Les Européens en 2004
180 pages
Français

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Les Européens en 2004 , livre ebook

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Description

À l’heure de la réunification historique du continent et de la réforme des institutions européennes, cet ouvrage propose un état des événements, tendances et évolutions de la société civile européenne. Il offre un tour d’horizon des grands débats actuels au sein de l’Union : le statut des couples homosexuels, le rôle de la Banque centrale, le poids de l’euroscepticisme, le sentiment d’insécurité, la crise démographique, la consommation, les élections et référendums, etc. À travers statistiques et enquêtes d’opinion, par l’analyse d’événements politiques, économiques et sociaux, mais aussi par l’examen de questions juridiques, constitutionnelles ou encore par l’étude des mentalités et des différents styles de vie, cette synthèse, unique en son genre, est indispensable à tous ceux qui ont à cœur de mieux connaître la réalité d’une Europe plus que jamais en mouvement. Dominique Reynié est professeur des Universités à l’Institut d’études politiques de Paris et directeur de l’Observatoire interrégional du politique (OIP). Il a notamment publié Le Triomphe de l’opinion publique, et Les Européens en 2003. Reconnue d’utilité publique par décret en date du 18 février 1992, la Fondation Robert-Schuman a pour mission de promouvoir l’idéal européen, de soutenir tous ceux qui œuvrent pour la démocratie et de contribuer au débat sur l’avenir de l’Europe. La Fondation est présidée par M. Jean-Dominique Giuliani.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 mai 2004
Nombre de lectures 0
EAN13 9782738186416
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

OUVRAGE PUBLIÉ AVEC LE CONCOURS DE LA F ONDATION R OBERT S CHUMAN
29 boulevard Raspail 75007 Paris www.robert-schuman.org
© O DILE J ACOB , MAI  2004
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
EAN : 978-2-7381-8641-6
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Avant-propos
Jean-Dominique Giuliani

Depuis plusieurs années, Dominique Reynié est parti à la recherche des Européens. Il faut l’en féliciter. Existe-t-il un espace public européen en voie de formation ? Les ressortissants de l’Union européenne partagent-ils des valeurs communes et lesquelles ? Qui sont-ils donc ces Européens qu’on cherche et qu’on occulte facilement dans nos débats internes ? Que pensent-ils ? Quelle est la vraie cartographie de leurs différences et a-t-elle une signification ? Recouvre-t-elle les cultures nationales ? Les travaux passionnants qui sont menés sous sa direction sont les seuls, en France, à vraiment explorer ces terres inconnues.
Le processus d’intégration européenne se poursuit, l’Union entreprend de réformer ses institutions ; elle s’élargit, d’un coup, à dix nouveaux membres. Aussi ces questions sont-elles essentielles pour apprécier la réalité européenne et ses possibilités d’évolution dans l’avenir. Elles permettent de mieux juger les appréciations des Français sur l’Europe.
La très intéressante typologie, qui est ici présentée, des sentiments des ressortissants de l’Union envers la construction communautaire, met en évidence des tendances de fond. Certaines étaient connues ; d’autres non, qui surprennent et ouvrent de larges possibilités aux décideurs. À regarder de près les analyses développées à partir des enquêtes de l’Eurobaromètre, on se demande en effet si nos dirigeants ne sont pas trop timides et si ce ne sont pas les peuples, dans un spectaculaire retournement de l’histoire, qui vont désormais exiger d’avancer plus vite pour le développement de politiques européennes plus ambitieuses.
L’étude sur la mondialisation révèle des contradictions très positives, des attentes et des situations qui bouleversent les certitudes. On aurait tort de s’abandonner à des simplifications bien commodes.
L’analyse détaillée du sentiment d’insécurité en Europe sera pour les Français une vraie révélation. Elle appelle aussi les États à agir plus rapidement et plus efficacement au niveau communautaire.
La réalité européenne mérite aussi d’être rappelée fréquemment. À cet égard, l’article ici consacré à la démographie européenne devrait être remis à tout citoyen et mériterait d’être affiché dans les bureaux des ministères où se prennent les décisions relatives à la politique familiale. La catastrophe démographique européenne est une réalité criante. Elle est la vraie cause de beaucoup de nos difficultés et nous aurions tort de la prendre pour une bonne nouvelle, par exemple quant à la réduction du chômage. Tout ensemble politique dont la population vieillit et ne se renouvelle pas voit son destin écrit, c’est celui du déclin. Sans un effort majeur, une inversion des tendances, l’Europe est condamnée à l’affaiblissement. À moins qu’elle ne devienne un continent d’immigration, ce que met aussi en évidence l’étude proposée. Mais ne devrions-nous pas aborder publiquement ces questions difficiles avec la rigueur qu’elles imposent et l’urgence qu’elles exigent ?
L’Europe de 2003, c’est aussi une multitude de scrutins, notamment référendaires, qui ont vu l’adhésion des pays d’Europe centrale consacrée par des votes populaires massifs. L’histoire de certains d’entre eux méritait d’être contée. Elle se dévore comme un roman.
Enfin, l’occasion était trop belle de ne pas rappeler quelques évidences. C’est le cas de la contribution relative à la politique de la Banque centrale européenne, si décriée, à tort, par les commentateurs. La réussite de l’euro, une fois encore, a plus été le fait des Européens que de leurs dirigeants. Ceux-ci doutaient, les Européens l’ont plébiscité. Le doute existe toujours et la critique aussi, envers une politique monétaire dont on ne se donne pas les moyens. Pourtant notre intérêt n’est-il pas, à l’évidence, de pouvoir compter sur un euro fort ? Comment expliquer alors les cris d’orfraie qu’on entend en France contre la monnaie unique qui freinerait la croissance et empêcherait la reprise économique ? Beaucoup reste à faire pour construire les outils d’une vraie politique monétaire et économique commune. Beaucoup a déjà été fait et l’on ne doit pas s’arrêter au milieu du gué. De surcroît, en matière monétaire, on ferait mieux d’être prudent tant les conséquences des déclarations publiques peuvent être contraires à l’intérêt général. Il faudra, en outre, accepter de se dessaisir de certains attributs de souveraineté supplémentaires et cela, on sait que c’est une autre histoire !
Ausculter les sentiments des Européens, analyser les réalités, n’interdit pas de se projeter dans l’avenir. C’est l’objet des contributions relatives aux travaux de la Convention européenne et de l’espace de sécurité et de justice. On s’étonnera encore à la lecture d’un brillant descriptif des méthodes de la Convention et l’on en retiendra certainement des enseignements précieux sur la technique du consensus utilisée par le président Giscard d’Estaing. Il fallait son talent et son expérience pour dégager des lignes communes dans ce concert d’opinions différentes. Il y est parvenu. Pourquoi ne pourrions-nous pas continuer ? Oui, « les Européens » innovent une fois encore et tracent des perspectives optimistes pour l’avenir de l’Europe.
À condition de faire preuve d’audace et de sagesse à la fois.
1
Opinions et valeurs des Européens
La face cachée de la Convention européenne
François-Xavier Priollaud

