Lieux & Mondes
312 pages
Français

Lieux & Mondes , livre ebook

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312 pages
Français

Description

Depuis 2010 des chercheurs interrogent le géoartistique, la géoesthétique et la géopolitique quant à la globalisation et aux frontières, à la localisation et à la mondialisation : en quoi modifient-ils les rapports entre arts, cultures et politiques ? Dans le marché global contemporain, il en va d'une part des corps et des personnes, des résistances et des violences, d'autre part du temps et de l'espace, des œuvres et des représentations. Alors, sous quelles conditions l'articulation localisation et mondialisation est-elle possible ?

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Publié par
Date de parution 15 janvier 2015
Nombre de lectures 81
EAN13 9782336368153
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

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Extrait

Sous la direction de Éric Bonnet&François Soulages
LIEUX & MONDES Arts, cultures & politiques
Local & Global
Lieux & mondes Arts, cultures & politiques
Créée en 2012 & dirigée par Gilles Rouet & François Soulages Comité scientifique international de lecture Argentine(Silvia Solas, Univ. de La Plata),Belgique(Claude Javeau, Univ. Libre de Bruxelles), Brésil(Alberto Olivieri, Univ. Fédérale de Bahia, Salvador),Bulgarie(Ivaylo Ditchev, Univ. de Sofia St Clément d’Ohrid, Sofia),Chili(Rodrigo Zuniga, Univ. du Chili, Santiago),Corée du Sud(Jin-Eun Seo (Daegu Arts University, Séoul),Espagne(Pilar Garcia, Univ. Sevilla),France(Gilles Rouet, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica et GEPECS, Univ. Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, & François Soulages, Univ. Paris 8),Géorgie(Marine Vekua, Univ. de Tbilissi),Grèce(Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina),Japon(Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo), Hongrie(Anikó Ádam, Univ. Catholique Pázmány Péter, Egyetem),Russie(Tamara Gella, Univ. d’Orel),Slovaquie(Radovan Gura, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica),Taïwan(Stéphanie Tsai, Unv. Centrale de Taiwan, Taïpei) 1 collection,32 livres 1 Gilles Rouet & François Soulages (dir.),Frontières géoculturelles & géopolitiques2 Serge Dufoulon & Maria Rostekova (dir.),Migrations, Mobilités, Frontières et Voisinages 3 Helena Balintova & Janka Palkova (dir.),Productions et perceptions des créations culturelles4 Gilles Rouet (dir.),Citoyennetés et Nationalités en Europe. Articulations et pratiques 5 Serge Dufoulon & Jacques Lolive (dir.),Esthétiques des espaces publics6 Antoniy Galabov & Jamil Sayah (dir.),Participations & citoyennetés depuis le Printemps arabe7 Gilles Rouet (dir.),Nations, cultures et entreprises en Europe8 Serge Dufoulon (dir.),Internet ou la boite à usages9 Gilles Rouet (dir.),Usages de l’Internet. Educations & culture10 Dominique Berthet,Pratiques artistiques contemporaines en Martinique. Esthétique de la rencontre 1 11 Gilles Rouet (dir.),Usages politiques des nouveaux médias12 Radovan Gura & Natasza Styczynska (dir.),Identités & espaces publics européens13 Gilles Rouet(dir.),Quelles frontières pour quels usages ? 14 Anna Krasteva (dir.),e-Citoyenneté 15 Gilles Rouet(dir.),Actions citoyennes. Esthétisation de l’espace public16François Soulages (dir.),Géoartistique & Géopolitique, Frontières17 Serge Dufoulon & Gilles Rouet (dir.),Europe partagée, Europe des partages 18 Marc Veyrat (dir.),Arts & espaces publics19 Isabelle Moindrot & Sangkyu Shin (dir.),Transhumanités20 Anna Krasteva & Despina Vasilcu (dir.),Migrations en blanc. Médecins d’est en ouest21 Thierry Côme & Gilles Rouet (dir.),Esthétiques de la ville. Équipements & usages 22 David Sudre & Matthieu Genty (dir.),Le sport. Diffusion globale et pratiques locales 23 Ivaylo Ditchev & Gilles Rouet (dir.),La photographie : mythe global et usage local Suite des livres publiés dans la Collection Local & Global à la fin du livre Secrétariat de rédaction: Sandrine Le Corre Publié avec le concours
Sous la direction de Éric Bonnet & François SoulagesLieux & mondes Arts, cultures & politiques
