Pour une République des maires !
144 pages
Français

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Pour une République des maires ! , livre ebook

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Description

Aujourd'hui de nombreux maires sont convaincus du rôle décisif qu'ils peuvent jouer dans la mise en oeuvre du triptyque républicain dans sa dimension la plus ambitieuse : celle de la fraternité. En s'appuyant sur les relais associatifs, professionnels et bénévoles, ils souhaitent redéployer l'action municipale pour promouvoir les liens entre générations, le rapprochement des cultures, les valeurs d'écoute, d'entraide et de respect. Reste à définir les enjeux éthiques, les objectifs opérationnels, les outils méthodologiques...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2008
Nombre de lectures 87
EAN13 9782336273563
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1 @wanadoo.fr
9782296074385
EAN : 9782296074385
Pour une République des maires !

Jean-Louis Sanchez
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Préface Epigraphe Dedicace INTRODUCTION - Rien de durable sans humain CHAPITRE I - Vivre-ensemble : la raison d’être municipale CHAPITRE II - Citoyenneté active : au-delà de l’anecdotique CHAPITRE III - Solidarité nouvelle : au-delà du social CHAPITRE IV - Gouvernance participative : au-delà de l’incantatoire CHAPITRE V - Fraternité concrète : une démarche de civilisation Postface ANNEXES Bibliographie Remerciements…
Préface
de Jacques Pélissard
Président de l’Association des Maires de France

Je suis très heureux de préfacer le dernier livre de Jean-Louis Sanchez « Pour une République des maires ! »

Cet ouvrage dont le sous-titre « Vivre ensemble à l’épreuve de la crise » vient, au bon moment, pour nous rappeler le rôle quotidien que joue le maire pour « tisser » du lien social. Nous savons que parmi les défis que les maires vont devoir relever ces prochaines années figure celui de la recherche de l’équité sociale avec la prise en compte de populations toujours plus âgées, handicapées ou exclues et la nécessité d’une politique dynamique du logement.

Le grand mérite de Jean-Louis Sanchez est de s’interroger, au regard de la crise que nous traversons, sur ce que pourraient être les nouvelles modalités d’intervention des collectivités territoriales pour améliorer le « vivre ensemble ».

L’auteur qui, en tant que Délégué Général de l’Observatoire national de l’action sociale décentralisée, a suivi, depuis de nombreuses années, les évolutions des politiques sociales communales et départementales, développe plusieurs orientations nouvelles qui peuvent, aujourd’hui, guider les maires dans l’exercice de leur mandat :
- celle de la “citoyenneté active” ou comment le maire peut jouer un rôle important dans le soutien et la redynamisation du bénévolat, de l’intergénérationnel et des solidarités naturelles,

- celle d’une nouvelle politique de solidarité qui doit permettre au-delà du soutien aux plus défavorisés et aux plus fragiles, un véritable épanouissement du citoyen,

- celle d’une approche globale de la solidarité au moyen d’une mise en œuvre coordonnée des politiques éducatives, culturelles, sportives et d’aménagement urbain permettant de renforcer le lien social ; la collectivité locale ne pouvant plus aujourd’hui apporter uniquement des solutions sectorielles à des attentes individuelles.

Au-delà de ces propositions, c’est un véritable appel à la fraternité comme démarche de civilisation que nous propose Jean-Louis Sanchez. Près de 700 maires ont déjà signé cette charte de la fraternité fondée essentiellement sur la valorisation de la convivialité, de l’entraide et du renforcement des dynamiques générationnelles.

J’ai souvent l’occasion de dire que les maires sont les hussards de la République ! Je souhaite vivement que ce livre « Pour une République des Maires ! » leur apporte, dans une période où ils vont devoir assumer de plus en plus la gestion de proximité, une réflexion utile dans leur action quotidienne !
Jacques Pélissard,
« Je ne suis pas philosophe. Je ne crois pas assez à la raison pour croire à un système. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment se conduire ».
Albert Camus
À Pénélope et Hugo. À Maria. Et à tous ceux que j’aime.
INTRODUCTION
Rien de durable sans humain
A chaque époque son crédo. Le XX ème siècle s’est achevé avec celui de la croissance sans limite. Le XXI ème siècle s’ouvre avec celui du développement durable 1 . L’opinion y croit, les pouvoirs publics s’engagent. Après l’éveil des consciences sur l’urgence d’une vigilance écologique, la gravité de la crise économique révèle les potentialités d’une “croissance verte”, fondé sur des énergies et des productions plus sobres et plus propres.

