tous les détails, de voyager mentalement dans le temps et de se projeter dans l’avenir.
 

-  La mémoire procédurale : Sans cette mémoire à long terme encore, nous ne pourrions acquérir aucun savoir-faire ni aucun automatisme. Elle concerne tous ces efforts du quotidien qui se réalisent de manière réflexe, une fois qu’ils ont été acquis ou appris. Faire du vélo en est un exemple.
 

-  La mémoire sensorielle stocke, elle, toutes les informations que nos cinq sens nous ont permis de saisir, de capter, de ressentir.
 
Mais alors, dans quelle catégorie peut-on situer la mémoire transgénérationnelle ?
 
Prenons un exemple que la plupart d’entre-nous ont vécu au moins une fois dans leur vie. Lorsque nous entrons dans une demeure familiale fermée depuis plusieurs décennies, la première sensation est souvent purement olfactive. L’odeur des vieux meubles cirés, du linge rangé dans la commode, celle qui a imprégné les murs de la cuisine et les rideaux de la chambre à coucher, toutes nous rappellent l’aïeule qui vivait ici il y a … cinquante ans ? Des souvenirs familiers et intimes nous reviennent. Nous avons usé de notre mémoire sensorielle pour ce faire. Et pourtant l’aïeule en question, nous ne l’avons jamais croisée ! Tandis que l’émotion gonfle déjà les cœurs, nous nous arrêtons sur la photo jaunie qui trône sur la poutre de la cheminée.
« Est-ce que c’est Grand-mère, là ?  Mais oui, rappelez-vous ! Combien de fois a-t-elle raconté cette excursion familiale à Lascaux, avec un cours d’histoire à la clef ! »
 
En réalité, nous constatons que toutes les mémoires sont sollicitées dans ce genre de circo

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