Sous la direction de François Soulages 22 LIVRES PUBLIÉS FONDEMENTS DE LA PROBLÉMATIQUE des Frontières géoartistiques & géopolitiques François Soulages (dir.),Géoartistique & Géopolitiques. Frontières,Paris, L’Harmattan, collection Local & Global, 2012, 208 p. Gilles Rouet & François Soulages (dir.),Frontières géoculturelles & géopolitiques,Paris, L’Harmattan, collection Local & Global, 2013, 192 p.PROBLÈMES des Frontières géoartistiques & géopolitiques François Soulages (dir.),Mondialisation & frontières. Arts, cultures & politiques, Paris, L’Harmattan, collection Local & Global, 2014. Éric Bonnet & François Soulages (dir.),Lieux & mondes. Arts, cultures & politiques, Paris, L’Harmattan, collection Local & Global, 2015.Gilles Rouet (dir.),?,Quelles frontières pour quels usages Paris, L’Harmattan, collection Local & Global, 2013, 236 p. Pedro San Ginès & François Soulages (dir.),Fronteras, conflictos & paz, Granada, Edición de la Universidad de Granada, Colección Eirene Instituto de la Paz y los Conflictos, 2014 François Soulages (dir.),Biennales d’art-contemporain & frontières,Paris, L’Harmattan, collection Local & Global, 2014, 230 p. ŒUVRES des Frontières géoartistiques & géopolitiquesAlejandro Erbetta,Frontières & mémoires. Journal de recherche, 2014, Paris, L’Harmattan, collection RETINA.CRÉATION, 2014.Éric Bonnet (dir.),Frontières & œuvres, corps & territoires,Paris, L’Harmattan, collection Local & Global, 2014.Katia Légeret,Rodin et la danse de Çiva, Saint-Denis, PUV, 2014, 244 p. LIEUX des Frontières géoartistiques & géopolitiquesÉric Bonnet & François Soulages (dir.),Frontières & artistes. Espace public, (post)colonialisme & mobilité en Méditerranée, Paris, L’Harmattan, collection Local & Global, 2014.Michel Gironde (dir.),Méditerranée & exil. Aujourd’hui,Paris, L’Harmattan, collectionEidos, Série RETINA, 2014. Éric Bonnet, François Soulages & Juliana Zevallos Tazza,Memoria territorial y patrimonial. Artes & Fronteras, Lima, Universidad Nacional Major de San Marcos Fondo Editorial, 2014, 212 p. Suite des livres publiés par FRONTIÈRES à la fin du livre
© L’Harmattan, 20155-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Parishttp://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-04557-3 EAN : 9782343045573
Introduction Lieux & mondes Dans son livrePourune anthropologie de la mobilité,Augé Marc analyse les mutations complexes de la société contemporaine. Ces mutations concernent nos catégories de pensée et notre appréhension du temps et de l’espace. Elles modifient autant les sociétés, l’environnement et le tissu urbain que notre comportement personnel quotidien. Comment penser ce qui infléchit aujourd’hui notre compréhension du monde, nos repérages spatio-temporels, nos modes de pensée, de classification et de différenciation, les oppositions classiques du particulier et de l’universel, du tout et de la partie, dans leurs rapports avec les phénomènes de la mondialisation et notre appréhension du global et du local ? Ce qui caractérise nos sociétés contemporaines, c’est la mobilité des corps, des personnes, des objets, des images et des informations. Marc Augé parle de mobilité surmoderne. La mobilité surmoderne s’exprime dans les mouvements de population (migrations, tourisme, mobilité professionnelle), dans la communication générale instantanée et dans la circulation des produits, des images et des informations. Elle correspond au paradoxe d’un monde où l’on peut théoriquement tout faire sans bouger et où l’on bouge 1 pourtant. 1 Marc Augé,Pour une anthropologie de la mobilité, Paris, Manuels Payot, 2009, p. 8. 5
Cette mobilité est l’emblème de la globalisation, caractérisée par la réduction de la réalité au présent, et à l’apparence. Comment évaluer cette globalisation et construire des contre-pouvoirs ? Le local est-il le lieu de ce contre-pouvoir ? Qu’en est-il de la création artistique, de ses conditions nouvelles dans ce contexte, et de 2 l’actualité d’une expérience artistique fondée sur le déplacement ? Les phénomènes sont très complexes et difficiles à analyser dans leurs aspects positifs ou négatifs. Dans tous les pays en voie de développement, sont apparus brutalement des contacts intergénérationnels et familiaux de gens qui, ne se connaissant pas à cause de la distance, se trouvèrent en communication directe pour la première fois. La technologie