C’est l’objectif le plus visible du développement durable, mais ce n’est pas le seul. Ce concept s’inspire d’une philosophie de la responsabilité qui fait aussi obligation de concevoir un développement économique porteur d’épanouissement humain. Sans ce respect des hommes, il serait d’ailleurs illusoire de penser mobiliser les énergies nécessaires à la construction d’un autre modèle de croissance.
Or le développement durable n’a pas su imposer sa dimension humaine autant que sa dimension écologique. Certes les réponses juridiques se multiplient pour atténuer la précarisation croissante de la société sur le plan économique. Mais on a encore du mal à admettre l’impact considérable sur le vivre-ensemble d’une conception excessivement individualiste et consumériste du développement actuel.

Les repères de la vie collective ont été progressivement gommés sans que d’autres soient proposés. Dans l’école, dans le travail, dans le quartier et dans tous les interstices du quotidien, la nécessaire contribution de tous à la qualité du vivre-ensemble a cessé d’être valorisée. Comme si l’on cessait de croire que c’est précisément de ces liens élémentaires de la vie que dépend le contrat social. Comme si l’on oubliait que le pacte républicain n’est pas seulement un choix de société mais en conditionne la survie.

Ces dernières années ont été caractérisées par une évolution restrictive de la perception de la République, considérée dans sa seule dimension fonctionnelle. Or la République française repose sur un socle de valeurs – la Liberté, l’Egalité, la Fraternité, et leurs déclinaisons concrètes, la solidarité, la citoyenneté, la laïcité – dont la promotion fait sens et lui donne une portée universelle. L’épuisement du pacte républicain ne résulte pas de l’inadéquation de ces valeurs mais de leur délaissement.

Ce constat est inquiétant, mais il est aussi stimulant. Il invite à ouvrir un immense chantier : celui de la définition des nouveaux contours de la sociabilité. Des liens sociaux se sont défaits, mais d’autres se dessinent, dont il faut stimuler la vitalité.

C’est là qu’apparaît tout l’intérêt de la démocratie locale car si le lien social nécessite un environnement juridique favorable, il ne peut résulter de la seule force de la loi. Il doit être encouragé quotidiennement. Le renouveau du tissu social requiert donc nécessairement le concours des collectivités de grande proximité.

Dans cette perspective, l’accroissement des responsabilités locales est un atout. Loin de constituer seulement une réponse à la crise de l’Etat, une organisation plus décentralisée des pouvoirs publics peut être, bien plus fondamentalement, une réponse à la crise de notre société. Et si toutes les collectivités locales sont bien-entendu concernées, les élus municipaux, acteurs historiques du vivre-ensemble, sont incontournables.

En effet, les communes représentent pour les citoyens un lieu d’attachement et de projet plus important que le département, la région, le pays ou les autres échelles territoriales 2 . Ce n’est pas un hasard en effet si, de tous les élus et de toutes les institutions, le maire est le seul qui ait préservé sa cote de popularité ces dernières années 3 . En outre, à travers la diversité de leurs politiques publiques, les communes détiennent la plupart des leviers pour consolider cet attachement. D’ailleurs si elles faisaient toutes ce que les plus dynamiques font de mieux, le paysage du lien social en serait bouleversé.

C’est pourquoi, pour renforcer l’impact de l’action publique sur la cohésion sociale, le moment est venu d’affirmer plus explicitement le rôle décisif des maires dans la refondation de la citoyenneté, de la solidarité et de la gouvernance locale.
Il n’est pas excessif alors de parler de « République des maires » tant il est vrai que le curseur de la République se déplace progressivement vers le local. C’est là que se j

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