Beaucoup a été écrit sur la Convention chargée d’élaborer un projet de Constitution européenne. La méthode originale et novatrice retenue en décembre 2001 par les chefs d’État ou de gouvernement lors du Conseil européen de Laeken a révélé son intérêt et son efficacité 1 . Après le rendez-vous manqué du Conseil européen de Bruxelles du 13 décembre 2003, marqué par la vive opposition de l’Espagne et de la Pologne à toute remise en cause des règles de vote définies par le traité de Nice, l’horizon semble s’éclaircir par le projet de Constitution européenne ; une adoption rapide, au plus tard en juin, est désormais envisagée selon les conclusions du Conseil européen des 25 et 26 mars 2004. Les tragiques attentats de Madrid et le changement de gouvernement qui a immédiatement suivi en Espagne auront donc provoqué l’électrochoc nécessaire au déblocage des négociations au sein de la conférence intergouvernementale. Le terrorisme a ainsi cruellement souligné l’urgence d’une mobilisation de l’Europe autour d’un projet ambitieux pour l’avenir des Européens.
Pendant seize mois, du 28 février 2002 au 18 juillet 2003, les conventionnels — héritiers des « Pères fondateurs » d’il y a cinquante ans — ont revêtu leurs habits de fils refondateurs 2 au service d’une nouvelle génération d’Européens. Le texte transmis à la conférence intergouvernementale — pour les uns trop timide, pour les autres trop ambitieux — est le résultat d’un compromis politique issu d’une multiplicité de rapports de forces sur lesquels la Convention s’est tantôt appuyée, tantôt démarquée.
Cent cinq conventionnels, et leurs suppléants, ont représenté les gouvernements, les Parlements nationaux, le Parlement européen et la Commission au sein de cette assemblée ad hoc présidée par Valéry Giscard d’Estaing 3 . Jamais auparavant une telle combinaison de légitimités n’avait été réunie pour réviser les traités européens. C’est parce que les conférences intergouvernementales, exclusivement composées d’experts et de délégués gouvernementaux, avaient montré leurs limites que s’est progressivement imposée la méthode conventionnelle. Fini les secrets du huis clos ; la Convention, elle, serait transparente. Les débats furent publics et les tribunes remplies de l’hémicycle du Parlement européen où se tenaient les sessions plénières ont témoigné du réel intérêt manifesté par les citoyens. À la demande de son président, la Convention a consacré ses premiers mois à une importante phase d’écoute au cours de laquelle de nombreux acteurs de la société civile ont été associés. Les jeunes aussi ont eu droit à leur propre Convention, en juillet 2002. Une coquetterie médiatique pour inciter les journalistes à s’intéresser à l’Europe… Progressivement, les médias ont toutefois pris conscience de l’importance de l’exercice et ont rendu compte, de façon régulière et généralement objective, de la teneur des débats. Signe des temps, l’Internet a aussi fortement contribué à la diffusion de l’information : le site web de la Convention a été visité par près de 700 000 internautes et 96 717 connexions ont été recensées pour le seul mois de juin 2003.
Plus généralement, le processus constitutionnel dans lequel s’est engagée l’Union a suscité l’intérêt des réseaux associatifs, à l’origine de très nombreuses réunions publiques et conférences d’actualité. Le Bureau français du Parlement européen a même pris l’initiative heureuse de constituer un cercle des « Amis de la Convention 4  » qui ont entretenu un échange régulier avec les conventionnels. Le débat sur l’avenir de l’Europe a également gagné les Parlements nationaux, directement associés à l’exercice

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