permet de dépasser des limites et des frontières ; elle fait de toute personne du monde un correspondant potentiel : globalisation qui relève d’une utopie, celle de la planète patrie. D’un autre côté, il en va de l’effacement des cultures locales, prises dans le vaste échange indifférencié du tourisme de masse et des »3 sociétés standardisées. Dans son article « Des espaces autres , écrit en 1967 et publié en 1984, Michel Foucault définit l’espace de localisation comme « un ensemble hiérarchisé de lieux » dont l’espace médiéval est le type. Aujourd’hui, les espaces ne seraient que des emplacements, des espaces connectés et mis en relation. Comment définir ou redéfinir l’espace local ? Tous les replis communautaires ont-ils même valeur ? On pourra citer la situation exceptionnelle de Bali, île géographique et culturelle, comme emblématique d’une culture locale à forte identité, mais culture religieuse qui considère son territoire comme le centre du monde. Cette parcelle d’hindouisme dans le contexte d’un islam laïque est préservée (pour combien de temps ?) par une pratique sociale, rituelle et artistique partagée par toute la communauté balinaise. La perpétuation des rites fait résistance culturelle à l’islam largement dominant en Indonésie. La globalité semble effacer les frontières ; en fait, elle les 4 déplace et le monde est fracturé autrement . La chute du mur de Berlin, en 1989, symbole d’un monde coupé en deux blocs, inimaginable sans une guerre atomique dix années avant, marque la
2  Voir Dominique Baqué,Histoires d’ailleurs. Artistes et penseurs de l’itinérance, Paris, éditions du Regard, 2006. 3 Michel Foucault, « Des espaces autres », inDits et écrits, II, 1976-1988, Paris, Quarto Gallimard, pp. 1571-1581. 4 Marc Augé,op. cit., p.14. 6
fin d’un clivage du monde en deux logiques, deux téléologies et, comme cela avait été annoncé, elle inaugure la domination sans partage du monde capitaliste, dégagé de tout contre-pouvoir. Sous le terme « mondialisation » on entend à la fois la globalisation, qui se définit par l’extension du marché libéral et le développement des moyens de circulation et de communication, et la planétarisation ou conscience planétaire, qui est une conscience écologique et sociale. Nous sommes plus conscients chaque jour d’habiter une planète qui est un corps physique menacé, et nous sommes également conscients des inégalités économiques et autres qui se creusent entre les habitants de cette même planète. La conscience planétaire peut se définir comme une conscience malheureuse, dans la mesure où elle est sensible à la fois au rôle des humains dans la mauvaise santé de la planète et aux risques sociaux et politiques 5 que leur font courir les violences liées aux situations d’inégalité. Ce sont donc des questions d’urbanisation du monde qui sont posées ; la ville tend à devenir continue, traduction spatiale de la mondialisation. Si le monde-ville représente l’idéal et l’idéologie du système de la globalisation, la ville-monde incarne les contradictions 6 ou les tensions historiques engendrées par ce système . Mais il y a aussi dans la globalisation « une idée de l’achèvement du monde et de l’arrêt du temps qui dénote une absence d’imagination et un engluement dans le présent qui sont profondément contraires à l’esprit scientifique et à la morale 7 politique .» Le temps historique est mis en cause, égalisé par les catalogues touristiques et la consommation distraite des sites. A cette indifférenciation historique s’ajoutent la mobilité et la vitesse dont Paul Virilio a étudié les effets. Celui-ci, dans l’expositionCe qui arrive, 8 à la fondation Cartier en 2002,a montréles conséquences et l’autre face de la vitesse que sont les accidents. Cette vitesse expulserait l’humanité de son monde. Et l’imaginaire techno-scientifique mettrait en place un dépouillement de la substance du monde vivant.
5 Ibid.,p. 22. 6 Ibid.,p. 14. 7 Ibid.,p. 17. 8 Paul Virilio,Ce qui arrive, Paris, Galilée, 2002. 7
Quelles peuvent être les réponses artistiques à ces phénomènes de globalisation ? De grandes expositions ont exploré récemment les confrontations artistiques entre le Nord et le Sud, la culture dominante et les cultures locales. Les artistes ont été exposés pour la première fois sur un pied d’égalité. Il s’agit deMagiciens de la terre, Paris,1989, et dePartage d’exotisme, Biennale de Lyon, 2000, (commissariat de Jean-Hubert Martin). Les œuvres d’artistes contemporains reconnus sur la scène mondiale dialoguaient avec les œuvres d’artistes parfois inconnus, totalement extérieurs à tout circuit artistique ou issus d’autres scènes artistiques naissantes, Asie, Afrique, Océanie, Amérique du Sud. Ces expositions marquent un dépassement de la modernité et un tournant anthropologique dans l’art contemporain. 9 Plus récemment, le termealtermodern a été proposé par Nicolas Bourriaud pour prendre en compte la globalisation du monde dans lequel nous vivons. Altermodernune redéfinition « est in progress» de la modernité à l’ère de la globalisation, insistant sur l’expérience du voyage dans le temps, l’espace et les médiums. Le terme altermoderne a ses racines dans l’idée d’altérité (latinalter, autre avec les connotations anglaises de « différent ») et suggère une multitude de possibilités, ou d’alternatives à une route unique. Cela suggère que la période historique définie par le postmodernisme est arrivée à une fin, symbolisée par la crise financière 10 globale.L’art altermoderne prend acte de la globalisation et des conditions économiques, politiques et culturelles. Il se caractérise par des translations culturelles. Il fonctionne selon Nicolas Bourriaud « comme un hypertexte, traduisant et transcodant des informations d’un format à un autre. Les artistes errent dans la géographie aussi bien que dans l’histoire, explorant un paysage transculturel saturé de signes pour créer de nouveaux laisser-passer entre les multiples 11 formats d’expression et de communication . »
9 « Altermodern » Tate triennial 3 February-26 april 2009. Tate Britain. 10 Ibid.11 Ibid.8
Parmi les artistes figurant dans cette triennale, citons quelques noms, Franz Ackermann, Tacita Dean, Subodh Gupta, Loris Greaud… Franz Ackermann privilégie toujours le trajet et la vitesse par rapport à la destination choisie et au séjour. Cet artiste migrateur parcourt le globe depuis le début des années 1990; (…) Le travail d’Ackermann correspond à une expérience personnelle de la mobilité plus que de la rencontre. Sa procédure plastique est fondée sur l’ellipse visuelle, sur la métamorphose paysagère et sur l’impossibilité de rentrer dans les détails à cause de la vitesse ; l’artiste manifeste ainsi un intérêt marqué aux comportements créés par l’économie mondialisée et par les déplacements compulsifs qu’elle engendre. Ses cartes mentales prennent la mesure des effets du consumérisme sur le paysage, davantage qu’elles ne révèlent un désir de dialogue avec des cultures extra-occidentales plus ou 12 moins en danger de disparition. Loris Gréaud traduit l’activité de son cerveau en courant électrique qui anime des vibrateurs dans un espace aménagé. Le spectateur reçoit ainsi une traduction physique de ses ondes cérébrales. L’art altermoderne déploie des modèles formels spécifiques : « L’archipel et ses formes apparentées, la constellation et le bouquet, la grappe. » Il faudra interroger la validité de ce nouveau regard sur l’artiste contemporain proposé par Bourriaud, commeHomo viator, un voyageur qui transite « dans les signes autant que dans les territoires.» *  C’est à partir de ce contexte théorique que nous avons mis en place une recherche sur le local et le global, sur le géoartistique, le géopolitique et le géoesthétique, sur les frontières et la mondialisation. Ce livre publie certains résultats de cette recherche, à savoir les Journées d’étude qui regroupaient 23 membres du Labo AIAC,Arts des Images & Art Contemporainde l’université Paris 8 – 9 enseignants-chercheurs, 7 docteurs et 7 doctorants. En effet, en 2010/2012, nous avions mis en place un Cycle de colloques, de Journées d’étude & d’expositions intituléGlobalisation ou bien localisation & mondialisation ?:
12  Jean Arnaud, « Ici, là-bas, Peinture combinatoire et imaginaire des lointains, de Robert Rauschenberg à Franz Ackermann »,inLe voyage créateur, création artistique et itinérance, (Eric Bonnet, dir.), Paris, L’Harmattan, coll.Eidos, série RETINA, 2010.9
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